Illustré par David Sitbon, Maud Briand
Edité par Sorry, We Are French (SWAF)
Distribué par Gigamic
Langue et traductions : Anglais
Date de sortie : 2023
De 2 à 5 joueurs
A partir de 10 ans
Durée moyenne d'une partie : 30 minutes
Thèmes : Divers, Exploration, Historique, Maritime
Mécanismes : Tuiles
Types de jeu : Jeu de plateau
Complexité du jeu : Familial
Sur les traces de Darwin est un jeu de Grégory Grard (Mot Malin) et Matthieu Verdier (Federation – nommé aux As d’or cette année). Il est magnifiquement illustré par Maud Briand et David Sitbon (illustrateur des jeux de Sorry We Are French). C’est le deuxième jeu sorti en 2023 avec pour thème les voyages du naturaliste britannique. Il s’agit ici d’un jeu familial de construction de tableau.
Nous allons étudier (autrement dit récupérer) 12 tuiles d’animaux que nous plaçons sur notre plateau personnel puis faire avancer le pion Beagle (le navire de Darwin) qui définit sur quelle colonne ou ligne le joueur suivant pourra jouer. Les tuiles scorent par elles-mêmes mais si on crée une colonne ou une ligne de 4 animaux nous gagnons des points supplémentaires. De même, si on superpose deux tuiles, on récupère un objectif qui pourra nous faire gagner des points.
Pour plus de détails sur les règles vous pouvez lire le just played.
J'ai principalement joué avec ma femme ou en solo (variante fan-made), ainsi qu'avec des camarades bénévoles d'association ludique. Le jeu s'adresse à un public familial.
ACCESSIBILITE DES REGLES 19,5
Les règles sont très clairement expliquées et illustrées par de nombreux exemples. Elles commencent par deux pages d'informations sur Darwin, accompagnées de gravures et tableaux d'époque. Un deuxième livret détaille les étapes du voyage de Darwin (qui dura 5 ans). On comprend que l'équipe créative a apporté un grand soin à la justesse des informations dans le matériel de jeu (ils évoquent une petite imprécision qu'ils ont effectué quant à la classification biologique d'un ver). En fin de livret, il y a quelques lignes sur la biographie des protagonistes (Darwin et quatre autres personnages historiques ayant participé à l'expédition du Beagle).
Ludiquement ça ne sert à rien, mais pourquoi se priver d'apprendre quelque chose quand on joue ?
QUALITE DU MATERIEL 18
Le matériel est ma-gni-fique !
Les illustrations sur les tuiles sont accompagnées de quelques info sur l'animal ou le personnage. Le livret annexe donne encore plus de détails sur les animaux et le voyage du Beagle. Les plateaux personnels pliables ressemblent à des livres d'époque avec couverture en cuir. Les jetons guides ont tous une illustration différentes (et je n'ai aucun doute sur l'authenticité des tenues dessinées). Même l'intérieur du couvercle est illustrée ! Cette boite est une œuvre d'art dans la totalité de son contenu.
Il n'y a pas de plastique dans le jeu : cale de rangement en carton et sachet en tissu pour les jetons. Il y a même un rappel sur la cale du nombre de tuiles à utiliser selon le nombre de joueurs.
Le Beagle est en vrai bois d'arbre (et pas juste un standee en carton).
C'est un sans faute.
THEME 15
Le thème d'un naturaliste qui étudie des animaux est parfaitement adapté à un jeu de collection/construction de tableau.
Le nom donné aux manières de marquer des points est aussi approprié : quand on a étudié 4 animaux d'Amérique ou 4 oiseaux (colonne et ligne du plateau personnel), on connait suffisamment son sujet pour écrire une publication dessus (et gagner un jeton 5 PV). De même, quand on a étudié deux fois le même type d'animal (mammifère d'Afrique par exemple), on est assez armé pour établir une théorie (et gagner un objectif). Bon, ok, l'objectif qu'on choisit dans un marché de trois tuiles n'est pas forcement en lien avec les animaux étudiés :-).
