C’était le WE dernier du 4 au 6 juillet à Paris 11e sur la Pelouse de Reuilly, Paris est Ludique a accueilli 19000 visijoueurs sur les deux jours et demi de festival, le soleil, et pour le troisième jour, la pluie et le vent qui a bien failli signer la fin précoce du festival. Mais ça a tenu, on a pu jouer avec les flaques. La foule était moins massive dimanche.

Dans les premiers reportages, #1 et #2, nous parlions de :

7 Wonders dice, Alice de l’autre côté du miroir, Archeo, Cosmolancer, Osmosis, Le chat et la tour, Neko Syndicate.

Haïku, Viva Catrina, Les derniers droïdes, Insurrection, Pas le choix !, Rebirth, Star Wars – La Bataille de Hoth.

Dans ce troisième volet, ça sera le tour de Moonlight – Emblêmes – Swoobee – 7 leagues – Chakapuces – Les Druides d’Edora – Brick like this !.

Les Druides d’Edora

Alerte Stefan Feld ! Les Druides d’Edora, son nouveau titre, sort cet automne et vous ne devinerez ja-mais ja-mais ce qu’on y incarne. Bref, au menu, balade dans la forêt, dressage de Menhirs and co. Chaque joueur commence avec quatre dés, qui sont autant d’actions que l’on placera sur un plateau TRÈS intimidant, empli de cases. Neuf autres attendent sagement dans la réserve. Par contre, il faudra aller les chercher. À votre tour, vous déplacez votre druide dans la forêt jusqu’à un sanctuaire et placez un de vos dés disponibles. Par contre, ceci consomme des rations en fonction de la valeur de votre dé.

En effet, les dés sont lancés une fois en début de partie puis plus jamais ! Analyser vos besoins en fonction de vos dés sera primordial. Moult biais de progression vous seront proposés : voyager pour relier des dolmens, couper des herbes pour débloquer des bonus incroyables (mais attention, choisir un bonus parmi deux et renoncer à l’autre, c’est engageant), dresser des stèles se préoccupant de la valeur de votre dé pour de gros bonus, commencer un moteur avec des menhirs qui se réactivent à chaque nouveau menhir construit, ou encore… juste récupérer rations et dés. 

Les Druides d’Edora est semblable à sa forêt, touffu et dense, et pourtant, on y trouve un certain sens, une simplicité étonnante passée la découverte un peu flippante des possibilités. On se sent à la fois très puissant car à même de glaner de nombreuses ressources et bonus, mais aussi vulnérable, à cause de tout ce qu’on doit dépenser pour être efficace, de tout ce qu’on peut nous prendre sous le nez. En effet, en fin de partie, un cruel jeu de majorité se met en place et seuls les dés les plus forts subsistent, offrant une grande somme de points de victoire.

Feld se débarrasse des quinze mini jeux qui m’avaient déplu dans Marrakech et préfère un tout organique qu’il faut décrypter. On acquiert vite cet instinct, on sent qu’il faut absolument faire preuve de vision pour parvenir à gérer son plan de jeu, et peu à peu on apprivoise cette forêt, ses recoins et ses mannes. Dynamique, plus nerveux qu’il en a l’air, un peu vertigineux dans son approche, Les Druides d’Edora ne sent pas le sapin : Feld en a encore sous le capot.

-Umberling

Sortie prévue fin août – début septembre

Un jeu de Stefan Feld
Illustré par Akha Hulzebos
Edité par Alea, Ravensburger

Brick like this !

Quelque part entre Brick party, Team 3 et Tangram, on trouve un jeu avec des Legos. 

L’architecte choisit un niveau de difficulté, prend une carte et commence à décrire au constructeur ce qu’il doit faire. “Prends une brique de 4, ok, maintenant celle de 2, tu la mets par dessus, puis une pentue, non plus pentue.. plutôt la rouge, voilà tu la mets à gauche, non l’autre gauche” pendant que la ou les autres équipes en font autant. Celle qui finit en premier retourne le sablier, ce qui laisse 30 secondes aux autres pour terminer.

On vérifie que la construction soit juste en la posant sur la carte de l’architecte, et oui c’est à l’échelle. Bien vu ! Et on marque les points. On recommence pour une autre manche.

Les amateurs de Lego apprécieront une utilisation plutôt réussie de leur brique de cœur. Les nulles en Tangram dont je fais partie auront un peu de mal à comprendre la forme.

-Natosaurus

Sortie prévue fin août

Un jeu de Luca Bellini
Edité par Dotted Games
Distribué par Asmodee

Swoobee

Celui-là n’est pas un jeu sur table, Swoobee est un jeu d’extérieur, et il nous fallait un peu d’espace pour y jouer, et y a de la place sur la Pelouse de Reuilly. Deux équipes possèdent chacune 4 choses à lancer pour être au plus proche des cibles 1, 2 ou 3, voir même dessus pour marquer des points. Dans ce jeu d’adresse, on ne peut pas vraiment déloger les autres, un swoobee c’est assez plat quand même, par contre en le recouvrant on fait perdre 1 point à son possesseur. La première équipe à 21 points l’emporte.

Très agréable ce nouveau jeu d’extérieur, un peu de tactique, une adresse qui peut se maîtriser, parties rapides, ça tombe bien, on va jouer dehors cet été !

-Natosaurus

En boutique

Un jeu de Antonin Boccara
Edité par Bandjo

7 Leagues

7 leagues fait partie de l’émergente et à présent abondante catégorie des jeux de construction de tableau. À votre tour, vous placez une carte dans votre frise puis choisissez une carte au marché. La partie sera finie au bout de 7 cartes, une fois 7 lieues parcourues dans nos paysages. Comment bien associer les cartes ? Elles vont chacune avoir des biomes ou de la météo en haut de la carte, et en bas, des points à engranger en fonction de la condition de proximité avec des biomes ou de la météo. Vous allez ainsi associer au plus rentable, tenant de mettre plein de cartes soleil à gauche de la carte forêt car elle sera rentable ainsi. On ajoute à ce scoring des associations de demi bottes (de 7 lieues, ok, y en a qui suivent !) sur la partie droite et gauche de chaque carte, et une botte dorée entière fera … 7 points bien sûr.

