Guilty : Monaco 1955 – taillé façon marquise

Deuxième enquête de la série Guilty, après Houston 2015 (Just Played), Yohan Servais, accompagné de Mathieu Rivero (le nôtre, celui qui chronique et présente chez nous !) à la narration, nous propose une autre époque, une autre ville. Monaco 1955.

Guilty se démarque des autres jeux d’enquête par certains points, dont la durée de la partie qui dépasse 3h. C’est qu’il va se passer plein de choses durant notre enquête, à la façon de certains scénarios de Détective, durant notre journée d’enquête des événements vont survenir. Ces dernières années, nous avons vu fleurir des dossiers d’enquête contenant tous les documents utiles à l’enquêteur, avec parfois des éléments à aller chercher en ligne. Guilty n’est pas de ce genre.

 

 

Le personnage que nous incarnons, le Colonel Joseph Gailleton, a une histoire, une vie, et il écoute la radio. Cette radio qui va être une source d’amusement et d’informations, autant qu’un chronomètre. Guilty offre une part belle à l’enquêteur que nous incarnons, lui donnant de la chair et de l’âme.

Un personnage impliqué dans la vie du Prince Rainier, qui quand l’histoire commence est introuvable, il faut dire qu’il s’en passe des choses en ce jour de mai 1955 : le Grand Prix de Monaco commencera à 15h.

Un plan succinct de la ville et différents lieux dans lesquels on place des cartes, des pistes à suivre, des personnages avec qui on pourra interagir par l’intermédiaire d’une partie de la carte. Un protocole que nous connaissons déjà : nous pouvons tenter d’interroger les personnages sur certains faits, objets ou lieux si les trombones coïncident avec des chiffres, nous ouvrant une nouvelle piste portant le numéro révélé. Il nous revient le choix assez large d’associer ces cartes, pas besoin de tout essayer, il suffit de réfléchir à ce qui pourrait avoir un lien.

 

 

RMC, rien que ça ! Radio Monte Carlo, nous accompagne, nous informe, sauf dans certaines zones où la radio ne capte pas. Pas de faute chronologique, on est à cette époque où peu d’ondes se promenaient dans les airs.

 

Une journée rythmée par RMC.

 

La très bonne idée de ce deuxième opus est cette radio qui dynamise la partie, on l’entend presque pour de vrai. Pas de bande son, car à certains moments nous ne captons pas en raison de notre emplacement, mais la version carte est parfaite. On se prend à imiter l’accent 1955 de Francis Blanche. Et oui, nous croisons des personnages connus pendant nos pérégrinations, je vous laisse le plaisir de les découvrir.

Alors ce Prince ?

Le déroulé de notre enquête peut prendre des formes d’aventure. Le personnage que nous incarnons n’est pas qu’un prête nom d’enquêteur, il a des décisions à prendre, un rôle à jouer jusqu’au bout, jusqu’au bout !

L’histoire qui se dévoile peu à peu pourra être revisitée plusieurs fois, la compréhension se construit par couche, jusqu’à la résolution qui nous offre encore son petit lot de surprises.

Ce scénario n’est pas à classer dans les affaires simples à résoudre, et il faut vraiment s’offrir le temps d’une enquête longue. Prendre le temps, car il y aura pas mal d’éléments à assembler pour avancer, prendre le temps pour profiter du moment où les éléments s’assemblent, et si tout ne colle pas, prendre encore le temps de regarder l’affaire sous un autre angle.

On pourra être un peu en mal de rangement tant nous révélons de cartes ; pas d’inquiétude, le plateau est fait au mieux pour nous diriger, le plateau de la ville nous offrant des emplacements de tri ainsi qu’un plan.

Taillé façon marquise

Détective reste sur la plus haute marche de mes impressions d’enquêtrice, l’histoire qu’il m’a fait vivre était tellement prenante, avec une plongée dans l’Histoire sur du long terme qui laisse des traces dans les souvenirs. Guilty Monaco 1955 ne peut prétendre laisser autant d’impact, l’histoire n’était pas aussi développée sur la durée, mais il réussit beaucoup de choses, à commencer par donner vie au personnage que nous incarnons, ce que Détective laissait de côté.

 

Bonne immersion, du fait de la ville de Monaco et de l’événement qui s’y déroule. De tous les personnages qui sont des gens que l’ont connait, que nous prenons plaisir à croiser et sont plus évocateurs que juste un personnage fictif. Des petites histoires de la ville, la radio, ses voix, sa réclame, donnent une belle ampleur, permettant de matérialiser notre expérience. Et nous, Joseph Gailleton, chef des carabiniers du prince, avec notre conscience qui nous guide. Une intrigue que nous pouvons être fiers d’avoir démêlée, impressionnante de détails non superflus, une histoire qui n’est pas une simple enquête et dont on se rappelle.

Ce deuxième Guilty est une réussite. Vous qui aimez enquêter, régalez-vous, mais comme toujours, deux personnes c’est bien, plus c’est sans doute le risque de délayer les informations et de moins être impliquée. Et n’oubliez pas d’être curieux et d’aller visiter le site de l’éditeur après la fin de votre enquête.

Il faudra attendre Cannes 25 pour découvrir le prochain opus, Fontainebleau 1543, une autre ville, une autre époque, un autre métier, parfumeur de Catherine de Médicis. une enquête qui fera appel à notre flair.

 

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2 Commentaires

  1. Ihmotep il y a 20 heures
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    Vu la durée annoncée je suis allé un peu à reculons sur ce jeu. Et finalement je n’ai pas vu le temps passé grâce aux cartes RMC qui dynamisent l’enquête. La grande bonne idée de ce jeu, les cartes « temps » vont faire vivre l’enquête car il se passe des choses pendant que le temps s’écoule. De plus les clins d’oeil historique sont très intéressants d’un point de vue culturel et social.

  2. morlockbob il y a 19 heures
    Répondre

    ll est clair que Rmc dynamise le jeu !

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