Chasse aux trésors ! Flying kiwis, Stockpile, Super motherload, Chenghuang, Ponzi Scheme, Bellz… [Les curiosités ESSEN15]
Si comme moi vous aimez les trouvailles ludiques, les jeux qui sortent des sentiers battus, des blockbuster ludiques et du buzz à outrance, lisez ceci mes amis !
Je vais vous présenter une poignée de découvertes que Ludovox a testé pour vous lors du salon d’Essen 2015.
Pour les habitués du salon, ces jeux se trouvent bien évidemment dans les deux halls les plus éloignés, mais cette année encore en pleine ébullition ludique ! Les Hall 2 et 7.
Hélas, certains de ces titres ne seront pas en boutique dans nos contrées françaises et même européennes avant un certain temps, voire jamais pour certains. Si vous les cherchez, le meilleur moyen est de vous rendre l’année prochaine à Essen et vous renseigner auprès de l’éditeur !
- Steam Works
- Trickerion
- Ponzi Scheme
- Stockpile
- Chenghuang: Guardian of the city
- Hack trick
- Brick party
- Flying Kiwis
- Gum Gum Machine
- Bellz!
Et l’ami Wraith se joint à moi pour vous faire découvrir :
Rentrons dans le vif du sujet, avec les jeux de gros calibre qui vous vrillent le neurone.
Steam Works (Tasty Minstrel Games – 2/5 joueurs – 90/120 minutes)
En Europe, Tasty Minstrel Games est assez peu connu mais ses jeux font souvent du buzz de l’autre coté de l’atlantique (Comme Scoville ou CO2)…
Cette année, ils étaient cachés au milieu du Hall 2 et venaient avec un jeu de pose d’ouvriers au look steam punk touffu mais diablement tentant.
Je laisse Eolan vous en parler mieux que moi dans un Just played long et enflammé !
Trickerion: Legend of Illusion (Ape Games – 2/4 joueurs – 60/120 minutes)
Voici un autre KickStarter venant de chez nos amis Ricains au thème fort peu habituel, celui des magiciens, non pas les sorciers de la fantasy qui brille dans le noir, mais plutôt cette époque victorienne où la magie rimait avec spectacle mais aussi ésotérisme et cercles privés…
Dans la plus pure tradition du jeu à l’allemande, Trickerion propose de multiples mécaniques imbriquées pour que chacun des illusionnistes rivalise de tours et de supercheries pour devenir le plus grand d’entre eux !
On y retrouve bien sûr des ouvriers, du scoring en veux-tu en voilà, et de nombreux éléments à prendre en compte.
Contrairement aux autres jeux de cet article, je n’ai pas encore eu l’occasion d’y jouer, mais je tenais à le mettre dans ce listing pour un petit coup de projo quand même.
Passons aux jeux de calibre moyen. Le calibre moyen c’est quoi ? C’est un cran en dessous d’un Agricola, et un cran au-dessus de Time’s Up, De l’ordre d’un Small World quoi. Pour faire bien cliché !
Ponzi Scheme (Homosapiens Lab – 3-5 joueurs – 60 minutes)
Si vous ne connaissez pas ce cher Ponzi, pas de panique, je vais vous rafraîchir la mémoire. Charles Ponzi est devenu célèbre pour avoir monté dans les années 1920 un système financier pas très sain mais très lucratif pour lui-même et très alléchant pour les investisseurs en herbe. Ce système pyramidale a pris le nom de chaîne de Ponzi.
Comment ça marche ? Rien de plus simple. Vous investissez 10 euros, et je vous promets 20 euros pour dans 2 mois. 100% Beau rendement non ? Entre temps, je me fais un tas d’ami attirés par l’appât du gain et ils se joignent au système. Ils me permettent ainsi que vous soyez payé rubis sur l’ongle. Trop heureux, vous réinvestissez, en parlez à vos amis et l’effet boule de neige est mis en place.
Tant que les investisseurs sont là, cela fonctionne. Jusqu’au jour où tout s’écroule par trop de gourmandise ou par soupçons/révélations. Mr Ponzi proposait environ 40% de plus-value, il a empoché 15 millions à 40 000 personnes et en a rendu 5…
Depuis ce temps, plusieurs affaires ont fait surface, la plus célèbre étant celle de Bernard Madoff ayant brassé dans les 17 milliards de dollars en 48 ans pour ne retrouver plus un centimes lors de la crise de 2008. Chapeau bas l’escroc !
