Mindbug Eternité et Evolution : toujours magique ?
J’avais acquis Mindbug avec le financement participatif (souvenez-vous on en parlait dans cet article) et j’avais été fasciné par ce petit jeu de cartes assez minimaliste. On l’a pas mal éprouvé depuis et puis on aura fini par le mettre de côté, un peu poussé par les autres sorties. C’était sans compter sur mon fils qui commence à prendre goût aux jeux d’affrontement un contre un (il me dérobe régulièrement Shards of Infinity pour jouer avec ses copains au collège). C’était le bon moment pour lui faire découvrir Mindbug. Évidemment ça a pris très rapidement et mon Mindbug a subi le même sort et il est désormais maltraité sur les tables du collège 🙂 Mais au fait, maintenant que l’on a un adversaire à disposition et si on essayait les nouvelles boîtes ? Quelques questions me taraudent : est-ce que les créateurs vont garder le principe, rester dans ce système minimaliste, ne pas noyer le jeu dans des mécaniques le complexifiant à outrance ?
Petit rappel pour ceux qui dorment
Pour rappel, l’objectif dans Mindbug reste de dérouiller son adversaire. On a tous 3 points de vie, et un deck de 10 cartes prises au hasard dans un paquet de 48 cartes. Le tour est simple puisque nous jouons une carte de notre main, ou nous utilisons une de nos cartes déjà en jeu pour attaquer notre adversaire. Lui pourra choisir de parer avec une autre de ses créatures ou bien perdre un point de vie (je rappelle que l’on n’en a que trois). Ensuite toute la magie du jeu tient dans ses mots-clés : furtif, chasseur, venimeux, etc. Juste cinq mots clés, ce qui est avouons le, assez épatant !
Enfin, surtout l’essence du jeu, c’est le Mindbug, nous avons deux cartes de ce type à notre disposition et à tout moment quand un joueur joue une carte que l’on estime trop forte pour être contrée, on peut la prendre sous notre contrôle. Mais on n’en a que deux, il faut donc bien choisir son moment.
Il y a donc un peu de “Mind Game”, pour savoir quand je joue cette carte sachant que je peux me la faire “Mindbug”. Si c’est le cas, est-ce que j’ai de quoi y répondre ? Mon adversaire ne m’a-t-il pas tendu un piège pour que je dépense un Mindbug ?
Les furtifs, c’est fort !
Rapidement un débat s’est lancé sur le mot clef « furtif », débat vite tranché par certains puisqu’ils considéraient ces cartes comme inarrêtables – autrement dit les cartes de furtifs pouvaient “casser le jeu”. À mon sens, c’est un peu vite oublier les Mindbug qui peuvent contrer cela – et c’est ici que se trouve la finesse du jeu, encore une fois, bien savoir quand les jouer, combien de temps les conserver sous le coude, et garder en tête que l’adversaire peut retourner une force dévastatrice contre moi. De plus, les chasseurs peuvent être une bonne réponse pour contrer les furtifs puisqu’en attaquant vous pouvez décider qui doit contrer – et les furtifs pour inarrêtables qu’ils soient sont tout de même assez faibles et peuvent être tués facilement, puisqu’ils n’ont en général qu’un ou deux points de vie.
Maintenant je ne peux pas leur donner totalement tort, il arrive parfois que notre main de 10 cartes ne nous donne pas de solutions contre un joueur, et la partie tourne court. Cela me fait penser à quelques parties de Shards of Infinity où il arrive parfois qu’un joueur déroule et son adversaire dérouille tandis que le sort s’acharne en mangeant du pop corn. Quand c’est comme ça, on acte la défaite et on en refait une. Après tout, les parties ne sont pas longues.
Mindbug Evolution et Eternité Suprême
Le défaut du jeu pour moi était plutôt dans sa limitation : je me sentais un peu à l’étroit, j’avais l’impression de voir toutes les cartes, les synergies, même si je le répète, le jeu demeure dans son tempo et ce « Mind Game ».
Ces deux boites indépendantes offrent des nouveautés, de nouvelles possibilités bienvenues.
Commençons par Evolution : certaines de nos créatures peuvent évoluer, ainsi notre recrue Manchot peut devenir un Vétéran Empereur et si on lui laisse le temps, être retourné une dernière fois pour devenir un Panzer Pingouin (marrant il change de race en évoluant^^).
C’est cool, mais il faut du temps pour y arriver, car pour cela il faut consacrer son tour à juste activer notre Manchot pour le faire évoluer – et pendant ce temps notre adversaire peut accumuler les créatures. Même si notre Pingouin ne se contente pas d’évoluer, il a son petit arsenal. Attention si votre créature évoluée est tuée, ou remise en main, elle revient à son stade initial.
