LES PETITS JOUEURS #30 : Premier de cordée – Golden Train – Farm & Furious

Chaque mois, notre chronique Petits joueurs vous propose plusieurs jeux pour différents âges de l’enfance. Joués entre parents chroniqueurs et enfants. Pour cette trentième, un nouveau papa joueur nous fait part de ses découvertes avec ses enfants, Julien Nem que vous connaissez pour ses strips BD « Les Joueurs : ils sont parmi nous… » et les bannières pour nos chroniques. 

Sim’Meeple est un petit joueur de 7 ans. Il ne joue pas (encore) à Agricola, mais il est tombé dans le chaudron ludique depuis ses 2 ans (bien aidé par son papa). Sortir une boîte de jeu est un vrai plaisir pour lui. Ne pas faire un jeu au retour de l’école ? Impensable. Par contre, si comprendre des règles ne lui pose pas de difficultés, ne pas gagner est encore difficile à accepter.

Maxiloutre : 7 ans, nourri aux cubes en bois par son papa voxien & auteur de jeu, Maxiloutre a commencé à baigner dans les jeux de société dès 2 ans. Jouant principalement à deux avec papa ou maman, il refuse rarement une partie.

Les ptits Nems ont 8 et 9 ans et subissent depuis leur plus jeune âge un infernal prosélytisme ludique. En résulte un goût pour le j2s un peu plus développé que la moyenne. Les coopératifs ont leur préférence, mais ils ne sont pas contre un petit jeu où « on est contre » de temps en temps.

 

 

Premier de cordée 

Premier de Cordée, un jeu pour les pas si petits, puisqu’à partir de 7 ans.

Dans ce jeu à deux, vous incarnerez une cordée de 5 alpinistes qui doit arriver au sommet d’une montagne avant la cordée adverse montant l’autre versant de la montagne. Pour cela on va déplacer des petits pions, qui sont tous attachés les uns aux autres par une cordelette, réduisant ainsi vos déplacements à la longueur maximum de la corde. Tout le jeu sera donc d’optimiser vos déplacements, tout en gênant un maximum votre adversaire.

Malgré un thème sympathique et omniprésent quand on découvre ce jeu, on ne peut pas s’empêcher d’y voir un jeu abstrait : Matériel en bois, jeu à deux en confrontation directe, on joue un coup chacun son tour, on peut attaquer l’adversaire… Il n’empêche que cette adéquation thème+mécanique est une telle évidence que tout fait sens durant la partie. On comprend tout de suite que nos déplacements seront limités et c’est ce qui est plaisant et frustrant. Les règles sont très vite expliquées, et on a rapidement enchaîné les parties avec mon grand garçon de 7 ans.

Il a tout d’abord été très attiré par cette grosse boîte triangulaire aux belles couleurs, et dont le matériel donne envie d’être manipulé. La découverte a été plaisante pour lui comme pour moi. On crée son petit chemin en surveillant l’adversaire, et on tente de le gêner dès que possible. J’y ai retrouvé des sensations proches du grand ancien 10 de chute (pour les plus anciens d’entre nous). Cependant, on a vite senti une forte différence de niveau. En effet, je faisais référence aux jeux abstraits en ouverture de cet article, car comme dans cette catégorie de jeu, Premier de cordée est un jeu qui peut s’avérer plus stratégique qu’en apparence, et donc assez difficile à bien maîtriser. Ainsi, les parties ont très vite tourné à mon avantage. En effet, c’est un jeu dénué de paramètre chance : les informations sont visibles, donc on peut agir et réagir en fonction. Du coup, cela peut s’avérer un peu frustrant pour l’enfant au début si l’adversaire est un peu trop stratège. Cependant, cela montre que le jeu en a sous le capot, et j’ai ainsi pris pas mal de plaisir à y jouer entre adultes.

Quelques parties plus tard, mon garçon n’a pas tellement envie de rejouer avec moi, subissant trop l’écart de niveau, par contre il prend plaisir à y jouer avec sa grand-mère qui est un adversaire moins challengeant pour lui. Cela reste un jeu qui lui a pas mal tapé dans l’œil ces derniers temps.

Au final, un jeu que je considère plus comme famille/adulte que comme un jeu pour enfant, de par son potentiel, mais dont la simplicité d’accès le rend jouable avec les plus jeunes. Une belle proposition sur ce thème, ou la mécanique du jeu fait complètement sens.

Un jeu de Romain EyheramendySemir Kryidy
Illustré par Tom Haugomat
Edité par Auzou

 

GoldenTrain

 

Tchou tchou, le train à destination de Abilene va partir. Attention aux bandits. Dans Golden train, nous allons constituer chacun un train à partir de sa locomotive, en y ajoutant des wagons emblématiques de la période du Far West : wagon saloon, transport de foin, … À tour de rôle, le joueur prend la première carte wagon de la pioche, annonce sa valeur en sacs d’or, et la place à la suite de son train, masquant sa valeur, ce que les autres joueurs tâcheront de retenir.

