Foothills : j’ai trouvé ma voie
Foothills est une co-création de Ben Bateson dont c’est le premier titre, et Tony Boydell, l’auteur de Snowdonia et Guild of London qui arrive chez Funforge. Sur la boîte est mentionné « expert ». Un jeu à deux en 30 à 45 min et en catégorie expert, il n’en fallait pas beaucoup plus pour me titiller et prendre le train en marche.
Tchou tchouu
Dans Foothills, chaque joueur joue une compagnie ferroviaire dans les montagne galloises. Nous allons nettoyer les gravats qui encombrent les lignes de train, récupérer des ressources (pierre et acier), construire des voies et des gares, sans oublier d’aller au pub pour marquer des points de victoire.
Quand la partie se termine, on comptera les points de nos cartes.
On sort sa clé de 12
Pour cela, nous avons les cinq mêmes cartes estampillées A B C D E sur leur face dorée et il nous faudra les jouer de la manière la plus opérante. Ces cartes nous permettent d’enlever des gravats sur une des lignes, de prendre des ressources à l’entrepôt (acier ou pierre) qui vont justement nous servir à construire des voies et des gares, mais seulement si elles ont étés déblayées (comprenez plus de gravats), ou envoyer son géomètre prendre un ticket d’une des 6 lignes, ou encore au pub pour échanger une de ses 5 cartes contre une autre. Nous y reviendrons.
Une mécanique qui retourne le cerveau
À notre tour, nous jouons une carte parmi ces 5 et nous la retournons sur son autre face (côté gris).
Sur son recto nous avons une autre action, mais un peu moins intéressante ou qui nécessite de remplir une condition. Par exemple avec l’Inspecteur je peux déplacer mon pion géomètre sur la case géomètre d’une ligne où je possède le ticket (et réaliser l’action). Par conséquent tant que je n’ai pas de ticket, je ne pourrais pas retourner cette carte. Le Paysagiste me permet de construire une gare mais avec un surcoût de 2 gravats. Si nous avons les mêmes rectos, nous avons un verso différent.
Tout est connecté dans ce jeu, je ne peux pas construire s’il reste des gravats, pour construire j’ai besoin des ressources, etc.
En libérant un lieu de tous ses gravats, je gagne un point de victoire pour ma peine. L’endroit étant déblayé nous pourrons y construire gare ou voie, et par « nous » j’entends, moi et mon adversaire. Un endroit nettoyé permet de faire intervenir le géomètre et de réaliser l’action du lieu (prendre des ressources, transformer des ressources en point de victoire, etc).
Le géomètre du jeu
L’action liée à sa carte nous permet d’aller chercher un ticket d’une des lignes de train, mais aussi de réaliser l’action d’un lieu libre, nous l’avons vu, mais surtout de faire un petit tour au pub pour boire une bonne bière bien méritée !
Au pub nous pouvons nous défausser d’une de nos cartes actions et la remplacer par une autre de notre choix, de la même lettre. Cela a deux avantages : on peut choisir une action recto qui nous intéresse plus, mais surtout, sur chaque carte nous avons un décompte de points sur un élément du jeu. Par exemple sur la photo ci-dessous le Petit Bateau me donnera un point par gare que j’ai construite que je possède, alors que Les ouvriers itinérants me donnera 1 point de victoire pour chaque ticket que j’aurais en fin de partie.
En plus, cerise sur le gâteau je peux prendre une carte sur sa face grise retournée et la remplacer par une carte sur son côté doré.
Les nouvelles cartes ont aussi – pour certaines – la capacité de retourner une carte en plus de celle que l’on a utilisée, autant dire qu’elles sont bien pratiques et vont nous donner un petit avantage si utilisé au bon moment.
J’ai trouvé la voie, gare à toi !
Si l’établissement de voie nous offre des points, en construisant une gare on peut directement y envoyer notre pion géomètre et réaliser son action. De plus, les gares nous offrent quelques bonus à la construction. Mais ce n’est pas tout, les gares sont également liées au géomètre : en effet je ne peux pas défausser plus de cartes que je n’ai construit de gares. Comme je vous l’ai dit, tout est lié !
La concurrence est rude
L’action de l’Entrepôt permet de récupérer les ressources présentes sur la palette (photo ci-dessous), mais s’il n’y a pas assez de ressources dessus, nous devons en piocher dans le sac. Alors, si nous piochons un cube blanc, cela veut dire qu’un concurrent a pris notre place, on doit poser un jeton concurrent sur le premier endroit disponible en partant du haut. C’est aussi et surtout l’horloge du jeu car si l’on doit en placer un et que l’on ne peut pas le faire, la partie est terminée.
