Dans l’assiette : À table, jambon beurre, pass ta pasta, wonder woods, chiche ou pois chiche, dinner in paris extension, yuzu, 22 pommes, kinoko, food truck
Le froid pointe son nez à travers les rayons du soleil. Alors, une dernière glace, une gaufre de Liège, ou faut-il se préparer à la première raclette de l’année ? Niveau ludique, nous ne sommes pas en reste (!) avec quelques plats préparés avec soin : un bon ragoût, une poêlée de champignons ou, plus classiquement, un sandwich ou un plat de nouilles. Vous l’avez compris, nous allons parler nourriture, même si pour certains, il ne s’agit que d’un nom plutôt que d’une véritable recette (un peu comme le Ketchup ou le surimi). Bon appétit !
À TABLE ! (Matagot)
Jeu de la gamme micro, c’est-à-dire minimum de cartes (18 ici) et rangement dans un étui de CB, ce nouvel épisode de Button shy vous propose de cuire le meilleur ragoût. À la façon d’un welcome to the dungeon, vous allez mettre secrètement un ingrédient dans la marmite (ail, poulet, patate…), ou apaiser un animal affamé (le lapin, le sanglier, le renard…) qui pourrait s’introduire dans la cuisine et voler des carottes ou de l’ail. Le but : crier « à table ! » quand vous pensez que la valeur des éléments dans la marmite est de 12 ou plus.
Stewpid ou de bon (ra)goût ?
Jeu minimaliste que l’on peut jouer à deux en mode temporisation ou 3/4 de façon plus hasardeuse, il n’a pas à rougir de sa place dans cette micro gamme. Plus fun que ses collègues (Circle of wagons/Sprawpolis/Avignon), il est à la fois un jeu de prise de risque, de bluff et de guessing. Les pouvoirs des ingrédients ont leur importance. L’ail par exemple vaut 6 points seul mais 1 en paire… Alors, à mon tour, je décide de mettre fin à la manche en criant ou de laisser agir mon adversaire en espérant qu’il se plante ? Les animaux empêchent le vol (et donc la baisse de la valeur de la marmite) s’ils sont nourris, tout comme ce vagabond, qui, selon qu’on lui donne ou pas du poulet, influera sur le résultat. Pas évident d’atteindre la somme demandée. À Table !
PASSE TA PASTA (Professor Puzzle Games)
Amis des féculents, voilà donc de quoi compléter votre collection de jeux à thème. Après Spaghetti (Granna 2016), continuons donc à collectionner les nouilles. Pour faire votre popotte, vous allez déplacer le pion Toque du chef sur un carré de cartes de 4×4. À votre tour, deux choix possibles : prendre des cartes identiques (même type de pâtes) ou stocker vos nouilles dans votre placard. On regroupe ses acquisitions devant soi, par type. Si votre série se compose d’une ou deux cartes, vous récupérez le jeton Al Dente (un lointain cousin d’Al Capone ?), un petit malus de fin de partie. Et si cette série est similaire à une série déjà posée, vous volez une carte à l’adversaire. Le jeu se termine quand la pioche est vide.
T’es nouille ou c’est é-pâtant ?
Jeu familial de collection et de vol, il va cependant falloir réfléchir un minimum pour, à la fois récupérer plusieurs cartes en un coup, mais aussi ne pas offrir la même possibilité à son voisin en regardant où le pion Toque finit sa course. Bien sûr, la chance du tirage des cartes de la pioche aura son importance mais le fait d’avoir une carte cachée, de prendre le malus du pion Al Dente ou de temporiser en posant devant soi, donne du relief à ce petit jeu. Le matériel, simple, est accueillant et agréable à l’œil. Sur le principe de Le Roi c’est moi ou encore La main du roi, ce petit exercice de collection/déplacement coloré et familial donne envie de se resservir.
JAMBON BEURRE (Ducale)
Une boîte qui s’allonge comme le nez de Pinocchio, voilà la marque de fabrique de boîtes Ducale. Après avoir joué à Moustache Gracias (reprenant le tarot) et Tribal (solitaire), il est temps de faire une pause repas. On est minuté, alors ce sera sandwich ! Cartes longues aux illustrations culinaires, ce jambon beurre revisite le Barbu, ce jeu de plis où à chaque tour le joueur actif décide du type de jeu : le barbu (pas récupérer le roi de cœur), pas de dames, minimum de plis, réussite etc…
La barbe ou passe moi le beurre !
