PEL 25 reportage #2 : Les derniers droïdes – Haïku – Viva Catrina – Insurrection – Pas le choix ! – Rebirth – Star Wars – La Bataille de Hoth
Comme vous le savez surement, les 4, 5 et 6 juillet avait lieu le Festival Paris Est Ludique.
Pour cette édition ce sont 19 000 visijoueurs qui ont parcouru les allées de la Pelouse de Reuilly.
Dans le premier reportage nous parlions de 7 Wonders Dice, Alice de l’autre côté du miroir, Archeo, Cosmolancer, Osmosis, Le chat et la tour, Neko Syndicate.
C’est aujourd’hui au tour de Haïku, Viva Catrina, Les Derniers Droïdes, Insurrection, Pas le choix !, Rebirth, Star Wars – La Bataille de Hoth.
Star Wars – La Bataille de Hoth (Mémoire 44)

Mémoire 44 est sans doute une très bonne implémentation de wargame en jeu de plateau, en “warteau” diront les aficionados des mots-valise. Pour ce qui est de la Bataille de Hoth, comme le laisse suggérer le titre, Star Wars est de mise avec son univers gelé. Rébellion contre Empire, jeu à deux en escarmouches d’une demi-heure, système éprouvé, je ne pouvais qu’être intéressé par la proposition, et ce malgré mon indifférence notoire pour Les blasters et les sabres laser.
Le tour de jeu est simplifié à l’extrême, tout comme l’intégralité des règles : on joue une carte, on l’applique, on pioche une carte. Pas de chichis, tout se trouvera à la fois dans le placement et dans les unités.
Jeu très opportuniste, Hoth vous fait vite faire des maths et des stats. Si vous envoyez vos soldats contre cette unité, vous avez 33% de chances de l’éliminer, et 16% de juste la faire fuir en l’affaiblissant. Mais avec cette autre… vous voyez le tableau. On se prend vite au jeu, et les decks asymétriques des joueurs viennent ajouter un peu de thématique à l’ensemble tout en rajoutant des moments d’attaques très fulgurantes et pointues, ou au contraire, où vous déployez un lent rouleau compresseur.
Chaque deck est personnalisable avec des cartes de leader venant creuser un peu dans la licence, et vous pouvez jouer en mini campagnes interactives de quatre scénarios successifs (avec moult embranchements). Et pour les allergiques à la campagne, tout est jouable en escarmouches seules. Je n’ai pas pu essayer ces modes, faute de temps, mais pourquoi pas quand je mettrai la main sous une boîte.

Force est de constater que je me suis laissé embarquer comme un noob. J’apprécie moins les warteaux que d’autres genres, n’ayant pas d’appétence forcenée pour les figurines et les gabarits. Hoth a quelque chose d’immédiat, d’organique : il ne fait pas de chichis mais est très proprement développé.
Vu que le titre sort quelque part entre juillet et août, la canicule risque d’être accompagnée de glace et d’AT-AT.
-Umberling
Un jeu de Adrien Martinot, Richard Borg
Illustré par Ben Carre, Christophe Duhaze, Clément Masson, Tony Foti
Edité par Days of wonder
Insurrection

Ce jeu de Tore Christian arrive chez La Boîte de jeu en septembre. Et laissez-moi vous dire que dès que j’ai eu le pitch, j’ai eu l’eau à la bouche : une sorte de Fantasy Realms avec plus d’infos et de contrôle. Et une fin de partie actionnable par les joueurs. Adorant Fantasy Realms, bon, ben…
Insurrection propose de piocher une carte par tour et de placer des cartes de la pioche au centre de la table. Chaque joueur planifie ensuite une carte de sa main, ce qui définira le tour de jeu en fonction de l’ordre d’initiative imprimé sur les cartes jouées. Cependant, quand vous jouez, certes vous échangez la carte planifiée contre une autre visible, mais en plus, il peut y avoir d’autres effets, à savoir assassiner des cartes présentes au centre ou regarder la première carte de la pioche, la placer sur ou sous la pioche ou la révéler. Et ceci est fait pour faire avancer la fin de partie : en effet, dès que 10 symboles Mal sont présents sur la table, c’est finito pipo et on compte les points. Heureusement ou malheureusement, certaines cartes ne marquent que si le mal a gagné, quand d’autres sont négatives si le mal gagne. D’autres se collectionnent, plus simplement. Chaque joueur commence également avec un héros au scoring incroyable et à l’initiative démentielle.

