LES PETITS JOUEURS #29 : Jour de pêche – Roule ma poule – Calendrier de l’avent’ure

Chaque mois, notre chronique Petits joueurs vous propose plusieurs jeux pour différents âges de l’enfance. Joués entre parents chroniqueurs et enfants. 

 

Sim’Meeple est un petit joueur de 7 ans. Il ne joue pas (encore) à Agricola, mais il est tombé dans le chaudron ludique depuis ses 2 ans (bien aidé par son papa). Sortir une boîte de jeu est un vrai plaisir pour lui. Ne pas faire un jeu au retour de l’école ? Impensable. Par contre, si comprendre des règles ne lui pose pas de difficultés, ne pas gagner est encore difficile à accepter.

Maxiloutre : 7 ans, nourri aux cubes en bois par son papa voxien & auteur de jeu, Maxiloutre a commencé à baigner dans les jeux de société dès 2 ans. Jouant principalement à deux avec papa ou maman, il refuse rarement une partie.

 

Jour de pêche  

 

Dans Jour de pêche, de manière assez surprenante, on part à la pêche ! Une multitude de poissons colorés sont éparpillés autour de la table (bon…ok…il y a aussi des poulpes qui sont des céphalopodes). Sans vouloir faire de la surpêche mauvaise pour la biodiversité, on va sortir nos filets pour tenter d’en capturer le plus possible. Trois formes géométriques de filets, rattachés à une canne à pêche vont nous permettre de délicatement essayer d’enfermer les créatures marines dans le filet, mais aussi de les extraire de la zone de pêche sans toucher les autres poissons. En cas de réussite, c’est tout benef’, on garde les poissons capturés, et on en choisit un d’une couleur pour augmenter sa valeur au marché. Si on échoue, on aura tout de même un poisson en compensation. Tout le monde jouera avec toutes les formes de filet, et on calculera ses points en fin de partie en multipliant le nombre de chacun de ses poissons pêchés par sa valeur au marché.

Trois aptitudes seront nécessaires à nos petits joueurs pour profiter de ce jeu. D’abord un peu d’observation pour prendre le filet qui semble le plus adapté pour pêcher un maximum de poissons. Mais seul le premier joueur aura cette décision, et c’est un peu dommage. Il faudra ensuite un peu de dextérité, car manipuler la canne à pêche pour la positionner correctement et la poser sans toucher de poissons n’est pas si facile que ça. Rappelez-vous du jeu de pêche à la ligne aimanté de votre enfance. Et rater son coup pour n’avoir qu’un seul poisson de rétribution peut être mal vécu (surtout si votre p’tit meeple est un peu mauvais perdant …). On autorisera alors de tenir la ficelle pour plus de stabilité et précision. Ensuite vient l’aspect stratégique de récupérer les poissons les plus rentables et faire monter la valeur d’un poisson qu’on a péché en plusieurs exemplaires. Sim Meeple a plutôt bien compris ce principe, même s’ il faut calculer pour lui le score final (Allez, dans quelques mois, il le fera seul). Souvent, on assurera la sécurité en plaçant notre filet sur les poissons extérieurs.

Par contre, que penser de la dernière règle lors du calcul des points ? Une fois le score calculé, on jette nos poissons pêchés, et ceux qui tombent droit rapportent 2 points de plus. Ou comment rajouter du hasard et de la frustration dans un jeu où l’habileté et l’observation sont de mise. Comme les scores avant cette règle peuvent être assez proches, cela peut renverser complètement le classement final. Je dois avouer que là, j’ai pas compris … et je ne joue pas avec cette règle assez incongrue.

Au final, Jour de pêche s’avère un moment agréable, sans être inoubliable, ni avoir beaucoup de fun. Moins qu’avec le jeu de pêche à la ligne, par exemple. Une fois quelques parties faites, on aura envie d’autre chose. L’édition est plutôt bien réalisée, quoique on a un sentiment de vide dans une boîte un peu grande pour le matériel.

Un jeu de Ehail
Illustré par Ian ParovelSylvain Aublin
Edité par Happy Baobab

Ludochrono

À partir de 6 ans

 

Roule ma poule  

 

Et c’est parti les cocottes ! Trois poules sont sur la ligne de départ, et la première à arriver au poulailler va pouvoir se goinfrer de 8 bons grains de maïs. Les plumes vont voler ! Mais laquelle arrivera la première ? Chacun va devoir parier dessus secrètement avant que la course ne commence ! 

À tour de rôle, les p’tits joueurs vont faire avancer la fermière autour du plateau pour activer une tuile indiquant la ou les poules à faire avancer, éventuellement reculer. Faut-il privilégier la poule qu’on a choisie ? Ou prendre un chemin de traverse pour grappiller quelques grains de maïs disséminés dans la basse-cour ? Ou encore préférer chopper un poussin pour départager une possible égalité au cas où un autre joueur aurait eu la désagréable idée de parier sur la même poule que vous ? Il va falloir faire un choix. 

La seule chose certaine, c’est que les grains de maïs finaux seront dévorés par la ou les poules plus rapides. Une fois la ligne d’arrivée franchie, on regarde qui a parié sur la gagnante pour récupérer le butin, on compte son nombre total de grains de maïs et celui qui en a le plus gagne (ce n’est donc pas forcément ceux qui ont bien parié, même si ça aide un peu quand même).

