Illustré par Andreas Resch, Klemens Franz
Edité par Eggertspiele, Gigamic
Distribué par Gigamic
Langue et traductions : Allemand
Date de sortie : 2015-10
De 2 à 4 joueurs
A partir de 12 ans
Durée d'une partie entre 75 et 150 minutes
Thèmes : Entreprise et industrie
Mécanismes : Gestion de main, Gestion de ressources
Types de jeu : Jeu de plateau
Complexité du jeu : Amateur
Sorti de manière plutôt discrète du salon d’Essen 2015, Mombasa joue pourtant dans la cours des grands, comme en témoigne sa nomination dans les catégories « Meilleur jeu » et « Jeu de stratégie » aux Golden Geek Awards et sa recommandation au Spiel 2016.
Nous l'avons pratiqué avec exclusivement des joueurs avertis, y compris dans la fatidique configuration deux joueurs pour laquelle je nourrissais de sérieux doutes.
ACCESSIBILITE DES REGLES 18
Malgré le travail de localisation sans faille de Gigamic sur la VF, la densité d'origine persiste. C'est un bon pavé à absorber.
L'avantage, quand on est aussi exhaustif, c'est que tout est clairement exposé. Que ce soit via la précision de la formulation ou via les exemples toujours adéquats, nous avons ainsi pu répondre à tous les cas éventuellement litigieux soulevés en cours de partie.
L'aide de jeu parfaitement condensée permet par ailleurs de structurer la copieuse explication.
QUALITE DU MATERIEL 16
On aurait préféré un format de boitage inférieur et une solution de rangement éventuellement plus évoluée, mais rien de véritablement scandaleux.
L'essentiel est dans l'ergonomie en cours de partie, qui s'avère parfaite. La lisibilité du plateau, pourtant un rien inquiétant au premier abord, est finalement très bonne.
Pas de souci de clarté sur les des différentes iconographies, et les illustrations instillent aussi discrètement qu'efficacement l'ambiance Afrique coloniale qui s'impose.
THEME 11
Le poids d'un thème aussi sérieux ne se fait à vrai dire pas sentir, tant on s'en détache rapidement.
C'est un prétexte à un jeu d'optimisation économique avec une notion de parts à investir dans différentes compagnies initialement neutres. En dehors de la crédibilité concrète de ce système, la dimension purement mécanique et calculatoire fait la part belle à une couche d'abstraction qui éclipse l'histoire.
DUREE DE VIE 12
Mombasa n'est pas à mettre entre toutes les mains. Seuls les amateurs de jeu de gestion me semblent susceptibles d'apprécier ses quelques deux heures d'essorage de cerveau. Il a ainsi toutes les chances de faire exploser un public débutant ou de rebuter les blasés du genre.
La variabilité principale tient à la combinaison de compagnies, chacune existant en deux versions possibles. Le choix d'une tuile de départ (qui induit des positions sur certains axes) parmi deux aléatoires favorise également des stratégies changeantes.
Néanmoins, les enjeux et routines sont rapidement similaires et une pratique intensive peut certainement permettre d'en faire le tour à moyen terme. La faible variance des decks de cartes communes modifie les optimisations possibles, mais pas la physionomie globale d'une partie. Ce n'est pas un monstre de rejouabilité, mais on a vu bien pire.
MECANISMES 16
Le redoutable système de gestion de main et de défausse est à double tranchant. C'est à la fois un régal pour qui aime la planification et l'optimisation, et un catalyseur à Analysis Paralysis. Le nombre de paramètres à prendre en compte est tout simplement vertigineux.
La mayonnaise de mécanismes (handbuilding, pose d'ouvriers, développement spatial, majorité...) prend étonnamment bien. Passés un ou deux tours de rodage un joueur habitué visualisera rapidement les enjeux et se délectera des choix draconiens.
L'interaction est omniprésente. A tous les niveaux, on lutte : contrôle du terrain, primeur sur les cartes et les livres de comptes, disponibilité des actions, majorité pour accéder à certaines... Par l'entremise des compagnies, on frôle même à la marge l'interaction directe.
L'articulation stratégico-tactique est parfaite : un plan d'ensemble est nécessaire mais jamais suffisant. Des ajustements ou des ré-orientations opportunistes sont à prévoir.
Dans les pinailles qui ternissent très légèrement le tableau, on citera une piste des diamants un peu moins "intéressante" à jouer que son alter ego piste des comptes, et la "réservation" des tuiles bonus (pour la manche suivante) qui devient caduque en dernière manche.
La configuration deux joueurs s'avère correcte mais clairement moins intéressante, du fait de la binarité des intérêts dans les compagnies et de l'absence d'une quelconque adaptation sur les decks de cartes communes. Curieux.
A l'inverse, à quatre joueurs le niveau de contrôle peut parfois approcher la limite du satisfaisant, tant les effets de bord des décisions adverses sont difficiles à anticiper.
A moduler selon vos goûts, mais d'après moi la meilleure configuration est probablement trois joueurs.
Mombasa a été plébiscité par le Diamant d'Or 2015, et il fait honneur à son prix.
Sa profondeur stratégique, ses nombreuses subtilités tactiques et sa touche d'interactivité combleront très certainement les amateurs du genre.
Si le traitement du thème a de quoi décevoir qui y aurait fondé de grands espoirs, il a le mérite d'annoncer clairement la couleur : l'ambiance n'est qu'un enrobage pour un ensemble mécanique de très haute volée.
Un des tous meilleurs de la cuvée Essen 2015, à conseiller sans hésitation à 3 et 4 joueurs.
- Patchwork mécanique brillant
- Profondeur de planification incroyable
- Interaction prépondérante
- Ergonomie parfaite
- Pas pour tout le monde
- Favorise l'AP
- Renouvellement limité
- Config 2 joueurs pas optimale
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