Trêve d’histoire financières, et place au jeu. Ponzi Scheme ne nous ment pas sur la marchandise, on nous promet de prendre la places des Madoff et autres Ponzi en herbe pour entuber quelques milliers d’anonymes pour son propose profit. Le jeu va plus loin dans la dérision, en prenant comme fin de partie la banqueroute de l’un des joueurs (le perdant), les autres passant au travers des mailles du filet et comparant leur fortune amassée.
Oui, ici on ne like pas de chatons, on ne pourfend pas de dragons, on fait les gros escrocs et c’est tellement bon !
Le jeu reprend exactement le principe simple des chaînes de Ponzi en l’exacerbant dans le but de crasher toujours plus vite !
Si les premiers investissements vous donnent 10M et vous demandent de rendre 11M tous les 5 tours, on en arrive très vite à accepter 50M pour rendre 110 d’ici 3 tours, oui oui ! Point de peur !
Le sentiment d’escroquerie passe vite à l’arrière plan, supplanté par les plans machiavéliques mais aussi la survie de sa chaîne pyramidale ! Tout est un subtil mélange de répartition des échéances à honorer et de négociations.
Que négocie-t-on vous me direz ? Et bien, au delà de nos clients qui investissent, nous allons pouvoir acheter des buildings qui eux nous rapporteront des points de victoire en fin de partie. Là, une nouvelle fois, tout est permis. Via un petit porte feuille en simili cuir du plus bel effet dans lequel on peut faire des propositions aux autres joueurs pour acheter leurs buildings. Plus pervers encore, si la proposition est refusée, la personne peut vous rendre exactement le même montant, et vous acheter elle le building à votre prix…
Mécaniquement parlant, c’est rapide, ça tourne comme un cercle vicieux bien huilé et tendu. Matériellement parlant, le matos est sobre, bien fait et extra épais.
Pourquoi je l’aime ?
Parce qu’il place une mécanique puissante au service des joueurs qui vont faire le jeu. En effet, la partie est difficile à maîtriser et ce sont les joueurs et leurs investissements qui font le jeu. Vous aurez compris que ce jeu n’est pas à mettre entre toutes les mains.
Amis des petits poneys passez votre chemin, Ponzi Scheme, c’est comme dans la vraie vie. Pas de quartier.
Stockpile (Nauvoo Games – 2-5 joueurs – 45 minutes)
Stockpile c’est un Kickstarter sorti récemment aux US, passé assez inaperçu en Europe, uniquement en préco sur Essen, même pas en démo. Il vous met dans la peau d’un brillant investisseur boursier. Plus question de magouilles ici, mais de bourse. Le jeu nous présente grâce à un matériel pléthorique, une mécanique simulant la bourse de façon simple, fluide et riche.
Nous allons devoir amasser le plus d’argent possible sur 6 cours de bourse différents qui vont fluctuer à chaque tour. La première subtilité, c’est que chaque action fluctue de façon aléatoire à chaque tour entre 6 possibilités différentes. Mais surtout que chaque joueur connait à l’avance l’une de ces futures fluctuations… Nous sommes des initiés…
Ainsi, nous allons ensuite réaliser des achats d’action pour augmenter notre porte feuille. Là, se pose une mécanique simple et éprouvée, celle de l’enchère sur une échelle de valeurs fixes, où chacun aura l’un des lots à la fin (méca que l’on retrouve chez Amun-Re). Il est possible de monter jusqu’à un montant ahurissant de 25 millions que certains paieront à tort… ou à raison ! Oui, je ne vous ai pas tout dis… Le contenu de cette enchère est en partie connu et en partie caché au bon vouloir des joueurs qui vont décider du contenu en plaçant chacun deux cartes à enchérir (une visible une cachée).
Vu d’avion ça semble intéressant, après l’avoir essayé, je vous avoue que c’est excellent ! Le jeu est simple à prendre en main, fonctionne à merveille dans toutes les configurations et vous emmène dans des enchères assez dingues où le plus offrant n’a pas toujours le meilleur lot !
