Battlefleet Gothic: Leviathan – batailles spatiales et vilains Tyranides au menu

Battlefleet Gothic: Leviathan est une appli mobile (iOS pour l’instant) sortie hier, soit le 07/07/16 (MAJ 27/07 : l’appli Android est dispo dès aujourd’hui, identique à l’appli iOS). Eh oui, on parle de trucs tout frais ! C’est simplement que nous avons eu le plaisir de rencontrer l’équipe du studio de développement aux commandes de ce projet, et que nous avons papoté avec le directeur dudit studio, Stéphane Surget. (Interview ici, si vous voulez en apprendre plus sur la genèse du projet, le studio et les futurs jeux de Grand Cauldron.)

Donc, si on en parle sur Ludovox, vous devez bien vous en douter, c’est que Battlefleet Gothic, c’est une licence de jeux de société ! De wargame, plus précisément. Un des nombreux rejetons de Warhammer 40 000, et plus précisément, un jeu de bataille spatiale au tour par tour.

Tactique, bordées et abordages au menu : on va castagner la menace Tyranide en plein Zerg Rush (je mélange les licences si je veux). La vente de figurines BFG s’étant arrêtée en 2013, il ne vous sera plus possible de tâter du jeu de plateau si vous vouliez vous y essayer. En revanche, l’appli comble les trous ! Et comme le disait hier le boss de Grand Cauldron : Games Workshop a insisté pour que les règles soient respectées, comme d’habitude pour son travail avec des éditeurs tiers. Le défi s’est donc porté sur un aspect particulier du game design : comment adapter un jeu aux règles touffues en appli mobile.

Plongée dans l’espace

L’histoire est relativement simple, puisqu’il s’agit d’une invasion tyranide que l’on doit stopper. On incarne donc le commandant Von Klein, dans l’univers (ahem) plein de subtilités (ahem) de Warhammer 40 000, chargé donc d’éradiquer la menace. Non mais ho, les Tyranides vont pas extraire la biomasse de nos planètes, non ?

La prise en main s’avère un tantinet compliquée ; le didacticiel est long (10 tours d’une vraie partie) mais peut au moins se vanter de ne pas réduire le joueur à un neuneu ; on nous guide au travers d’étapes importantes, puis on nous laissera gagner par nous-mêmes. La première fois que j’ai joué, j’ai d’ailleurs perdu cette partie, parce que je n’avais tout bonnement pas pensé à tirer en voulant passer d’un vaisseau à l’autre (j’ai appuyé sur Cessez le feu) et j’ai lancé toutes mes torpilles dans le vent pour voir ce que ça faisait. Autant dire que, bon, arrivé au contact des vaisseaux ennemis, j’ai bien subi. Il m’aura finalement manqué un tour pour faire mon office.

Battlefleet-Gothic-Leviathan-story

Je viens de commencer à jouer sur ce système… Merci pour la confiance !

 

Et un didacticiel qu’on est content de gagner, ce n’est pas si courant !

La prise en main, donc, n’est pas évidente. Pourtant, le boulot de Grand Cauldron est remarquable sur ce point : on nous tient un peu par la main (mais pas trop) pour nous guider parmi les différentes phases de jeu, et les doutes qui subsistent après la première partie, ce sont les fonctions des différentes armes (lasers, batteries de canons diverses et variées). Comment fonctionnent l’éperonnage et l’abordage ? On en sait un peu, mais pas assez. Fort heureusement, un codex nous renseignera un peu sur l’iconographie. On n’aura pas les règles les plus précises au monde, mais au moins, BFG: Leviathan nous épargne des murs de texte comme on peut en trouver dans les livrets de règles. Exit les calculs au poil près, en ce qui concerne les distances. On ne se sentira jamais pénalisé de ne pas avoir accès aux chiffres exacts, et la manipulation s’en trouve fluidifiée.

Du coup, je suis mi-figue mi-raisin là dessus. L’ergonomie est à l’épure, mais il y a tellement d’informations à retenir qu’il faut un certain temps et quelques erreurs punitives pour s’habituer à l’interface.

Une fois qu’on est dans le bain, en revanche, la manipulation s’effectue sans la moindre ombre.

 

Campagne : la sauce à laquelle on sera cuisiné ?

