Tag Team : frappe, build et répète

Tag Team de Gricha German (Biomos, City tour…) & Corentin Lebrat (Faraway, Dead Cells…), c’est la nouvelle coqueluche du Scorpion Masqué, prévue pour le 26 septembre prochain. Un auto-battler pour deux, en mode scrontch scrontch apéro où l’on se grignote le nez entre un Dice Throne ou un Exceed.

Challengers avait ouvert la voie de l’auto battler en jeu de société, démontrant que ce système pouvait décrocher l’As d’or et le Kennerspiel (2023), puis Wizards Cups a suivi, plus discrètement, l’année suivante. En 2025, c’est Tag Team le descendant, et si on ne sait quel avenir lui sera réservé dans ce monde de brut, on peut déjà dire que dans nos cœurs, il brille fort. 

Le système de base est excellent : vous choisissez deux combattants, et prenez leur deck pour la partie – on pense à Smash Up mais vous allez le voir, la petite tambouille est différente. Chaque joueur débute avec deux cartes de départ imposées (selon les combattants choisis), et décide de l’ordre dans lequel il souhaite les jouer. Ça, c’est les premières briques de votre deck dit de Combat. Ensuite, vous mélangez le reste des cartes de vos deux combattants pour constituer un paquet de 18 cartes : il s’agit là de votre deck de construction. À chaque tour, après la phase d’attaque, vous piochez trois cartes de votre deck de construction, vous en choisirez une que vous glisserez dans votre deck de Combat sans modifier l’ordre de celui-ci. Oui, concentrez-vous un peu, on parle programmation et mémorisation là ! 

Cogner vite et fort 

Quand le combat commence, vous révélez en simultané votre première carte et résolvez l’issue de la confrontation, et ainsi de suite jusqu’à épuisement de vos paquets de Combat. Admettons, première carte révélée : peut-être parviendrez-vous à faire perdre des points de vie à votre adversaire, mais peut-être avait-il justement prévu de bloquer une attaque. Dans ce cas, il faudra garder en mémoire que votre premier coup a été bloqué, et en tirer les enseignements nécessaires lors de la prochaine phase de construction de deck. On dépile, on résout, on construit, et c’est reparti. 

Le jeu est ultra nerveux, simultané, et en progression constante. Bien sûr, il y a un côté “pierre-feuille-ciseaux” et certains y trouveront de la frustration. Mais les parties sont à peine plus longues qu’un tournoi de chifoumi (15-20 minutes environ). Elles prennent fin dès qu’un des deux combattants d’un joueur tombe KO. Rarement, le nul peut advenir, en cas de double KO ou si un deck de Construction est épuisé.. 

L’asymétrie est la petite étincelle finale qui magnifie l’ensemble. Chaque personnage incarne une vision du combat à lui seul : l’un se mue en ours indomptable, capable de guérir et de gagner en puissance ; un autre renaît de ses propres défaites, plus redoutable à chaque chute ; un dernier semble insaisissable, à moins qu’un coup parfait ne vienne briser son invincibilité.

 

Chacun d’eux est un plaisir à découvrir, et n’oubliez pas que vous contrôlez deux personnages à la fois, avec une large pluralité de synergies. La boite proposant 12 combattants, tout combiner et tout poncer nécessitera d’y revenir un peu. Une fois qu’on arrive à un meilleur stade de connaissance des particularités des uns et des autres, on passera gaiement en mode “draft compétitif” qui permet de choisir ses combattants tout en en bannissant au passage ; par exemple comme dans Leaders, autre chouette jeu à deux d’affrontement (cf Just played), opus qui a d’ailleurs aussi Xavier Gueniffey Durin aux pinceaux en autre dénominateur commun. 

En bémol, disons que certaines combinaisons de Combattants semblent dicter un peu trop les choix de la partie, tandis que d’autres permettent des matchs un peu longs. Visuellement, l’ensemble se révèle moins marquant que Leaders (d’ailleurs, je ne suis pas fan de la cover personnellement), même si les personnages ont des chara design très cools. Côté graphisme, le jeu se distingue par une lisibilité exemplaire, sans fausse note, avec ceinture et bretelles (icono + texte). 

 

 

Au moment du choix de vos protagonistes, quelque soit la méthode utilisée (librement, draft régulier, draft avec bannissement), vous aurez donc 12 choix qui s’offrent à vous. Mais le jeu a prévu de vous aider fort bien en précisant pour chacun ses points stratégiques forts, et sa complexité sur une jauge bien lisible. D’ailleurs, des personnages particulièrement épurés sont conseillés pour votre partie découverte (Ching Shih et Jeanne sont particulièrement chouette pour buter avec leurs forces bien polyvalentes). Vous vous sentez pas d’humeur à trop réfléchir ? Pas de soucis ! Prenez le Golem ! Il est résistant et protège son allié, quitte à s’épuiser. Vous aimez l’imprévisibilité ? Milady est puissante avec ses intrigues qui explosent au grand jour sans prévenir. 

 

 

À taguer d’urgence

Tag Team brille par son système d’affrontement immédiat, rapide et nerveux, qui garantit des parties rythmées. Certes, toutes les synergies de combattants ne se valent peut-être pas, et certains joueurs pourront être rebutés par la part de frustration inhérente à son côté “chifoumi”. Mais c’est aussi ce qui fait son charme. Et la bonne nouvelle, c’est que des extensions devraient voir le jour dès l’an prochain, promettant encore plus de variété et de surprises autour de la table.

LUDOVOX est un site indépendant !

Vous pouvez nous soutenir en faisant un don sur :

Et également en cliquant sur le lien de nos partenaires pour faire vos achats :

Laisser un commentaire