Ark Nova : Le roi de la Jungle ?

Ark Nova, premier jeu de l’auteur allemand Mathias Wigge chez Feuerland sorti à Essen en 2021, s’est rapidement imposé dans l’esprit des joueurs, et depuis il squatte les premières places de la “hotness” de BGG, et fait même son trou dans le classement général, il a atteint la 25ème place (au début de la rédaction de cet article, il était à la 33ème place), et il y a fort à parier qu’il continue à grimper. Après avoir gagné le Diamant d’or, prix qui récompense des gros eurogames, il est arrivé chez nous en avril, distribué par Super Meeple.

Au bout de six mois, on ne peut plus vraiment parler de buzz, mais est ce que cette réputation est méritée ?

Dans Ark Nova, nous allons gérer un zoo, ou plutôt une réserve naturelle. Nous y construirons des enclos afin d’y installer des animaux qui vont nous permettre de gagner de l’argent. Nous pouvons faire appel à des mécènes pour nous aider, ainsi qu’à nos bénévoles pour lier des contacts avec des zoos étrangers des divers continents. 

 

Terraforming Park

Ark Nova a plusieurs similitudes avec Terraforming Mars, en effet nous allons principalement jouer des cartes (200 cartes différentes) avec un système de badge proche du jeu de Jacob Fryxelius. Certaines nécessitent des prérequis, avoir joué d’autres cartes avant pour être posées. Les deux titres sont des jeux à moteur.

Dans Ark nova, il y a deux pistes. La première est une piste d’attrait, les animaux que nous allons mettre dans les enclos préalablement construits sont plus ou moins attrayants pour les visiteurs et nous ferons grimper sur cette piste qui représente l’argent que l’on va gagner à chaque pause. En accueillant un panda roux, les visiteurs affluent, et votre zoo gagne en popularité. L’autre piste représente la conservation, sur laquelle on avance quand on a réussi des objectifs. Lorsque les deux courbes se croisent pour un joueur, la fin de la partie est déclenchée et on passe au décompte. C’est exactement le même système que Rajas of the Ganges de Inka et Markus Brandt.

 

Ark nova – pistes de score, zoo perso et en bas les cinq cartes Action

Dissection

Chaque joueur débute avec son plateau Zoo de départ, soit celui de base, recommandé pour les premières parties, soit ceux avec une asymétrie. Au dessous de ce plateau, nous avons nos cinq cartes Action.

Dans Terraforming Mars, nous pouvions jouer une ou deux cartes à notre tour sans plus de conditions que celles indiquées sur la carte, sans oublier les précieux crédits. Ark Nova est plus subtil, l’action réalisée chaque tour dépendra de l’emplacement de la carte Action : par exemple une action Construction de Force 3 permet de construire un enclos de trois cases ou moins. Une fois jouée, la carte est reléguée sur la position 1 ce qui décale les autres cartes vers un niveau plus élevé. Malin non ?

Petite précision lexicale, nos cartes Action nous permettent de jouer les cartes de notre main, et oui deux types de cartes et il faudra faire le distingo.

Pour jouer une carte de ma main, comme ce rapace, il me faudra avoir au moins avancé l’Action Animal sur le niveau 2. Cette même action au niveau 5 me permettrai de poser deux animaux.

On comprend vite qu’il faut planifier ses actions de manière fine, en fonction de la force des cartes que l’on veut jouer, mais aussi de l’ordre de nos actions. Pour pouvoir héberger un Sarcoramphe Roi, il me faudra, soit avoir construit au préalable un enclos de taille 3, soit une volière. Certains animaux nécessitent d’être placés à côté de zone aquatiques, d’autres de zones rocailleuses.

 

Photo rapace : les prérequis et le coût à gauche de la carte, le gain de 9 tickets sur la piste Attrait en bas à droite

 

En sus on pourra une fois la carte jouée, réaliser l’effet de la carte : notre oiseau charognard nous permet de plonger dans les cartes défaussées et espérer en extirper une carte intéressante. Avec l’action Carte on pioche des cartes, dont le nombre dépendra de la force de l’action, en Force 5 on peut saisir une carte, c’est-à-dire prendre la carte souhaitée dans la rivière de cartes, sinon on pioche au hasard dans l’énorme pile de cartes.