Une fois le didacticiel terminé, on peut se plonger librement dans la campagne… et on va se rendre compte qu’on ne maîtrise carrément pas le jeu. D’autres phases d’apprentissages viendront ajouter du savoir à notre cervelle d’amiral, que ce soit en bataille ou hors bataille. Car oui, il faudra gérer tout un système solaire face à la menace xénomorphe : les flottes tyranides se déplaceront pour prendre des points d’intérêt, viendront détruire les nôtres, et nous pourrons en regagner grâce à des missions secondaires. Si nous laissons un xéno occuper un système trop longtemps, il en consommera la biomasse et créera de nouvelles flottes, à notre grand dam. Ces phases sont intéressantes et contrastent avec les phases de bataille : presque minimalistes, elles offrent un nombre de choix très limités là où les batailles sont démentielles de choix.

Il y a aussi des didacticiels avancés (au nombre de 5, pour 6 parties d’apprentissage en tout), apprenant de nouveaux mécanismes plus pointus, et débloquant tous un avantage non négligeable en jeu. Je vous avoue qu’en voyant qu’il me restait 5 tutos à faire pour avoir le contenu total du jeu, j’ai soupiré (parce que le premier apportait beaucoup, beaucoup d’infos). Mais comme on les fait en jouant, pourquoi pas ? Et au final, ces didacticiels affinent le jeu et le rendent bien plus malléable, donc… Plutôt content, en fait.

Battlefleet-Gothic-Leviathan-campagne

Voilà une flotte xéno du côté de Silica. On met les gaz !

 

Il manque presque un système de haut fait (ou achievement dans le jargon) pour parfaire l’expérience de jeu et donner des défis un peu particuliers aux joueurs. Mais pourquoi pas dans une extension à venir ? Cela dit, tempérons un tantinet : les missions proposent plusieurs degrés de réussite, avec différents bonus à la clef. De quoi satisfaire notre besoin de complétionnite, en nous faisant refaire les défis que nous avons à moitié réussis…

MAJ 11/07 : les hauts-faits sont dispos dans le jeu, mais pas dans ma version de test !

 

Les combats : Boum ta carlingue !

Les phases de bataille spatiale prennent place dans des arènes rectangulaires parfois parsemées d’obstacles (gaz, astéroïdes) ou de points d’intérêt. Bien souvent, le but est d’annihiler tout ou partie de la flotte adverse. On est dans Warhammer 40 K, oui.

Le tour se déroule en quatre phases :

  • La phase d’ordre vous permet de donner un ordre précis à chaque flotte, modifiant son comportement. C’est peut-être là que j’aurais eu le plus besoin de texte au début, mais on s’y fait plutôt vite.
  • Le mouvement nous permet de déplacer chaque vaisseau et de les orienter. Suivant le volume et la classe du vaisseau, on n’aura pas la même latitude. Poids plumes et poids lourds, tout ça tout ça. Les distances parcourues se mesurent à l’aide d’une réglette, et on est plutôt heureux d’avoir un ordinateur pour nous donner les étalons ! Sans quoi, ce serait probablement fastidieux.
  • La phase de tir s’ensuit, et chaque vaisseau à portée aura le loisir d’envoyer des boulets rouges (ou autres) aux vilains.
  • Enfin, on utilise les armes spéciales (les torpilles autonomes, quoi), qui partent de l’avant et restent sur le champ de bataille d’un tour à l’autre. De quoi toucher plusieurs vaisseaux à la fois !

 

L’ennemi dispose bien entendu des quatre mêmes phases, et en profitera pour nous mettre la pâtée (ou essayer).

À chaque impact, une aire d’explosion est créée, neutralisant tous les boucliers à portée ! Si vous vous déplacez dans une zone ayant déjà accueilli des conflits, vous allez souffrir des tirs précédents. Pas joli joli. Ah, et puis les vaisseaux qui dérivent et explosent ? Ça fait mal. Très, très mal.

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Tu sens que ça a castagné, là ?

 

Graphismes : pincée d’étoiles, un filet de nébuleuse

 Je n’ai pas grand-chose à redire de ce côté-là : l’habillage graphique est exotique mais éloquent (sauf peut-être les icônes des canons), et les champs de batailles rendent vraiment super, super bien.

