Shackleton Base: A Journey to the Moon annoncé par SWAF
Shackleton Base: A Journey to the Moon est le prochain jeu « expert » annoncé par l’éditeur Sorry We Are French. Avec Iki et Zhanguo nous étions dans des rééditions de jeux existants, même si pour Zhanguo First Empire ça semble assez discutable tant la refonte est considérable. Shackleton Base: A Journey to the Moon est une création originale de deux auteurs italiens bien connus, Fabio Lopiano et Nestore Mangone qui ont déjà travaillé ensemble sur Autobahn.
La tête dans les étoiles
Shackleton, c’est un cratère de la Lune qui doit son nom à Ernest Shackleton, un explorateur de l’Antarctique. Il semblerait, selon la Nasa, que ce soit le lieu idéal pour un alunissage ou pour installer une base, et c’est peu ou prou ce qui se passe dans le jeu.
Nous allons tous ensemble à la tête d’une agence spatiale construire la base en question le temps de trois manches. Pour cela, nous allons être aidés par des corporations qui ont des intérêts divergents.
En début de partie, nous choisissons notre personnage de départ qui va nous donner un bonus pendant la partie, et un bonus plus conséquent quand on aura construit notre grosse base.
En début de manche, on choisit une carte « vaisseau » dans un draft de cartes qui se règle dans l’ordre du tour. Il faudra se poser les bonnes questions : Combien d’ouvriers prendre, avec combien d’argent, de ressources…? Cela définit aussi l’ordre du tour de la manche, autant dire qu’il va falloir prendre tous ces éléments en compte pour faire une bonne partie.
Les ouvriers sont de différentes types : des Scientifiques, Ingénieurs et Techniciens – différenciés par leur couleur. Si on pourra toujours utiliser un ouvrier pour faire n’importe quelle action, on aura parfois un bonus en fonction de la couleur du Meeple et de l’action, ce qui offre des dilemmes fort intéressants.
Il faut savoir que le jeu a un petit côté « bac à sable », dans le sens où nous avons un plateau central qui représente la lune et ses cratères et les endroits où l’on va construire des bases, et ensuite on va choisir 3 corporations parmi 7 disponibles dans la boîte. Ces modules, car c’est bien des modules, vont pouvoir être pris au hasard ou bien selon notre volonté. L’un d’eux, Sky Watch, fait intervenir un astéroïde qui va impacter les joueurs plus ou moins fortement, ce qui ajoute un petit aspect semi-coop au jeu, car les joueurs vont pouvoir travailler ensemble pour dévier sa trajectoire. Artemis Tour nous permet d’accueillir des touristes dans notre base lunaire. Enfin Selenium Research va nous demander de récupérer des échantillons sur la surface de la Lune. Chaque module va nous permettre de teinter notre partie en fonction de l’expérience choisie.
Matthieu Verdier, développeur chez SWAF, explique : « L’intention des auteurs était de proposer un Eurogame aux règles de base suffisamment ouvertes pour qu’elles puissent soutenir l’ajout de mécaniques de difficulté et d’interaction variables, tout en incluant une construction de moteur à base de cartes (que l’on retrouve dans des jeux comme Terraforming Mars) et des ouvertures stratégiques très variées de par la construction de bâtiments (comme peut le faire un jeu comme Projet Gaia). »
Si ce jeu me hype au plus haut point, c’est que j’ai pu le tester avec les auteurs et l’éditeur sur Table Top Simulator il y a quelques mois et qu’il présente beaucoup d’éléments que je recherche dans un jeu, comme ce principe de l’écosystème où chaque chose que font les joueurs aura une incidence sur les autres. Par exemple je peux poser un panneau solaire, ce qui donnera des points et autres bénéfices, mais cela a une incidence positive pour les autres joueurs qui vont pouvoir construire leur base vu que c’est désormais alimenté. Mais on a aussi une incidence plus négative ou “frontale” avec du contrôle de zone ou plutôt de la majorité dans ce cas.
