Les Petits joueurs #23 – Nimbus – Stratus – Go kakapo

Chaque mois, notre chronique Les Petits Joueurs vous propose plusieurs jeux pour différents âges de l’enfance. Joués entre parents chroniqueurs et enfants. La descendance est assurée ! 

Tutur : 6 ans biberonné aux jeux de société : ses deux parents sont fanas, et il les voit jouer depuis la maternité. Alors il a toujours très envie de jouer aux jeux de grands, d’avoir ses cartes, et de manipuler le matériel. Bon public, il aime à peu près tout.

Maxiloutre : Bientôt 7 ans, nourri aux cubes en bois par son papa voxien & auteur de jeu, Maxiloutre a commencé à baigner dans les jeux de société dès 2 ans. Jouant principalement à deux avec papa ou maman, il refuse rarement une partie.

 

Nous vous en avions déjà parlé à Cannes, puisqu’ils étaient dans nos coups de cœur, les voilà en boutique. Nimbus et Stratus, les déclinaisons pour enfant des jeux de la gamme Ricochet. On a peu parlé de cette gamme sur le site, et pourtant on a pour elle une très grande sympathie. Elle est dans nos recommandations de 2020, et je ne peux que vous inciter à y jeter un coup d’œil. Mais bref, revenons à cette nouvelle gamme appelée Nuage, composées donc de Stratus et Nimbus.

Dans les deux cas, il s’agit de recouvrir des cases d’une grilles à l’aide de tuiles polyominos. Chacun d’entre eux fait quatre cases, et on ne pourra pas les tourner, ils ont une orientation fixe (enfin, sauf quand la difficulté augmentera). Pour les placer, il faudra donc recouvrir quatre cases ayant un point commun. Une fois tout les polyominos placés, les cases restantes nous réserverons alors une petit surprise.

 

Nimbus

 

Commençons par Nimbus : jouable à partir de 7 ans, on trouvera dans les cases des illustrations, et c’est elles qu’il faudra regrouper. Au début, ce sera simple : on met les animaux ensemble, les plantes ensemble etc. Et puis ça deviendra plus difficile : comment regrouper ces huit animaux les uns à côtés des autres ? Peut être est-ce leur couleur qu’il faut regarder ? Et puis, on arrivera sur des grilles où toutes les illustrations se ressemblent et où seuls des détails diffèrent, et puis sur des grilles où… je n’en dis pas plus pour ne pas spoiler !

Le jeu propose donc une montée en puissance tout à fait bienvenue. Les premiers niveaux sont évidents pour la prise en main, mais rapidement ils vont se différencier pour avoir chacun leur identité propre et proposer de très bonnes trouvailles. En tout cas, cette progression a parfaitement plu à Tutur qui a enchaîné les niveaux les uns après les autres, à coup de 8 par 8. Ce qui est peut être beaucoup : le jeu exige que les enfants soient un peu concentrés sur ce qu’il font, et au bout d’un moment ils peuvent décrocher. Il vaut donc mieux limiter à mon avis les séances. Mais c’est tant mieux, le jeu durera ainsi plus longtemps.

Eh oui, car la durée de vie est une question que l’on peut se poser : en effet, si votre enfant accroche, il y a des chances qu’il fasse comme le mien et finisse le jeu assez vite, alors qu’avec 25 grilles, le jeu propose un contenu à la hauteur de ce qu’on en attend.

Néanmoins, ce n’est pas forcément si grave : en effet, nous avons plutôt joué les niveaux à deux avec lui, ce qui nous a permis de passer de très bon moment et de le guider dans l’appréhension du jeu. C’était également important pour lui permettre de franchir certains paliers, car ils peuvent être un peu difficiles. Une fois ou deux, les associations nous ont également laissé un peu perplexes.

On a donc commencé un premier « run » du jeu à plusieurs, mais je suspecte assez fortement qu’une fois le jeu fini, il va le recommencer pour y arriver, seul cette fois. On connaît cette tendance des enfants de relire encore et encore les mêmes histoires, je pense que cela jouera ici aussi et qu’il y reviendra.

Reste un aspect dont je n’ai pas parlé, la surprise finale : en effet, une fois les tuiles placées, il restera des cases vides dont les dessins forment des lettres. (toutes les illustrations forment des lettres en réalité). Ces lettres formeront un ou deux mots, selon qu’on les lit de droite à gauche ou de haut en bas, et ces mots vont compléter la phrase énigme de chaque planche. On fini donc par un petit exercice de lecture pas si simple pour les enfants, mais qui est très satisfaisant. En effet, il faut d’abord reconnaître les lettres dans les illustrations, et les lire dans un ordre qui n’est pas forcément naturel. C’est là peut être la limite des 7 ans : un enfant plus jeune pourrait jouer, mais cette étape risque de mettre en difficulté ceux moins à l’aise avec la lecture. C’est peut-être aussi un moyen de les y entraîner.

