Participatif, la sélection naturelle N° 139 du lundi 25 mai 2020
N° 139
Salutations ludico-participatives !
► A titre d’introduction de cette chronique, je veux cette semaine partager avec vous quelques réflexions personnelles sur l’état actuel du monde ludique, en évitant tant que faire se peut la philosophie de comptoir (c’est pas gagné 😉 ).
Petit à petit, tout un chacun semble sortir de l’état de sidération dans lequel le COVID nous a plongé durant plusieurs semaines. C’est déjà le cas sur Kickstarter depuis un bon bout de temps, cette chronique vous le prouve chaque semaine. Mais la vraie vie peine à reprendre son cours normal et personne ne sait vers quoi exactement nous nous dirigeons. Même s’il est à craindre que les lendemains qui chantent ne soient pas pour demain, justement, il va bien falloir apprendre à faire avec. Ou sans, selon comme on voit les choses.
Les éditeurs sont sur la brèche, toutes les sorties repoussées depuis des mois vont se télescoper sur une durée relativement courte, la visibilité de chaque jeu, et donc sa fenêtre de commercialisation optimale, en sera réduite d’autant. La vision du marché à court et moyen terme reste très floue. Et dans tout ce maelstrom Ludovox n’est pas épargné. Vous le savez certainement, cette crise est intervenue à un moment charnière pour le site et son futur en est devenu pour le moins incertain. Votre support via le Tipeee (ou les liens d’affiliation si vous voulez faire vos courses ludiques en ligne) est pour l’heure juste vital.
Autre élément du monde ludique, et pas des moindres, les boutiques et cafés-jeux. Elles ont ouvert de nouveau il y a peu, vous avez été nombreux parmi nos lecteurs à les soutenir, les cafés devraient bientôt pouvoir faire de même. Nous allons (nous, au sens large du terme) devoir inventer de nouvelles façons de profiter de notre loisir préféré et, dans la mesure du possible, ne pas oublier ces établissements dont certains étaient juste à l’équilibre financier avant le virus. Comme de toutes les épreuves, il en sortira du bon comme du mauvais. À nous de faire en sorte, autant que faire se peut, qu’il y ait plus du premier que du deuxième.
Bonne lecture, à la semaine prochaine (ou celle d’après 😉 )
et surtout continuez à faire attention à vous !
Évolution des campagnes en cours la semaine passée
► Celles qui se terminent cette semaine…
►La campagne pour HEL : The Last Saga est désormais, en terme de nombre de soutiens, la meilleure de son éditeur, Mythic Games, passant ainsi largement devant Time Of Legends: Joan Of Arc et ses quasi 10 000 contributeurs (avant pledge manager). Il n’est pas sûr du tout en revanche qu’il en soit de même pour ce qui est de la somme récoltée, même si les 2 150 000 $ de Joan Of Arc sont à portée d’un rappel des 48 heures efficace, lequel est d’ailleurs en cours. Mais malgré l’excellent rythme, cela n’est pas gagné. Lorsque vous lirez ces lignes, la réponse devrait commencer à se dessiner. À l’évidence, si d’ici la fermeture du pledge manager Mythic Games a prouvé qu’il peut livrer les projets en retard avec une finition telle qu’on est en droit de l’attendre, HEL devrait bénéficier d’un joli boost post-campagne(actuellement 1 725 500/150 000 $ et 13 900 soutiens. Fin le 26 mai)
► Nouvelle semaine difficile pour Crisis At Steamfall: Genesispar Beautiful Disaster avec à peine une quarantaine denouveaux soutiens. Clairement, la campagne s’est arrêtée après le deuxième jour et même le rappel des 48 heures actuellement en cours peine à faire monter un peu le compteur (actuellement 54 300/32 000 € et 950 soutiens. Fin le 26 mai).
► Adventures In Neverland par Black Box Adventures a passé une semaine chaotique, mais néanmoins fort correcte. La barre des 4 000 contributeurs devrait être aisément franchie grâce au rappel des 48 heures(actuellement 373 700/60 000 € et 3 820 soutiens. Fin le 27 mai).
► À cinq jours de la fin, tous les stretch goals de la campagne de Tiny Ninjas: Heroespar 2niverse Games ont été débloqués. Juste quelque jours avant le rappel des 48 heures, lequel devrait permettre de dépasser les 2 000 contributeurs. (actuellement 85 700/20 000 CA$ et 1 670 soutiens. Fin le 29 mai).
