Once upon a draft – Tout est dans le titre !

 

 

Once upon a draft (3 Chapters de son nom en VO) est un jeu de cartes de Joe Hout tout fraichement localisé par Gigamic (les fameuses petites boites en biseau coulissantes). Le thème est fait d’une panoplie des contes de fées, avec des illustrations charmantes signées Jan Bintakis. C’est un jeu de pli basé exclusivement sur 2 mécaniques : le draft fermé et les combos. Pour celles et ceux qui ne connaissent pas le draft fermé, il s’agit de jeux où lors de la mise en place, on pioche une main (de cartes en général), on conserve un élément, puis on passe le reste au voisin. On fait tourner ainsi les mains jusqu’à avoir sélectionné son jeu complet.

 

 

Il était un petit jeu de draft

Dans le rayon petits jeux de cartes et de draft (fermé), il y a des références incontournables : je pense à l’excellent Paper Tales et dans un genre plus léger au cultissime Suhi Go ou Sushi Go Party. Dans un genre mécaniquement voisin, le draft ouvert, on trouve le légendaire Fantasy Realms, qui pour moi est le titre le plus proche de notre jeu du jour. Once upon a draft s’attaque donc à une catégorie poids plume présentant ironiquement quelques mastodontes. A-t-il l’étoffe de trouver sa place au sein de ce panthéon, ou bien restera-t-on sur nos classiques ? C’est ce que je vous propose de voir tout de suite !

L’objectif est comme d’habitude d’obtenir le plus de points de victoire en fin de partie. Le principe du jeu est simple. On pioche une main de huit cartes que l’on va drafter donc. Chaque carte présente une valeur de force en haut à gauche (de 1 à 50), ainsi qu’un ou plusieurs effets de combos avec d’autres cartes (je rapporte 1 cœur si dans mon jeu il y a aussi une princesse, je rapporte 3 gemmes si dans mon jeu il y a la carte portant tel nom, etc.). On remporte des étoiles, cœurs ou gemmes ayant chacun leur valeur en points de victoire (2, 1, 1/2).

 

 

Chaque joueur joue une carte, sans contrainte. Celui ayant la valeur la plus forte remporte quelques points, mais c’est tout (et c’est déjà pas mal !). On ne ramasse pas les plis. Chaque joueur conserve les cartes qu’il a jouées, et ne perdra donc jamais sa main. Enfin, les effets de combos s’activeront à deux moments dans le jeu :

  • Lors de chaque pli : toutes les cartes posées peuvent se combiner entre elles et donc rapporter des points à chacun.
  • En fin de partie : on fait combiner cette fois-ci entre elles toutes les cartes que l’on a sélectionnées en début de partie.

 

En d’autres termes, la moitié de la partie est faite à peine la session de draft terminée. L’autre moitié, consistera à tenter de gagner des points de manière opportuniste, à la fois en remportant le pli, mais aussi en essayant de jouer une carte qui se combinera avec celle de nos adversaires. C’est un jeu d’équilibriste.

 

Au chapitre 3, on fait combiner toutes nos cartes

 

Qu’en ai-je pensé ?

Première bonne impression : le jeu est appris en 2 minutes chrono. Pas de petites exceptions disséminées sur tout le livret. Tout est clair du premier coup, ce qui est une qualité.

Sélectionner uniquement des cartes fortes ne fera pas gagner (j’ai essayé), même si vous remportez tous les plis. Chaque carte est quelque peu dosée, et les cartes fortes auront tendance à moins bien se combiner avec d’autres, sauf opportunités. Il faudra donc veiller avant tout à créer de bonnes combinaisons avec sa main. Dans un second temps, et c’est ce qui est intéressant, il faudra faire la différence au moment des plis : trouver un bon équilibre entre poser la carte qui fera remporter un pli et poser la bonne carte qui se combinera avec celles de nos adversaires.

Après plusieurs parties en tentant des stratégies puis d’autres, la proposition du jeu m’a semblée solide. Il ne faut pas s’attendre à un Paper Tales : On est dans une gamme familiale, un peu plus épurée que Fantasy Realms, avec sa part d’aléatoire bien présente. La profondeur et la durée de partie (environ 20 minutes) sont bien calibrées, ce qui crée l’envie de rejouer plusieurs fois d’affilée. Après 4 ou 5 parties, le jeu reposera quelques temps avant d’être ressorti.

Attention par contre, il me semble préférable de cibler 4 joueurs, ni plus ni moins, car les autres configurations semblent moins intéressantes. À 2 et 3 joueurs, le jeu fonctionne avec des variantes, mais il manquera de vrais adversaires pour combiner ses cartes. À 5 et 6 joueurs, le draft est plus chaotique et la sensation de voir s’échapper tout contrôle est présente. J’ai moins apprécié.

En résumé, Once upon a draft pourra rappeler certains jeux de draft, mais il est suffisamment différent pour se faire une petite place à côté des mastodontes, sans faire doublon, tout en étant bien calibré. Sera-ce suffisant pour s’installer dans la durée ? Je lui souhaite volontiers.

 

 

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