New York Zoo : inspiration menacée ?
New York Zoo avec sa cover qui lorgne du côté des animaux de Madagascar (le film) nous invite à construire un zoo. Dans ce titre de Uwe Rosenberg sorti chez Feuerland et distribué chez nous par SuperMeeple, les joueurs vont placer des tuiles sous formes polyominales dans notre plateau, le but étant de le remplir complètement le premier.
L’éléphant dans le corridor
Si cela vous fait penser à quelque chose, c’est normal, puisque depuis Patchwork, l’auteur a exploité le filon jusqu’à la corde avec plus ou moins de réussite : Cottage Garden, Indian Summer, Spring Meadows, Patchwork Doodle, Second Chance… et j’en oublie.
Dans New York Zoo nous sommes des concepteurs de parcs zoologiques et nous allons construire des enclos pour y installer des animaux et leurs portées à venir. La victoire est à nous quand notre plateau est complètement rempli. De l’optimisation d’espèces espaces.
Modus operandi
Dans cet opus, nous déplaçons un Meeple éléphant sur un plateau central pour prendre soit une tuile polyomino adjacent – que l’on positionne sur notre plateau – ou sur des cases animaux (comme ci-dessous, les pingouins) pour prendre des petits Meeples animaux – que l’on pose dans nos enclos.
Le gros éléphant sert de temporisateur : on ne peut le déplacer que de quelques cases (en fonction du nombre de joueurs), si une tuile ou une action nous intéresse il faudra en tenir compte. C’est un système que l’on trouve déjà dans Indian Summer. L’ordre du tour est quant à lui classique, chaque joueur joue tour à tour, son action, jusqu’à la fin du jeu.
En prenant un enclos, on doit y poser un des Meeples animaux présents dans nos habitations, c’est la règle, on ne place pas un enclos vide, surement pour des raisons budgétaires. Quand on complète un polyomino avec le même type d’animal, on peut prendre une tuile attraction qui nous permettra de compléter une zone. Mais le petit twist du titre, ce sont les lignes de naissance : quand le pion éléphant franchit une ligne de naissance, on déclenche des naissances dans tous les zoos. Tiens, ce tour-ci c’est la fête pour les kangourous ! Et voilà comment on remplit nos tuiles d’animaux, c’est ce que l’on appelle de la reproduction spontanée.
On peut jouer sur les deux axes : ou prendre des tuiles polyominos adéquates et bien les placer ou remplir ses tuiles d’animaux différents pour déclencher régulièrement des naissances, ceci afin d’ajouter des tuiles attractions qui vont combler les trous que l’on laissera… et évidemment les plus rapides seront mieux servis – il n’existe par exemple qu’une seule tuile de 8 cases, alors qu’il en existe plusieurs d’une seule case.
50 4 nuances de vert !
Premier hic, la mise en place est longue et laborieuse. D’abord on place dans chaque espace du plateau les tuiles enclos vertes très claires puis les claires, puis les vertes foncées et enfin les très foncées… de quoi vous rendre épileptique (je n’ose imaginer ce que doit vivre un daltonien à la vue de ce jeu, je ne le suis pas, mais j’ai déjà mal à la tête).
Pour un opus qui se veut familial, c’est un peu trop compliqué avec des règles inélégantes qui s’ajoutent au jeu dans certains cas : par exemple à 3 joueurs, quand vous réalisez une reproduction d’espèces en passant le seuil, vous pouvez en accomplir une autre dans une autre espèce (Pourquoi ? Nul ne le sait).
Mais la déception ne s’arrête pas là. La partie avançant, on se retrouve vite sur un faux rythme : pas de moment exaltant, pas de crescendo, pas de réelle tension. Je prends une tuile, je la place, et c’est à toi. Déclenchement de naissances, plus que trois pingouins et j’aurai rempli ma tuile. Voilà. On se retrouve enlisé dans son parc attendant la fin de la partie. Pour cela, deux moyens, combler les espaces avec la tuile enclos idéale ou avec une tuile attraction. Un choix vraiment ultra restreint et peu passionnant.
Alors on va m’objecter que c’est un titre familial, qu’il ne faut pas trop lui en demander, mais justement je l’ai joué en famille avec ma fille qui adore Patchwork Express. Passé le cap du gros Meeple éléphant et des nombreux animaux adorables qui lui ont vendu du rêve, c’est la lassitude qui a dominé la partie.
Ce New-York Zoo avait pourtant tout pour plaire. C’est mignon, le côté « course » censé nous tenir en haleine (#oupas), la touche d’un auteur renommé sur un sujet qu’il maîtrise … mais au final on retiendra sa mise en place fastidieuse, et surtout ce faux rythme lancinant qui le dessert totalement, la faute au manque de prises de décisions fortes et à l’absence de climax dans la partie. À deux joueurs, rien ne vaut la simplicité et l’épure d’un Patchwork ou sa version Express si vous avez des enfants. Et si vous êtes plus de deux joueurs et que vous voulez des animaux dans votre jeu, tournez-vous vers Barenpark.
LUDOVOX est un site indépendant !
Vous pouvez nous soutenir en faisant un don sur :
Et également en cliquant sur le lien de nos partenaires pour faire vos achats :
fouilloux 08/12/2020
Et bin, c’est la fête à Uwe.
morlockbob 08/12/2020
Tout à fait d’accord. Même si celui-là est moins pire que les précédents. Uwe en connait un rayon (!!) mais il se laisse aller
zango 16/12/2020
arghhhhh cette mise en place … j’ai vu rouge, pardon vert !!!!! En tout cas il ne m’a pas convaincu non plus;