Car oui, il y a du hasard dans Ark Nova, et ça fera râler les mêmes qui ont pesté sur celui de Terraforming Mars, mais ici on a tout de même quelques moyens de le maîtriser, au moins partiellement. Dans un jeu, j’ai toujours considéré le hasard comme un allié, comme un élément de jeu intéressant, si tout est connu il ne nous reste plus qu’à dérouler notre stratégie jusqu’à la fin.

 

Ark nova – les cinq actions en niveau amélioré

 

Nos Cartes Action sont double face car évolutives, quand on les retourne on bénéficiera des actions améliorées, ainsi avec l’action Carte on pourra se servir dans la rivière de cartes en fonction de notre marqueur de réputation, avec l’action Mécène ou Animaux on pourra jouer des cartes idoines de notre main, ou présentes dans la rivière, toujours en fonction de notre réputation. On peut donc râler sur le hasard, mais il est largement maîtrisable.

Il existe quatre moyens de tourner une de ses cartes Action sur le côté amélioré, par exemple en ayant deux jetons universités sur son plateau ou deux jetons Zoo partenaires, atteindre les deux points de conservation. Des bonus à débloquer en cours de partie, qu’il ne faudra pas rater.

 

Ark nova – que des animaux dans cette main. L’éléphant est très intéressant (8 en attrait et 1 en réputation), mais coûte très cher en monnaie et en prérequis.

 

On ne pourra pas retourner plus de quatre cartes Action sur les cinq, il faudra donc choisir au mieux en fonction de notre stratégie, mais aussi de certains prérequis. Ainsi, je ne pourrai pas jouer l’éléphant si je n’ai pas amélioré ma carte Animaux. Ou bien je serai dans l’incapacité de construire sur certaines zones de mon plateau sans avoir fait évoluer la carte Construction, ou même de construire une volière ou le vivarium.

C’est un axe de gameplay très intéressant, dès le début de la partie, en fonction des cartes que nous avons en main, on va réfléchir à la façon de les faire évoluer au plus vite car les améliorations sont substantielles. Avec Association, en plus de poser mon meeple bénévole sur le plateau des associations je vais pouvoir faire des dons qui vont me donner un bonus immédiat, comme gagner cinq sous, certains donnant en sus du revenu. 

 

Ark nova – missions Association et cartes Conservation

 

C’est qui le plus fort entre le rhinocéros et l’éléphant ?

Petit à petit, notre plateau se remplit d’enclos qui accueillent des animaux, et avec un peu d’organisation nous pourrons réaliser nos objectifs de Conservation, afin de marquer des points de victoire ici appelé Point de Conservation. Je rappelle que la fin se déclenche quand nos Piste de conservation et piste d’Attrait se croisent. Là encore, à nous de voir si l’on est patient et attendons d’avoir un objectif haut, par exemple héberger cinq animaux venant du continent Océanie, afin de marquer cinq points, ou bien se contenter de deux points pour bénéficier plus rapidement du bonus d’amélioration de carte. En plus des cartes présentes à l’installation, les joueurs pourront en ajouter d’autres et marquer les points, mais elles deviendront aussi disponibles pour les adversaires. 

Plusieurs fois dans la partie on devra réaliser une Pause (un jeton tasse de café qui progresse sur une piste en fonction des joueurs et des actions Carte), c’est alors qu’on gagne nos revenus, et réduit sa main à 3 ou 5 cartes. Il est indispensable de maîtriser le tempo du jeu, pour ne pas bêtement se retrouver, soit à devoir défausser la mort dans l’âme des cartes que l’on venait juste de piocher, ou bien ne pas avoir placé l’animal qui nous aurait apporté du revenu juste avant la pause.

 

Ark nova – Pause café

 

Le jeu est un peu coupé en deux phases ou plutôt deux moments : au début de la partie, on tente de construire un moteur afin de gagner du revenu à chaque pause, pour monter en puissance et réaliser des Conservations dans la phase suivante. D’autant que comme Rajas of the Ganges, on monte doucement sur la piste d’attrait, mais un point de conservation représente un équivalent de deux points, puis trois points d’attraits quand on dépasse le seuil de dix points. 