Roule ma poule ne propose rien de très original dans la mécanique (ni sur le thème d’ailleurs…) mais force est de constater que ça marche. Le jeu est simple, tout en apportant un peu de choix. Donné à partir de 6 ans, je pense qu’il est largement abordable pour nos ptits meeples de 5 ans (une année, c’est important sur cette tranche d’âge), même s’il faudra les aider à compter et qu’ils préféreront sûrement la voie la plus directe pour faire avancer la poule choisie secrètement. Le matériel et les illustrations, plutôt enfantins avec ces gros pions en bois (la fermière est massive !) rappellent plus les jeux des premiers âges. Il y a suffisamment de stratégie pour passer un bon moment sur une partie courte. 

Pour nos p’tits meeples de plus de 6 ans, on aura envie de quelque chose d’un peu plus poussé. Mais lancer une p’tite course de poules avant d’aller se coucher, ça ne se refuse pas. Coooottttttttttt

Un jeu de Gricha Germain
Illustré par Olivier Danchin
Edité par Auzou

À partir de 6 ans

 

Calendrier de l’avent’ure – Neiges Éternelles

Avec Maxiloutre, nous avons fait l’expérience des Calendriers de l’avent’ure, la calendrier de l’avent sous forme d’enquêtes pour les plus jeunes, des éditions En Cavale. Nous sommes coutumiers de leurs créations, ayant déjà fait l’expérience de deux boites d’enquêtes de leur gamme.
Ecrire un article sur un produit qui ne sera plus utile avant 11 mois, c’est un peu désuet, mais nous tenions à le faire complètement durant le mois de décembre pour pouvoir donner un avis complet. Nous avons jeté notre dévolu sur la boite Neiges Éternelles, la plus festive.
Côté concept, on est sur un boite contenant des informations et des énigmes, accompagnée d’un podcast que l’on va écouter tous les jours pour savoir ce que l’on doit faire. Les enfants vont devoir déduire, réfléchir, dessiner et réaliser des actions en fonction de ce qui est demandé le jour même. Je reviendrai sur la partie podcast.
 
Côté matériel c’est plutôt bien ficelé. Les illustrations sont très sympathiques, et la boîte cache quelques surprises, ce qui fait toujours son effet. On peut juste regretter d’avoir pratiquement tout le matériel dès le début, supprimant un peu la surprise et le côté découverte que l’on aurait aimé avoir tout le long. Des éléments ne serviront jamais durant notre aventure, un peu perturbant.
Le livret est à suivre de manière chronologique au début, par la suite, il faudra deviner qu’il faut le fouiller et passer plusieurs pages (on a un peu l’impression de louper des étapes). Certains éléments du livret sont complètement passés sous silence.
 
Côté « énigmes » on souffle le chaud et le froid. Soulignons qu’il y a plein de choses très intéressantes à faire faire aux enfants au cours de l’aventure : ils seront amenés à lire une carte IGN, faire de la reconnaissance de sons, lire et écrire en code morse, voire même envoyer un message lumineux en morse, ou encore faire un portrait robot. Bref, de multiples activités satisfaisantes. Le jeu se permet même de pousser le quatrième mur, en demandant à l’enfant de passer des coups de téléphone vers des vrais numéros, pour y laisser messages et consignes ! Ça a l’air de rien, mais quand on dit à l’enfant qu’il va appeler un vrai numéro avec votre appareil d’adulte, cela le plonge vraiment dans une autre dimension (attention à ne pas vous tromper de numéro cependant ^^).
Certaines énigmes sont des répétitions d’autres faites quelques jours plus tôt, ce que je trouve un peu fainéant en game design. Des propositions se sont avérées plus décevantes chez nous, comme « construisez un avion en papier ». Le moins agréable étant de ne rien avoir à faire certains jours à part écouter la suite de l’histoire. L’enfant est déçu d’avoir attendu toute la journée en espérant avoir une énigme sympa à découvrir.
De très bonnes idées, même si un peu inégales dans la longueur.

L’avantage du podcast est qu’il permet une mise en situation forte, avec une histoire bien poussée et bien présentée. Les voix d’acteurs sont intéressantes et bien jouées, parfois même un peu trop sur les accents qui sont presque impossibles à comprendre pour les plus jeunes (l’accent canadien !), mais c’est amusant.

Côté difficulté des énigmes, mon fils les a trouvées relativement faciles, parfois trop, mais c’est un habitué. Elles étaient pour la plupart résolues en 1 ou 2 minutes. La où le bas blesse selon moi et Maxiloutre, c’est que le podcast est un peu long, il dure de 7 à 8 minutes, avec certes l’énigme et histoire, mais aussi énormément de petites fioritures. 

Cela met aussi un peu de temps à démarrer avec la bande annonce, une fausse pub, et un message d’information pédagogique par un professionnel qui lie le sujet du jour. Pourquoi pas, mais ces informations sont un poil compliquées pour les enfants, pour Maxiloutre, c’est un coup dans l’eau, on a systématiquement passé ce passage.

Tous les jours c’est parfois un peu long. En conséquence, la session du jour a parfois sautée, et remise au lendemain, dommage pour un calendrier de l’avent. J’aurai vraiment préféré des temps plus courts et condensés afin de pouvoir prendre le temps de le faire tous les jours.

En résumé, mon fils a plutôt aimé l’activité, sans être 100% convaincu. De nombreuses bonnes idées sont un peu gâchées par l’inégalité de qualité des énigmes un peu trop faciles pour mon enfant, mais qui est un habitué des Unlock kids et autres, ce qui peut jouer dans la balance. Des enfants plus « novices » en termes d’expérience d’énigmes y trouveront surement plus leur compte.
Un podcast qui permet une belle mise en histoire, mais qui obligera à passer un temps non négligeable chaque jour durant 24 jours, il vaut mieux le savoir.
Cela reste une proposition d’activité ludique de décembre agréable et originale.

Edité par Editions En Cavale

À partir de 8 ans

 

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