Côté interaction aussi on est gâté, puisque nos Meeples vont servir d’ouvriers que l’on va placer sur les corporations – et il y a une vraie concurrence, mais on va pouvoir aussi les envoyer sur le plateau central pour construire nos bases. Un peu comme dans Merv (la patte Lopiano), on va devoir payer un tribut au joueur majoritaire dans l’alignement de notre ouvrier. Et on va gagner de l’argent, des ressources ou des activations en fonction du nombre de bases, qu’elles nous appartiennent ou pas.
Cerise sur le gâteau, en fin de manche, les ouvriers posés n’appartiennent à personne, mais la encore nous avons un principe de majorité et en fin de manche, les joueurs qui auront dans chaque ligne placé le plus de bases pourront récupérer l’ouvrier qui ira dans leur plateau personnel pour du revenu en ressources, argent ou points de victoire. On place donc ces ouvriers pour engranger des ressources, en espérant aussi récupérer le Meeple. Voila le genre de dilemmes que le jeu propose, et il en existe d’autres que vous découvrirez.
Un jeu simple si l’on s’en tient aux règles, mais qui va faire fumer le cerveau pour réussir à bien imbriquer tout cela.
Le titre devrait être présenté à Cannes pour une sortie prévue à Essen 2024. Les illustrations sont signées par David Sitbon.
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saka-saka 21/12/2023
Je n’ai vraiment pas aimé Autobahn, mais cette fois, ça a l’air en effet de cocher pas mal de cases intéressantes. Impatient de découvrir ça…
atom 21/12/2023
Pour l’avoir essayé c’est une de mes plus grosses attentes de 2024. Autobahn souffre principalement de problèmes éditoriaux, le jeu est difficilement lisible, trop de manipulations qui amènent à commettre des erreurs et un mode deux joueurs qui ne devrait pas exister.
Dans celui-ci c’est très tendu pour arriver à faire ce que tu veux, mais la règle en elle même n’est pas compliquée, et chaque module offre un nouvel axe sans pour autant complexifier le jeu. Il faudra voir ce que cela donne en pratique.
Olivier Sanguy 24/01/2024
Je cite : « Il semblerait, selon la Nasa, que ce soit le lieu idéal pour un alunissage ou pour installer une base ».
C’est tout à fait ça. C’est un « classique » qui ressortait lors de précédentes études de faisabilité de retour sur la Lune (programme Constellation sous Bush par exemple). Shackleton combine zones suffisamment sûres pour un alunissage, intérêt scientifique, accès à des sommets où il y a quasiment en permanence du Soleil (panneaux photovoltaïques) et à des zones en permanence à l’ombre (glace d’eau en sous-sol supposée, une ressource éventuelle en plus de la science). D’ailleurs, il n’y a pas que la NASA qui s’y intéresse. L’agence spatiale chinoise a aussi choisi ce site. En fait, la liste des zones les plus intéressantes et sûres pour explorer la Lune à son pôle Sud sont très similaires entre les deux agences… Premier arrivé, premier servi ! 😉
atom 24/01/2024
Merci pour ce retour. Dans le jeu, on va installer nos bases sur la lune, cela occasionne une petite interaction à base de contrôle et de majorité. Mais pour pouvoir placer une base sur un hexagone il faut que celui-ci soit alimenté en énergie, pour cela il faut placer un panneau solaire qui alimentera pour tout le monde ce nouvel espace, il y a donc un interaction positive et qui selon tes dires semble être réaliste. Ce qui ne m’étonne pas car l’éditeur fait toujours un gros travail de recherche pour que le jeu soit cohérent avec la réalité scientifique ici, historique pour Iki ou Zhangho. J’ai hâte de pouvoir y rejouer et de pouvoir en reparler car il y a de très belles choses dedans.
Olivier Sanguy 24/01/2024
Très intéressant. Je ne suis pas certain que les Chinois partageraient leur électricité avec les USA… (ou l’inverse). Mais ce serait pourtant intelligent de le faire ! On verra bien ce que ça donnera, quand viendra le moment de bâtir des habitats permanents sur la Lune (les habitats seront permanents, mais ne seront probablement pas habités en permanence, du moins au début). Déjà les premiers vols habités sur la Lune au 21ème siècle, plus de 50 ans après ceux d’Apollo, marqueront une sacrée étape spatiale. Je suis impatient d’y assister.