►La campagne de Dale Of Merchants 3par Snowdale Design vient de passer une semaine curieusement très irrégulière : un jour à un ou deux soutien(s), le lendemain à une douzaine. Un jour oui, un jour non, toute la semaine. Bizarre. En tout cas, le 2 000 contributeurs sont atteints et il reste encore toute la semaine pour faire mieux (actuellement 69 800/20 000 $ et 2 050 soutiens. Fin le 31 mai).
► Les 2 000 contributeurs viennent d’être dépassés, ainsi que les 90 000 € dans le même temps, pour Clinic Deluxe Edition : The COVID 19 par AV Studios. Pari largement réussi donc pour la campagne de cette petite extension à visée caritative puisqu’une partie du pris des pledges est reversée à l’Institut Pasteur dans le cadre de la lutte contre le COVID. (actuellement 90 400/500 $ et 2 050 soutiens. Fin le 31 mai).
►Et les autres…
►Gros coup de frein pour Maharaja par Cranio Creations, qui a vu le nombre de nouveaux soutiens quotidiens littéralement s’écrouler après le cinquième jour de campagne, lequel avait déjà marqué une forte baisse par rapport aux jours précédents. Le motif est bien connu : les Early birds temporels, qui ont encore une fois fait leur œuvre malgré le fait qu’ils étaient axés uniquement sur les anciens soutiens de Cranio. Mais le jeu est financé à plus de dix fois par plus de 2 800 contributeurs, et peut-être est-ce déjà là pour l’éditeur une grande réussite (actuellement 95 950/9 000 € et 2 850 soutiens. Fin le 1er juin).
► Beau carton pour Railroad Ink Challenge par Horrible Games qui doit bénéficier à fond des excellents retours des version précédentes du titre. Plus de 7 000 soutiens après à peine deux semaines de campagne pour un petit roll and write, c’est joli. Mais l’association d’un type de jeu en vogue avec un thème toujours très porteur, surtout aux USA, ne pouvait que fonctionner (actuellement 377 800/20 000 € et 7 200 soutiens. Fin le 03 juin).
►La campagne de Euthia: Torment Of Resurrectionpar DIEA Games est repartie en hausse constante tout au long de la semaine passée. Nous ne sommes pas non plus dans des niveaux stratosphériques, loin s’en faut, mais passer de deux à une soixantaine de soutiens par jour, c’est tout de même un joli rebond. Du coup, les 3 000 contributeurs sont dépassés et la campagne est financée à trois fois (actuellement 299 400/75 000 $ et 3 160 soutiens. Fin le 04 juin).
► L’autre campagne en cours de AV Studios, Pulp Invasion, se porte plutôt pas mal, avançant tranquillement à son petit rythme. Les 1 400 contributeurs sont quasiment là, le financement a dépassé les dix fois et ces chiffres sont logiquement inférieurs à la réalité puisque les versions espagnoles et françaises du jeu sont financées à part et ne rentrent pas dans le résultat de cette campagne. Pour rappel, pour la VF, c’est chez Philibert que ça se passe (actuellement 47 000/5000 $ et 1 390 soutiens. Fin le 04 juin).
► Sauf miracle, la campagne de Sheolpar Lunar Oak Studio ne financera pas. Il y a pourtant des contributeurs tous les jours, on a vu des campagnes faire nettement moins bien à cet égard mais la somme demandée pour le financement, certainement réelle, est bien trop élevée pour que le rythme actuel suffise. Une annulation puis un reboot serait la meilleure solution (actuellement 170 000/300 000 € et 1 590 soutiens. Fin le 10 juin).
Les projets qui ont le plus attiré mon attention (en bien comme en mal)
► Si vous êtes allergiques aux mangas, animes ou autres japoniaiseries (là je vais me faire des potes ), passez votre chemin. Si vous êtes un de ces machos abrutis dont le QI est inversement proportionnel à la dose de testostérone présente dans votre organisme, passez votre chemin aussi. En effet, avec Bullet♥par Level 99 chaque joueur endosse le rôle d’une héroïne (oui, même les mecs) parmi huit disponibles dans un univers très japanime. D’une super-héroïne même, puisque chacune d’entre elles est dotée d’un pouvoir fort utile pour sa mission : défendre la terre contre des méchants. Ou se défendre contre les autres filles, c’est selon.
