AEterna, de Wallace : ceux qui vont jouer te saluent !

Martin Wallace, notre cher Wallace, revient du côté d’éditeurs italiens pour une édition signée Ergo Ludo Editions (Ensemble, Cangaceiros…) avec une production MS Edizioni et une version internationale gérée par Ares Games ; ce dernier ayant dévoilé les règles du jeu récemment, l’occasion pour nous de nous plonger un peu plus dans la proposition d’AEterna dont nous vous avions seulement signalé l’existence par un petit Telex en mai dernier. 

 

Premier regard sur le prochain Wallace 

Dans AEterna, vous incarnerez une famille romaine à l’époque vaste de l’Antiquité, et vous tâcherez d’augmenter votre influence sur trois ères majeures : le royaume, la république et l’empire romain. Tout cela à travers un jeu de majorité, de draft et pose de cartes, et de gestion de ressources, dans lequel il sera absolument vital de ne pas se mettre le peuple à dos. 

Chaque partie se déroule sur trois ères, divisées en pas moins de 9 phases. Certes, 9 phases, cela pourrait faire fuir, mais après lecture des règles, on a plutôt le sentiment que tout va bien se passer. 

 

Notre affaire débute par un draft permettant aux joueurs d’obtenir des cartes Monuments et des cartes Provinces correspondant à l’ère en cours. Classique : vous choisissez simultanément une carte parmi cinq, et passez ensuite les quatre autres au voisin de gauche, et ainsi de suite. 

Après cela vient la phase d’actions : C’est ici le cœur d’AEterna. Suivant la piste d’ordre du tour, chacun·e pourra jouer une action (avec aussi des actions gratuites possibles) parmi : jouer une carte (Monument ou Province), prendre une Faveur, construire un Bâtiment, Influencer une colline, ou passer son tour.   

 

« Lorsque la source est trouble, ce qui en sort l’est aussi »

La plupart des actions nécessite de perdre ou gagner des points de Trouble. Dans AEterna, Wallace nous dit en permanence « va chercher bonheur par les conquêtes et tutti quanti el tralala mais n’oublie jamais ton peuple ». Si votre compteur de Trouble dépasse zéro, bien joué, vous gagnerez un point de Prestige par effet qui viendra taquiner la piste. Si à l’inverse, votre Trouble va au-delà de 10, vous perdrez un point pour chaque action qui aggravera l’agitation du peuple. Mais avant même d’en arriver à ces extrémités, vous pourriez regretter d’avoir trop de Trouble, la piste vous réclamant de payer ou de prendre des points négatifs si votre peuple grogne.   

 

Un titre pour 2-4 romaines


Jouer une carte sur votre zone de jeu nécessite de payer son coût en ressources (indiqué en haut à gauche de la carte). Certaines donnent des effets permanents, d’autres sont des effets one shot, d’aucunes demandent d’être activées (activer un Monument est une action gratuite). Les Monuments représentent vos bâtiments érigés et coûtent de l’or & de la pierre ; les Provinces sont vos conquêtes et coûtent des citoyens. Cela fait sens. 

À la fin de la partie, vous gagnerez des points grâce aux cartes ainsi placées, sachant qu’en plus, pour chaque lot de 6 voire 7 cartes de couleurs différentes vous gagnez des PV bonus. Mais vous aurez envie de jouer des cartes de même couleur car cela vous rapportera de plus en plus de monnaie (dans le sens où plus vous avez déjà joué de cette couleur, plus la monnaie ruisselle). 

Plateau central – vue depuis la colline

 

Vous pourrez aussi aller payer pour obtenir une Faveur de la Personnalité remarquable (Romulus, Spartacus, Gala Placidia, Jules César…) qui rayonne sur votre ère – à condition d’en remplir les conditions préalables, une ou plusieurs fois. C’est une Faveur publique, mais seul le premier joueur à la récupérer pourra l’avoir. La Personnalité est exigeante mais généreuse : Si vous remplissez plusieurs fois ses conditions, vous gagnez plusieurs fois ses récompenses.

  


Pour construire un Bâtiment, il vous faudra placer un de vos Meeples Citoyens sur l’un des trois emplacements libres du plateau central. Ce faisant, vous payez une pierre, et gagnez aussi trois points de Prestige au passage. Cela vous permet surtout de placer un Bâtiment sur une colline (chaque colline peut en recevoir trois max, et seulement une de chaque type). Ces Bâtiments octroient des points bonus à celui qui sera Préfet de la colline. 

Reste l’action d’Influencer une colline. Là aussi, cela vous coûtera du Meeple Citoyen – avec un coût dégressif. C’est une position importante à convoiter pour grappiller des points au moment du scoring : si vous êtes bien placé là, bravo vous devenez Préfet, et la Colline vous gratifie de quelques points de Prestige pour cela. On va donc jouer des coudes sur la colline, façon pousse-toi d’là que je m’y mette, non mais ça va j’étais là avant, d’autant qu’elle peut aussi octroyer des récompenses, souvent des ressources.  

Mais attention, les Collines les plus peuplées et convoitées seront finalement dévastées par la population, ce qui concrètement réduira les points qu’elles procureront pour la suite, tout en augmentant le marqueur Trouble des joueurs-Préfets concernés. 

Ah et puis… il vous faudra aussi penser à nourrir vos Citoyens hein ! Pour cela, aurez-vous assez de blé ? (ressource surtout donnée par les cartes). Si vous n’y parvenez pas, le Trouble augmentera…  

Illus signées Emiliano Mammucari et Andreas Rocha

 

Ad insignem memoriam turpitudinis …

À la fin de la partie, on regardera les ressources restantes mais surtout les points provenant des cartes jouées sans omettre de finaliser le total avec les éléments de la piste de Trouble (attention aux pénalités !). Si vous allez au fond de votre piste Trouble, du côté obscur de la force, le jeu vous exclut carrément du scoring final : Vous êtes condamné à la damnatio memoriae ! Voilà le message est passé : don’t mess with the people, ok?!

De ce que l’on peut en voir à la lecture des règles (qui se passe sans heurts), cet AEterna semble gros mais finalement plutôt intuitif. Les mécanismes présentent une imbrication plutôt logique et cohérente malgré un poids BGG qui pouvait faire un peu peur (Wallace, qu’on adore, n’étant pas toujours très bon dans l’épure). Au final, on se retrouve avec un Euro qui paraît bien solide, plutôt traditionnel dans ses ingrédients, avec un petit message pas déplaisant, le tout promettant de tenir sous les 60-120 minutes. Rendez-vous à Essen pour le découvrir en avant-première ! 

 

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