Illustré par Chris Quilliams
Edité par Filosofia, Z-Man Games
Pays d'origine : Etats-Unis
Langue et traductions : Anglais
Date de sortie : 2015-10
De 2 à 4 joueurs
A partir de 13 ans
Thèmes : catastrophe, Médical, Ville
Mécanismes : Cartes personnages, Collection/famille, Coopératif, Déplacement, Gestion de main, Legacy, Points d'action
Types de jeu : Jeu de plateau
Complexité du jeu : Amateur
Pandémie Legacy est un jeu pour un à quatre joueurs à partir de 14 ans. Les parties peuvent durer entre 30 et 60 minutes.
Le jeu comporte 12 scénarios qui doivent être joués « en campagne » (c’est-à-dire qu’ils forment une aventure et doivent être joués dans l’ordre, idéalement avec les mêmes joueurs).
De plus, il s’agit d’un jeu « legacy ». C’est un terme et un concept inventés par Rob Daviau, avec comme premier jeu du genre apparu sur le marché, Risk Legacy en 2011.
L’originalité est que tout ce qui se passe au cours d’une partie a des conséquences irréversibles sur la suite du jeu. Dans Risk Legacy, cela se traduit par des autocollants à coller sur le plateau de jeu, des cartes à déchirer car elles ne sont plus d’application dans le jeu (territoire détruit de façon définitive, …). Surtout, de nouvelles règles apparaissent également en cours de partie.
Une discussion a eu lieu sur le concept Legacy dans cet article Pandemic Legacy : pour ou contre ?
Certains appellent les jeux « legacy » des jeux « kleenex » ou « poubelle » car ils ne sont plus matériellement rejouables après. Oui et non dirais-je. Certains ne voudront pas jouer le jeu de déchirer les cartes et de coller des autocollants sur le plateau, et décideront de simplement écarter les cartes et décoller les autocollants à la fin du jeu. Moi je ne pourrais pas je crois (de toute façon c’est trop tard pour les cartes 😛 ). J’ai vécu une excellente aventure.
Pandémie Legacy est, à ma connaissance, le second jeu à reprendre ce concept, et il le distille tout au long de 12 scénarios, représentant chacun un mois d’une année, au cours de laquelle va se dérouler une course contre la montre pour éradiquer un nouveau type de virus.
Etant un grand amateur de Pandémie, et malgré le fait que je n’ai jamais joué à Risk Legacy, l’association de Matt Leacock et de Rob Daviau ne pouvait que faire saliver.
J’avoue au premier abord avoir été hésitant à l’achat, mais soyons rationnels : 50€ pour au moins 12 parties (chaque « mois » est ré-essayable une fois en cas d’échec, donc 24 au maximum), c’est au moins 9 parties de plus que bon nombre de jeux de ma ludothèque ;-)
J’avais pris le parti de jouer environ une partie par mois afin de ne pas « gaspiller » le jeu, mais j’en connais certains qui ont tout joué en un seul week-end aussi ! Finalement, je l’ai commencé en novembre 2015 et fini en mai 2016, au bout de 16 parties (4 échecs donc).
Ayant participé aux championnats de Pandémie Survival (voir mon prochain article :-) ), j’ai pris l’habitude de jouer à deux, avec mon camarade Gilles, et c’est donc dans cette configuration (et avec lui) que j’ai joué à Pandémie Legacy.
ACCESSIBILITE DES REGLES 16,5
Le livret de règles est donc, au début, celui de Pandémie, à la différence qu’il comprend beaucoup d’espaces vides, identifiés par des lettres, qui correspondent aux autocollants qu’on va petit à petit coller dans le livret et qui introduiront donc ces nouvelles règles.
À noter, et c’est bien pensé, il y a des autocollants pour les aides de jeu également, comme ça elles correspondent à tout moment à l’évolution des règles.
Les quelques retours aux règles sont justement dûs à l’ajout continuel de règles, mais sans que cela ne soit trop gênant.
Une chose qui n’est parfois pas claire, c’est lors de la mise en place, il nous est arrivé au moins deux fois de ne pas savoir si on devait ouvrir le compartiment X ou révéler l’autocollant X. À un certain moment aussi, en lisant la mise en place, on ne comprenait pas de quoi cela parlait parce qu’on n’avait pas encore ouvert le compartiment en question, alors qu’on était sûrs de ne pas avoir dû l’ouvrir auparavant. Ce genre de question n'ont pas le même impact dans un jeu "non legacy".
QUALITE DU MATERIEL 14,5
Le thermo de la boîte est correct, on devine assez facilement ce qui va où. Vu le principe Legacy, on ne dépunche surtout pas tout avant la première partie.
