Puerto Rico sur Ipad
Puerto Rico, vous connaissez, non ?
Étant donné que ce jeu est souvent considéré comme une des principales références du jeu « à l’allemande » des gestionnaires de kubenbois sans hasard ou presque, comme Caylus (allez, promis, mon prochain test lui sera dédié), je ne vous ferai pas l’affront de vous raconter en détails tous les aspects de cet excellent titre.
Malgré tout, pour tous ceux qui ne seraient pas nés en 2002 et qui seraient donc passés à côté de ce monument, voici quelques pistes sur ce qui vous attend.
Le mécanisme général a depuis été repris par plusieurs autres auteurs dans leurs productions comme « Race for the galaxy » par exemple. Vous ne voyez pas de quoi je parle ? Mais si ! Le fait de choisir une action (parmi les 7 possibles) et que tous les joueurs puissent alors en bénéficier, tandis que celui qui l’a choisie gagne un bonus pour cela. Choisir l’action qui vous avantage le plus sans favoriser de trop vos adversaires, voilà chose qui ne sera pas aisée… D’autant que les actions non choisies se verront bonifiées pour le tour suivant (sous la forme d’un doublon, la monnaie locale, pour celui qui la choisira lors d’un prochain tour).
Dans Puerto Rico, vous devez placer des plantations sur votre parcelle de terrain, qui produiront des marchandises (au nombre de 5 différentes), que vous pourrez soit vendre soit expédier vers le continent. Si les vendre vous rapportera bien évidemment des doublons ce qui vous sera indispensable pour acheter des bâtiments, les expédier vous rapportera les précieux points de victoire pour écraser honteusement vos adversaires (ou l’inverse, allez savoir !).
Des bâtiments ? Mais pourquoi faire me direz-vous ? Très simple, vous les placerez dans votre ville tout d’abord pour transformer vos productions brutes en marchandises vendables (raffinerie pour le sucre, séchoir pour le tabac…). Ensuite, pour vous octroyer des nouveaux privilèges comme vendre vos marchandises plus chères, les stocker après que les bateaux soient partis déjà pleins vers le continent et éviter ainsi qu’elles ne pourrissent à quai et plein d’autres choses tout aussi variées (il y a en tout 24 bâtiments différents à construire !)
Mais cela resterait bien stérile sans ouvriers pour faire tourner toute cette belle colonie. Du coup vous allez pouvoir recruter des… colons. Incroyable, ils sont là à vous attendre sagement à bord du bateau de… colons. Problème, il n’y en aura pas pour tout le monde et vous devrez profiter du rôle de l’Intendant pour en avoir suffisamment à votre service et ainsi pouvoir activer toutes vos plantations et bâtiments.
Vous devrez donc au fil des tours faire des choix cruciaux qui vous mèneront à la victoire en glanant un maximum de points de victoires lors de vos expéditions mais aussi grâce à vos bâtiments qui vous rapporteront en fin de partie un grand nombre de points également.
La version IOs
L'accueil
À la vue des 10 menus présents sur la page d’accueil, on peut s’attendre à un éventail de fonctions complet. Et c’est le cas : jouer offline, online, lire les règles, pratiquer le didacticiel, un almanach de tous les termes utilisés dans le jeu, les incontournables options et crédits, les statistiques de vos parties… et pas moins de 2 menus plus un lien vers les autres applications, publicité omniprésente pour les autres jeux de Ravensburger ! Un peu redondant mais bon… leurs créations sont plutôt bonnes, on ne peut pas leur en vouloir…
Je vous ai dit que c’était de Ravensburger ?… Humm je crois que oui !
Suivez-moi et voyons tout cela en détail.
Comment jouer ?
Vous choisissez vos adversaires parmi 7, votre portrait parmi 7, un chiffre porte-bonheur pour le studio sans doute… quelques autres menus détails comme jouer points visibles ou pas, ou choisir le premier joueur, et c’est parti !