En effet, ce jeu inspiré des Shoot’em Up verticaux à l’ancienne propose pas moins de quatre modes de jeu : coopératif contre un boss, free for all (battle royal quoi…), 2 vs 2 et score attack (réaliser le score le plus élevé, la difficulté étant croissante). Le gameplay est simple : Sur le plateau individuel de chaque personnage se trouve une grille de cercle en 4 colonnes de 5 « cases ». Du haut des colonnes des jetons à effets divers tirés d’un sac vont « tomber » vers le bas et le joueur va devoir utiliser les capacités de son personnage pour les éliminer avant qu’ils ne puissent atteindre le « sol ».
La direction artistique ne me fait pas vibrer à titre personnel, c’est le moins que l’on puisse dire. J’avoue ne pas être très fan du style japanime dans l’absolu, mais là je trouve l’ensemble sombre et les illustrations ma foi fort sympathiques ne sont pas très bien mises en valeur selon moi. J’imagine que le but est de coller à ce que l’on peut avoir dans le style de jeux vidéo dont s’inspire Bullet, mais personnellement je n’accroche pas.
Deux pledges sont proposés. Celui de base est à 39 $ et sa version Deluxe, qui remplace les jetons carton par leur version en bois gravé, est à 59 $. On oubliera pas d’ajouter à la note les très raisonnables frais de port de 7 $ pour la France(actuellement 136 800/50 000 $ et 2 590 soutiens. Fin le 18 juin).
► Le Tiny Epic Truc nouveau est arrivé ! Comme d’habitude, il colle à l’un des thèmes en vogue du moment, comme d’habitude la campagne cartonne et, toujours comme d’habitude, l’offre est totalement inintéressante pour nous français, sauf à vouloir le jeu avant les autres à tout prix. Ou en anglais, c’est aussi une raison.
Or donc, voici Tiny Epic Piratespar Gamelyn Games. Ainsi que son nom le laisse subtilement comprendre, l’univers de ce dixième opus (hors extensions et dérivés) de la série sent bon la flibuste. Chaque joueur (de 1 à 4) incarne, Ô surprise, un pirate qui va chercher à enterrer un maximum de richesses dans les îles du coin.
Le cœur du jeu est du pick up & delivery (transport de marchandises), le système d’action est basé sur une roue présente sur chaque plateau individuel, chaque section de cette roue correspondant à l’une des 6 actions à effectuer pendant son tour de jeu. Il est ainsi possible de piller des colonies ou attaquer d’autres navires (la base de la piraterie quoi), vendre des biens au marché noir, recruter de nouveaux membres d’équipage, renforçant de ce fait le potentiel de combat du navire et apportant de nouvelles capacités sur la roue des actions, ou enfin voguer sur les flots (un plateau de 4×4 tuiles) à la recherche de quelque épave à fouiller.
Les joueurs doivent amasser d’une façon ou d’une autre une certaine quantité d’or pour pouvoir l’enterrer. Le premier qui a caché trois trésors a gagné. Un gameplay simple et, apparemment en tout cas, efficace. Quoi qu’il en soit, on est bien dans l’esprit Tiny. Question direction artistique et matériel, ce n’est certainement pas ce jeu qui restera dans les anales de la série. Ce n’est pas laid du tout, je dirais juste que c’est « convenu ». Les illustrations sont assez moyennes, la mise en page des cartes mériterait un traitement plus esthétique (je compare encore à celle des cartes de The Last Bottle Of Rum et je pleure…), seuls les très jolis meeples custom donnent un certain cachet au jeu. Parce que même les bateaux en plastique n’ont rien d’extraordinaire, mais c’est excusable car leur design a dû être contraint par le gameplay.
Plusieurs pledges sont proposés : boîte de base pour 25 $, ajoutez en 5 de plus et vous avez la version Deluxe (qui ajoute essentiellement quelques éléments de gameplay supplémentaires mais surtout une mini extension). Il n’y a pas photo entre les deux, à tel point que je ne vois pas l’intérêt de la version de base, même en prix d’appel. Une autre extension, un peu plus conséquente celle-ci, est disponible pour 10 $. Avec des frais de port de 12 $, cela nous fait le all-in FdPIn au prix, certes Epic mais plus vraiment Tiny, de 52 $ (actuellement 515 000/15 000 $ et 10 380 soutiens. Fin le 10 juin).
