Le weekend du 18 -19 mai s’est tenu à St-Etienne le festival Ludiquest qui a rassemblé plus de 5000 visiteurs. Toutes les facettes du Jeu étaient représentées. Une vingtaine d’éditeurs étaient là pour présenter leurs sorties de début 2024. Il y avait aussi diverses associations qui proposaient des jeux modernes mais aussi des stands d’échecs, de Mah jong, de jeu de Go… Sans oublier la protozone, où des auteurs/autrices présentaient leur jeux en cours de développement. Il était en outre possible de faire du jeu de rôle ou une escape bedroom ! ou encore participer à la construction d’une fresque en Lego. Enfin, pour les plus jeunes, un espace Kapla et de jeux d’adresse, ou encore une initiation à la peinture de figurines.

Signalons enfin que s’y déroulait une manche du tournois des 8 couronnes organisé par la FFL (Fédération française de Ludisport) dont la finale aura lieu au Festival de Vichy en septembre prochain. Les participants se sont affrontés à Rauha, Ancient Knowledge et Revive.

Depuis 2016, c’est l’association 42Meeples qui organise LudiQuest, et c’était sa 6e édition.

L’affluence était juste ce qu’il fallait pour la taille du lieu. Je n’ai quasiment jamais eu à attendre pour trouver une table de libre. C’est l’avantage des petits festivals.

La plupart des jeux auxquels j’ai pu jouer vous ont déjà été présentés par mes camarades, donc je ne m’étendrai pas trop.

La forêt de Savernake

Il m’a laissé une bien meilleure impression qu’à Natosaurus. Les contraintes dans les choix de tuiles et de placement qu’elle relevait ne m’ont pas gêné. Je trouve qu’il y a suffisamment de liberté dans la construction de notre forêt pour avoir des vraies décisions à prendre à chaque tour, mais il est vrai que nous avons fait une partie à 2 joueurs (avec la variante avancée où toutes les tuiles sont prises). Peut-être qu’à 4 joueurs c’est frustrant de n’avoir aucun choix lors des manches où on est dernier dans l’ordre du tour. En tout cas, j’ai bien aimé ma partie et j’ai envie de voir ce que çà donne à 3 ou à 4.

La forêt terminée avec la variante avancée 2 joueurs : terrain deux fois plus grand.

Moorland

Ici aussi nous avons un jeu où il faudra créer un chemin, ou plutôt un réseau de canaux dans notre tourbière. J’avais découvert le jeu à Cannes, cette deuxième partie a confirmé ma première impression. Morlockbob aussi vous en parle ici.

Temple code

Ce jeu de déduction reprend le principe du Mastermind en y ajoutant un soupçon d’interaction puisqu’on choisit quelle proposition de code on teste soi-même et quelle proposition on laisse à l’adversaire. C’est joliment illustré. Je reprendrai les mots de Natosaurus “il s’agit d’un jeu de Yoann Levet qui signe son xième jeu de déduction depuis Turing machine. Temple code est plus accessible en compréhension, mais plus classique.” (son retour complet ici).

Bounty Hunters

J’avais apprécié Les bâtisseurs quand il était sorti il y a une dizaine d’années, même s’il était sujet à l’Analysis paralysis puisqu’il s’agit d’un pure jeu d’optimisation. Cette évolution rend le jeu beaucoup plus fluide : tour de jeu en simultané grâce au draft, un usage unique pour les cartes chasseur de prime ( équivalent des ouvriers de Les Batisseurs), plus d’argent à gérer. Shanouillette en parle plus en détail dans ce just played.

Le jeu est agréable même à deux.

Le chemin de la maison

Il s’agit d’un jeu coopératif pour enfants à partir de 5 ans. L’objectif est de ramener l’écureuil Pirouette à sa maison en lui faisant parcourir les chemins présents sur le plateau. Pour cela, à tour de rôle les joueurs vont piocher une carte qui indique une direction (gauche/droite/en avant/sauter/joker), sans communiquer avec les autres il devra la placer sur une ligne chronologique. Quand 5 cartes ont été jouées, on les résout dans l’ordre. Lorsqu’il n’est pas possible de se déplacer dans la direction indiquée par la carte, on perd une carte de la pioche. Le but est d’arriver à destination avant la fin de la pioche.

