The Mandalorian: Adventures, les mercenaires sont à la Fett

Je suis « un peu fan » de Star Wars. Un peu signifiant que j’ai regardé plus de 70 fois la trilogie initiale, que mon appartement est décoré avec des Lego Star Wars, des tableaux Star Wars, que j’ai une réplique de sabre laser dans ma vitrine et que si je n’ai pas de pommeau de douche Star Wars ni de luminaire Star Wars c’est uniquement parce que ma femme a dit non. J’ai donc regardé avec un œil méfiant les divers séries produites par la souris aux grandes oreilles, dont The Mandalorian sur laquelle j’ai un avis très mitigé. 

Cela dit, un jeu narratif/escarmouche dans cet univers que j’adore n’est pas pour me déplaire, d’autant que celui-ci se classe plutôt dans la catégorie initié (voire familiale plus), bien loin de la complexité des mastodontes comme Tainted Grail ou ISS Vanguard.
Mais alors autant dire que quand j’ai vu le nom de Corey Konieczka sur la boîte, mon cœur n’a fait qu’un tour. Cet homme est LE génie ayant travaillé entre autres sur Impérial Assault, Runewars, Star Wars Rebellion, et Twilight Imperium 3, quatre jeux ayant marqués mon esprit de gamer. Il est accompagné par Josh Beppler dont c’est le premier jeu.

 

un run en court

 

Prêt, Action !

La « campagne » reprend en quatre épisodes la saison une de The Mandalorian. Inutile de sortir vos blasters, si quatre scénarios cela fait peu, nous allons pouvoir les rejouer comme expliciter dans le paragraphe « End game ».

Le scénario démarre par une courte BD qui sert d’introduction à la partie à venir. Une excellente idée car ce format offre un rendu visuel plaisant, facile à partager et nous met rapidement dans le bain. Vous sentirez d’ailleurs tout au long de ce Just Played que The Mandalorian: Adventures cherche avec brio à nous proposer une expérience simple à prendre en main sans nuire à l’intérêt ludique.

La BD met dans l’ambiance avant de démarrer

 

Le livret de scénarios est un cahier à spirale qui s’ouvre pour faire office de plateau. Un choix qui ne fait pas l’unanimité auprès de mes amis joueurs mais que personnellement je cautionne. Il n’y a qu’à ouvrir le livret à la bonne page, placer quelques jetons face visible ou face cachée selon les indications et le tour est joué. En quelques minutes, le jeu est en place, et toutes les informations spécifiques au scénario sont notées, plus rapide qu’un raid sur Kessel.

 

Le livret à spirale servant de plateau de jeu

 

Plus simple qu’une partie de Sabacc

Cette simplicité se retrouve dans le système de règle. À notre tour de jeu, nous devons réaliser deux actions différentes. Pour ce faire nous allons joué des cartes que nous avons en main. La valeur de la carte correspond à la « puissance » de l’action. Si je pose un 3 pour me déplacer, je peux me déplacer de 3 cases. Si je pose un 2 en attaque, je fais 2 dégâts, etc. Bien sûr, certaines cartes vont amener leur lot d’effets bonus.

de belles illustrations

Ces cartes restent sous le plateau formant des colonnes par action. Quand la somme d’une colonne est égal à 5, des ennemis vont s’activer et les cartes vont dans notre défausse. Quand la somme d’une colonne est supérieur à 5, il y a en plus un effet néfaste supplémentaire, dépendant du scénario.
Il faudra donc joué ses cartes en conséquence et si possible, ne pas dépasser la somme de 5 dans une colonne sachant que cela arrivera forcément, tout le sel de la coopération est de tenter de faire en sorte que l’activation ennemie arrive au meilleur moment pour votre équipe. Et oui, les mandaloriens savent être subtils si besoin… et foncer dans le tas quand il le faut. 

les actions sont joués par colonne sous le plateau de jeu

L’activation des ennemis se fait via un paquet de cartes. Le dos des cartes indiquent quel type d’ennemis va s’activer, une information importante qui amène une couche de tactique indispensable pour rendre le jeu plus trépidant. Ils vont se déplacer, attaquer ou faire venir du renfort. Quand ils attaquent, ils font automatiquement 1 dégât. Pas de jet de défense, pas de jet d’attaque, c’est du génie dans sa simplicité et cela fonctionne très bien comme cela. J’exagère à peine car point besoin d’user de ses talents de Jedi, ou de chance, pour survivre. Comme je sais quel type d’ennemi va s’activer, je peux anticiper qui potentiellement va prendre des dégâts, et jouer en conséquence. Et c’est là que les choix s’imposent, sachant qu’un héros à zéro point de vie signifie Game Over pour tout le monde.