► Depuis que le monde est monde, le succès des uns a toujours inspiré les autres, quitte à copier éhontément. En modifiant un peu, histoire que ça ne se voit pas trop. Les gars de Highborne Games n’ont guère hésité à appliquer la recette pour Dawnshade : The Watchers Prophecy.
N’y allons pas par quatre chemins, bien qu’ils aient insisté, juré craché, sur le fait qu’ils n’y ont absolument jamais joué (limite ils ne savaient pas que ça existait en fait), Dawnshade lorgne méchamment du côté de Too Many Bones. En tout cas « s’inspire fortement » des jeux de Chip Theory Games. Si le gameplay global arrive tout de même à faire montre de différences non négligeables, il y a nombre de petites mécaniques reprises avec plus ou moins de modifications.
Et sur le forum de Cwowd, pour ne citer que celui que je fréquente, on ne s’y est pas trompé. Ainsi l’ami Ran-Cadren a-t-il listé les points de similarité qu’il a repéré entre les deux jeux (TMB = Too Many Bones), liste que voici :
les jetons pour les perso et les monstres, avec des piles pour les points de vie et pour la défense : repris sur toute la gamme de CTG.
le mécanisme d’overdrive : copie du backup plan de TMB ;
les Petarukin qui ressemblent à des Gearlocks ratés ;
la Major Threath de la fin de partie qui est exactement un Tyran de TMB ;
le mécanisme d’expérience exactement identique à celui de TMB (et à des dizaines d’autres jeux) : augmenter ses attributs ou acheter des Skills Dice ;
les dés de capacités, comme dans TMB.
Cela commence à faire pas mal de points communs qui seraient dus, selon l’éditeur, au simple hasard. Dont on sait qu’il fait toujours bien les choses, pour ceux que cela arrangent.
Mais c’est surtout avec l’aspect matériel que Dawnshade rend hommage (c’est bien comme ça qu’on dit, non ?) de la façon la plus évidente aux œuvres de Chip Theory Games. C’est bien simple, en ouvrant la page de campagne, on dirait un de leurs jeux. En moins joli quand même (rien que les illustrations font tâche). Petits plateaux individuels aux couleurs pastels, piles de jetons de poker, jolie (et grosse) boîte hexagonale, tout y est jusque dans le design de chacun de ces éléments.
Alors vous allez me dire « OK, c’est un chouïa pompé. Mais ça n’en fait pas pour autant un mauvais jeu ». C’est pas faux. Mais à la limite, ce n’est pas le sujet. Car le petit truc en plus, le léger détail qui fait définitivement pencher la balance en faveur des jeux originaux, c’est le prix. Parce que chez Highborne Games, si on manque d’idées, il n’en est pas de même quant à l’ambition… De s’en mettre plein les fouilles.
98 $ pour le pledge de base, a priori ce n’est pas déconnant. Surtout si l’on se réfère aux tarifs de CTG. Sauf que pour ce prix, on a du matériel « normal », pas luxueux pour un rond. Pour commencer à entrevoir un côté Deluxe à la CTG, il faut faire chauffer la carte bleue : pour 148 $, vous remplacez tout les jetons carton par des bons gros et lourds (c’est en tous cas ce qui est annoncé) jetons de poker. Chouette alors. Et les tapis néoprène ? Ha ça, ma bonne dame, il va vous falloir ajouter 45 petits dollars, c’est pas donné ces trucs là vous comprenez. Donc pour un jeu vraiment luxe, on en a pour un petit billet de 200.
Mais quand on est lancé, difficile de s’arrêter. Alors on en remet une dose sur les frais de port. Et là, c’est open bar : pour la boîte de base en France, rien moins que 70 $, et 75 pour l’autre. Chaque add-on ajoutant encore 5 $ de plus. Et le plus beau, la cerise sur la crème du gâteau : le tout n’est pas Euro-friendly, c’est-à-dire que le pigeon backer qui se serait laissé tenté prenait le (gros) risque de se voir infliger la TVA à l’importation à réception de son jeu.