Une fois la fin déclenchée, les autres joueurs jouent une dernière fois et on passe au décompte. Celui ci est étonnant, il évite assez soigneusement la salade de points indigeste, mais est un peu déstabilisant, il faudra faire s’éloigner le plus possibles les deux pistes après croisement. Après la fin de partie, on ajoutera quelques points en plus, selon certaines cartes que l’on aura jouées, ou la carte Décompte que l’on aura gardée. Si les pistes ne sont pas croisées, on évaluera un score négatif.

 

Ark nova – début de la piste de Conservation avec des bonus cruciaux à choisir.

 

Stratégie ou hasard ? Adaptation

En début de partie nous commençons avec un petit pécule et quatre cartes que l’on choisit parmi nos huit de départ, ainsi que deux cartes Objectif de fin de partie (une seule donnera des points à la fin de celle-ci). On tire les cartes Conservation de la partie, qui vont donner une direction stratégique. Par exemple, j’aurai envie de garder mes cartes oiseaux en main, si la carte Conservation idoine est présente.

Néanmoins, si la pioche ne charrie aucune carte Oiseau, même en améliorant la carte Action, je peux me retrouver le bec dans l’eau. De même, le déclenchement de la fin de partie va être plus compliquée si l’on a peu de moyens de marquer des points de victoire et qu’il y a peu de cartes Conservation (il existe 20 cartes Conservation sur les 200 du jeu, soit 10%). Dans une session, on a eu du mal à atteindre la fin de partie, car on n’arrivait pas à avancer sur la piste de Conservation.

On a apprécié les synergies que l’on peut mettre en place : les carnivores ont souvent des effets de Meute qui donnent plus d’Attrait, le bonus Bain de soleil permet de vendre des cartes de notre main ; avec Troupeau on peut employer un enclos déjà utilisé pour héberger un autre ruminant. Intelligent nous permet de placer une carte Action sur l’espace 1, cela nous permettant de gagner du temps si l’on avait prévu de réaliser une action précise. 

 

 

Dans le même ordre d’idées, on remporte des bonus en construisant nos enclos ou en créant des liens avec des zoos partenaires ou des universités. C’est bien simple, comme dans Terra Mystica ou Projet Gaia de Feuerland (le même éditeur), dès que l’on couvre quelque chose, on gagne le bonus. Idem, quand on libère les cubes qui sont sur notre plateau. À nous de le faire à bon escient, au bon moment, afin d’imbriquer nos actions au mieux.

 

Ark nova – mon zoo

 

L’éditeur propose un fichier sous forme de pdf à télécharger qui donne des conseils avec des mains de départ selon les joueurs. Ce fichier est disponible en français traduit par Super Meeple. Il est à mon avis plus intéressant de découvrir le jeu et de faire les erreurs de débutant, que de suivre des schémas définis, mais ça a le mérite de montrer la solidité du jeu et de sa mécanique surtout.

 

Malin comme un singe

Concernant l’édition, nous avons des cartes avec des photos d’animaux et l’on pourrait regretter de ne pas avoir d’illustrations, personnellement cela me convient totalement, je trouve ce choix très logique. Les plateaux perso ne sont pas double-couche, mais nous en avons huit, avec d’un côté les plateaux 0 ou A, idéal pour débuter, et au verso une asymétrie forte qui rend beaucoup plus justice au jeu. Comme beaucoup de jeux avec une iconographie abondante, au début on a peu le nez sur la règle ou plutôt l’aide de jeu, qui est extrêmement bien faite, très intuitive, facilitant l’assimilation. 

 

 

Nous avons des bacs pour trier et ranger le jeu qui s’avèrent bien pratiques, bravo !  Nous sommes à la recherche d’une solution concernant les pièces, car c’est un peu pénible de jongler avec les jetons en carton pour faire la monnaie. J’aurais bien vu une roue que l’on incrémente. On a fini par utiliser les jetons de poker de Brass. Petit détail ergonomique, bravo pour le dos des cartes qui permet de les ranger dans le bon sens, contrairement à Terraforming Mars (preuve en photo) :

 

Dos de cartes de Terraforming Mars et Ark nova. Repérer le haut et le bas

 

Le thème est vraiment bien rendu, comme vous avez pu le voir dans les exemples cités, mais ce n’est qu’un florilège des possibilités qu’offre le jeu. Avec ses 200 cartes, ses différentes cartes de décompte de fin, ses plateaux zoo différents et asymétriques, les cartes Conservation, le jeu est extrêmement rejouable, tout en offrant une vraie profondeur. Plus on joue et plus on maîtrise. On a enchaîné les parties avec ma compagne et mon fils de 12 ans, et l’on ressent bien la courbe de progression, on ne fait plus les erreurs de débutants. 