Le tout est très dynamique. Les tours s’enchaînent rapidement. Simple mais pas simpliste, nous accordons nos violons (enfin nos blasters) pour définir qui fait quoi tout en optimisant les cartes jouées pour ne pas trop déclencher de réactions ennemis.
Unexpected Games a trouvé le juste équilibre dans la Force pour en faire un jeu coopératif rapide, accessible, tout en restant intéressant à jouer (i.e. dans mon cas sans trop d’aléatoire ^^).

le jeu prend peu de place sur la table

 

Un apprentissage en douceur

Lors de vos premières parties, un paquet de cartes introduira quelques nouvelles règles au fur et à mesure, ainsi que de nouvelles cartes actions pour chaque personnage, même ceux que vous n’avez pas joué. Ainsi, vous pouvez passer de l’un à l’autre au gré de vos envies sans souci, voire refaire un chapitre en utilisant d’autres protagonistes. C’est très bien dosé, les informations arrivent par petites vagues sans alourdir le jeu. De même, chaque héros propose une face novice ayant plus de points de vie pour adapter la difficulté selon vos goûts.

La boîte propose 8 personnages, chacun ayant son style de jeu. Par exemple IG11 devient plus fort en prenant des dégâts, alors que Cara Dune est plus balaise si d’autres personnages sont dans la même case qu’elle. Je n’ai pas senti de déséquilibre dans la Force des personnages. Leur efficacité dépendra plutôt de notre affinité avec leur style de jeu.

 

Tu as une tête de Cylon

À partir du scénario 3, il peut y avoir un traitre dans le groupe. Du ressenti que j’en ai, c’est sympa à partir de trois joueurs, indispensable à quatre pour ne pas finir trop facilement les missions, à l’opposé très dispensable à deux. J’y ai retrouvé un côté Battlestar Galactica (du même auteur). Tout le monde se regarde dans le blanc des yeux, à se demander si traître il y a. Faut dire que beaucoup de jetons sont faces cachées sur le plateau. Quand un joueur fait son action « se renseigner », il doit regarder secrètement un jeton, et le reposer sur le plateau. Bien sûr, il va communiquer à ses camarades ce qu’il a soit disant vu. Et c’est là que les regards commencent à se plisser, même si cela ne se remarque pas trop derrière mon casque de Mando ^^. Pour un jeu comme ça, axé sur l’accessibilité et un plaisir de jeu sans prise de tête, cet atout donne une profondeur d’ambiance qui enrichit la partie sans la complexifier. Et cela colle bien à la série et ses protagonistes. 

Les jetons sont soit révélés, soit cachés (surprise surprise)

 

Une belle armure fait la différence

Des figurines carton pour les héros, des jetons pour les ennemis, je suis loin de mes jeux habituels bardés de matériel mais le tout fait bien le job. Les illustrations rendent bien hommage à la série, et la boite permet de ranger facilement les éléments du jeu dans un matériau recyclé qui est à la fois pratique, écologique et solide. Le tout permet de placer le jeu dans une gamme de prix qui colle mieux à une cible familiale. Là aussi je trouve les choix très malins pour trouver le bon compromis ergonomie, esthétisme et budget.

 

Vous avez un nouveau message (attention petit spoil sur le contenu des enveloppes, ne pas lire ce chapitre si vous voulez garder la surprise)

Une fois les quatre scénarios joués, le jeu vous invite à ouvrir l’enveloppe une qui contient quatre missions, jouables sur les quatre plateaux soit 16 combinaisons possible.Puis l’enveloppe deux, contenant quatre missions avancées pour un challenge plus relever.

Bref si quatre missions de campagne cela fait chiche en contenu, en réalité le jeu vous propose un beau panel de combat possible. Et c’est sans compter la saison deux qui devrait sortir prochainement comme indiqué dans le télégramme du 11 décembre 2024.

 

 

Un game design solide 

Une fois de plus le Maître frappe juste. Avec un jeu très accessible, rapide à mettre en place, et des parties d’une heure environ, The Mandalorian: Adventures propose un jeu familial + qui n’en demeure pas moins intéressant à jouer même pour des joueurs « experts ». Son système de cartes fait mouche, et le contenu de la boîte à de quoi vous ravir quelques soirées. Les quatre premiers scénarios font presque office de tutoriel et permettent de se l’approprier en douceur. Il vous invite à le déguster comme vous aimez, avec une difficulté adaptable et la possibilité d’avoir un traître dans vos rangs. J’ai personnellement plus apprécié ce jeu que la série ^^. 

 

 

LUDOVOX est un site indépendant !

Vous pouvez nous soutenir en faisant un don sur :

Et également en cliquant sur le lien de nos partenaires pour faire vos achats :

acheter the mandalorian: adventures sur espritjeu

Laisser un commentaire