J’écris « qui se serait laissé tenté » car il y a eu du changement. Faut dire que ça a couiné dans les commentaires. Fort. Du coup, revirement de l’éditeur. Il ne s’était pas bien exprimé et avait mal géré les frais de port. En fait, le projet est bien Euro-friendly (donc pas de taxe supplémentaire à craindre à réception) et les frais de port sont en fait de 35 et 40 $ pour l’Europe, mais toujours avec 5 $ de plus par add-on. Belle tentative de gain facile, mais c’est raté.
En résumé, pour 148 + 40 (fdp) + 45 (playmats néoprène) + 5 (fdp playmats) + 2 (token premier joueur offert en EB) + 5 (fdp token. Si si !), soit la modique somme de 245 $, vous avez un jeu qui ressemble à Too Many Bones en moins bien, plus cher, et par un éditeur qui n’a pas la moindre expérience de l’édition d’un tel jeu. Même si Dawnshade devait au final s’avérer être une tuerie ludique, pledger n’est pas vraiment recommandé, tant sur le plan financier que moral. Sans parler du risque lié à l’après campagne qui n’est pas réellement quantifiable (actuellement 83 000/49 000 $ et 715 soutiens. Fin le 17 juin).
► Okko: Oni Huntersest le quatrième jeu de la gamme Versus de The Red Joker. Les esprits taquins ont eu vite fait de relever le paradoxe d’un jeu coopératif, puisque c’est de cela qu’il s’agit, dans une gamme nommée Versus. Mais qu’importe.
Jouable donc en coopératif à deux ou en solo tout seul, Oni Hunters est un jeu de Pascal Bernard qui se place à nouveau dans l’univers de la BD de Hub « Okko », à l’instar de son grand frère Okko Chronicles. Donc déjà en ce qui concerne la direction artistique, on est en terrain connu et la fidélité à l’œuvre dont elle est issue est totale. Un très bon point pour les fans de l’oeuvre.
Le but du jeu est de parcourir l’empire du Pajan à la recherche des Onis (des spectres) infiltrés à la cour du Shogun, ceci avant que les forces obscures n’arrivent à corrompre le cœur des hommes. Pour ce faire, il va falloir résoudre des énigmes… et aussi en passer par du combat.
Chaque joueur va endosser le rôle d’un héros doté de caractéristiques d’Enquête et de Combat. Ces héros vont progresser tout au long de plusieurs cycles, matérialisés par un plateau dont le parcours se termine par un Boss à affronter. S’il y en a trois dans la boîte de base, la BD comportant cinq cycles, on est en droit de s’attendre aux deux plateaux manquants en stretch goals. Ils vont accumuler les preuves impliquant les courtisans passés du côté obscur de la Force. Un tour de jeu se décompose en cinq étapes que je vous laisse aller découvrir, une page miroir en français étant disponible. Tout comme les règles, également en français.
Tout comme les autres jeux de la gamme, Oni Hunters se présente dans une petite boîte à fermeture magnétique bien pratique. Le matériel du jeu est essentiellement composé de cartes (185 de base, 207 avec la petite extension Oni Court et hors stretch goals), les autres composants étant les trois plateaux d’aventure, un plateau pour la cour du Pajan, un autre plus petit qui sert de tracker et, pour terminer, quelques jetons marqueurs.
Deux pledges sont proposés. La boîtes de base est à 35 € et pour 45 € vous obtenez en plus l’extension Oni Court. Les frais de port sont de 10 € pour la France, toute boîte supplémentaire n’engendrant aucun frais. Il est donc intéressant de se grouper à plusieurs sur un seul pledge(actuellement 19 200/8 000 € et 465 soutiens. Fin le 09 juin).
► Auparavant, il était de bon ton pour tout éditeur ayant un jeu à succès à son catalogue d’en décliner une version « Dice ». Désormais, c’est en roll and write qu’il faut le transformer. Et voici donc… Escape Roll & Writepar Queen Games.
Pour rappel,Escape : The Curse Of The Mayan Templeest un jeu coopératif en temps réel dans lequel des explorateurs à la Indiana Jones doivent parcourir un temple, en piller les trésors et en ressortir avant qu’il ne s’écroule. Le thème est donc repris tel quel, le temps réel en moins. Chaque joueur a sa propre grille qui représente le temple et y évolue à son gré. Sauf que certaines salles doivent être fouillées en commun dans le même tour pour pouvoir en gagner la gemme qu’elle recèle. La victoire s’obtient en collectant ensemble un certain nombre de ces gemmes, nombre dépendant du niveau de difficulté choisi, lequel est aussi impacté par différentes petites règles additionnelles. Il est donc possible d’adapter le jeu aux capacités des joueurs.