Revenons sur l’asymétrie des plateaux. Il y en a huit différents, chacun a une configuration totalement différente ainsi qu’un pouvoir, une capacité. Par conséquent on ne joue pas de la même manière en fonction du plateau, tout en restant assez libre, vu que l’on peut démarrer de n’importe quel bord, en respectant toutefois la règle de l’adjacence pour ses prochains enclos.

Les premières parties, nous découvrons les cartes et leurs effets, les synergies ne sont pas encore bien claires dans nos têtes. Si bien qu’il peut arriver au début en tout cas, que cela traîne en longueur. Mais sur les suivantes, avec l’apprentissage, les erreurs que l’on ne fait plus (remplir totalement son plateau c’est une fausse bonne idée ^^), le temps de chaque partie est réduit. 

 

Ark nova – cartes Décompte, perso et secret

 

L’interaction reste assez froide, même si on surveille (un peu) les joueurs sur les projets de Conservation. Quelques cartes permettent un peu de piquant ou de venin pour le coup, mais ça reste limité (bien que pénible malgré tout), il faut aussi surveiller le marqueur Pause café. Pour ces raisons, je le jouerai surtout à deux joueurs, même si toutes les configurations fonctionnent bien. En duel, les parties ont le mérite de durer un peu moins longtemps. 

 

Ark nova – cartes Mécène

 

Ce qui est épatant, c’est qu’Ark Nova emprunte tel un raton voleur laveur, toutes ses mécaniques à plusieurs titres, nous l’avons vu, Terraforming Mars, Rajas of the Ganges, mais aussi Civilisation, le placement de tuiles n’est pas non plus novateur. Pour autant, il mixe tout cela habilement et réalise le sans faute. Même après plus de dix parties, on a toujours envie de rejouer, de tenter de nouvelles stratégies, d’essayer les différents zoos. La prise en main est rapide, et construire son zoo, y installer les différentes espèces est grisant. Cela contribue au plaisir de jeu, même si l’on perd, on éprouve le sentiment d’accomplissement et le plaisir de voir notre zoo évoluer. Finalement on peut dire que le battage et sa réputation sont amplement mérités, il ne reste plus qu’à attendre des extensions pour prolonger le plaisir du jeu (et son succès). Mathias Wigge a annoncé une extension nommée (pour le moment) Aquarius, mais nous ne voyons pas du tout ce que ce nom de code peut cacher ^^.

Ark Nova Mondes Marins : cliquez ci-dessous pour tout savoir sur l’extension ! [MàJ 01/2024]

Ark Nova Mondes Marins : en plongée sous-marine

Vu la réussite du jeu de base, cette première extension était très attendue.
Ark Nova étant principalement un jeu de cartes, il était facile d’en ajouter de nouvelles et on peut imaginer sans peine qu’il peut y en avoir encore d’autres dans un futur plus ou moins proche. Justement, nous trouvons de nouvelles cartes qui viennent du monde marin, on ajoute donc des poissons et autres mollusques avec de nouveaux enclos: les aquariums (de deux tailles différentes). Attention, il faudra les construire proches d’une zone aquatique.

 

 

Certains de ces poissons arrivent avec une nouvelle mécanique, à savoir le récif corallien : quand on joue une carte avec une icône récif, on déclenche l’effet de ladite carte, mais aussi toutes celles qui comportent cette même icône récif, ce qui peut déclencher quelques combos assez jouissives.

Plus de cartes (on en ajoute 81) pourraient scléroser la rivière, mais là encore l’éditeur a eu une bonne idée puisque certaines ont une icône de vague et quand on découvre une carte avec cette icône dans la rivière on élimine la première carte de la rivière et on fait avancer les autres (cela évite que ladite rivière se fige). 

Avec le soutien de Dory et Némo je ne pouvais que gagner.

