► E.D.I.T.O. Coups de coeur Ludovox 2023

Comme chaque année, l’équipe Ludovox s’autodétruit avant de se réconcilier pour vous dénicher une petite sélection de coups de cœur, les jeux qui nous ont séduits, qu’on est prêts à conseiller, ceux sur lesquels on arrive à se mettre d’accord (si, à peu près !) et puis aussi les coups de cœur perso, cet espace de liberté où chacun peut y aller franco de son amour pour un jeu.


On parle de jeux disponibles en français, sortis entre juillet et juillet, avec des livrets de règles normalement bien réfléchis (vous savez, il y a toujours ce jeu trrrop bien mais qu’on ne peut décemment recommander car le livret ne fait vraiment pas d’effort). 

Nous revoilou donc avec nos petits cœurs qui battent !
La sélection 2022-2023 la voici la voilà mesdames et mesdames ! 

 

 Mysterium Kids

Un petit jeu de reconnaissance d’objets, coopératif et particulièrement ciblé pour les enfants, ça va être bien classique ! Sauf si le binôme de petits fous Antonin Boccara et Yves Hirschfeld transforme ça d’un coup de tambourin magique. Car c’est là le twist de la reconnaissance : la communication se fait par l’entremise d’un tambourin, qu’on va pouvoir frotter pour faire deviner un pinceau, ou claquer pour le coup de canon, oh la la, ah moins que ça ne soit les quilles de bowling ? Heureusement, nous n’avons que cinq cartes sur la table, et une fois que le tambour a parlé, nous pourrons échanger sur notre interprétation.

Voilà un jeu enfant comme on les aime, nous les parents : on prend un plaisir renouvelé à partager ce moment avec les petiots, possible même qu’on y joue entre adultes tellement on l’aime.

Et le rapport avec Mysterium demandez-vous ? C’est le fantôme, bien sûr, qui a trouvé cet instrument pour communiquer avec les vivants. Malin ! 

La fiche pour en savoir plus

Un jeu de Antonin BoccaraYves Hirschfeld
Illustré par Olivier Danchin
Edité par LibelludSpace Cow
Distribué par Asmodee

 

 

Tracks 

Tracks se présente comme une sorte d’enquête mais avec la grande particularité d’être 100% conduite par le son. Par exemple, on entend des bandits qui sont en train d’enlever quelqu’un, on entend qu’ils discutent dans la voiture, mais surtout on prête une oreille aux bruits alentours, pour essayer de retrouver la trace de nos criminels que l’on suit sur notre carte de la ville dépliée devant nous. J’entends une voix ferrée, il se pourrait qu’ils soient passés par là, ah oui mais il y avait des cris d’enfants aussi, il y a une école dans les parages ? Petit à petit, on retrace le parcours de nos truands sur notre carte. L’application est un petit bijou, et fait partie de la proposition, on peut revenir en arrière, s’arrêter, reprendre. On peut aussi s’aider de cartes de caméras de surveillance.

La plupart d’entre nous avait découvert le jeu dans sa version prototypale et on avait été subjugué par l’idée mais aussi la réalisation, le jeu d’acteur des personnages. Tracks propose 15 scénarios avec des twists intéressants, même s’il y en a deux ou trois beaucoup plus légers. Tout n’est peut-être pas parfait dans Tracks, mais la proposition est suffisamment singulière pour qu’il ait sa place ici ! 

La fiche pour en savoir plus

Un jeu de Christian RubiellaJuan Rodriguez
Illustré par Pierre Lechevalier A.K.A. Piero
Edité par KYF Edition
Distribué par Asmodee

 

Vaalbara

Avec Vaalbara on retrouve la mécanique que le brave Libertalia avait popularisé : tous en même temps, on joue une carte, la valeur de la carte implique l’ordre du tour par l’initiative. Le joueur dont c’est le tour choisit la carte terrain disponible parmi les cartes dispo ce tour, et réalise l’action de sa carte personnage. Jouer une carte de faible niveau avec un pouvoir pas très puissant, mais choisir en premier la carte terrain ? Ou bien partir sur une carte personnage qui au contraire jouit d’un pouvoir intéressant, mais risquer de choisir son terrain en dernier (et donc ce que les autres nous laissent) ? Tout le jeu est là, très serré : avec les cartes que j’ai en main, quel va être mon choix immédiat. Vaalbara n’est sans doute pas novateur, mais il propose une tension dans un jeu ultra ramassé. Une ludicité pure et simple. Jouer c’est l’adopter. 

