Illustré par Vincent Dutrait
Edité par Matagot
Distribué par Blackrock Editions
Pays d'origine : France
Langue et traductions : Français
Date de sortie : 2015-11
De 2 à 2 joueurs , Optimisé à 2 joueurs
A partir de 12 ans
Durée moyenne d'une partie : 30 minutes
Mécanismes : Affrontement, Bluff, Capture, Déplacement, Gestion de main
Types de jeu : Jeu de plateau
Raptor est un jeu tactique asymétrique pour deux joueurs. Des scientifiques essaient de capturer des bébés raptors, et les raptors essaient de survivre grâce à leur maman, un brin vénère que sa progéniture soit menacée par du gibier. Rien que ça, ça m’a mis l’eau à la bouche. Je suis fan d’asymétrie, et le jeu me fait vaguement penser à l’excellentissime Kings & Assassins, auquel je ne regrette pas d’avoir collé une sacrée bonne note. Ici, on a une French touch bien particulière, puisque le jeu est conçu par les deux fameux Brunos (Faidutti et Cathala), et publié chez Matagot. On se doute donc que le matériel sera aux petits soins, d’autant que c’est Vincent Dutrait qui est aux pinceaux…
Que dire sur Raptor ? Je l'ai testé à deux, avec plusieurs personnes plutôt joueuses, mais je gage que cela aurait aussi bien marché avec des amateurs.
ACCESSIBILITE DES REGLES 17
Les règles sont quasiment sans défaut. Il manque juste quelques petits points, et on est parfois obligé de revenir dedans, juste pour vérifier un point qui n'est pas présent sur l'aide de jeu (surtout pour ce qui concerne les actions de l'adversaire). Parlons aide de jeu : elle est très bien faite, quoi que très chargée : elle essaie d'accommoder le plus d'infos possibles, et c'est plutôt réussi, même si ça peut faire peur de lire tout ce texte ! On l'utilise beaucoup les premières parties, et beaucoup moins ensuite car il n'existe pas d'exceptions.
QUALITE DU MATERIEL 18
Les illustrations de Vincent Dutrait s'accordent à la perfection avec le thème, et reproduisent même le nombre de bonus qui nous sont accordés par les cartes. Belle ergonomie que voilà ! La boîte est plutôt pratique, et si le matériel bringuebale un peu dedans, on n'est clairement pas dans du négligé (d'ailleurs, allergiques au thermoformage, réjouissez-vous : vous aurez le droit à un double sabot).
Les figurines sont toutes différentes en ce qui concerne les scientifiques. En avoir de légèrement plus grandes aurait pu être un peu plus pratique pour la manipulation, notamment lorsqu'on endort les bébés raptors. La finition n'est pas non plus la meilleure du marché, mais ne boudons pas notre plaisir : c'est hyper agréable à tenir en main.
THEME 17
Le thème est en partie ce qui fait de Raptor une belle réussite : on se sent vraiment dans la peau du camp que l'on joue. L'asymétrie fait beaucoup pour raconter une belle histoire : coups tendus, vulnérabilité des bébés raptor quand la maman montre une férocité à nulle autre pareille, la maman qui perd des points d'actions au fur et à mesure qu'elle prend des balles hypodermiques somnifères dans le cuir, les deux objectifs par faction, bref, tout ça se combine parfaitement pour créer des parties intenses. Peut-être ne sont-elles pas assez longues pour être chargées d'affect, mais en tout cas, on profite d'une belle narration malgré le côté tactique quasi abstrait, gommé par le thème.
DUREE DE VIE 11,5
Bon, jeu strict deux à parties courtes... la durée de vie pèche donc légèrement. Même si les parties se différencient beaucoup les unes des autres grâce aux 4 objectifs de victoire, la progression du jeu peut s'avérer légèrement identique. Là où Kings & Assassins avait un plateau "expert" pour varier les plaisirs, Raptor en a un modulaire, qui répartit les buissons d'une façon ou d'une autre. Mais à part ça, ce n'est pas Byzance. J'aurais adoré un mode de jeu avec des règles un tant soit peu différentes, ou du moins, un peu de variation. Cependant, la fluidité du jeu et son thème fort lui donnent un bon goût de revenez-y.
MECANISMES 17
En termes de mécanismes, on fait beaucoup de choix dans Raptor, et tous sont signifiants. Le cours du jeu amène vers une restriction progressive des actions : moins de petits = moins de possibilités. Moins de cartes = moins de bluff. Moins d'actions, pour la maman raptor, ou moins de scientifiques disponibles pour le scientifique. C'est aussi ce qui fait que les milieux de partie se ressemblent légèrement. Cependant, comme dans tout bon jeu asymétrique, l'interaction est directe, permanente, omniprésente. Et on est rarement bloqué autrement que par ses choix précédents et/ou les actions de l'autre (sur lesquelles on a une forte emprise, rappelons-le).
Raptor m'a séduit, fauché. C'était une claque instantanée : l'histoire intense, la puissance des actions de chaque joueur, le système de jeu élégant... J'ai pris du plaisir en tant que scientifique, à planifier mes mouvements, à chasser le prédateur, mais là où j'ai véritablement pris mon pied, c'était en jouant raptor. La surpuissance de la maman en colère est tempérée par la vulnérabilité de sa progéniture, et donne lieu à des dilemmes fort intéressants ; les scientifiques ne font pas le poids (tous pareils).
Après quelques parties endiablées, j'en suis un tout petit peu revenu : je trouve que Raptor manque un brin de diversité, et qu'on finit par trouver que les parties se ressemblent un poil, malgré de très notables efforts. Le titre n'est pas passé loin d'être un coup de cœur total, mais sa qualité est indéniable, tant sur le plan de l'édition que des mécanismes. Bref, j'ai toujours un faible pour Kings & Assassins. Et je dirais même plus, Raptor m'a donné envie de ressortir ce jeu-là.
Signe certain d'un bon jeu, Raptor m'aura fait passer des moments très agréables, et pourtant, d'habitude, je ne suis pas client de jeux tactiques. Lorsqu'un jeu parvient à passer outre les goûts d'un gourmet... on peut dire que le pari est réussi.
- Thème surpuissant
- Très fluide
- Superbe
- Intense
- Rejouabilité un peu faible
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