Le match du siècle : la guerre des nerfs
En 1972 a eu lieu le dernier match du Championnat du monde d’échecs à Reykjavik. Bobby Fischer, l’américain affrontait Boris Spassky, le russe. On était encore dans un contexte de guerre froide, et l’enjeu dépassait largement l’aspect sportif.
Paolo Mori (Libertalia, Ethnos…) nous propose de revivre ce match historique dans un jeu d’affrontement à deux joueurs. Vous avez compris, vous jouerez soit Bobby Fisher, soit Boris Spassky.
Échec ?
Mais ce n’est pas un jeu abstrait à proprement parler, encore que c’est assez difficile tout de même à définir. Nous allons nous affronter pendant quatre manches jusqu’à ce qu’il y ait un vainqueur. Pour cela, nous jouons face à face, sur un plateau ; et nous allons jouer des cartes (oui, j’ai bien écrit cartes). En effet, chacun des joueurs dispose d’un jeu de 16 cartes, ainsi que quelques pièces de sa couleur.
Dans l’ordre d’initiative, les joueurs vont réaliser une première passe d’armes ; le joueur blanc va choisir une carte de sa main qu’il va placer sur le plateau. Cette carte va indiquer une force. Son adversaire va en réponse jouer une carte de sa main en face de la sienne. Celui qui remporte la manche gagne un avantage et déplace un marqueur sur une piste. C’est du tir à la corde, une mécanique que l’auteur affectionne particulièrement. Le perdant peut lui appliquer l’effet de sa carte.
Mais il y a un twist ! Ce match est éprouvant pour les nerfs : vous êtes surveillés par la scène internationale, et l’avenir de vos pays respectifs est entre vos mains. Plus vous approchez de la victoire, et plus vous perdez en concentration et santé mentale, ce qui est représenté par l’évolution d’un pion sur une piste du même nom. Attention, si votre santé mentale est trop atteinte, vous aurez moins de cartes en main… Il va donc falloir gérer celle-ci.
Dans ce jeu, il faut parfois savoir perdre, car je rappelle que le joueur qui perd l’échange peut activer l’effet de sa carte. Et tout est dans la résolution de ces effets ; gagner des pions que l’on pourra ajouter à la force de notre carte, regagner ou faire perdre de la santé mentale, ou encore faire défausser des cartes.
Au bout de quatre tours, ou moins, si un joueur abandonne, la manche est gagnée, et le joueur peut déplacer son pion roi pour symboliser le point gagné. Et on repart pour une nouvelle manche, mais cette fois on joue l’autre couleur, et ce diable (génial) de Paolo Mori n’a rien trouvé de mieux que de nous faire tourner les cartes. Eh oui, nos cartes ont un côté haut et un côté bas, et il faudra bien réfléchir aux cartes que l’on joue pour garder des forces pour la manche suivante.
Pour la petite histoire, c’est Bobby Fischer (le vainqueur) qui a inspiré le personnage d’Elisabeth Harmon dans la série Le jeu de la dame. Avec toute cette pression, Fischer a fini fou, et pour un joueur d’échecs ça la fout mal ^^
L’opus est sorti en anglais chez Deep Print Games et arrivera en français chez Gigamic pour février 2024.
J’avais aperçu le jeu en VO et il m’avait fortement intrigué, je suis personnellement totalement hypé 🙂 Et vous ?
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