Le thème est rarement le point saillant d'un jeu abstrait, c'est pourtant bien le cas ici ! C'est réellement ce qui fait que Boop. se démarque : il attire même des joueurs qui ne jouent pas aux jeux de ce type-là. Sans son thème, sa traduction mécanique non dénuée d'humour et cette manière de le mettre en scène dans son matériel, Boop. n'aurait sans doute jamais fait parler de lui comme il l'a fait. 

On voit peu à peu les patterns en creux : on repère les cases qui permettent d'écarter le plus de chats adverses plutôt que de tenter nos alignements (bien sûr on essaie de faire les deux si possible !), car si on laisse l'adversaire prendre un avantage, cela devient souvent difficile de l'arrêter.
Certaines parties nous entrainent dans des boucles un peu infinies, où chaque bon coup est immédiatement rompu par l'adversaire et c'est cette sensation qui m'a empêchée d'y rejouer plus encore : au bout d'un moment, deux adversaires équivalents en niveau peuvent se neutraliser longuement, avec beaucoup de manœuvres pour peu d'avantages, jusqu'à faire une erreur d'inattention plus qu'autre chose. Alors avons-nous atteint les limites de la marge de progression offerte par le jeu par notre manque d'imagination ? Ou cette marge n'est-elle pas si grande une fois qu'on a compris les principales ouvertures ? Certains ont approfondi l'exploration plus loin, créant une IA pour explorer les options du jeu. Il n'en reste pas moins que j'ai le sentiment que les gros amateurs de jeux abstraits n'y trouveront pas forcément leur compte à terme, au-delà du plaisir de la découverte.