Pourquoi je l’aime ?
Parce qu’il arbore une nouvelle fois un thème original, d’emblée pas super sexy, le présente très bien et lui offre un gameplay épuré d’une simplicité et d’une efficacité déconcertante.
Le jeu est fluide, tendu, sans temps mort. Il dure 45 minutes, du concentré ludique.
On en arrive même à refaire la partie ensuite pour voir pourquoi on a perdu… Impressionnant et si facile à sortir finalement.
Chenghuang : Guardian of the city (Big Fun Games – 3-6 Joueurs – 45 Minutes)
Dans la série thème bizarre, je pense que celui-ci tient le haut du panier. Il traite un thème spirituel chinois, celui du Vice et de la Vertu à travers les gardiens de la cité (Chenghuang : « Une déité qui veille en maire ou préfet au bon ordre terrestre et infernal de sa circonscription »). À ceci s’ajoute un graphisme des personnages, tous féminins, plus ou moins charmeurs/bizarres. Déroutant mais pas dégoutant.
Derrière ce graphisme, un peu plaqué finalement, se cache un jeu de draft fort rafraîchissant.
En effet, le jeu propose des familles de cartes au scoring différent que nous allons drafter. Par la suite nous allons éliminer une carte, puis devoir présenter aux autres joueurs 3 des cartes restantes visibles, et deux cachées.
Bonne partie de l’originalité se glisse ici. En effet, nous allons devoir voter ouvertement pour le joueur dont nous pensons qu’il possède le plus de points dans sa combinaison parmi tous les joueurs.
Vous comprendrez donc en filigrane que les joueurs vont devoir jouer finement les cartes qu’il dévoilent tout en se remémorant leur draft, histoire de savoir ce que peuvent cacher les joueurs suivants. Oui car celui qui sera pointé du doigt pourra à la fois y perdre ou y gagner.
Il peut ainsi choisir d’admettre qu’il a la plus grosse (somme) et ainsi assumer en perdant 2 de ses cartes au choix.
Il peut aussi contester.
– S’il s’avère qu’il a bien le plus gros score, il perd ses deux plus grosses cartes (autant dire plus de 50% de son score) ;
– Mais s’il n’est pas celui qui a la plus grosse somme, il aura eu raison et recevra de la défausse une carte de son choix.
Tout ça pour vous dire que cela n’est clairement pas anodin et que se faire accuser à tort est aussi important que de passer inaperçu avec un bon gros draft !
Pour pimenter le tout, les joueurs reçoivent un pouvoir visible en début de manche qui peut influer à différents moments de la manche.
Pourquoi je l’aime ?
Il allie cette mécanique subtile et simple du draft à une décision vraiment prenante : que montrer aux autres joueurs pour servir son dessein (soit passer inaperçu, soit attirer les foules).
Hack Trick (Mind Fitness Games – 2/4 joueurs – 20 min)
C’est l’histoire d’un hacker… OK le thème s’arrête ici pour ce petit jeu de chiffres au joli matos !
Que nous proposent donc les Roumains de chez Mind Fitness Games ? Et bien un premier jeu à la mécanique principalement orientée 2 joueurs aux règles simples et subtiles.
Nous allons devons réaliser une ligne ou un tas de trois marqueurs sur une grille 3×3. Jusque là rien de fou. À son tour, soit on pioche, soit un joue. Lorsqu’on pose une carte, il faut compter la somme de la carte précédemment posée et la sienne pour poser un jeton « doigt » sur la case correspondante. Première subtilité. À ceci s’ajoute le fait que nous prenons les pions adverses et que plusieurs actions optionnelles sont possibles :
– Celle de demander la somme des cartes de l’adversaire (moyennant un de ses pions capturé)
– Celle de forcer le joueur à jouer au prochain tour (au lieu de piocher) (moyennant un de ses propres pions)
– Celle d’empêcher l’adversaire de vous forcer à jouer au prochain tour (tordu !) (moyennant un de ses propres pions)
C’est parti vous avez toutes les clefs en main ! On débute par jouer vite sans trop comprendre les subtilités… Puis… On s’interroge sur le nombre de cartes de chaque, les probabilités que l’adversaire ait telle ou telle carte, le fait qu’on aurait peut-être du lui demander sa somme au tour précédent histoire de pas lui donner la manche… Bref le jeu devient assez rapidement subtil. Il y a bien sûr du hasard, tout est question de le maîtriser.