En haut de l’écran les villes, en bas les plantations, au milieu les bateaux, à droite les joueurs et leurs réserves et à gauche les éléments divers du jeu comme le marchand, le nombre de doublons ou de points de victoire restants (une des conditions de fin de partie) et plusieurs menus en bas à droite.
Le plateau de jeu en début de partie
Tout est bien présenté, c’est clair malgré le relatif grand nombre d’informations à l’écran.
Seul petit reproche sur ce point de « présentation générale », la couleur noire des textes est peu lisible sur la mer bleue foncée, mais cela reste un détail.
L’ergonomie
Un effet de pulsation sur les icônes vous montre clairement ce que vous pouvez faire. Ici et contrairement à la plupart des jeux testés, pas de glisser-déposer. De simples taps vous permettent de sélectionner les actions, les bâtiments ou les plantations. Seule exception, le point d’interrogation qu’il est justement possible de glisser sur n’importe quelle icône du jeu pour en apprendre un peu plus sur son action. Très pratique, surtout au début bien sûr. Par la suite, les icônes sont suffisamment claires pour ne pas à y revenir.
À noter que ce point d’interrogation sert également sur un simple tap cette fois de « conseil ». Parfois pertinent, pas toujours, il peut vous aider également si vous découvrez le jeu et êtes quelques peu perdu parmi toutes les options qui s’offrent à vous.
Une aide de jeu avec le point d’interrogation. C’est complet…
Grâce à une petite icône, il est possible d’afficher le texte explicatif des différents rôles que vous pouvez sélectionner, de même pour les effets de tous les bâtiments. Vous pouvez également retrouver une liste de toutes les actions passées de façon à vous souvenir qui a fait quoi lors des tours précédents. Personnellement je ne l’utilise guère… Le passé est le passé !
Toujours dans le même registre, il existe un bouton d’annulation de votre tour, bien pratique en cas de mauvais choix ou tout simplement de tap un peu trop rapide sur une mauvaise action…
Les graphismes
C’est propre et suffisamment clair, mais pas vraiment bluffant. J’avoue ne pas accrocher au profil des personnages. En revanche les rôles possibles en crayonnés sur une sorte de parchemin me paraissent plus réussis. Les bâtiments sont mignons et, bien que très petits, sont tous différents et parfaitement reconnaissables. Pour vous aider, une petite icône rappelant l’action de chaque bâtiment ou plantation vous aide encore un peu plus. Pas de quoi vous éblouir, c’est sobre, mais efficace. Les animations sont quasiment inexistantes si ce n’est la pousse de vos plantations en 3 étapes, là aussi vous ne tomberez pas de votre chaise, loin de là !
La description des bâtiments
Dans le même esprit, la page d’accueil n’est vraiment pas très folichonne ; nous sommes dans un jeu de gestion à l’allemande, que diable ! Un peu de fantaisie aurait tout de même été la bienvenue…
Les IA
3 niveaux vous sont proposés : facile, moyen, difficile. Vous vous attendiez à quoi ?
Que dire de leur puissance face à vous ? J’avoue ne pas être un champion de Puerto Rico et malgré un assez grand nombre de parties, je perds assez souvent. Est-ce à dire que les IA sont particulièrement fortes même au niveau le plus bas ? Je ne le pense pas, accusant plutôt mon incompétence à gérer du bleuet et du sucre correctement… Malgré tout, le niveau difficile sera je pense un challenge intéressant pour les plus performants d’entre vous.
Les rôles. Certains sont déjà pris donc invisible sur cet écran…
En revanche je ne peux que saluer leur rapidité ! Quel que soit le niveau, leur tour est immédiat et aucun de ces robots ne vous demandera de patienter le temps que leurs microprocesseurs entrent en action. Il est clair que lorsqu’on on vient de Lords of Waterdeep, ça change ! Comment ? Vous n’avez pas lu mon test de cet autre excellent titre ? Courez immédiatement ici même avant que je ne me fâche !