Petit bémol (personnel) sur l’emploi du plastique. Je possède la nouvelle version de Pandémie (tout court), mais dans sa première édition (2013). Dans les suivantes, tout comme dans Pandémie Legacy, les stations de recherche, les pions des personnages et les tokens des virus, à l'origine en bois, sont devenus en plastique. Et je ne suis pas de l’école « le plastique, c’est fantastique ». Comme disait France Gall, "c'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup" :-)
Les cartes sont d’une épaisseur raisonnable, mais pas trop car elles doivent pouvoir être déchirées facilement après tout :-D
Les illustrations sont les mêmes que dans le jeu de base, tant pour les rôles que pour le plateau. Il y a quelques nouveaux rôles et cartes événements, et des zones en plus sur le plateau (lui-même plus grand).
Il est à noter que le plateau de Pandémie Legacy est légèrement différent de celui du jeu de base, en ce sens qu’il y a des connexions entre villes en plus, et d’autres en moins. J’ai l’impression que certaines nouvelles connexions ont rendu le jeu un peu plus facile, mais ce n’est parfois pas du luxe quand la partie est mal démarrée.
THEME 17,5
Le thème est bien plus présent ici que dans une partie de Pandémie « normal », dans le sens que chaque « mois » est un scénario différent, avec ses propres règles évolutives.
On a vraiment l’impression de se retrouver dans un film (je recommande d’ailleurs la vision de « Contagion » de Steven Soderbergh », on s’y croirait) ou dans une série comme « 24h ».
Certains scénarios ont réellement des rebondissements qui laissent pantois ! Je ne peux pas trop développer sous peine de spoiler...
DUREE DE VIE 14,5
Ici va se poser le problème de la rejouabilité d’un jeu Legacy. Si on le joue « comme il devrait être joué », c’est un fait que les cartes déchirées posent un petit problème, à moins de les recoller ;-) Les autocollants pourraient être décollés assez facilement sinon.
C’est clair qu’en rejouant, on n’aura plus la surprise des rebondissements, ce qui, en ce qui me concerne, m’ennuierai un peu.
Mais, tout en connaissant cela, il y a moyen de jouer différemment, en essayant d’autres rôles, ou en modifiant le nombre de joueurs, car notre aventure aurait été toute autre à 4 aussi.
Par principe c'est un type de jeu qui nécessite d'avoir une équipe qui reste la même du début à la fin de la campagne. C'est pas obligé, mais c'est nettement mieux. Et ça peut être un frein.
Mon ami Gilles l’a racheté pour recommencer l’aventure en famille, comme quoi...
MECANISMES 17
Pas de surprise ici, cela reste du Pandémie ! Avec ses bons tirages de départ ou ses catastrophes d’entrée de jeu avec doubles épidémies et éclosions en chaîne.
On est toujours tributaire de la pioche.
Cependant, les règles qui se rajoutent petit à petit permettent rapidement un large choix d’actions avec ses personnages, ce qui est le bienvenu.
Sans spoiler outre mesure, les améliorations de personnages, relations avec d’autres et mutations des maladies sont des apports excellents.
Bien qu’ayant été très réticent au départ, je suis totalement vendu au système legacy, en tout cas quand il est aussi bien fait qu’ici.
Franchement, cette aventure est un si bon souvenir que je n’ai aucune envie de décoller quoique ce soit, mais plutôt d’accrocher mon plateau au mur dans ma salle de jeux (tel les plateaux dans les chambres du FunKey Hotel). Et maintenant que j’y pense, je crois que je vais le faire tout court :-)
Comme dit plus haut, je pourrais y rejouer avec d’autres rôles et d’autres joueurs, à 3 ou 4 pour changer, mais je regretterais le fait de ne plus être surpris par les twists de scénario. Surtout en sachant que ce jeu-ci est la « season 1 », je reste patient.
Le jeu soutient haut la main la comparaison avec TIME Stories. Ces deux jeux sont en effet un peu vus comme « jetables après usage », mais celui-ci garantit au moins 12 parties (si on est incroyablement bon/chanceux) et jusqu’à 24 dans le cas contraire. On en a donc pour son argent. TIME Stories, après une partie, c’est plié. Bon, il est beaucoup plus facilement revendable ;-)
Il y a peu de jeux qui m’ont faire dire « Quoi !!! », « Oh non, c’est pas vrai ! » ou « C’est trop injuste ! », et aimer ça. Pandémie Legacy en fait partie.
- C’est Pandémie, mais en mieux
- Scénario évolutif
- Nombreux rebondissements
- Adjonction très bien pensée de nombreuses nouvelles règles
- Aides de jeux qui évoluent en même temps
- Difficulté bien dosée (5 épidémies, on croit que c’est à l’aise au début du jeu, puis on est bien content que ce ne soit pas 6)
- C’est dur de déchirer sa première carte, surtout pour un maniaque comme moi, mais après c’est jouissif =)
- Parfois quelques problèmes de clarté à propos de quel compartiment ouvrir quand
- A mon avis, beaucoup moins bien si l’on change constamment de joueurs dans le groupe
- La limaille de fer, pour les cartes à gratter façon loterie, c’est énervant à ramasser =)
- Selon l’expérience vécue de chacun, pas rejouable tel quel (MAIS un minimum garanti de 12 à 24 sessions de jeu)
- Attendre 2017 pour la saison 2 !
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