L’autre nouveauté c’est le mot clé Action, inhérente à nos créatures évolutives, mais pas uniquement, car cela vous donne une 3e option en activant certaines créatures plutôt que de les engager. Cela offre des axes de jeu différents. En l’activant, l’Infernautruche déchaîne le feu sur les créatures de puissance 7 ou plus sans avoir besoin de les combattre. Avec Dracauberge, vous pouvez faire perdre des points de vie à votre adversaire à la condition qu’il ait plus de créatures que vous.
Intéressons-nous à l’autre extension, Eternité Supreme plus intéressante à mon goût, avec quelques combos originales, plus subtiles, et son nom nous donne un indice, nous allons jouer avec nos défausses. Certaines cartes ayant plus ou moins de puissance si la défausse est vide comme le Lapin Bourrin.
Les créatures bénies ont des effets assez vicieux qui se déclenchent si elles sont dans notre défausse. J’adore l’Abeille tueuse Bénie qui peut renverser une session mal engagée, ou le Scarabouclier Béni qui irradie de sa force divine nos créatures alliés et leur donne plus de 1 point de puissance. On a l’opposé avec les créatures maudites qui une fois dans la défausse donnent un malus compensant leur force sur le terrain comme le Gorillion Maudit (voir photo).
En gros cette extension ajoute l’effet de boost (prendre des cartes dans n’importe quelle pile de défausse et les ajouter à une créature, lui donnant +1 santé/attaque) + l’effet beni-maudit (avantage/désavantage) dans la défausse. Chaque élément pris séparément n’est pas dingue, mais combinés ensemble ils permettent une nouvelle dynamique très amusante.
Certaines créatures ont un effet d’attaque qui permet de déclencher cet effet, avant l’attaque proprement dite, ce qui ouvre des possibilités intéressantes. La Vermine radioactive détruit une créature de puissance 7 ou plus avant l’attaque et en plus elle est venimeuse, donc elle a des chances de faire encore des dégâts pendant l’attaque. En voilà une qui porte bien son nom.
Mon fils m’a surpris avec le Draco Bouc, qui permet soit de renforcer une créature, soit de détruire une créature renforcée. A ma grande surprise, Il l’a jouée en renforçant une de mes créatures au lieu d’une des siennes. J’ai compris qu’il allait le tour suivant l’utiliser pour détruire cette carte renforcée, une utilisation maline que je n’avais pas anticipé. Cela me rappelle Seasons de Régis Bonnessée ou même après plus de 4 000 parties, on peut découvrir des utilisations à contre-emploi. J’adore les jeux de cartes à combo quand ils nous poussent à être imaginatifs, cela montre la richesse du jeu.
En bref, ces deux extensions/stand alone renouvellent bien le jeu en créant de nouvelles stratégies tout en restant assez simples et accessibles. Attention toutefois si vous faites découvrir Mindbug, restez tout de même sur le jeu de base d’abord, et si le jeu trouve preneur, n’hésitez pas à passer sur une des deux boîtes.
Si je devais n’en choisir qu’une seule je prendrais Éternité qui correspond plus à mon feeling de jeu, je retrouve un peu les fourberies et les effets de contrôle des cartes Magic de magie bleue. Évolution est sympa, mais plus pour les nouvelles cartes que l’évolution en elle-même qui souvent n’arrive pas au bout. J’ai l’impression que l’impact de Eternité au final est plus important. Je n’ai pas encore essayé de les mélanger n’ayant pas envie de diluer toutes ces cartes entres elles.
Ce que j’aime avec cette série, c’est que les boîtes se suffisent à elles-mêmes, pas besoin de plus. Ce n’est pas non plus un gros investissement que ce soit en temps ou en argent. On est loin d’un JCC comme Star Wars Unlimited ou Lorcana où vous devez régulièrement acheter des boosters pour développer votre jeu (mais c’est aussi ce qui fait partie du plaisir, j’en suis conscient). Visuellement, je dois avouer que sur la première boite, hum, il m’a fallu m’y faire, mais j’ai fini par apprivoiser toutes ces chimères improbables illustrées par Denis Martynets. À tel point que maintenant je les trouve franchement attachantes.
Pour ma part, Mindbug c’est toujours magique et je suis curieux de voir les nouvelles boîtes annoncées, ainsi que les nouveaux modes proposés.
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-Nem- 21/05/2024
Merci pour ces retours. Pour le moment ma boite de base me suffit, mais je garde un œil sur ce qui sort pour éventuellement ajouter un peu de contenu dans quelques temps