 

 

Stratus

 

Et le grand frère alors ? Et bien c’est un peu plus difficile d’en parler, n’ayant pas d’enfants de 10 ans (la cible) sous la main. J’y ai donc joué entre adultes. Et je dois dire que l’activité était plutôt plaisante pour moi (moi pour ma partenaire), d’autant que cette fois, les cases contiennent des mots, ce qui permet donc plus de subtilités, et qu’il faudra en plus trouver dans la grille le mot qui est relié aux quatre mots recouverts, un peu comme si on avait un jeu à la Fort Boyard, avec quatre indices permettant de trouver un mot mystère. Les mots en question, forment à la fin une phrase en reprenant le mécanisme déjà vu dans Ricochet qui s’appuie sur des associations de son. Personnellement, j’aime beaucoup jouer avec la langue ainsi.

Le jeu nous a semblé un peu simple : c’est normal, on n’est pas la cible. Mais je dois dire que j’espérerais presque une version pour adulte, qui reprend cette mécanique, mais en rendant les associations plus difficiles, comme l’auteur a démontré savoir le faire avec Ricochet. Vous pouvez le tester par ici.

Je suis donc toujours emballé par cette gamme. Nimbus a conquis Tutur, et on retrouve dans les deux opus cette envie de jouer avec la langue et les mots qui caractérisait déjà Ricochet et le rendait aussi attachant. J’adresse un bravo tout personnel à Flip Flap : avec Ricochet, j’avais une collection qui m’a permis de jouer et passer de bon moments avec mon père, avec Nimbus, la voilà qui me permet de faire de même avec mon fils.

 

Un jeu de Cyril BlondelPaul-Henri Argiot
Illustré par Julie Gruet
Edité par Flip Flap Editions

Ludochrono

 

Go Kakapo

Si vous aimez faire découvrir à votre enfant des jeux originaux, novateurs, imaginatifs, au matériel improbable, passez votre chemin. Non, Go Kakapo ne joue pas dans cette catégorie. Il s’agit d’un jeu de questions/quizz tout ce qu’il y a de plus classique pour les plus petits. Mais il se trouve que mes deux enfants, de 4 et 6 ans, aiment particulièrement ce genre de jeux (que l’on retrouve souvent chez l’éditeur Placote par exemple). En effet, à défaut d’une expérience « Wahou » que certains éditeurs actuels recherchent à tout prix, mes enfants apprécient particulièrement les jeux simplistes où le fait de trouver les réponses aux questions qu’on leur pose leur apporte une très forte satisfaction.

Et il se trouve que sur ce point, Go Kakapo fait bien le job. Les trois catégories de questions sont pertinentes : langages et connaissances vont questionner l’enfant sur les couleurs, les aliments, les saisons. La catégorie nombres et découvertes sur le dénombrement d’éléments divers. Et pour finir les défis sont un moment rigolo, soit à travers des petits gages, soit via la construction d’une pyramide de cubes avec modèle imposé.

Le fait qu’il y ait trois niveaux de questions pour chaque catégorie est très malin. Officiellement, cela permet à l’enfant de grandir avec le jeu, et en effet, les premières questions se destinent plutôt à un âge de 3 ans environ (reconnaître un cheval par exemple), mais les questions montent petit à petit pour se destiner à 4/5 (citer deux fruits) voir 6 ans à la fin (quelques soustractions).

Dans les faits, cela permet également de jouer avec des enfants d’âges différents au même jeu en coopération, sans que l’un des enfants soit dérangé par un niveau déséquilibré. Et ça c’est assez rare pour être satisfaisant.

Les défis ont été particulièrement appréciés par les enfants, avec ces petits gages rigolos (marcher en crabe, imiter le cochon). Ils ont au début systématiquement refusé les défis de construction, mais une fois en avoir découvert un, ils ont beaucoup apprécié le challenge (qui je trouve à une difficulté plutôt bien dosée pour l’âge visé).

Le but de la partie est vite oublié par les enfants, à savoir récupérer le plus de fruits possible, tant cet élément de gameplay est anodin et complètement soumis aux nombres de cases sur lesquelles ont s’arrête avec le dé. Pas palpitant, mais motive les enfants à engranger des points. Par contre, gros point négatif : un joueur arrivant avant les autres doit juste attendre que les autres arrivent, et ne participe plus au jeu. Il aurait été plus pertinent, pour un jeu coopératif, que tous les joueurs jouent le même pion qui avance sur une piste plus longue.

Au final, Go Kakapo est  un jeu que je qualifierais d’efficace, vite installé, vite joué, où les enfants prennent plaisir, sans pour autant être une expérience extraordinaire. La boite est un peu grosse et lourde, du fait des cubes présents pour les défis de construction, mais les cartes sont plutôt nombreuses pour une bonne rejouabilité. Le jeu ressortira quelques fois assurément, mais se destine tout de même à des enfants un peu calmes, qui cherchent un moment parent/enfants (non jouable juste entre enfants), et qui aiment répondre à plein de questions juste pour le challenge et la satisfaction d’avoir raison.

Edité par Kidsmart

À partir de 3 ans

Ludochrono

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1 Commentaire

  1. Doc.Fusion 29/06/2023
    Répondre

    Merci pour ce retour sur Nimbus et Stratus qui m’attiraient… et passent en futurs achats du coup 🙂

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