Le pion Beagle qui fait le tour du plateau commun est cohérent avec la réalité du navire qui a fait le tour du monde.
Habituellement, je prête peu attention au thème des jeux (pour moi un cube jaune, c'est un cube jaune, ça n'est pas de l'or) mais lors de mes parties de Darwin je réfléchissais vraiment en terme d'oiseaux, mammifères, insectes...
DUREE DE VIE 11,5
Bon, soyons honnêtes, le renouvellement des parties n'est pas le point fort de Sur les traces de Darwin. Mis à part l'objectif initial qui oriente un peu les choix des joueurs, on fera toujours un peu la même chose. On s'adaptera aux trois tuiles qui nous sont proposées, et on choisira en prenant aussi en compte de ne pas faire un trop beau cadeau au joueur suivant via le mouvement du Beagle.
Il y a plusieurs manières de marquer des points mais le jeu est assez opportuniste et dépendra de ce qui se présentera à nous. C'est ça la vie de naturaliste : parfois on souhaiterait observer une tortue des Galápagos, mais c'est pas dit qu'elle passe par là.
A 5 joueurs toutes les tuiles sortiront et seuls les objectifs changeront d'une partie à l'autre et ils sont souvent du même type (1 PV par tuile dans une colonne/ligne/ quadrant donné).
MECANISMES 14
Le tour est rapide et clair : on prend une tuile, on bouge le bateau. Au suivant.
Comme dit plus haut, le jeu est assez opportuniste : on a accès à trois tuiles et il faut faire avec. À 2 ou 3 joueurs, une bonne partie des tuiles ne seront pas en jeu et il y a le risque que la 4eme tuile nécessaire pour finir son alignement (et rapportant 5 PV, ce qui n'est pas négligeable) ne sorte jamais. Sans doute que faire un tri des tuiles selon le nombre de joueurs (comme bon nombre de jeux, même familiaux, le prévoient) aurait été un peu plus lourd au moment de la mise en place, mais aurait assuré un meilleur équilibrage. L'interaction est indirecte, elle est dans la maîtrise des tuiles qu'on va rendre accessibles à la joueuse suivante. On hésitera parfois à prendre une tuile plutôt intéressante pour nous mais qui donne ensuite accès à la tuile parfaite à notre adversaire.
Les jetons guides donnent un peu de flexibilité dans le choix de la tuile (car ils permettent de modifier la position du Beagle) mais ils sont rares, sauf à prendre un personnage qui n'ira pas sur le plateau principal et donc apportera moins de points qu'un animal.
La stratégie boussole/cartographie m'a semblé faible par rapport aux tuiles qui rapportent des points fixes.
J'ai bien aimé le principe de recouvrement des tuiles : on peut jouer sur la même coordonnée animal/continent, on écrase. Ce faisant, on récupère un objectif, mais on perd ce que nous apportait la tuile écrasée (PV, icône cartographie). Et jouer sur le même emplacement signifie moins de probabilités d'arriver à former un alignement.
Sur les traces de Darwin est une réussite éditoriale. Le matériel est somptueux : illustrations, rangement, qualité des plateaux et des tuiles, livret annexe informatif sur les animaux décrits.
Les règles sont claires et en font un jeu familial idéal par son thème animalier et sa mécanique fluide. Il y a ce qu'il faut d'opportunisme et de stratégie pour ne pas bloquer des joueurs occasionnels. Les parties à 2 joueurs durent rarement plus de 20 minutes et invitent à une revanche. Les joueurs plus réguliers en auront vite fait le tour (comme le Beagle sur le plateau), mais c'est juste qu'ils ne sont pas la cible.
- materiel magnifique
- un thème qui fonctionne
- mécanique simple mais avec des choix à faire
- parties qui se ressemblent
- répartition des tuiles parfois déséquilibrée à 2 et 3 joueurs
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