Voici le ludochrono.

N’ayant pas d’enfant sous la main, mon avis n’est pas très pertinent, mais ça m’a semblé être une proposition intéressante pour faire découvrir le principe de programmation aux plus jeunes.

Mega Jackpot

Comme son nom l’indique, Mega Jackpot est un jeu d’ambiance qui simule une machine à sous. Le but, sans surprise, est d’être le plus riche à la fin de la partie. A son tour, on retourne une ou deux cartes prises sur les 3 pioches et on les place sur une ou deux piles de la machine à sous. Si les 3 symboles sont identiques, on remporte les 3 cartes. Au dos des cartes sur les 3 pioches sont visibles les deux symboles possibles au recto, sachant que celui associé à un plus gros gain est moins probable. Si on ne remporte rien on peut dépenser une carte de notre cagnotte pour rejouer un tour, puis encore une fois en dépensant un peu plus, etc. Il est enfin possible de tenter de remporter le mega jackpot : on met notre gain du tour dans un des monnayeurs et on retourne l’une des 4 tuiles mega jackpot, si c’est le génie : BINGO, on remporte tout le contenu du monnayeur, sinon, tant pis. Le prochain joueur aura plus de probabilités de  trouver le génie.

Le jeu réussit son pari de créer une bonne ambiance autour de la table, et ceci dès 2 joueurs : on rit ou on peste quand un adversaire réussit une grosse combinaison ou le mega jackpot. Comme souvent dans les party game, l’important n’est pas de gagner mais de s’amuser, et ici c’est le cas. (d’ailleurs ici la victoire n’a aucun mérite, car elle est due à 90% à la chance).

Sortie prévue pour juin 2024.

Naéco

Ce nouveau jeu de la gamme Nature chez l’éditeur Jeux Opla est développé en collaboration avec l’ONG Sea Shepherd France. Il nous emmène sous la mer, où nous allons observer des espèces marines et construire notre tableau de cartes. Les points se feront en réalisant des objectifs communs, en ayant des majorités sur certaines icônes et en ayant un écosystème équilibré (homogénéité de valeurs de cartes). Les règles de pose des cartes sont simples et thématiques : il faut respecter la profondeur de l’espèce (dans quelle ligne de notre tableau on a le droit de la placer), et il faut que la carte soit à côté d’une proie (carte de valeur n-1) ou d’une prédateur (carte de valeur n+1). Un ludochrono vous en dit plus sur les règles.

Comme à son habitude les Jeux Opla nous proposent jeu compact (une centaine de cartes et 4 petits marqueurs de score en bois) sur un thème engagé, accompagné d’informations sur le sujet dans une annexe du livret de règles. 

En termes de sensations ludiques, j’ai été agréablement surpris : derrière une mécanique très simple (je pose une carte, je pioche une carte), il y a des choix à faire (dans la mesure des possibilités offertes par les pioches).

Nous vous avions fait un retour en video à Cannes.

Sous l’Océan…

Et si vous vouez encore plus de chiffres, sachez que :

Cette année le festival a accueilli 5495 Visijoueurs, servi 752 hot dogs, 750 cornets de pop corn et environ 2160 crêpes.

LudiQuest c’est une équipe de 7 bénévoles organisateurs, et 70 autres bénévoles pour la mise en place, accueillir, information, service, accueil des professionnels, et l’animation.

Je recommande ce festival aux personnes vivant à une distance raisonnable de St-Etienne. La proposition en nouveautés est quand même intéressante, le cadre est beaucoup moins bruyant et étouffant qu’à Cannes. Il n’y a quasiment pas d’attente pour accéder aux tables. C’est une bonne occasion de découvrir de nouveaux jeux en famille ou entre amis.

Et vous, quels sont vos festivals ludiques préférés ?

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