Si on place dans son train un wagon qu’on avait déjà, on a le droit d’attaquer un train d’un adversaire. Pour cela, on pioche une carte dynamite ayant une valeur d’attaque et on peut cibler un ou plusieurs wagons d’un autre train. Si la somme des valeurs en or des wagons choisis est inférieure ou égale à la valeur d’attaque, les wagons sont détruits. Dans le cas contraire, ou si on tombe sur un shérif, l’attaque a échoué. Une fois toutes les cartes dynamite passées, c’est le joueur avec le train le plus long qui gagne.

Golden train a des règles plutôt simples à appréhender pour un p’tit meeple de 6/7 ans, même s’il faudra une première partie pour qu’il en comprenne bien le principe. Les parties sont courtes, et cela fonctionne plutôt bien. Il y a un côté win-win qui peut générer de la frustration. En effet, plus on a de wagons, plus on a de chances d’avoir un double et de déclencher une attaque.

On devient aussi une cible pour les autres joueurs et une impression d’acharnement, cela peut être mal vécu, ce qui fût le cas pour Sim’meeple qui gère très mal sa frustration, surtout quand il voit son train tout petit par rapport aux autres joueurs, et la chance de gagner se réduire. Les parties memory et prise de risque en ciblant plusieurs wagons fonctionnent bien, et demande un peu d’attention. En revanche, j’ai été gêné par le hasard du tirage des wagons, j’aurais aimé un peu plus de tactique à ce moment.

Les illustrations sont plutôt enfantines et font plus penser à un train de chambre d’enfant que les vrais trains du far west. Ça tombe bien, on est dans un jeu pour enfants qui n’ont pas encore vu “Le train sifflera 3 fois”

En synthèse, Golden train est intéressant sans être exceptionnel, et efficace pour la petite partie du soir avant d’aller se coucher.

 

Un jeu de Corentin LebratJonathan Favre-GodalJulien Seisson
Illustré par Aiko FukawaAmélie Dufour
Edité par Djeco

 

Farm & furious

 
 
Ce petit jeu nous a accompagné pendant plusieurs de nos vacances. Mon sentiment avant même de l’essayer : bof un jeu de course pour enfants… Va encore falloir jeter un dé ou tirer des cartes aléatoires ! Bouh pas bien les préjugés, merci les enfants d’être un peu moins fermés que moi et de l’avoir sorti en toute autonomie (c’est quand même moi qui ai dû lire les 40 lignes de règles).
 
Ici pas de dé, mais des cartes qui se jouent un peu à la façon d’un pierre feuille ciseau. Le lapin va très vite, mais le chien le bloque. Les canetons vont lentement, mais si on est nombreux à en jouer on accélère d’autant… etc. Thématiquement c’est limpide, un lapin ça va vite. Vu 15200 fois, mais limpide je vous dis. 
 
Résultat, il faut essayer d’anticiper ce que vont jouer les autres. Déduction, bluff, contre bluff. L’ancien joueur de poker que je suis n’est jamais complètement insensible à ce genre de mécanique. Le tout est saupoudré d’un aspect gestion de cartes parce que celles-ci allant dans notre défausse on est bien forcé de les récupérer à un moment (grâce au sifflet). Et là je vous le dis net, c’est terrible on passe ce tour à regarder les autres. Parfois on retarde ce moment au maximum, mais alors notre choix se réduit et nos adversaires peuvent jouer parfaitement. Ah ah il a joué son chien et son coq (qui peut copier une carte, le chien par exemple) je peux foncer !!
 

Niveau équilibre enfant parent, c’est totalement déséquilibré je perds tout le temps. Peut-être que mon complexe de supériorité de grand bluffeur me joue des tours, je peux pas m’empêcher de réfléchir à base de triple ou quadruple guessing. Mon fils pense que je sais qu’il va jouer le chien, donc je peux jouer le lapin parce qu’il va le garder (son chien, vous suivez ou quoi ?). Mais contre des enfants (et aussi les adultes en fait) je me prends les pieds dans le tapis régulièrement. Ou plutôt dans une botte de paille, qu’on peut rajouter pour complexifier le parcours (faudra faire un déplacement suffisamment grand pour réussir à la franchir). 

 
Bref, nous on s’amuse bien avec ce petit jeu. Petit Nem aime tout particulièrement le fait de devoir essayer de deviner les cartes que vont jouer les autres, et petite Nem apprécie surtout les différents effets de chaque animal. En général on en fait une, puis la revanche. Puis on passe à autre chose ou on va se baigner (on y joue en vacances je vous dis).

 

Un jeu de Luc Rémond
Illustré par Alfonso Pardo Martinez
Edité par Loki

Ludochrono

 

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1 Commentaire

  1. Doc.Fusion 21/03/2024
    Répondre

    Arg. « fait sens ». « a du sens » me heurterait moins les oreilles, je crois.

    Sinon, j’aime beaucoup Farm&Furious, c’est un peu le Libertalia/Valbaara des enfants. J’y perds autant que j’y gagne mais même ma toute petite peut y jouer (certes au tout début au pif, mais ça marche et quel plaisir pour elle de jouer à un jeu « de grand »).

     

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