Ducale, éditeur spécialisé dans le jeu de cartes classique, se lance depuis peu dans le jeu de société plus moderne (Color addict). Cette fois, il épure le Barbu en mode sandwich. Ici, contrairement au jeu original, on ne choisit pas son défi mais on suit les numéros du menu ; entrée régime (le minimum de plis), plat (le max de cartes jambon beurre), supplément sauce (carte sauce/ les dames)…. En résulte un jeu anarchique où on a de la chance ou pas. Chance que notre main corresponde au contrat en cours, chance d’avoir de bonnes cartes. Si le thème est amusant, on voit mal pourquoi on achèterait un tel produit alors qu’un paquet de 54 cartes fait l’affaire. Ou alors pour l’offrir à Maurice, à la machine à café ? (jeu testé à partir d’un proto finalisé).
WONDER WOODS (Blue Orange)
Une bonne omelette aux champignons, un ragoût, farcis… on a le choix de la recette. Direction la forêt avec son panier ! Vous connaissez parfaitement quatre coins qui donnent bien, ce sont les quatre plateaux avec chacun leur type de champi. Glissez sans la regarder une valeur sous chaque lieu. Le but sera d’avoir la majorité sur les lieux afin d’en récupérer champignons (morille, girolle…) symbolisés par des dizaines de meeples (des chmeeples ?). Ces champis ont-ils de la valeur ? On ne le saura que progressivement. Si vous avez des indices suivant vos cartes en main, il faudra attendre le déroulement de la partie pour étayer vos hypothèses. La manche se déroule en deux phases : la cueillette (on place ses paniers sur les lieux pour gagner la majorité et récupérer des meeples), l’échange d’information (poser une carte face visible et, de ce fait, donner un indice aux autres, mais en contrepartie bénéficier d’un panier supplémentaire). La fin du jeu arrive quand deux coins sont vides. Avez-vous parié sur les bonnes familles, avez-vous deviné quels champignons n’ont pas la côte ?
C’est Cool melle ou eumycète et match ?
Bien édité avec plein de meeples champignon qui donnent de l’allure à la partie, bien illustré, voilà un jeu de majorité avec un principe de palier, les valeurs des lieux se dévoilant peu à peu. Chaque joueur a des indices, mais trop peu. Si en main j’ai un 3, le lieu peut donc être 1, 5, ou 7 et parier sur le mauvais cheval (ou la mauvaise amanite) fait perdre des points. On se place, on déduit, on suppute et on affine. On récupère des meeples jusqu’à la fin, où sont dévoilées les valeurs qui serviront de multiplicateurs. Le jeu est hautement interactif, ce qui peut faire grincer des dents à plus de trois (il n’est pas bon être le dernier du tour sans un maximum de panier). On peut y jouer à deux avec une notion de bluff plus importante. Attirés par la couverture (moins le titre), on n’attendait rien de particulier de ce jeu rapide. Il nous aura surpris et fait passer un bon moment.
CHICHE OU POIS CHICHE (Copc)
Une boîte longue, format « officiel » des jeux de questions crétines depuis Blanc Manger Coco (Juduku, Pigeon pigeon…), nous indique déjà dans quelle catégorie ranger ce COPC. La catégorie de trop pourrait-on dire si on survole les règles. En réalité ce quiz, plus proche d’un Trivial que des jeux cités, est plus ludique qu’on pourrait le croire grâce à quelques détails qui le dynamisent.
Ce Pois chiche se joue en équipe et suivant le nombre de participants, ce sera 5 ou 6 cartes questions qui seront distribuées à chaque joueur. Il y a plusieurs catégories : sport, bouffe, voyage, petits écrans… et des thèmes tout azimut (religion, confiture, running, série française…). On lance le dé, et cela donne le ton : on peut échanger des questions, donner une carte à un adversaire pour le mettre dans l’embarras (son équipe est nulle en cinéma, donnons-lui une question ciné), imposer le chiche ou multiplier les points gagnés par 2. Une fois le thème donné « ballon d’or » par exemple, c’est chiche (aucun indice) ou pois chiche (quatre propositions). Ce qui rapporte 3 ou 1 point. La réponse se lit à travers un filtre rouge (pas toujours lisible si on n’a pas un œil de lynx). Quand les joueurs n’ont plus de questions, la partie est terminée.