Mais où en étais-je… Ah oui, j’allais vous parler règles et didacticiel. Passons donc au chapitre « Règles et didacticiel » !
Règles et didacticiel
Contrairement à ce que pourrait faire croire le titre de ce paragraphe je vais en premier lieu vous parler du didacticiel. Je fais ce que je veux d’abord, si vous me trouvez illogique sachez que je ne bride jamais mon esprit créatif ou de contradiction, na !
Le didacticiel donc, est plutôt de bonne facture et aborde tous les sujets importants des règles (ah vous voyez qu’on en parle quand même un peu…) lors d’une partie que vous allez forcément gagner (ça sera la seule gagnée avant un bon moment, sans doute. Ne désespérez pas !). Il faut que vous sachiez, si vous ne le savez pas déjà, qu’il faut connaitre pas mal de petits points de règles dans Puerto Rico pour espérer l’emporter (un peu lourde cette phrase mais je la garde quand même, il est 1h30 du matin j’ai droit à une petite facilité de temps en temps, non ?). La règle du chargement des bateaux, par exemple, peut devenir une vraie catastrophe niveau points de victoire si vous ne la maîtrisez pas… Idem pour les effets de quelques bâtiments spéciaux. Le didacticiel survole tout cela, mais il vous faudra tout de même lire les règles si vous voulez tout maîtriser. Le mieux restant tout de même de faire une première partie avec un copain sympa prêt a vous donner tous ses petits secrets…
Un peu austère, tout de même…
Les règles, donc, sont divisées en un nombre conséquent de petits chapitres abordant tous les aspects du jeu : les rôles, les bâtiments, le tour de jeu… Ce n’est pas parfait ni le plus digeste qui soit, mais au moins tout est dit.
Il y est souvent fait référence à un almanach, qui lui vous présente en détail chaque bâtiment avec son coût, ce qu’il rapporte en terme de points de victoire, l’effet apporté… et de même pour les plantations, les colons, les navires de fret et de colons… Tout y passe aussi.
2 écrans du tutoriel
A noter enfin pour clôturer ce chapitre qu’un petit didacticiel lors de votre première partie peut vous accompagner sous forme de courtes cinématiques vous présentant les différents rôles joués. Attention c’est en anglais avec un accent… pour le moins bizarre et plutôt léger question explications. Au final ça ne sert pas à grand-chose…
Le son
Côté musique, nous avons droit sur l’écran d’accueil à une musique composée uniquement de guitare sèche. Jolie mais ne durant que 30 secondes, autant vous dire que vous aurez rapidement envie de passer à la partie en elle-même.
Une fois en jeu, même orchestration mais cette fois-ci la répétitivité est légèrement moindre en raison de la beaucoup plus longue durée du morceau joué. Mais il est tout de même basé sur une ritournelle sans cesse rejouée au niveau des accords. Bref c’est calme, joliment numérisé, tout à fait agréable à l’oreille, de là à la laisser tout au long de la partie… Mais je salue tout de même l’effort sur la qualité sonore sur ce point.
A noter tout de même, vous pouvez faire jouer votre propre musique, bon point !
Les options quoi… Remarquez le « Ma Musique » en haut, bien utile !
Question bruitages, on reste dans le super sobre avec quelques sons lors des actions principales, et encore pas toutes. Le son d’une pièce de doublon, une cloche pour les colons appelés à venir travailler, une scie pour la construction d’un bâtiment… Ce n’est clairement pas avec ça que vous aurez des frissons acoustiques.
Le mode Online
Jouer en ligne est assez simple, vous sélectionnez le nombre de joueurs humains ou IA que vous souhaitez inclure à votre partie et vous n’avez plus qu’à inviter vos amis Gamecenter ou d’attendre d’autres joueurs.