La fiche pour en savoir plus 

Un jeu de Olivier Cipière
Illustré par Alexandre ReynaudFelix Donatio
Edité par Studio H

 

Earth

Dans la mouvance des jeux à construction de tableau et à moteur, Earth propose une approche généreuse, où les joueurs créent chacun leur île en jouant toutes et tous tout le temps. En effet, le joueur actif déclenche une action forte, suivie en minoré par tous les autres. À vous de choisir comment vous marquez, quels aspects de course vous visez, quelles actions vous bonifiez, quel type de forêt vous voulez avoir. Une haute canopée ? De nombreux germes ?
Ou peut-être préférerez-vous piocher de nombreuses cartes pour les composter ? Tous les éléments sus-cités valent peu ou prou un point chacun : vous serez valorisés quoi que vous fassiez, et il suffit d’avoir le petit éclair de génie pour générer plus ou plus vite pour surnager. Ramassé dans son format, Earth peut donner le vertige par le nombre de cartes différentes que vous y trouverez, mais au fond, c’est une belle passerelle vers du gros, très gros jeu, au croisement entre Wingspan, Race for the Galaxy et Terraforming Mars.

 

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Un jeu de Maxime Tardif
Illustré par Kenneth SpondM81 StudioYulia Startsev
Edité par Lucky Duck Games
Distribué par Néoludis

 

Les animaux de Baker Street 

 


Oui, on aime les jeux d’enquête, et celui-ci nous a tapé dans l’œil dès le premier scénario. Nous jouons tous ensemble (à partir de 10 ans, en famille donc) dans un univers vivant nous transportant dans la tête et les pattes de petits animaux au 19e siècle, prêts à élucider toutes sortes de mystères prenant place dans notre drôle de quartier londonien. D’ailleurs, on connaît bien l’ami Toby, le chien d’un certain Sherlock Holmes, ça vous dit quelque chose ? 

Le principe du jeu est clair comme de l’eau de roche, on choisit un lieu sur le plateau pour s’y rendre et découvrir les histoires qui s’y cachent (et celles-ci prennent de l’envergure avec le temps). La mécanique a l’élégance de s’effacer derrière la recherche des indices jouée avec un temps limité, gratifiante quand on y arrive, pas trop punitive quand on galère. Le plaisir impossible à bouder, c’est celui de l’écriture pétillante de Clémentine Beauvais dont nous vous recommandons chaudement les écrits par ailleurs, de vrais remèdes contre la morosité ! Les illustrations léchées de Biboun collent parfaitement à cette proposition rafraîchissante comme une limonade au cœur de l’été, douce comme un chocolat chaud auprès du feu. Une fable moderne et attachante dont on espère bien une suite. 

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Un jeu de Clémentine BeauvaisDave Neale
Illustré par biboun
Edité par Iello
Distribué par Iello

 

Darwin’s Journey 


Darwin Journey
est la dernière perle de Simone Luciani et Nestore Mangone. Nous suivons le périple de sieur Darwin, un personnage important de notre histoire qui a posé les fondements de la théorie de l’évolution. Nous partons explorer les îles pour y trouver des espèces animales ou végétales pour les exposer au musée. Si le jeu est classique, nous sommes dans de la pose d’ouvriers, il propose toutefois un système d’ouvriers que l’on va spécialiser pour avoir accès à des actions fortes ou pour maximiser ses actions. Comme souvent dans les créations de Simone Luciani, tout est réglé au millimètre, l’argent est très serré, l’interaction n’est pas en reste avec une petite course et un saute mouton (Meeple) sur les îles, une petite tension sur les majorités. Une énorme variabilité avec un set de tuiles actions qui change à chaque partie et peut rendre le jeu plus ou moins serré, plus ou moins ouvert. Darwin’s Journey est le jeu Euro de l’année pour nous.

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Un jeu de Nestore MangoneSimone Luciani
Illustré par Paolo Voto
Edité par Korea BoardgamesThunderGryph Games
Distribué par Blackrock Games

 

 

Et maintenant, place aux coups de cœur perso de la Rédac ! 

 

Revive : coup de coeur Atom

Depuis 5 000 ans, l’humanité est piégée sous terre, organisée sous forme de tribus. Il est temps de sortir, d’explorer le monde, de le repeupler, et de partir à la recherche des artefacts aliens. Alors oui, le thème de Revive est complètement foutraque c’est vrai, mais chaque plateau représente une tribu avec sa mécanique légèrement asymétrique d’un côté et beaucoup plus typée de l’autre, et on a envie de toutes les essayer quand même.

Nous avons un jeu avec une mécanique relativement simple, principalement à base de cartes que l’on pose autour de notre machine, avec de la production de ressources, tout cela pour installer nos Meeples sur le territoire et en découvrir de nouveaux (le but reste de faire le plus de points de victoire tout simplement).

Revive est extrêmement ouvert, on peut très bien partir dans une direction stratégique et s’y tenir ou bifurquer complètement. L’espace de décision est très important, jamais de choix évident, mais toujours des possibilités intéressantes. Même après plus d’une dizaine de parties, je le trouve toujours plein de fraîcheur.