On en place aussi un si jamais on ne peut pas retourner une de ses cartes car on est dans l’incapacité de faire une de nos actions.
Quand une ligne a été totalement construite ou que des concurrents s’y sont installés, elle est fermée, on place le heurtoir et on ne peut plus rien y construire.
Il est bon le voyage ?
Foothills reprend beaucoup d’éléments de Snowdonia, les ressources pour construire les rails et voies que l’on doit déblayer, les cartes que l’on met de côté au pub pour marquer des points, etc. Mais la mécanique de retournement de cartes est elle, originale et savoureuse. Elle est d’ailleurs simple à appréhender et laisse pourtant plusieurs possibilités et de nombreux dilemmes : le côté tactique du jeu.
Comme tout est interconnecté, il faut sans cesse revoir nos choix selon ce qu’a fait l’adversaire. Les cartes que l’on va mettre de côté au pub avec l’action du géomètre vont nous rapporter des points, mais en fonction de la carte, c’est l’élément stratégique ou programmatique. (Dans une partie j’ai changé ma carte C qui me donnait des points avec mes tickets, surtout pour son côté gris, mais j’ai fini avec un seul ticket en main, ce qui était mal joué, je l’avoue, mais c’était aussi lié à mon adversaire qui m’a forcé à jouer autrement…).
La rejouabilité est plutôt bonne car en début de partie nous installons 6 lignes de train (parmi 8). Chaque ligne montre ses particularités (les lignes de couleur jaune et orange donnent des points au joueur majoritaire par exemple, sur telle ligne en faisant intervenir notre géomètre on peut transformer des ressources en points de victoire, certains lieux nous permettent aussi de retourner nos cartes, etc).
Chaque équipe d’ouvriers (les bleus et les verts) sont différent sur leur face grise aussi je propose souvent d’engager la revanche en changeant juste d’équipe et en gardant la même installation (comme ça on gagne du temps) cela nous permet de voir si on fait aussi bien que l’adversaire avec la même disposition !
Foothills ne paye pas de mine avec ses illustrations un peu datées il faut bien le dire, mais l’iconographie est parfaite (nous avons sur le haut de chaque carte l’effet que celle-ci nous donne si on la retourne).
Au final Foothills est un très bon jeu tactique et stratégique avec de la gestion de ressource où l’on doit penser chaque coup, tout en réfléchissant à la direction que l’on va prendre, sur quoi on veut marquer des points (gare, ticket, voie, passagers). Pas de hasard hormis à l’installation. On apprend vite de ses erreurs et on demande sa revanche.
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Achéron Hades 05/07/2019
Ca donne envie, on dirait presque voir un Russian Railroads Agricolesque en terme de design. Deux jeux que je surkiffe, celui là me parait vraiment bon. Du coup après avoir lu l’article j’ai visionné une vidéo de partie, le jeu a l’air de tourner au top. Encore un futur achat je crois…
atom 05/07/2019
Et moi ça m’a furieusement donné envie de jouer à Snowdonia, car pour le besoin de l’article j’ai fait quelques recherches dessus et il est vraiment intrigant.
Salmanazar 07/07/2019
Dans mon souvenir, Snowdonia était bien mais pas exceptionnel.
Je le sens davantage celui-là !
Et puis, avec 5 fois le mot geometre cité, je ne peux qu’être conquis !
Cormyr 13/07/2019
J’y ai joué à Essen dans une version proto très avancé avec déjà les illustrations. De ce que je vois sur les photos, il y a eu quelques modifications mais très peu.
J’avais beaucoup aimé et j’attendais sa sortie. Heureux de voir qu’il sort en français.
Il y a beaucoup de similitude avec Snowdonia et c’est bien une filiation directe. Le jeu est plus aboutis et plus riche. J’ai eu le sentiment sur cette première partie que les choix stratégiques étaient plus variés.
atom 14/07/2019
Je ne connais pas Snowdonia, mais en écrivant et jouant à FootHills, je me suis renseigné sur Snowdonia, j’ai parcouru les règles par exemple. ça m’a furieusement donné envie et j’ai trouvé un acheteur sur okkazéo, je l’essayerais je pense en septembre. Pour revenir à Foothills c’est un jeu original (moins quand on découvre les points communs avec Snowdonia) avec une mécanique sympathique, avec de la tactique mais aussi de la stratégie.