L’éditeur des Jeux Opla est connu pour l’excellent [Kosmopoli:t] et tous ses jeux engagés sur le thème de la nature – il en a fait son cheval de bataille bien avant que cela soit une “mode” profitable. Il est aussi connu pour sa démarche écologique qui consiste, pour faire court, à produire ses jeux de manière 100% locale. On en parlait déjà en 2017 dans ce reportage sur la fabrication de L’empereur. Cela étant dit, Opla est également connu pour adapter d’excellentes Bandes Dessinées en jeu de société. La preuve : 

C’est ainsi que le prochain jeu de cette gamme BD, RIP sort le 25 août, devançant de deux semaines la sortie de l’ultime tome de la BD.

Attention, nous sommes dans un univers très sombre, très glauque. Dans RIP, de Gaétan Petit et Julien Monier, nous suivons le quotidien d’employés d’une société spécialisée dans le nettoyage des lieux où se trouve des cadavres ; morts violentes, scènes de crime, ou morts naturelles, la société n’en a cure, son but est de barboter bijoux, et autres objets de valeur. Quand on fricote avec la mort, il n’est pas rare que l’on s’endurcisse et nos protagonistes vont parfois se servir, déclenchant la réaction violente de leur patron. Chaque tome est centré sur un personnage, dans le Tome 6 « Toutes les bonnes choses ont une fin », nous suivrons le quotidien morbide d’Eugène (sortie prévue pour septembre). Tout cela, jeu comme BD, sous le crayon de Julien Monier.

RIP, le jeu

Dans RIP, le jeu d’Alexandre Droit (qui a déjà collaboré avec Opla sur Apocalypse au Zoo de Carson city ou Pollen), vous êtes dans la peau – mais aussi la blouse et les gants – d’un personnage de la BD éponyme, et votre but est de marquer le plus de points de victoire en récupérant les objets les plus convoités (ceux avec le plus de points de victoire), mais attention à ne pas tomber sur les pièces à conviction, cela ferait mauvais genre de laisser des traces de votre passage (et des points négatifs surtout).

Chaque joueur a le même deck de cartes Vice, avec des cartes qui vont de 0 à 10. À votre tour, vous allez jouer une des trois cartes de votre main sur une carte villa, soit face cachée, soit face visible. (Il y a des règles de pose, mais je vous laisserai les découvrir).

Sachez juste le plus important : quand trois cartes sont placées autour d’une carte villa, on en pioche une nouvelle, et surtout quand quatre cartes Vice sont placées, on révèle et on attribue le butin au joueur majoritaire.

Les cartes Mouches (les 0) sont hyper importantes, car elles permettent de consulter une carte Villa ou une carte Vice, mais elles donnent aussi la possibilité de déplacer des cartes (face cachée uniquement) que ce soit la vôtre ou celle d’un autre joueur, et même d’intervertir deux cartes.

Tout le jeu est dans la déduction et le bluff que permettent ces cartes. Imaginez qu’un joueur connaisse le dessous d’une carte Villa, qu’a-t-il vu ? Pourquoi a-t-il déplacé une de ses cartes ; serait-ce une carte négative ou souhaite-t-il me (nous) le faire croire ?

Quoiqu’il en soit, quand un joueur obtient sa quatrième carte Villa, on passe au décompte ; les cartes Villas encore sur la table seront révélées et attribuées. Vous pourrez aussi révéler votre personnage et gagner quelques points en fonction des butins que vous avez récupérés. Eh oui, on a beau travailler dans la mort, on peut rester sentimental…

Dans les pas du Meurtrier

Il existe un mode où un des joueurs va incarner le meurtrier, et ce qui l’intéresse lui, c’est surtout de couvrir ses arrières et donc de remporter les pièces à conviction (celles qui donnent des points négatifs normalement). Pour lui et uniquement pour lui, ça sera des points positifs, et s’il obtient les trois cartes Pièces à convictions, il gagne la partie immédiatement. Mais il devra être malin, car il peut être découvert en fin de partie ce qui risque de lui coûter sa carte la plus lucrative au bénéfice du joueur qui l’aura confondu. 

RIP le jeu, sort en boutique le 25 août au prix public de 15€, il se joue de 2 à 5 joueurs pour des parties de 30 minutes environ. Pour le tome 6 de la bande dessinée, il faudra attendre le 13 septembre, le temps de lire les cinq premiers opus si vous ne les connaissez pas encore. Le jeu de société sert aussi à découvrir d’autres arts !

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Petit aparté, pour les amateurs de BD, si l’univers glauque et gore ne vous impressionne pas, je vous conseille dans un tout autre genre la bande dessinée : Homicide – Une année dans les rues de Baltimore où l’on suit le quotidien d’une brigade criminelle, la violence urbaine, mais aussi la misère sociale et le cynisme de l’institution qui ne s’intéresse principalement qu’aux chiffres. Il faut dire que Homicide c’est avant tout un livre puis une série télévisée de David Simon, le scénariste et journaliste qui a inspiré la série The Wire.
La bande dessinée est signée par Philippe Squarzoni.   

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