Pois-seux ou pois lourd ?
À la vue de la boîte et la lecture de la règle, on se dit qu’on a encore à faire à un sous-produit, recyclant encore et encore une formule rabâchée. L’essayer c’est l’adopter. Si le fond est un quiz et qu’il est quand même bon d’avoir un peu de culture pour s’en sortir et viser le « sans indices », c’est surtout la possibilité de refiler des cartes qui ne nous intéressent pas en tentant de coincer les concurrents qui ajoute un vrai plus au jeu. Le dé est amusant de par ses contraintes, mais on aurait presque pu s’en passer, tout comme le filtre. Mais ces détails, tout comme les illustrations, font que ce jeu est soigné et ne singe pas bêtement ses collègues. Un quiz dynamique sur lequel on peut se pencher.
UN CAFÉ, L’ADDITION:
KINOKO (Helvetiq)
Encore des champignons ! Lors de votre cueillette, il faut rassembler trois champis de même couleur. Comment ? En jetant les dés, vous regardez ou échangez les cartes (avec vos voisins ou avec le marché face caché) afin de constituer un brelan de votre couleur secrète. Petite subtilité, vous ne voyez que le dos de vos cartes. Les échanges vous permettront de connaître les autres valeurs disponibles. Un jeu familial de collection avec un petit plus sur la mécanique, de la mémoire et une grande part de chance pour des parties rapides.
YUZU (Dedijeu)
Jeu de lettres avec initiative, vous devez composer des mots, lettre par lettre, sur trois lignes. C’est la plus petite valeur qui commence (ce qui est utile si on a le w ou z). Quand vous ajoutez une lettre, vous devez avoir le mot en tête (ex PO…porte, poule…) ou bluffer. Le féminin, le pluriel sont permis. Si vous ne pouvez pas poser, vous ramassez. Jeu où vous essayez autant de piéger votre adversaire que de placer votre lettre, il est également tributaire de la chance : il vaut mieux avoir des S que W ou Z. Yuzu aurait pu avoir une carrière mais son auteur a décidé de s’auto-éditer pour des raisons financières. Le jeu n’est trouvable que dans quelques boutiques, et il faudra un peu de patience pour mettre la main dessus. Dommage, il ne faut parfois pas être trop gourmand quand on n’a pas la logistique.
DINNER IN PARIS – Le combat des chefs extension (Funny Fox)
Les touristes reviennent et la concurrence se durcit. Extension ajoutant de nouveaux objectifs, de nouvelles cartes pigeons plus agressives et directes, des fientes à balancer, des bouches de métro comme nouveaux lieux à prendre en compte et, surtout des Food Truck qui se placent où ils veulent. C’est le module qui fait mouche, jouant de leur mobilité, ils vont mettre à mal les expansions des terrasses et freiner les plans de conquête des restaurants. Pas indispensable si vous n’avez pas usé le jeu mais, dans un cas comme dans l’autre, bien amusante si vous avez envie d’un petit changement.
22 POMMES(Cocktail games)
Celui-là n’est pas de première fraîcheur, mais, faut-il pour autant le coller dans un Ehpad ludique ? Jeu à deux dans la lignée de La main du roi (encore !), ce taquin revisité vous demande de cueillir des pommes. Il faut en récolter 11 exactement, des rouges et des vertes, ou faire chuter son adversaire en le forçant à dépasser le quota. On prend le jeton dans la ligne du fermier et on bouge ce dernier à la place du jeton qu’on vient de prendre. Une variante chien permet de bloquer un jeton à son tour. Rapide, simple, sobre, voilà un jeu qui fait le taf quand on a 5 minutes à attendre, ou qu’on veut se lancer dans le jeu tactique.
FOOD TRUCK (Gigamic)
Jeu de programmation où les mets (burger, smoothie, hot dog etc…) ne doivent jamais se rencontrer. Doublons interdits quand les joueurs retournent leur carte, il ne faut pas servir le même plat que la concurrence. On commence donc par positionner ses cartes dans sa pile, puis on retourne. On bénéficie également d’un pouvoir utilisable pendant la manche comme reprendre sa carte ou faire défausser une carte adverse. Jeu de programmation sans aucun contrôle, aucun fun, il ne se passe rien. C’est comme jouer à Stupid Vautour sans regarder son jeu. Très jolies illustrations vintage.
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