Le matériel est très simple : 8 dés, deux blocs de feuilles d’aventure (un par type), deux blocs de feuilles de temple (un par type de parcours) dont le graphisme est simple mais sympathique et enfin quatre meeples de différentes couleurs. Escape Roll & Write est donc un jeu qui offre grâce à son caractère coopératif un peu de nouveauté dans le petit monde du roll and write, et ce pour 20 $ auxquels il faudra en ajouter 8 autres pour les frais de port. Le matériel est indépendant du langage et les règles sont disponibles en français.
Quenn Games ne faisant jamais de campagne pour un seul jeu, il est également possible d’acquérir le jeu Escape seul, une nouvelle extension et l’ensemble de tout ce qui existe pour ce jeu dans une Big Box dédiée. D’autres jeux de l’éditeur sont également proposés (actuellement 57 600/5 000 $ et 940 soutiens. Fin le 1er juin).
► Fruit du travail d’un couple de joueurs passionnés qui a fondé la petite maison d’édition du nom de Stiph & Steph (tiré de leurs deux prénoms), Escap’apéro est un OVNI ludique lequel va en faire crier certains au génie et laisser totalement froids les autres. Le principe est simple mais il fallait l’inventer. C’est un mélange d’escape game et de party game dont la cible est clairement, vous l’aurez deviné, l’apéritif. Entre potes, mais si votre famille a le sens du jeu ça va le faire aussi.
Pour le côté escape game, le jeu propose non pas de vous échapper d’une pièce mais de trouver le code du cadenas qui ferme la boîte dans laquelle est enfermée une bouteille de boisson hygiénique (par exemple un truc aux plantes à base d’anis voire, encore mieux, de houblon et de diverses céréales) prévue pour l’apéro. Bon à savoir, le jeu est très versatile et si vous mettez dans la boîte une bouteille de Chateau-Laffitte 75 pour faire enrager beau-papa à son repas d’anniversaire, ça marche aussi.
Le côté party game commence quand les gens auxquels vous avez offert le truc essaient de trouver ce p*t!*’ de code malicieux.
Et vous dans tout ça ? Et bien, vous vous transformez en maître de jeu. Vous pouvez orienter les recherches, voire les faciliter à l’aide d’indices (bon parce que faut pas déconner non plus, si vos amis/famille sont des tanches en matière de résolution d’énigmes, il y a quand même l’apéro qui attend et on va pas passer la soirée à crever de soif. On veut bien rigoler, mais y’a des limites à tout !). Théoriquement il y en a pour une trentaine de minutes pour accéder au Saint Graal enfermé dans la boîte.
Mais c’est sans compter sur les capacités de réflexion intenses de certains, appelées en termes scientifico-ludique « l’Analysis Paralysis », et leur refus de la moindre aide, dussiez-vous sécher sur place par manque d’hydratation. Petite astuce personnelle lorsque l’on sait avoir à faire à ce genre de personnes, je suggère d’emmener en sus avec soi un petit kit de survie constitué d’une glacière contenant quelques binouzes fraîches (par expérience, une petite dizaine devraient suffire à atténuer les effets de l’attente) et des cahuètes évidemment.
Le matériel fourni est très simple : un étui à bouteille, un cadenas, le nécessaire pour les énigmes et une « règle » du jeu. Plusieurs pledges sont proposés. Le premier reprenant le matériel sus-cité est à 16 €, le second y ajoute un kit de rejouabilité pour 21 € et un troisième constitué de deux kits de base et deux de rejouabilité est à 32 €. Les frais de port étant inclus pour la France, le tarif est plutôt correct. La livraison est prévue pour juillet, pile-poil la période durant laquelle il va nous falloir réinventer nos vacances, ainsi que l’a suggéré notre bon Président à nous qu’on a (hélas….). Ha oui, j’oubliais : c’est sur Ulule que ça se passe (actuellement 20/50 préventes. Fin le 3 juillet).
Ils débarquent cette semaine
► Kemet : Blood And Sand par Matagot – le 26 mai
Nouvelle édition améliorée (règles, plateau, figs, DA) de ce petit bijou. Des kits de mise à jour seront proposés.