Côté modifications, certaines cartes ont tout simplement été revues soit pour intégrer la nouvelle icône, soit pour être rééquilibrées (deux ans après sa sortie, il est logique que certaines cartes soient réévaluées).

Les cartes actions asymétriques sont l’ajout le plus intéressant de cette extension. En début de partie, on en choisit deux dans un draft. Celles-ci remplacent nos cartes de base et ont un pouvoir ou un effet qui va se déclencher à chaque utilisation. Effet qui sera différent quand la carte sera améliorée et parfois on aura envie de l’améliorer d’autres fois au contraire on aura plutôt envie de garder le pouvoir de base, mais tout cela dépend de notre autre carte et de notre jeu. Ark Nova avait une rejouabilité conséquente, avec cette asymétrie on peut aller beaucoup plus loin, d’autant qu’il en existe quatre pour chaque carte Action.

 

Dernier point, cette extension vient avec des ajouts purement cosmétiques : au lieu d’avoir des cubes à notre couleur pour les projets de conservation, nous avons des Meeples animaux tout choupi. Je dis cosmétique, car c’est ce que je pensais au premier abord, mais en fait cela différencie bien les cubes que l’on place sur notre plateau et ceux qui vont servir aux dons. C’est donc un ajout bienvenu, car il évite une erreur que l’on faisait les premières parties.

 

Mondes Marins est une excellente extension, elle renouvelle le jeu et le modifie en offrant une belle asymétrie, rajoute de la variété sans casser l’équilibrage du jeu, au contraire puisque certaines cartes ont étés corrigées. La mécanique de la vague est bienvenu pour éviter l’enkystement. L’asymétrie des cartes de départ offre de nouvelles possibilités.

 


 

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13 Commentaires

  1. morlockbob 27/04/2022
    Répondre

    Bel article, bien décrit, il met l’eau à la bouche. (va quand même falloir que j’y joue…)

  2. frédéric ochsenbein 28/04/2022
    Répondre

    Pas fan du tout de Terraforming, j’ai pu m’essayé à Ark Nova avec plus de plaisir même si clairement je ne l’acheterai pas. J’ai apprécié les choix cornéliens qui s’offrent à nous (upgrade une carte ou prendre un nouvel assistant, quelle carte upgradée,…), la qualité de l’édition avec les informations clairement indiqués sur les plateaux et la belle diversité / rejouabilité du jeu. Ce qui m’a déplu : déjà ne pas jouer à 4, c’est terriblement long tant par la durée de la partie (et pas genre « quoi déjà 3 h qu’on joue? » mais plutôt « allez tu ne veux pas jouer cela que ca se termine ») que par le temps que va prendre un tour de table. En effet certaines actions comme prendre des cartes peuvent être très rapide, alors que d’autres sont plus longues (je vais aux associations, récupères un jeton qui me débloquent une upgrade….). Par moment on attend attend attend, à d’autres on fait attendre fait attendre fait attendre :).  A 2 c’est bien plus dynamique, avec un côté duel plus plaisant car on peut etre plus attentif aux intentions de l’adversaire.

    Autres bémols c’est un jeu où faut la chance de votre côté. Si vous jouez pour le fun, pas de souci c’est marrant même si on prend une dérouillé. Pour les joueurs plus compétiteurs quand ca veut pas ca ne veut pas. Ma dernière partie le possesseur du jeu s’est pris une grosse claque parce que rien de combotait avec ses choix de départs, alors que le joueurs en tête avait cartes sur cartes (impossible de tout contredrafter).

  3. The prince 28/04/2022
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    Bel article même si de mon côté j’ai du mal à comprendre l’engouement autour de ce jeu, après j’ai fait une seule partie mais je l’ai trouvé pas bien huilé en terme de mécanique, certes le thème est génial mais le reste est assez laborieux,hasard très présent,main de cartes qui tourne pas assez, long pour son format ,pas fan de la piste de score car je la trouve alambiqué pour pas grand chose,après  tant mieux si il plaît a la majorité des joueurs mais pour ma part vraiment déçu du jeu

  4. Nékureuil 05/05/2022
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    Après 5 parties au compteur (dont 1 solo), mon avis persiste : c’est un bon jeu.

    A deux, il est très tendu mais reste fluide.

