Illustré par Marc-Antoine Allard
Edité par Catch Up Games
Distribué par iello
Pays d'origine : France
Langue et traductions : Anglais
Date de sortie : 2015-01
De 2 à 4 joueurs
A partir de 10 ans
Durée moyenne d'une partie : 60 minutes
Durée d'une partie entre 45 et 75 minutes
Thèmes : Préhistorique
Mécanismes : Construction/développement, Tuiles
Types de jeu : Jeu de plateau
Complexité du jeu : Familial
Vive les peaux de bêtes et la douce âcreté d’un feu au fond de la grotte ! Rien de tel qu’un petit week end campagnard où l’odeur rance de la sueur se dispute à celle des pieds dans la fange. La vie au grand air quoi ! Foin des portables et mocassins, prenez vos silex, on part à l’aventure !
Sapiens, premier jeu du tout nouvel éditeur Catch Up Games, a été conçu par Cyrille Leroy et illustré par Marc-Antoine Allard. Il vient de sortir dans les boutiques (mai 2015), et il serait dommage de passer à côte. Je vous renvoie sur ces deux articles pour avoir une idée assez exhaustive des règles.
ACCESSIBILITE DES REGLES 18
Le livret, rien à dire, 8 pages aérées par de nombreuses illustrations et exemples. Le déroulement du jeu étant lui-même relativement simple, et les points de détail bien exposés, très peu de retours au livret sont nécessaires une fois la partie entamée. J'aurais presque envie de dire que dès la deuxième partie, vous pourriez brûler le livret, ça ne vous gênerait aucunement.
J'ai mis 4.5 aux différentes rubriques, juste pour ne pas mettre 5 partout, sinon ça jaserait. Mais ça les vaut.
QUALITE DU MATERIEL 17,5
Les illustrations, c'est une affaire de goût, mais elles sont très travaillées, claires et cohérentes avec l'iconographie, elle-même très bien pensée, aucun souci. Elles rendent service au thème (même si à mon goût celui-ci est peu présent), et la lecture graphique du jeu est impeccable.
Les plateaux, jetons et tuiles sont d'excellente facture, rien à redire.
Le seul hic, c'est qu'un petit nombre de tuiles a une taille très légèrement inférieure aux autres. L'éditeur a fait le nécessaire pour remédier à cela et va envoyer aux boutiques des tuiles de correction, mais de mon point de vue, ça se voit uniquement si vous les empilez comme un maniaque et si vous gardez les yeux fixés dessus pour déceler lesquelles sont plus petites. Cette erreur de calibrage ne nuit en rien au jeu, et du haut de ma petite dizaine de parties je ne vois pas la nécessité de récupérer les tuiles corrigées.
Cependant l'éditeur a bien raison de faire ce geste commercial, pour séduire aussi les psychopathes du matériel...
THEME 12,5
C'est à mon sens le seul point faible du jeu. Le thème est plaisant mais on ne peut pas dire qu'il y a une évidence d'accordage avec la mécanique. Cela dit, j'ai envie de tempérer mon avis : on n'attend pas de ce jeu une forte imprégnation thématique, il n'a pas été calibré pour cela. C'est un peu comme à Carcassonne : on n'en attend pas non plus une expérience flamboyante et immersive, et pourtant ça tourne bien. Pour Sapiens, c'est pareil : devant la difficulté de trouver un thème porteur pour un jeu, les créateurs ont réussi leur pari car ça colle à peu près, mais surtout, le thème est vraiment rafraîchissant par rapport aux productions actuelles.
DUREE DE VIE 15,5
Là aussi, je poursuis ma comparaison avec Carcassonne, chaque partie n'est pas forcément une expérience unique, mais la conception du matos et des règles fait que chaque partie est différente et demande une adaptation: demi-plateaux modulaires, écartement d'une douzaine de tuiles en début de partie, s'adapter à la disposition des jetons montagne et à la pioche, autant de facteurs qui renouvellent grandement les parties. Le nombre de joueurs influe aussi : à 2, 3 ou 4 joueurs, on ne joue pas du tout de la même manière ; beaucoup de blocages et d'interaction frontale à 2 joueurs ; à plus, il y a une espèce "d'accordage de tempérament" en fonction des adversaires, selon qu'ils sont agressifs ou pas...
Je ne me fais aucun souci en ce qui concerne le renouvellement du jeu au fil des parties.
MECANISMES 19
Le gros point fort du jeu: comme dit dans la dernière rubrique: dosage au poil. Tout est bien pensé : double scores à la Tigre et Euphrate, l'ouverture progressive des options disponibles au fur et à mesure que l'on pose des tuiles et l'anticipation nécessaire que cela engendre (faire du score, ou bien assurer ses arrières et se garder des plans B ?), les petits points de règle qui font que chaque choix est subtil, l'interaction qui peut être assez présente même si on a des plateaux individuels (on peut gêner l'adversaire, mais pas lui pourrir la partie, s'il est attentif)... et j'en passe.
La première partie est parfois complexe et on a la tête dans le guidon pour essayer de faire progresser sa propre tribu, mais dès la deuxième partie, on lève le nez de son plateau pour voir ce que font les autres et comment on pourrait les menacer, ou alors se prémunir de leurs menaces !
Franchement, c'est propre, c'est net, c'est calé comme du papier à musique, oserai-je dire que c'est un travail d'orfèvre ?
Ouais.
Je ne suis pas le client de ce genre de jeu. Je suis plutôt Américube ou Eurotrash. J'aime les thèmes forts, les jeux épiques et la SF ! Je ne suis pas la cible potentielle de Sapiens.
Pourtant, ce jeu a une élégance à laquelle j'ai tout de suite accroché. Il est beau, il est propre, un peu comme un gendre idéal. Entendez par-là qu'il réussit à fédérer des types de joueurs différents, familial+, gamer, casual ou forcené, je pense sincèrement que chacun pourrait y trouver son plaisir : c'est un titre qui ne sortira pas que deux fois par an, c'est un jeu qui sortira souvent, facile à expliquer, avec une belle profondeur et plusieurs niveaux de jeu.
Propriété émergente d'un mariage heureux entre auteur, illustrateur et éditeur, Sapiens est plus large qu'une simple boite et plus solide que du carton, et à mon humble avis c'est un jeu qui aurait une bonne chance d'aller au delà des modes : le domino, c'est universel et intemporel.
- Mécanique au poil !
- Matériel et illustrations
- Plusieurs niveaux de jeux
- Vite sorti, vite expliqué
- Plus mécanique que thématique
- Quelques tuiles plus petites (pour les tatillons)
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