Une grille discrète pour aider à évaluer les distances, des contours de zones parfaits, des vaisseaux au design complexe (et gothique comme tout bon vaisseau de Space Marine !)… Bref, c’est vraiment, vraiment au poil et joli ; pas trop lourd pour ne pas plier le téléphone, fluide au moindre mouvement.

On aime !

 

IA : JA !

Chose intéressante, les comportements des Tyranides sont très scriptés et visibles dans le Codex de règles, on peut donc prévoir quel ordre ils vont donner avec quelle flotte, et, si l’on réfléchit assez, ce qu’ils vont faire.

Cependant, il faut songer à la configuration dans laquelle se trouve chaque unité, et les conditions pourront être différentes à chaque fois. L’intérêt est donc de comprendre profondément la chaîne des priorités tyranides afin d’anticiper leurs mouvement et de produire des tactiques complexes.

Le fait d’exposer ainsi les scripts de l’intelligence artificielle est un parti-pris que je trouve très agréable ! Rapprochant l’IA du scripting qu’on peut trouver dans un jeu de société, il s’agit là d’une initiative qui plaira aux curieux ou aux experts d’optimisation (gageons que les joueurs occasionnels n’iront pas fouiner dans le codex).

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Un écran qu’on voit souvent, mais pas longtemps  !

 

Prix : de l’effort de guerre

Pour l’instant disponible seulement sur iOS (amis d’Android, prenez un oignon et coupez-le près de vos globes oculaires), Battlefleet Gothic coûte la modique somme de 6€. Stéphane Surget annonçait une durée de vie solo de 20 à 30 heures et, malgré quelques heures de jeu au compteur, je n’ai toujours pas vu le bout de la campagne ! Si jamais j’ai une vingtaine de minutes à tuer dans les transports en commun, je sais ce que je vais faire…

6 € pour une appli peut sembler cher, mais au final, on paie aussi pour la tranquillité : pas de publicité intempestive, ni de micro-transactions qui viennent ruiner l’immersion ou le confort de jeu. Et c’est toujours moins cher qu’un livre, même d’occasion !

Rappelons que la durée annoncée ne compte ni les escarmouches, ni le multijoueur en ligne ou en hot seat sur le même appareil.

Rapport quantité/prix optimum ? Oui. Qualité/prix aussi : pas eu un seul bug à déplorer de toute mon escapade. À peine si deux dés se sont chevauchés, une fois.

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Screenshot éditeur d’un abordage. On voit les dés de réussite bleus et les barres de vie (en piédestal des vaisseaux).

 

Bilan : vieux chaudron, bonne soupe ?

Eh bien après une semaine d’essai (pas acharnée, mais tout de même), l’app de Battlefleet Gothic m’a laissé une très bonne impression. Sans pour autant être un ultra-fan de l’univers Warhammer 40 000, je me suis glissé dans la peau de l’amiral Von Klein avec une relative aisance. Passées ses premières minutes un peu déroutantes, BFG: Leviathan propose une expérience riche, jamais avare de contenu. On découvre tranquillement les mécanismes, et l’appli répond à nos gestes de façon très fluide. Que ce soit du côté contenu ou contenant, le travail se sent.

L’appli rend grâce à la licence, certes, mais pourra séduire des néophytes grâce à un travail d’accessibilité louable (même si pas sans heurts : peu de texte, beaucoup de didacticiels). On n’a pas l’impression de lire un livre de règles si lourd, et la manipulation s’avère facilitée par les appareils mobiles. Si j’avais fait l’acquisition de Battlefleet Gothic: Leviathan sur un coup de tête, en serais-je satisfait ? Oui.

 

► Battlefleet Gothic: Leviathan, sorti le 07/07/2016 sur iOS

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3 Commentaires

  1. Umberling 11/07/2016
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    MAJ 11/07 : les hauts-faits sont dispos dans le jeu, mais pas dans ma version de test !

  2. Umberling 27/07/2016
    Répondre

    MAJ 27/07 : la version Android est disponible dès aujourd’hui.

  3. Umberling 15/09/2016
    Répondre

    MaJ 15/09 : une mise à jour gratuite rajoute une nouvelle faction et une campagne !

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