En faisant un match parfait vous aurez droit de choisir une petite carte à glisser dessus ou dessous pour augmenter les biomes ou le scoring.

Rien de bien neuf sous le soleil, c’est pas désagréable, mais ne jouez pas à trop nombreux si vous voulez que la carte que vous visez au marché soit encore là quand viendra votre tour, sinon il vous faudra prendre un petit temps pour revoir votre stratégie. ATM gaming, plutôt spécialiste du jeu d’ambiance tel que speed bac sort de sa zone d’expertise.

-Natosaurus

Un jeu de Nicolas Fuchs
Edité par ATM Gaming
Distribué par Pixie Games

Emblèmes

Emblèmes est ce qu’on appelle dans le jargon “un bon petit jeu d’enfoirés”. À la croisée entre Valbaara et Courtisans, il propose aux joueurs de se placer sur des lieux (trois pour être précis) avec des personnages afin de grappiller des points. Maismaismaismais. Chaque joueur devra composer avec six cartes tirées au hasard de sa pioche de quinze. Chaque personnage a un pouvoir et un chiffre.

Chaque joueur plaçant une carte par tour choisira le lieu où la placer… mais les cartes les plus fortes sont plus susceptibles de marquer, puisque chaque lieu “ordonne” les cartes de façon décroissante. Les podiums, quant à eux, ne sont pas si faciles, car donnent des points en dents de scie.

Chaque carte marquant des points sur un podium sera défaussée, les autres infortunées, elles, retenteront leur chance la manche suivante.

Les pouvoirs et l’agressivité induite feront tout le sel d’Emblèmes. On se fera des inimitiés d’un instant, vite vengées à grand coup d’arbitrage par les joueurs (les plus anglophones parleront d’un soupçon de kingmaking).

Peu de choix (sans que cela soit insatisfaisant), pas mal d’émotion, Emblèmes fait une bonne suite à Traîtres à Bord, du même éditeur, dans un genre quelque peu différent.

-Umberling

Sortie prévue fin septembre

Un jeu de Adrien Bonnard, Romaric Galonnier, Vincent Bonnard
Illustré par Janice Baker
Edité par Savana

Moonlight

Le loup se prête visiblement bien au jeu de cartes à deux avec prise de territoire (Terres de loups à sortir en juillet chez Origames). Moonlight est plus simple dans son approche : Trois cartes en main, on en joue une sur le territoire commun, en adjacence ou en recouvrement, pour recouvrir il faut que la valeur soit supérieure de exactement 1, dans une grille de 4×3 ou 3×4, et on pioche une carte. Nos cartes dans chaque clan sont connues, vont de 1 à 5 avec des occurrences différentes. Une fois la manche finie, on compte la domination pour chaque ligne, le dominant gagne ses cartes qui rapportent 1 point chacune, et des points bonus pour les cartes 1 et 3 en fonction de conditions. On regarde aussi qui a le plus de lune, ça fera 2 points, et la personne qui totalise le plus de points gagne la manche. Il y aura une carte bonus pour le vainqueur à choisir, et une carte de compensation pour le vaincu. Ça se joue en deux manches gagnantes.

Règles ultra simples, qui offrent un jeu avec une bonne profondeur stratégique, qui va nous permettre de jouer à l’attente, de mettre des appâts en espérant pouvoir recouvrir en dernier. Moonlight le territoire des loups est un jeu de timing rapide bien tendu. Aouuuuuuh !

-Natosaurus

Sortie prévue début septembre

Un jeu de Alexandre Aguilar, Thomas Favreliere
Illustré par Noemie Chevalier
Edité par La Boite De Jeu

Chakapuces

Des chats qui n’ont pas envie d’aller chez le véto, ce sont plus facilement des sacs à puces. Ajoutez le sempiternel jeu de mots qui doit orner les boîtes de jeux de société et vous obtenez ce titre… disons discutable.

Vous commencez avec des puces et des cartes en main. Chaque tour, vous jouez une première carte chat sans effet, allant se ranger dans la suite de cartes Chat allant de 1 à 9 (ou s’empilant en cas de doublon). Mais la deuxième carte, celle qui clôture votre tour, elle, a un effet. Si elle est seule de sa valeur, vous comptez la suite de cartes de valeur consécutives et vous vous débarrassez d’autant de puces. Si elle est dans une colonne, vous récupérez toutes les cartes des deux valeurs adjacentes (autant de points positifs). Certaines cartes donnent autant de puces à tous les autres joueurs que la hauteur de la colonne. En fin de partie, cerise sur la pâtée, les puces font perdre des points… vraiment beaucoup.

Chat-otique à souhait, Chakapuces ne m’a pas laissé un souvenir impérissable. Je lui trouve un peu trop de légèreté, un peu trop d’inconséquence. On se dit vite que les puces vont de toute manière abonder, on choisit de ne pas se formaliser du chaos. Le manque de choix signifiant et l’absence de contrôle signifient que l’opportunisme règne, et quand celui-ci a aussi peu de conséquence, on se dit que le jeu nous joue plus que nous ne le jouons.

-Umberling

En boutique

Un jeu de Frédéric Boulle, Nicolas Boria
Illustré par Jonathan aucomte
Edité par The Flying Games

Et on se retrouve à nouveau dans un reportage #4, ça sera le dernier !

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