Pourquoi je l’aime ?
Un bon petit jeu, qui demande un investissement initial et qui n’est absolument pas un jeu d’ambiance ! Le matériel est superbe pour le prix.
Après ces morceaux de choix, attardons-nous sur les pépites qui mettent le feu au salon plutôt qu’au cerveau !
Brick Party (Black Monk -prochainement Iello- 2/9 joueurs – 25 minutes)
Le Hall 7 regorgeait de pépites ludiques ! C’est ainsi que certaines tables faisaient coïncider des joueurs adultes et une poignée de légo au milieu… En effet, Brick Party fait le pont entre deux excellents jeux, Listen Up et Times Up. Ça ne s’appelle pas Brick Up, mais ça aurait pu !
Ainsi, nous avons un pool de briques façon Lego, de couleurs et formes différentes au centre. Le jeu se joue en binôme où l’un des joueurs fait construire une forme à son partenaire. Chaque couple joue simultanément et est soumis à une contrainte commune.
Construire des Lego en compétition avec peu de briques n’est pas suffisant, il est important de savoir le faire les yeux bandés, avec une seule main, ou sans les pouces, tant de contraintes vraiment folles qui transforment la construction en un joyeux bazar, sans pour autant dénaturer l’aspect description et construction qui comme dans ListenUp vous demande de formuler des concepts.
En bref on s’amuse, et c’est bien l’essentiel !
À noter que le jeu propose plus d’une centaine de constructions à réaliser, il y a franchement du choix ! Il propose aussi un petit cote tangram car le modèle à réaliser est présenté en vue 2D par sa silhouette uniquement !
Pourquoi je l’aime ?
Il propose un vrai jeu d’ambiance basé sur le Lego. Les modèles sont là en quantité (contrairement à Listen Up) et surtout, les contraintes sont bien dosées. Bref le jeu est maitrisé et fun.
Note : Brick Party arrivera très bientôt chez Iello, voilà une excellente nouvelle !
Flying kiwis (Huch & Friends – 2/4 joueurs – 10 minutes)
Après le succès de Coconuts, le jeu d’adresse (et de rebonds dinguo), Flying kiwis a débarqué cette année chez Huch Huch! avec un concept similaire et un thème encore plus fou…
À la tête d’une escadrille de kiwis kamikaze, votre but est de les propulser dans leur nid le plus vite possible ! Le jeu propose donc des « Kiwis » ou gros jetons cartonnés ainsi qu’une catapulte permettant de les propulser tels des freesbees.
What else ? La frénésie des kiwis qui volent en tout sens !
Pourquoi je l’aime ?
C’est complètement fou, jusqu’au thème !
Après, l’aspect dextérité disparaît complètement.
Le jeu va être déséquilibré à 3 où un joueur n’aura personne en face pour lui rendre les kiwis qu’il a envoyés à l’autre bout de la pièce… Le jeu est très fun en salon, mais j’ai du mal à le voir ressortir à la maison.
Gum gum machine, « Yes size matters ! » (Huch & Friends – 2-4 joueurs – 30 minutes)
Vous faites partie d’une entreprise qui fabrique des chewing gum multicolores ! Plus le chewing gum est haut et coloré, plus il vaudra de points.
À partir de là, vous découvrez la machinerie infernale représentée par le plateau, enchevêtrement extraordinaire de tuyaux qui varient d’une partie à l’autre grâce à un ingénieux système de double plateau.
C’est un jeu d’ambiance pour les jeunes. Il fait intervenir pas mal la mémoire dans un système tout simple mais fun, sur un plateau riche.
Pourquoi je l’aime ?
C’est un jeu plutôt rapide, à prendre totalement à la légère et comme tel, sans en attendre plus. Bref, un bon jeu familial pour son thème déjanté et ses rebondissements multiples.