La promesse est remplie pour moi. On est quelque part un peu plus proche d’un Marvel Remix avec des scorings plutôt maîtrisables et moins volatiles, mais avec une petite saveur en plus. Construire le mal dans sa main pourra être tentant mais les cartes permettant de marquer avec possèdent ces symboles permettant d’assurer la victoire du mal… et donc elles pourraient potentiellement ne rien marquer du tout. Le fait de pouvoir éliminer certains choix adverses en détruisant des cartes du centre de la table est tout à fait important, car cela peut renverser certains scorings se basant sur des cartes au centre de la table.
Très bonne surprise, donc.
-Umberling
Sortie prévue mi septembre
Un jeu de Tore Christian
Illustré par Louis Gennart
Edité par La Boite De Jeu
Haïku

Est-ce que vous êtes extrêmement surpris si je vous annonce que dans ce jeu vous allez composer des haïkus ? Pas facile l’art du haïku, forme poétique composée de trois vers évoquant l’évanescence des choses et les sensations suscitées.
Ces haïkus composés vont évoquer l’une des six estampes, les autres partenaires discuteront pour trouver un accord sur l’image à désigner.

Cette forme de jeu d’association d’idées n’est pas franchement une découverte, mais associer la beauté des estampes aux haïkus, forme légère de poésie, est une belle idée. Soyez rassurées, des plaquettes avec des vers vous sont distribuées, et il vous suffira d’en associer trois pour évoquer l’estampe de votre choix. Certes la conclusion sera un peu facile. Haïku est un jeu poétique.
-Natosaurus
Sortie prévue en septembre
Un jeu de Jérémie Caplanne
Edité par Multivers
Distribué par Ludistri
Viva Catrina

Ambiance colorée à la mexicaine pour ce jeu de multiscoring, et pour cause, c’est le jour de la fête des morts, dia de los muertos, et nous allons être plongés dans cet univers festif de célébration des disparus. À son tour, on choisit l’une des tuiles situées aux quatre bords du marché et on la place adjacente à notre chemin déjà construit. Bien choisir sa tuile et bien la placer, afin d’obtenir des points de diverses façons, en continuant le chemin de fleurs si la tuile possède des papillons, continuer le chemin de pierre si la tuile contient des masques colorés et devancer les adversaires à la course aux points, finir un autel afin d’y accueillir un alebrijes (encore des points), et certaines tuiles ont des conditions de scoring de fin de partie. Ne pensez pas que vous pourrez tout faire, déjà les chemins de fleurs et de pierres ne sont certainement pas parallèles.

L’action est facile, il suffit de choisir une tuile, mais se projeter dans un beau rendement est plus ardu tant il faut faire des choix, et surtout il faut passer la difficulté de l’ultra couleur. Trop de couleurs pour une lecture apaisée du jeu.
Si le scoring n’est pas nouveau, nous pouvons apprécier une certaine tension lors du choix des tuiles, car prendre une tuile c’est en libérer une autre pour les suivants, et on réfléchira aussi à lorgner sur les chemins trop colorés de nos voisins de cimetière.
-Natosaurus
Sortie prévue fin octobre
Un jeu de Frédéric Boulle, Gregory Grard
Illustré par Jérémie Fleury
Edité par The Flying Games
Les derniers Droïdes

Au centre de ce jeu, nous retrouvons la mécanique de split plus à la sauce Dolorès qu’à la sauce Great Split, mais sans proposer à l’adversaire. Chaque joueur actif choisit parmi deux cartes une à donner à l’adversaire et l’autre à conserver. Ensuite, chaque joueur décide quoi faire de sa carte : la défausser pour obtenir des ressources, la construire en payant des ressources, la défausser pour construire l’une des Mervei… des droïdes-maison. La comparaison esquissée avec 7 Wonders ne s’arrête pas là : les familles de cartes permettent de faire des points plats, de la majorité, de la conversion de ressources, ou, plus étrange, des points en fonction du nombre de cartes de la famille défaussée.
Une fois un tour fini, on réorientera le sabot en le pivotant d’un quart de tour pour indiquer le changement de joueur.

