Wormholes – Joe le taxi de l’espace

Hep, Taxi ! Est ce que vous pourriez m’emmener sur Aldébaran ?

Wormholes est un Pick-up & Delivery de l’espace un peu particulier, puisque vous allez créer des trous de vers (d’où le titre) qui vous permettront de vous déplacer bien plus rapidement aux quatre coins de l’univers (oui, car tout le monde sait que la Terre est plate et que l’univers a quatre coins). Vous remportez des points en déposant des touristes de l’espace sur la bonne planète, en découvrant de nouvelles planètes (c’est-à-dire quand vous êtes le premier à poser un jeton vortex adjacent à la planète), mais aussi quand les adversaires utilisent vos trous de vers (téléportation entre deux vortex de même valeur d’un joueur).

Le ludochrono qui explique tout en détails est ici.

C’est publié par AEG (à l’origine entre autre de Calico, Cascadia ou La guilde des expeditions marchandes), et c’est Peter McPherson (Les petites bourgades, aussi chez AEG au départ) qui est aux manettes.

Le vide intersidéral n’est pas si vide

Le plateau modulaire offre pas mal de renouvellement, grâce aux cases spéciales (trou noir, nébuleuse, canon à photons) qui permettent d’accéder à certaines parties plus éloignées du plateau, mais aussi grâce à l’orientation libre des tuiles plateau qui permet de créer une galaxie aux formes fantaisistes. Ça reste quand même un jeu plutôt opportuniste. En fonction des cartes touristes en main et des vortex déjà posés par vous et vos adversaires, il faudra optimiser ses mouvements pour être le plus efficace possible.

Le tour de jeu est fluide : à chaque tour ou presque on récupère de nouveaux touristes, donc de nouveaux objectifs à court terme. On peut commencer à préparer son prochain tour pendant que les autres jouent même si l’arrivée de nouveaux vortex sur le plateau modifiera peut-être vos plans. Le bonus de diversification (avoir déposé des touristes sur six planètes et plus), ainsi que les points d’exploration incitent à poser des vortex de partout, ainsi les extrémités du plateau deviennent rapidement atteignables dès le milieu de partie. 

 

Plateau en cours de partie. Quelques vortex ont été posés

 

La durée de partie est sensiblement la même quel que soit le nombre de joueurs puisque la fin est déclenchée quand 8 ou 10 planètes sont découvertes, et vu qu’on peut utiliser les vortex des autres, on progresse relativement vite dans l’exploration de la galaxie. Les parties à cinq joueurs sont plus intéressantes car on a plus de vortex sur le plateau, donc un choix plus large de mouvements, bien qu’à deux joueurs ça fonctionne aussi. J’ai trouvé le mode solo agréable, car simple dans son fonctionnement : le tour de jeu de l’IA est rapide et clair, on se concentre sur nos actions et basta.

Le jeu du transport et du hasard

Qui dit pioche de cartes cachées, dit part de hasard. En effet, parfois un adversaire aura la chance de tirer deux, voire trois touristes identiques (et donc faire beaucoup de points en un seul trajet), parfois il piochera un touriste d’une planète atteignable dès le tour suivant. D’autres fois, ce sera vous qui aurez de la chance. À l’échelle d’une partie, ça s’équilibre, ça ne m’a donc pas semblé gênant. Mais si le hasard vous irrite vraiment, vous pouvez jouer avec trois pioches visibles (variante maison), ce qui ralentira un peu le tour de jeu.

 

Quelques-unes des cartes touristes avec la planète qu’ils souhaitent rejoindre.

 

Matériel

Le public visé est familial, il est donc important que les règles soient limpides (ceci dit, les joueurs confirmés méritent aussi des livrets de règles compréhensibles). Quoi qu’il en soit, ici c’est le cas. Elles sont même agrémentées de quelques conseils stratégiques. Les illustrations des planètes sont réussies, même si la première fois on a un doute sur la nature du gros astre jaune (c’est un soleil, et donc pas une planète où il faudra déposer des passagers). Je trouve que les couleurs des pions vortex ne sont pas assez tranchées. On peut confondre le rouge et le violet, de même pour le jaune et le vert. La lecture sur le plateau est parfois trompeuse. Par contre l’éditeur a prévu des tuiles pour tenir le compte de nos actions dépensées. En effet, puisqu’on a aussi droit à des actions gratuites, il peut arriver de perdre le fil du nombre de mouvements payants qu’on a réalisés.

Conclusion

Le genre Pick-up & Delivery a de nombreux représentants (Istambul, Via Nebula, Niagara, Bombay, Age of steam, Star Wars bordure extérieure…). Certains pour joueurs experts, d’autres pour un public plus familial. Wormholes fait partie de la deuxième catégorie..

Le jeu ne fait pas de nœuds au cerveau, mais il y a quand même un peu de réflexion à avoir. C’est le juste niveau de complexité pour un public familial qui connaît déjà un peu le panorama ludique actuel. Le thème de l’espace séduira certainement les plus jeunes. Il aurait d’ailleurs été impossible d’en imaginer un autre vu la mécanique centrale des trous de vers. Wormholes a une interaction positive (dans le sens non agressive ou bloquante) : on fait la course à l’exploration de nouvelles planètes, on profite des vortex de ses adversaires (ce qui leur fait gagner quelques points). Le matériel est plutôt joli malgré quelques petits couacs au niveau des couleurs. Le jeu ne restera surement pas dans les annales, mais il est agréable et si vous avez la possibilité de le découvrir en bar à jeux ou en festival, je vous conseille d’en faire une partie.

 

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