Bellz (Wiggles 3D – 2/4 joueurs – 15 minutes)
Dans la série des jeux à aimants, voici ce mignon petit jeu de dextérité qui vous propose comme défi d’attraper un maximum de grelots de votre couleur sans les faire tinter et surtout sans attraper les grelots des autres !
Un vrai challenge pour un jeu de dextérité assez poussé. Le matériel est de toute beauté et le format de voyage vraiment parfait.
Pourquoi je l’aime ?
Un certain nombre de tricks de dextérité à apprendre, pour un titre intergénérationnel. Format et matériel original et impeccable.
Après, peut-être un peu trop de dextérité et pas assez de fun pour un jeu de ce calibre – ciblé familial – en comparaison à un Rattle Snake par exemple.
Domus Domini (Franjos Spieleverlag chez Franjos – 2/6 joueurs – 120 minutes en moyenne)
Ce jeu est peut-être passé assez inaperçu parmi les grosses sorties d’Essen, mais vaut le détour.
Chacun joue un abbé gérant un monastère, qui doit apporter le plus possible de nourriture à l’abbaye de Cluny, afin de se faire bien voir évidemment. Shanouillette vous en parlait ici.
Dans le jeu il y a trois axes de développement : les herbes aromatiques, le fromage et la bière !
Les 7 phases de jeu sont jouées à tour de rôle par tous les joueurs, puis on attribue à la fin de chaque tour (5 en tout) les lettres d’indulgence (=PV) selon la production en nourriture de chaque monastère, et les deniers que Cluny leur accorde.
Ce qui est intéressant dans ce jeu, c’est que celui qui est le plus avancé sur la route vers Cluny, et donc celui qui reçoit le plus de PV, est également celui qui n’est rémunéré que d’un seul denier, tandis que le dernier peut en recevoir jusqu’à 7 (un bon geste de la part de l’abbé de Cluny pour les plus mal lotis).
Il faut donc trouver le bon équilibre afin d’avoir assez d’argent pour développer son monastère (car la plupart des améliorations rapporteront de la production de nourriture), tout en n’étant pas dernier en PV.
Et comme si ça ne suffisait pas, ces coquins de moines ne sont pas à un sale coup près, et peuvent envoyer des frères pour mendier (faire reculer un adversaire de 3 cases sur la piste de score) ou, pour celui qui a la meilleure production de bière, un ivrogne (même résultat négatif). On peut même construire des niches et acheter des chiens pour se prémunir de ces visiteurs indésirables (le chien sera alors défaussé). L’ordre sur la piste des PV change donc considérablement entre le moment où chacun totalise sa capacité de production et celui où les places finales sont attribuées. S’ensuivent hilarité et/ou grincements de dents. Le plus amusant, lorsque les scores sont très serrés, est encore d’utiliser son moine contre soi-même, et reculer de trois cases dans cette configuration peut faire la différence entre 1 et 4 précieux deniers.
Il y a pas mal de choses à faire à chaque tour : upgrade de production sur les trois axes, embauche d’un cellérier, construction de la chapelle, de niches, utilisation des moines : envoyer aux champs pour cultiver des légumes (car il faut aussi les nourrir), envoyer prier dans la chapelle pour un bonus de production, envoyer mendier, …
Le seul reproche qu’on peut donc faire au jeu est le downtime, vu toutes les actions possibles (surtout en phase 3 et à 6 joueurs). Un très bon jeu ceci dit.
Steampunk Rally (chez Roxley – 2/6 joueurs – 45 minutes)
C’est un jeu de course où des inventeurs (Einstein, Edison, Marie Curie, Tesla, Bell, …) construisent chacun une machine infernale et tentent grâce à elle de franchir en premier la ligne d’arrivée d’un circuit dans les Alpes.
Le thème est vraiment fun et les mécanismes sont super bien trouvés. On construit sa machine grâce à du draft de cartes, représentant des pièces du véhicules, qui doivent être placées en respectant les connexions. On active ces pièces pour avancer grâce à des dés, que l’on obtient en défaussant des cartes lors du draft, puis par l’activation de pièces qui permettent d’obtenir des dés ou d’en convertir en une autre sorte d’énergie (représentant vapeur, électricité et chaleur). Une fois les dés placés, on ne peut les enlever qu’en « refroidissant » la pièce en dépensant des engrenages qui enlèvent des points au dé. Sans compter les cartes « boost » qui permettent de tricher (rayon désintégrateur, grappin, …). Et on peut même jouer jusqu’à 8 sans que cela soit plus long pour autant (actions simultanées).