J’ai pu jouer à quatre joueurs, qui propose une variante qui semblera vite être la meilleure façon de jouer : on joue en équipe, partageant un tour sur deux une carte avec notre adversaire, un tour sur deux avec notre coéquipier.
Gestion de ressources légère plus construction de moteur et de scoring : un mélange qui sait faire ses preuves. Les Derniers Droïdes n’est pas si original que cela dans sa structure, mais il fonctionne bien. On s’intéresse parfois au plateau de l’adversaire pour ne pas trop lui offrir.
La progression dans la partie m’aura paru un tantinet artificielle, avec des cartes qui donnent de façon évidente plus de ressources ou plus d’effets vers la fin de partie, tout comme la finalité globale très abstraite. L’économie du jeu a de quoi certes donner l’urgence, mais cela est fait de façon peu subtile et m’aura donné le goût de “mon début de partie était nul par dessein”. Je crois que j’aurais préféré une pioche plus aléatoire. M’enfin, je n’ai pas passé un mauvais moment, et la proposition de jeu par équipe a pour elle d’offrir une expérience chouette.
-Umberling
Sortie fin septembre ou début octobre
Un jeu de Fabien Gridel
Illustré par Anne Heidsieck
Edité par Blue Cocker Games
Pas le choix

Vous devez faire deviner trois mots parmi douze, en utilisant des adjectifs sur des cartes que vous recevez. Bon, jusque-là, ça a l’air facile, mais en fait, non : déjà, on ne choisit pas ses adjectifs, et on devra utiliser toutes ses cartes : comme le dit le titre, on n’a pas le choix.
En cas de réussite, cool, et en cas d’échec, on perd l’une de nos vies et lorsque l’on est à court, la partie est perdue.

Simplissime dans les règles, plus challengeant dans l’exécution, Pas le choix donne des sensations à la Just One ou So Clover sans parvenir à égaler ses (prestigieux) aînés en ce qui me concerne. L’expérience est courte et fraîche, mais ni ultra-profonde ni foncièrement novatrice.
-Umberling
Sortie prévue en septembre
Rebirth

Placer ses jetons sur un plateau pour faire des points. Chaque tour, placer un jeton. Voilà (presque) les règles de Rebirth. Sauf que, pour les plantes ou l’électricité, il faudra faire des groupes pour marquer de façon exponentielle. Contrôler le pourtour des villes donne plein de points. Se placer près de monastères donne des objectifs conditionnels (toujours pour des puntos finaux).
Blocage ? Oui, tant au niveau spatial qu’au niveau majorité. Aise d’accès ? Vous l’aurez compris, aussi oui. Ça va vite grincer des dents pour notre plus grand plaisir.

Est-ce que c’est cool d’avoir un jeu très interactif en 2025 ? Carrément, pour ma part. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que Knizia est allé à l’os. Il n’y a rien comme règles, rien comme obstacle devant le gameplay et le sacro-saint fun. Je pourrais faire partie de ces blasés qui demande à papy de prendre sa retraite, et il m’arrive de le faire quand je vois la place qu’il prend sur le marché. Mais Rebirth. C’est si bien, si pertinent, si efficace, si immédiat. Pour un peu, quand j’aurai quelques parties de plus, je verrai si cela s’installe, mais pour moi au moment où j’écris ces lignes, cela a le potentiel d’un Aventuriers du Rail. Rien que ça.
-Umberling
Sortie prévue en novembre
Un jeu de Reiner Knizia
Illustré par Anna « Mikado » Przybylska, Katarzyna Redesiuk
Edité par Lucky Duck Games, Mighty Boards
Notre aventure parisienne n’est pas finie !
On se retrouve pour un reportage 3, les pieds dans l’eau.
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Ihmotep 08/07/2025
haiku est très tentant. Il apporte une forme très élégante à un genre connu.
AntOonin 08/07/2025
Fan de Fantasy Realms, Insurrection a piqué m’a curiosité !
À noter qu’une fiche Philibert existe déjà et qu’on y découvre une piste de progression formée de cartes (pour décompter les tours permettant la victoire du bien) avec ce qui semble être des effets selon les cartes présentes sur la piste (et la position du marqueur compte tour). Le tout donne très envie. Ayant des groupes de joueurs variés, un Fantasy Realms peut parfois bloquer selon les profils de joueurs (surtout sur l’aspect lecture/compréhension des cartes). L’impression que ce Insurrection sera bien plus accessible et que, ce qu’il perd éventuellement en profondeur face à un Fantasy Realms, il le gagne avec le système de bien/mal et ce que cela semble pouvoir engendrer (du paris, de la prise de risque, potentiellement des alliances et du bluff).