Partons à la découverte des terres de Boonlake

Boonlake le dernier jeu d’Alexander Pfister chez Capstone Games arrive en France très bientôt, il est localisé en France par Super Meeple.

Alexander Pfister a fait forte impression avec Great Western Trail qui est ressorti en janvier dans sa version 2, Mombasa ou Maracaibo ou encore Isle of Skye. Le bonhomme s’est installé comme un acteur sérieux du jeu de société dit expert, et ce tout nouveau titre allume les petits yeux de tout eurogamer qui se respecte.

 

Les pionniers du lac de Boonlake

Nous avons quitté la civilisation et, avec notre bande de pionniers avons trouvé un endroit pour nous installer et y prospérer, autour des terres de Boonlake. Nous allons donc l’explorer, s’y établir, construire des maisons, puis des colonies, élever des bovins, la belle vie façon petite maison dans la prairie. 

On retrouve dans ce titre les habitudes de l’auteur, en effet comme dans Great Western Trail et Maracaibo, on va se déplacer autour d’une piste, ici la rivière qui s’écoule autour des terres de Boonlake. Quand un joueur dépasse un barrage, on passe au décompte. Au bout du quatrième décompte, la partie est terminée.

 

 

 

Un système de sélection d’actions intéressante

La mécanique de Boonlake est assez simple à intégrer. Nous avons des tuiles d’action dans un sélecteur. À notre tour nous choisissons une des tuiles et nous réalisons l’action principale. Ensuite tous les joueurs y compris vous, pourrons aussi réaliser une action, souvent la même, mais un peu plus coûteuse. Enfin vous déplacez votre pion bateau sur la rivière d’autant de cases (ou moins) que l’emplacement de la tuile, et vous prenez le gain de la case où vous vous arrêtez.

Ce système a l’avantage d’impliquer les joueurs hors de leur tour de jeu et de réduire le downtime (ou temps mort). Comme dans Puerto Rico de Andréas Seyfarth qui avait initié cette mécanique, la question est de réfléchir à ce que l’on offre aux autres joueurs. 

Une fois la tuile jouée, vous la glissez tout en bas dans le sélecteur d’actions, elle restera disponible aux autres joueurs, mais réduira les déplacements et vous fera perdre des points tant qu’elle ne sera pas remontée, une sorte de rondelle d’actions si on y réfléchit. Certaines seront plus utiles en début de jeu, tandis que d’autres perdront leur intérêt en fin de partie.

En sus, dans Boonlake nous avons des cartes que nous allons jouer pour leurs effets, et défausser pour gagner des ressources. Les tuiles d’action sont de trois types : jour (bleu clair), nuit, (noire) et le crépuscule (orangé). Quand vous choisissez une action, vous pouvez soit défausser une carte correspondant à son type, soit jouer une carte de ce type.

 

Les cartes vont vous donner des points de victoire, mais aussi des effets immédiats ou permanents, ce qui vous offre une certaine versatilité un peu à l’instar de Maracaibo. Cartes que vous allez payer en argent sonnant et trébuchant, mais aussi en ressources. 

On va jouer beaucoup de cartes et en piocher beaucoup, ce qui induit un peu de hasard évidemment, cependant on va pouvoir en défausser pour gagner de l’argent, ou des ressources. C’est globalement agréable, on ne se sent jamais pris au piège par sa main de cartes, considérant plutôt ça comme des opportunités et des choix à arbitrer. 

 

 

Petit twist si j’ose dire, les ressources ne sont pas dépensées, nous avons sur notre plateau deux canoës que nous pouvons déplacer pour produire: Bois, Argile, Pierre et Métal. Au fur et à mesure de la partie, on construira des usines pour augmenter son niveau de production, car les cartes les plus intéressantes requièrent beaucoup de ressources. Si nous pouvons déplacer vers l’avant nos canoës gratuitement pour remonter le courant il faudra payer deux sous par Canoë, on va donc optimiser nos déplacements au mieux.

 

Ville Champignon

Pour nous installer il faudra des habitants (les meeples) et beaucoup d’explorations. Ce sont les joueurs qui construisent le plateau en plaçant les tuiles sur celui-ci qui, petit à petit, va se garnir. En plaçant une tuile on récupère le bonus inscrit dessous, mais c’est sur ces tuiles que l’on va pouvoir installer nos Habitants, Maisons puis Colonies ensuite. Cela va demander de plus en plus de meeples Habitants, c’est thématique si on y réfléchit.