Super Motherload (Roxley, 2/4 joueurs – 75 minutes)
C’est un jeu de deck building de mineurs.
On commence à la surface avec des cartes de base. La terre peut être creusée par un mineur de n’importe quelle couleur, mais le métal doit l’être par un mineur de la couleur correspondante. La pierre ne peut pas être creusée, mais détonnée grâce à des bombes.
Il n’y a pas de tunnels personnels, tout un chacun peut créer une nouvelle galerie à partir de celles des autres pour aller chercher des minerais.
Ceux-ci sont récupérés dès que la galerie est creusée sur leur case, et ont des valeurs de $2 à $12. Quand on récupère les minerais, on les pose sur la première carte d’un des quatre tas de mineurs recrutables (4 par tas, de plus en plus chers) et on peut acquérir cette carte dès qu’on atteint sa valeur d’achat en minerai. Tous les mineurs qu’on peut acheter sont différents, pouvant creuser de 1 à 3 cases et/ou ayant des pouvoirs supplémentaires (creuser la pierre, creuser en diagonale, piocher, détonner une plus grande zone, …).
D’où le « deck building de mineurs ». On n’ a que deux actions par tour et, contrairement aux deck buildings « classiques », on ne pioche pas automatiquement à chaque tour, c’est une des actions que l’on peut prendre : piocher deux cartes, creuser ou poser une bombe.
Les plateaux se rajoutent en dessous de celui de base, jusqu’à ce qu’il y ait 4 niveaux.
Et il y a des « achievements » comme dans les jeux vidéo : posséder 3 bombes, avoir acheté deux mineurs bleus et deux mineurs rouges, etc…
Pour les PV en fin de partie, ce sont les mineurs achetés qui en ont sur leurs cartes + les achievements.
Et je ne vous ai même pas encore dit que toutes les factions sont asymétriques, joie !
Franchement, le jeu ne paye pas de mine, les illustrations sont bizarres, mais c’est une grande réussite.
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Cormyr 28/10/2015
Trickerion, j’y ai joué et j’ai adoré. Je conseille fortement de commencer par la version de base en oubliant sur une première partie la version avancée. En effet, si les mécanismes se basent sur de la pose d’ouvriers, il y a suffisamment d’originalité pour dérouter sur les premiers tours.
Par exemple, j’ai gagné la première partie sans embaucher d’assistant (ouvriers) supplémentaires. Pourquoi ? Parce que les assistants de base n’ont qu’1 d’énergie. Or tout le monde n’est pas égaux devant les actions à réaliser. Chaque « ouvrier » a une quantité d’énergie à dépenser et un assitant de base n’en a qu’1. Or les actions demandent généralement 3 d’énergie ? Useless alors ? Non car le premier à se rendre dans un quartier a un bonus de +2, le second +1 et on peut rajouter un cristal qui donne 1 d’énergie. On voit donc déjà qu’il ne s’agit pas seulement de poser ses ouvriers mais de gérer égalemetn l’ordre du tour et son énergie.
Quant aux spectacles, sources majeures de points, l’important est également les tours de magie qui y sont faits. J’ai ainsi fait pas mal le coucou et j’ai pu profité des spectacles des autres pour augmenter ma renommée car ce sont mes tours qui y était présentés.
Il n’est donc pas si évident d’apréhender l’interaction, l’imbriquation des mécanismes et le poids de telle ou telle action. L’ordre du tour, par exemple, se révèle bien plus important qu’il n’y parait de prime abord. Et on le découvre à son dépend lors d’une première partie. 😉
Au final c’est du lourd quand même, donc à ne pas mettre entre toutes les mains.
Bref, ça mérieterait un Just Play. Faudra que je fasse une partie avancée pour le faire. Malheureusement, je ne l’ai pas et impossible à trouver en boutique. Donc si quelqu’un a un exemplaire qu’il n’est pas sûr de garder, je suis preneur !