    A quatre, certes c’est un peu long (environ 3h00 dès la seconde partie) mais il est agréable à jouer et cela crée quelques tensions supplémentaires (plateau association et lutte pour certaines cartes).

    A trois, et bien…j’essaye dimanche !

    Globalement, les chemins à emprunter pour gagner son multiples, et il faut s’adapter en permanence. Le hasard est présent mais peut s’apprivoiser (l’action « cartes » ne doit surtout pas être négligées).

    Bref, j’y reviens avec plaisir, pour faire un autre…zoo de préservation !

    L’extension « aquatique » déjà annoncée est une bonne nouvelle même si faire le tour du jeu de base prendra de nombreuses parties…

    • atom 06/05/2022
      Répondre

      On est à 12 parties dont presque toutes à 2 joueurs, la plupart avec mon fils d’ailleurs. Une seule à 4 et je ne le referais pas, parce que ça dure beaucoup trop longtemps et tu n’as pas grand chose à faire hors de tes tours. À 3 joueurs c’est l’idéal car ça permet de faire tourner un peu plus les cartes et ça évite le risque d’avoir un manque d’un type de cartes.

       

      J’aime toujours y jouer, car il est amusant, on compose son zoo avec ses espèces, c’est très ouvert, alors oui le hasard peut avoir un impact mais tant que ça reste amusant ça ne me dérange pas plus que cela.

       

  5. Gerwaldan 06/05/2022
    Répondre

    Une chose me tracasse dans ce jeu, et je n’ai noté cette remarque sur aucun site ludique : quel plaisir un joueur moderne peut-il trouver à séquestrer des animaux ? Ce bon article donne envie de jouer au jeu mais le jeu ne me donne pas très envie, à cause de cela. Heureusement il me reste « Autobahn » pour aller bétonner ailleurs ! ^^

    • atom 06/05/2022
      Répondre

      Je comprends la dissonance cognitive que l’on peut ressentir quand un jeu nous demande d’enfermer des animaux, alors que l’on souhaiterait plutôt qu’ils puissent vivre en liberté. Pour défendre ce jeu précisément, on a plutôt un parc zoologique et l’on fait des points de conservation aussi en relâchant les animaux en faisant des réintroductions d’espèces. Alors le milieu du zoo n’est pas tout rose, j’ai appris par exemple que l’on se louait les animaux qu’ils appartiennent à des zoos ou des pays (c’est apparemment le cas du panda du zoo de Beauval).

      Maintenant, j’ai envie de revenir sur la notion de dissonance cognitive, si je l’ai ressenti partiellement dans Ark Nova, elle est plus forte dans d’autres jeux, par exemple quand on me présente Carnegie comme un bienfaiteur, alors que la vérité est un peu plus nuancée. Ou le fait que dans Mombasa on colonise l’Afrique. La encore avant d’entendre les cris de certains, je nuance moi-même, ce n’est pas tant que l’on joue cette période de l’histoire, c’est qu’on la raconte sous un angle bien précis, celui de la colonisation triomphante. Je pourrais prendre plein d’exemples pour étayer ma démonstration, et plein de jeux que j’adore, mais qui pour moi sont déficients du côté de la mémoire et de l’histoire. Wendake parle des Indiens et se permet quelques libertés au profit de la mécanique, mais il prend le temps aussi de remettre du contexte et d’expliciter le pourquoi de cette modification et replace l’histoire dans le jeu. Ce qui est plus appréciable et du coup le place pour moi comme une œuvre de l’esprit qui dépasse la simple mécanique.

    • ocelau 06/05/2022
      Répondre

      Côté jeu, la mécanique tourne justement autour d’un équilibre entre rentabilité du zoo mais aussi action pour la préservation. Je ne suis pas fan de zoo ( assez déprimant de voir un fauve creuser un sillon à force de tourner en rond sur le même chemin) , mais il faut voir aussi que la plupart des animaux des zoos sont souvent nés en captivité, ou sont restés dans un milieu humain pour être soignés, ou sont en extinction ( il y a surement des cas moins louables , mais aujourd’hui on n’est plus dans le contexte des premiers zoos où les bêtes étaient arrachées de leur milieu naturel pour juste le plaisir de la collection, avec surement moins de soin et de connaissance des besoins des animaux qu’aujourd’hui).