Pour pouvoir installer une colonie il faudra qu’il y ait de la présence autour de celle-ci et on va donc avoir tendance à se développer là où les autres joueurs se trouvent, ce qui induit une forme d’interaction/ opportunisme intéressant.

Sur les tuiles Pâturages on y placera des vaches. ça coûtera un meeple pour une vache, deux pour pour la deuxième vache etc. Vaches qui rapportent immédiatement de l’argent par maison autour, là encore c’est thématique puisque vous vendez votre production aux villages alentour. Tout ce que vous enlevez de votre plateau rapportera de l’argent ou des points de victoire à chaque décompte et, comme il y en a quatre dans la partie, autant dire que l’on va se presser de s’installer au plus vite et autant que possible.

 

 

Au moment du décompte, on va tous devoir placer notre marqueur de scoring pour gagner un point à la manche 1, deux à la manche 2, etc. En revanche, on perd les points si on ne le réalise pas. Le prérequis est plus compliqué au fur et à mesure des manches. Mais Alexander Pfister est malin, car ces décomptes auront été choisis par les joueurs en début de partie. De plus on doublera les points de celui que l’on aura personnellement choisi, autant dire que l’on va tout faire pour le réaliser en dernier. Vient ensuite une phase de revenu, offrant argent, points de victoire et cartes. Enfin, on pourra remonter tous les leviers que l’on a utilisés. 

 

 

Effet de levier

Oui, je ne vous ai pas parlé des leviers, que l’on place sur notre plateau dans notre zone de modernisation, c’est un peu la bonne idée du jeu, une des actions nous permet d’en construire et ceux-ci bien utilisés vont nous permettre de faire reculer un de nos canoës gratuitement, ou bien de gagner un habitant quand on pose une tuile sur le plateau, réaliser un scoring etc. Notre stratégie va se construire ici

Un système vraiment plaisant, mais c’est presque indispensable d‘autant que cela rapporte beaucoup de points dans le scoring final. (jusqu’à trois points par leviers construits). Une façon qu’a le jeu de vous y pousser fortement.

 

 

Le temps béni des colonies ?

Le thème de l’espace vierge que l’on va coloniser permet toutes les possibilités et cela justifie assez bien la mécanique. Même si justement cela reste assez mécanique, le thème est assez superficiel. Autre fait étrange, on est dans un territoire vierge avec des barrages qui font assez futuristes, comme si le jeu n’avait pas réussi à trancher entre classique et modernisme. 

Sur la première partie, on se sent un peu noyé dans un déluge d’icônes différentes, mais cela est finalement assez clair, une fois qu’on l’aura appréhendé. (il existe pas moins de six pages dans la règle pour expliciter chaque icône, chaque tuile décompte).

 

 

le nez dans le cambouis ?

Boonlake nous offre un mélange de mécaniques déjà connues et quelques idées de gameplay plutôt novatrices, comme les canoës que l’on doit déplacer, mais rapidement vu que l’on développe nos usines, on cessera de les déplacer et c’est un peu dommage. On a tous apprécié le système de décompte choisi par les joueurs. Les conditions deviennent de plus en plus complexes à chaque manche et peuvent nous occasionner des points négatifs si l’on n’y prend pas garde.

Les décomptes ont un peu tendance à hachurer le jeu, tout d’un coup le tour se termine et il faut réaliser séquentiellement toutes les actions qui sont, je le précise, bien rappelées sur le plateau. On aura une petite sensation d’exponentielle, puisque notre plateau personnel va se dégarnir, il n’est pas rare d’ailleurs que l’on termine la partie avec plus de 200 points de victoire. une bonne grosse salade de points entre nos colonies, notre bétail, les leviers et les cartes. 

Au final on a un jeu agréable, très ouvert avec une  mécanique de sélection qui laisse les joueurs engagés dans la partie.  Avec Boonlake, Alexander Pfister continue de creuser le sillon qu’il a tracé avec ces autres titres et l’on se retrouve en terrain connu, avec une légère sensation de redondance. J’ai une petite préférence pour Boonlake comparativement à Maracaibo, mais on a trouvé le jeu moins riche et moins complet que Great Western Trail qui reste son chef d’œuvre.

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1 Commentaire

  1. morlockbob 17/03/2022
    Répondre

    Un jeu très agréable. Effectivement un peu redondant et qui aurait pu se passer de quelques couches inutilement pesantes.

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