TheGoodTheBadAndTheMeeple 28/10/2015
C’est déjà un super retour ça ! Merci Cormyr 🙂
Comme beaucoup de KS venant des US, ce sont des jeux qui sont juste introuvables dans nos contrées ou alors pendant la semaine de retour après essen. Et c’est bien dommage car cette petite tranche des KS US qui font du jeu a l’européenne sort souvent du matos de dingue avec des jeux d’excellent calibre…
Dans la série, j’ai noté aussi Far Space Foundry et Stockpile (pour celui la j’ai craqué et n’ai pas regretté !)
Quant à super motherload, du même acabit, repéré mais un peu oublié… Wraith vient de me redonner envie ! L’affreux 😛
morlockbob 28/10/2015
vraiment le genre de « coup de projecteur » que j aime… qui donne envie de fouiller. Un peu le catalogue de noël avant l’ heure, même si la majeure partie de ces jeux seront difficiles à trouver..
TheGoodTheBadAndTheMeeple 28/10/2015
Merci de ton message !!
Mon PC vient de crasher, mais en substance certains des jeux sont dispos.
La plupart en ligne
Brick party chez Iello bientot
Nauvoo games et TMG sont en discution pour mieux se faire distribuer en Europe.
Il reste tous les asiatiques… et là c’est cuit. Spécialement pour Chenghuang dont la version Essen était spécialement en Anglais, sinon tout est en Jap dans la boite de base !
eolean 28/10/2015
Dans le genre de bellz, sur le même stand, il y avait un jeu un peu fou où on met un bandeau avec une sorte de grue sur son front et en bougeant la tête on doit empiler des objets ! J’ai plus le nom mais je peux le retrouver mon frangin l’a pris pour ses gamines ^^
Pour Steam Works, je suis toujours emballé, par contre, steampunk rally, même s’il est très bon souffre selon moi (après 3 parties) d’un manque d’intéraction pendant la course. J’en ferai peut-être un JP en début de semaine prochaine si j’ai le temps ^^
Quant à Domus Domini, on l’a ramené également et je suis impatient de le tester ! Matériel agréable et un jeu qui a l’air relativement costaud.
TheGoodTheBadAndTheMeeple 28/10/2015
Lift it ! C’était le buzz de l’année dernière, voilà pourquoi je ne l’ai pas évoqué ^^
thonywood 28/10/2015
Trickerion me tente bien, surtout vu les comms sur le sujet. Il y a un site internet :
http://www.trickerionboardgame.com/ avec 6€ de port et possible d’avoir l’extension.
Je sens qu’il va finir à la maison celui-là.
Merci pour ces infos, j’aime de plus en plus le jeux US. Le gameplay est différent, démarrage asymétrique, background typé. Core world, eminent domain, harbour, new dawn (même si orgine grecque à la base) changent vraiment des jeux que l’on peut avoir en france. Histoire de goût…
BGG aide aussi à trouver les règles en VF ( trickerion en autre) et sinon cela ne fait pas de mal de se remettre à l’anglais aussi.
TheGoodTheBadAndTheMeeple 29/10/2015
Avec si peu de frais de port, c’est vraiment sympa tiens 🙂 merci du tuyau !
atom 29/10/2015
hum il y a peut être moyen de faire un achat groupé.
Merci pour ces belles découvertes, faut absolument que je teste ponzi
M3th 29/10/2015
Oui je suis bien d’accord pour l’achat groupé aussi.
TheGoodTheBadAndTheMeeple 03/11/2015
Hey mais j’ai oublié l’excellent Automania ! (c’est la review DiceTower qui m’a refait tilter)
Encore un excellent jeu medium de pose d’ouvrier avec un peu d’opportunisme aussi. Vraiment fluide et rafraichissant. Franchement la partie m’a beaucoup plu. Personne n’a craqué pour le ramener et je me sens de plus en plus triste de ne pas l’avoir fait.
Le design est un peu cartoon mais je peux vous garantir que ce n’est pas un jeu d’ambiance ! Tout est bien pensé, tout spécialement le choix des tuiles à prendre. Ce n’est pas tant un jeu à l’allemande car l’interaction même si elle est indirecte est très importante à chaque tour pour faire la plus belle des voitures !
Si vous avez l’occasion je vous le conseille vivement.