► Dice Miner par Atlas Games – le 26 mai
Pick up and delivery, avec une roue d’actions pour choisir ce qu’on fait de son tour.
► The Dead Eye par Pleasant Company Games – le 28 mai
Un jeu d’aventure solo dans un monde post-apocalyptique. Particularité : il utilise des lunettes stéréoscopiques (3D).
Add-on : (Nom m.) Ajouts optionnels et néanmoins payants proposés au cours de la campagne. Cela peut-être des packs de figurines, des extensions, des dés plus jolis, mais aussi des objets beaucoup plus dispensables tels que des t-Shirts ou des mugs, voire des pin’s (si si !). Dans tous les cas, les sommes collectées par ce biais participent à l’augmentation de la cagnotte et à atteindre les paliers des stretch goals.
Backer [bakeur] : (nom m.) Aussi utilisé, « pledger ». Personne qui avance de l’argent pour la réalisation d’un projet dont la campagne est en cours.
Box Upgrade : Modifications apportées tout au long de la campagne (souvent dans le cadre des stretch goals) qui permettent d’améliorer la qualité du matériel du jeu (cartes plus épaisses, carton de la boîte plus fort, dés spéciaux, etc…).
CAD$ : Dollars Canadiens (cours bien inférieur au Dollar US)
Campagne : Période au cours de laquelle le projet est proposé au souscripteurs. Généralement de 2 à 4 semaines, mais cela peut être moins ou beaucoup plus. Cette durée n’est pas anodine et ne doit pas être choisie au hasard par le porteur du projet. En effet, de celle-ci dépend la forme et la dynamique de la campagne.
CMoN : Initiales de l’éditeur “Cool Mini or Not”. Afin de briller en société et avoir l’air du mec (ou de la meuf) qui s’y connait, on le prononcera “Simone” (oui, comme la tata du même nom) et on proscrira les “kmone” ou, pire, les “komone”.
DPG : Initiales de l’éditeur “Devil Pig Games”.
Early Birds [eurli beurdz] : (Nom m.) Rien à voir avec des oiseaux qui arriveraient en avance. Il s’agit d’un nom poétique donné au pledge à prix réduit (généralement quelques dollars) ou avec un bonus proposé parfois aux tous premiers souscripteurs d’une campagne.
FdPI : Initiales de « Frais de Port Inclus »
KS : Contraction de KickStarter, la plus grosse plate-forme de financement du monde connu.
KS Exclu : Acronyme regroupant tout ce qui est proposé lors d’une campagne et qui lui est exclusif. Par exemple, un add-on ou un stretch goal « KS Exclu » ne se retrouvera jamais dans le commerce et ne pourra plus être acquis en dehors de la campagne. Mais certains porteurs de projets ont des notions bien personnelles de la signification du terme « exclusif ».
Mougeon : (Nom m.) Race animale grégaire endémique sur Kickstarter, mi-mouton mi-pigeon. Les spécimens qui la compose ont pour particularité d’avoir, au cours de certaines périodes de l’année qui correspondent peu ou prou à la durée des campagnes de financement les plus en vue, une capacité de discernement inversement proportionnelle à la taille de leur compte en banque.
Pledge [plèdj] : (Nom m.) Niveau de soutien proposé lors d’une campagne. Par extension, somme d’argent versée pour y accéder.
Pledge groupé (ou PG) : (Nom m.) Regroupement des participations de plusieurs soutiens géré par une personne, généralement pour diminuer (parfois drastiquement) les frais de port et après négociation avec le porteur du projet.
Pledger : [plédjé] (Verbe) Action de sélectionner un niveau de soutien et d’autoriser le débit de son compte de la somme correspondant en cas de réussite de la campagne.
Pledger : [plédjeur] (Nom m.) Voir « Backer ».
PnP : Initiales de « Print and Play ». Il s’agit d’un fichier (généralement PDF) gratuit ou payant, permettant d’imprimer les composants du jeu qui s’y prêtent et ainsi de le tester avant la fin de la campagne.