Attendre peut être assez long car malheureusement il ne semble pas y avoir des milliers de joueurs prêts à commencer à jouer. Les parties sont jouées de manière asynchrone, vous ne maîtrisez cependant pas du tout les paramètres de temps laissés aux autres pour jouer leur tour. Du coup, il ne vous reste plus qu’à espérer qu’un joueur agisse plus vite qu’une fois par semaine si vous voulez terminer votre partie avant 2017…
Conclusion
Voici une transposition tout à fait classique d’un jeu devenu un incontournable.
Aucun risque pris par l’équipe de développement mais peut-on vraiment leur en vouloir ? Après tout Puerto Rico n’est pas un jeu qui mérite un traitement particulier si ce n’est de respecter scrupuleusement sa mécanique et sa richesse, ce qui est parfaitement fait avec cette application.
Bien sûr, nous aurions apprécié un traitement graphique peut-être un peu plus flatteur, mais ce n’est tout de même pas rédhibitoire, ni plus austère que l’original après tout…
Si vous jouez tout seul, les IA vous permettront tout de même de jouer de nombreuses parties sans avoir l’impression de jouer face à des enfants de 5 ans et elles se permettront même de vous gagner assez souvent, sauf si vous êtes un véritable expert de ce jeu (ce que je ne suis pas, c’est sûr…).
Proposé au prix de 4,49€ actuellement, il est tout à fait dans la moyenne des prix pour ce type d’applications sur le marché.
Le mot de la fin, me direz-vous ? Deux me viennent à l’esprit en jouant à Puerto Rico sur Ipad : simple et efficace.
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Grovast 15/11/2014
Holàlà l’Indigo qui est violet non ?! Question d’habitude j’imagine, mais là je suis choqué 😉
Merci pour ce test. Plus qu’à attendre le price drop.
bgarz 16/11/2014
PR est un de mes jeux de plateau préféré… Donc j’adore cette adaptation iPad même si les graphismes auraient pu être bien meilleurs…
Pouvoir jouer une partie de PR à 4 joueurs avec des IA suffisamment fortes le tout en moins de 30 minutes c’est le top!
Le point d’interrogation aide beaucoup pour se rappeler des effets des tuilesbâtiments ou l’index sur le côté droit.
C’est fluide, rapide et efficace pour mettre en place différentes stratégies à appliquer ensuite sur son plateau Deluxe!!!
Alstar 16/11/2014
Rien que le temps de sortir le matériel et organiser le plateau, on a fini une partie sur l’IPad… C’est quand même le principal avantage des versions demat’ par rapport aux versions physiques.
reste le côté social qui manque presque à chaque fois ! Mais quand on a du temps à tuer seul dans le train c’est quand même bien pratique 😉
bgarz 16/11/2014
Pour Grovast,
l’indigo tire bien sur le violet mais c’est pour qu’il ressorte mieux du bleu foncé de la mer en arrière plan surtout côté droit de l’écran où tu retrouves les ressources visibles de tous les joueurs en petit…
Rimsk 17/11/2014
Perso je suis sur Android pour téléphone et tablette (OS juste pour l’ordi) et c’est vraiment le seul truc qui me chiffonne, ne pas pouvoir jouer aux versions démat’, car elles sont toutes sur iOS… Tant pis…
Dru 17/11/2014
Ouais pareil pour Eclipse… Djû j’aurais dû m’acheter un itruc…
Alstar 20/11/2014
Ca me rappelle le moment ou j’ai acheté mon Ipad. J’hésitais sérieusement entre un Ipad et une Galaxy Tab, vu tous les avantages que peut avor une Galaxy…
Alors pour me décider, j’ai fait le tour des stores et j’ai regardé ce qu’il y avait comme JDS dans les 2. Pas photo, tout etait exclusivement sur iOS à l’époque (depuis ça s’est quand même un tout petit peu arrangé…). Du coup j’ai pris Apple… Plus cher et moins pratique à mon sens mais au moins j’ai les applis que je veux et surtout que j’utilise souvent.