      Tout cela pour dire que perso, même si je ne suis pas usager des zoos, je prends du plaisir tant mécanique que thématique sur ce Ark Nova, et que justement l’une de mes actions préférées est de libérer un animal 🙂

       

       

      • atom 06/05/2022
        Répondre

        Je suis d’accord et j’ai un peu la même vision que toi, mais je me dis aussi que ça m’arrange ^^
        Non en effet c’est plus la même chose, je sais que quand j’y joue je pense plus à la réserve naturelle de Sigean que j’ai du voir plusieurs fois enfant (vu que j’habitais pas trop loin). Un espace fermé où l’on découvre les animaux dans un cadre plus naturel si j’ose dire.

        Rien à voir, mais l’ocelot ou ocelau est un des plus beaux fauves, j’ai d’ailleurs cherché un ocelot pour ma bannière, mais j’ai trouvé ce jaguar qui m’as hypnotisé ^^ (jaguar qui se nourrit d’ocelot lol)

         

        • Gerwaldan 06/05/2022
          Répondre

          Oui, je comprends : on peut aussi admettre que nos jeux sont à l’image de nos sociétés, parfois cruelles, souvent utilitaristes. J’admets pour ma part, sans sombrer dans les postures abusives du moment et la censure systématique que certains jeux arrivent sincèrement à me rendre, parfois, un peu mal à l’aise quand aux choix thématiques assez frontaux. Dieu merci, il y a tellement de titres édités qu’il m’est aisé d’oublier un peu mes principes moraux et aller tuer quelques zombies entre autres créatures fantaisistes et démoniaques ! Merci pour votre retour cher Atom et Ocelau, je vous souhaite d’en libérer beaucoup (et de fait, gagner vos parties) !

  6. Olivier 03/07/2022
    Répondre

    J’adore quand le joueur occidental se pose en chantre de la bien pensance. Jouer à ce jeu ne fera pas fermer ni ouvrir de zoos, tout comme, si tu aimes jouer à Ark Nova, ça ne fait pas de toi un exploitant animalier. Bref, que tout les bien-pensants integristes bobo commencent par s’appliquer à eux-mêmes leurs belles idées, qui ne servent que leur égo boufi, avant de vouloir les imposer aux autres.

    • G 03/07/2022
      Répondre

      Continue à jouer à tes petits jeux, avec ta petite conscience du monde qui t’entoure, sans jamais remettre quoi que se soit en question sauf tes petits plaisirs mesquins  … Désolé Ludovox, je ne vous en voudrais pas de me censurer pour le coup mais ça fait du bien d’envoyer péter un crétin individualiste qui débarque deux mois après en enfonçant des portes ouvertes sans apporter d’argumentaire sérieux. Bon, je retourne à ma soirée de ‘bobo intégriste’ en allant brûler un cierge pour Greta …

    • atom 04/07/2022
      Répondre

      Toi qui sembles ne pas être le chantre de la bien-pensance, mais qui sembles définir ce qui est de la bien-pensance. Je vais te poser une question, est-ce que tu nous autorises à avoir des états d’âmes, est-ce que tu nous autorises à avoir des idées, des opinions. 

       

      Maintenant prenons un peu de hauteur, un jeu c’est un produit culturel, on peut y voir que de la mécanique, mais on peut aussi y projeter autre chose, y vivre quelque chose, et on a le droit d’être choqué, gêné par un thème, ce qui va gêner l’un va faire ni chaud ni froid à l’autre. Maintenant si ça permet de discuter d’ouvrir des discussions, je ne vois pas trop où est le problème, à partir du moment où l’on respecte les points de vue opposés. 

       

      Je cite Gerwaldan qui résume assez bien ce que je pense sur le sujet : “on peut aussi admettre que nos jeux sont à l’image de nos sociétés, parfois cruelles, souvent utilitaristes. J’admets pour ma part, sans sombrer dans les postures abusives du moment et la censure systématique que certains jeux arrivent sincèrement à me rendre, parfois, un peu mal à l’aise quand aux choix thématiques assez frontaux”

       

      Il me semble que l’on n’interdit à personne d’y jouer, d’y voir que de la pure mécanique et de ne point s’intéresser au thème et ses aspérités. Il me serait agréable de penser qu’en retour on ait le droit au même respect.

       

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