Reboot [rebout] : Deuxième (voire plus) lancement d’une campagne qui a précédemment échoué à être financée. En général, le porteur du projet essaie à ce moment là de corriger les erreurs qui ont mené à l’échec, mais pas toujours…
Reminder [wemeyndeur] : Option qui vous averti par mail de l’entrée d’une campagne dans ses dernières 48 heures et vous permet ainsi de juger de la pertinence d’y participer. Utile lorsque l’on est pas certain d’être intéressé en l’état en début de campagne.
Reprint : Nouveau tirage d’un jeu qui fait parfois l’objet d’une campagne participative.
ROW : Acronyme de “Rest Of the World”. Indique l’ensemble des zones géographiques concernées par des frais de port qui n’ont pas été déjà détaillées.
SG : Contraction de « Stretch Goals » (voir explication de ce terme).
Stretch Goals [strètch golz] : Paliers de financement qui, lorsqu’ils sont atteints, débloquent un ou plusieurs éléments supplémentaires venant généralement enrichir le jeu. Lorsque ces stretch goals sont spécifiques à la campagne et lui resteront exclusifs, on emploie l’expression acronyme de « SG KS Exclus ».
UE Friendly : Définit un projet dont le porteur s’est assuré que les colis de son jeu arriveront dans notre boîte aux lettres sans surcoût lié au passage en douane.
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Ha… mais je ne l’ai pas oublié. J’étais juste persuadé que la campagne était pour la semaine prochaine… J’en toucherai deux mots dans la prochaine chronique.
Pour participer à la philosophie de non-comptoir :p
Les éditeurs, les boutiques, les cafés ont besoin de soutien et tout le monde se passe le mot et semble assez actif. Leurs commerces sont en jeu et chacun aime le réseau ludique qu’ils développent.
Mais je me pose une question. Quid des auteurs indépendants ? De ceux qui veulent développer une voie autonome de création.
Nous aussi sommes des acteurs du monde ludique, même si nous avons choisi une autre voie. Et même si nous n’avons pas de loyer commercial à payer, nous n’avons aucune aide de l’Etat et nous retrouvons dans une situation complexe, certains d’entre nous n’ayant pas d’activité économique complémentaire.
A l’évidence, les toutes petites structures d’édition qui n’avaient que cela pour vivre vont à l’évidence se retrouver dans une situation critique. Comment les aider ? Je n’en ai strictement aucune idée, à part en ce qui me concerne faire la promotion de leurs jeux à chaque fois que je le peux, et surtout s’ils passent par le financement participatif. Mais oui, clairement, certains vont vivre de sales moments.
Liopotame 25/05/2020
Merci pour tout le temps que tu prends à rédiger ces articles, je ne suis pas trop KS mais je les lis toujours avec curiosité
Gougou69 26/05/2020
Merci à toi d’être un fidèle !
Leon_hart 26/05/2020
Tu as oublié du lourd pour cette semaine : Nemesis Lockdown 🙂
Gougou69 26/05/2020
Ha… mais je ne l’ai pas oublié. J’étais juste persuadé que la campagne était pour la semaine prochaine… J’en toucherai deux mots dans la prochaine chronique.
Salmanazar 26/05/2020
Pareil, je pledge jamais mais je lis avec plaisir ^^
Gougou69 26/05/2020
Et bien, merci également à toi. Peut-être te laisseras-tu un jour aller à franchir le pas.
Yeast Games 31/05/2020
Pour participer à la philosophie de non-comptoir :p
Les éditeurs, les boutiques, les cafés ont besoin de soutien et tout le monde se passe le mot et semble assez actif. Leurs commerces sont en jeu et chacun aime le réseau ludique qu’ils développent.
Mais je me pose une question. Quid des auteurs indépendants ? De ceux qui veulent développer une voie autonome de création.
Nous aussi sommes des acteurs du monde ludique, même si nous avons choisi une autre voie. Et même si nous n’avons pas de loyer commercial à payer, nous n’avons aucune aide de l’Etat et nous retrouvons dans une situation complexe, certains d’entre nous n’ayant pas d’activité économique complémentaire.
Gougou69 02/06/2020
A l’évidence, les toutes petites structures d’édition qui n’avaient que cela pour vivre vont à l’évidence se retrouver dans une situation critique. Comment les aider ? Je n’en ai strictement aucune idée, à part en ce qui me concerne faire la promotion de leurs jeux à chaque fois que je le peux, et surtout s’ils passent par le financement participatif. Mais oui, clairement, certains vont vivre de sales moments.