 

La bête : coup de coeur Fouilloux 

 

La Bête renouvelle un de mes genres préférés, celui des jeux de traques. Ces jeux ont pour eux de nous faire vivre une tension permanente, que ce soit en tant que traqueur ou traqué. Malheureusement, ceux-ci ont souvent le défaut d’être trop longs et difficiles à sortir.

Point de cela ici : les règles sont claires et épurées, et les parties sont courtes. Pourtant, on retrouve la tension mentionnée. La réalisation nous plonge dans le Gévaudan, avec ses vrais noms de villages, ses illustrations dans le style « d’époque », et les gouttes de sang qui marquent le cheminement de la bête. À 2 ou 3 joueurs, le gameplay n’offre pas les mêmes sensations qu’à 4 ou 5, ce qui le rend d’autant plus riche.

Bref, parmi ce genre que j’adore, La Bête est le seul que je réussirais à sortir régulièrement, c’est un vrai coup de cœur.


Heat : Coup de coeur Shan

L’un des auteurs de Heat était déjà derrière Flamme Rouge, qui avait marqué son année à sa sortie. Nul doute que l’expérience en petite reine lui a servi d’échauffement pour le palpitant de Heat, qui fait fondre le bitume et sait polir les tablées des joueurs depuis sa publication. De prime abord, je ne suis pas ultra emballée à l’idée de piloter une Formule un. Mais dès notre première partie à bord de Heat, nous avons senti le vrombissement du moteur et eu le goût de la course. Nous avons ri, riposté, risqué, ricoché, ribouldingué sur ces circuits à qui mieux mieux, avec élan et émulation. L’intelligence du jeu nous autorise à  dompter notre char mais la course garde toujours sa part incoercible d’imprévus.  

L’édition est généreuse, elle offre déjà ses extensions, plusieurs parcours, ainsi qu’un registre large de configurations allant du solo aux 6 joueurs. Un jeu qui sait sérieusement être fun à moins qu’il ne sache être drôlement réfléchi, avec son œil qui contrôle les voyants et ses fulgurantes sorties de route. 

 

Kites : coup de coeur Nat 

Tout le monde est prêt, allez je retourne le premier sablier, je pose la carte bleue, et retourne le sablier bleu. Maintenant il faut aller au bout du paquet, en faisant de même chacun son tour : poser une carte, retourner le sablier de la couleur. Cinq couleurs différentes plus un joker, cinq durées de sable différentes (de 30 à 90 secondes). Pour gagner, il faut arriver au bout sans qu’un sablier n’arrive à court de sable. Ça demande une vigilance permanente, une communication pour anticiper les difficultés en temps réel. Surveiller, communiquer, anticiper, agir : une grosse dose d’adrénaline, comme on a pu en vivre avec un Mission pas possible. 

On pourra y jouer en attendant un plus gros jeu, ou une bonne partie de la soirée, jusqu’à ce qu’on y arrive enfin, laissant alors exprimer la joie collective. Un groupe qui pratique ensemble arrivera rapidement à dompter les cerfs-volants, mais le plaisir de se reprendre une dose de stress est encore là.

 

Clefs Magiques : coup de coeur Fredo   

Clefs Magiques est le coup de cœur de l’année de mes enfants, donc finalement un peu le mien vu le nombre de fois où j’y ai joué avec eux. Ce jeu exploite parfaitement la mécanique du stop ou encore, appliquée efficacement à un jeu pour enfants, car ils se rendent vraiment compte du danger auquel ils s’exposent à vouloir être plus gourmands. L’ingénierie développée pour le jeu via ses petites clés magnétiques est vraiment très astucieuse, cela donne une présence sur table et un effet whaou indéniable. Jouable dès 4 ans en totale autonomie. C’est une vraie réussite que je recommande chaudement à tous les parents joueurs.

 

World Championship Russian Roulette : coup de coeur Mat

 

La thématique difficile de World Championship Russian Roulette cache un jeu explosif et absurde où l’on s’amuse du chaos. Finie, la gestion fine et les petits cubes à pousser : on prend des risques et on s’amuse de ses échecs ! Le jeu encourage même à perdre, avec des cartes à pouvoirs qui font avancer la partie en la rendant à la fois moins contrôlable et plus hilarante. Il est rare qu’un joueur gagne le championnat en étant indemne… Et c’est pile ce que l’on demande à ce genre de jeu : du fun en barres, qui ne se prend pas trop au sérieux.

 

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1 Commentaire

  1. Doc.Fusion 20/10/2023
    Répondre

    Merci pour cette bien belle sélection dans laquelle je me retrouve : Heat et Vaalbara figurent parmi mes jeux préférés sur BGA et mes filles aiment jouer à Clefs magiques.

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