Kahuna sur Ios
Vous aimez les iles et les jeux à deux ? Ça tombe bien, moi aussi !
N’y voyez là aucune invitation à des activités coquines sur un ilot perdu des Maldives ! Non… c’est juste que Kahuna existe sur IOS !
Le jeu :
Pour ceux qui ne connaissent pas l’original en voici les grands principes :
Kahuna met les deux joueurs à la place de deux prêtres régnants sur un petit archipel composé de 12 iles. Le but du jeu sera d’assurer votre domination sur ces iles afin de prouver votre vraie valeur. Tout ceci n’est qu’un prétexte a un jeu particulièrement tactique aux mécaniques on ne peut plus simples :
Vous possédez 5 cartes maximum dans votre main. Ces cartes reprennent le nom d’une des iles de l’archipel. A votre tour de jeu vous pourrez
- Jouer une carte pour poser un pont entre cette ile et une de ses consœurs adjacentes.
- Jouer 2 cartes identiques pour casser un pont adverse
A noter que ces deux actions peuvent être répétées autant de fois que vous le souhaitez (on a le droit d’être gourmand…).
- Défausser une de vos cartes
- Ou ne rien faire du tout, on a le droit d’être fainéant après tout !
Dans tous les cas vous piocherez une et une seule carte à la fin de votre tour, soit parmi les 3 visibles, soit face cachée pour ne pas trop dévoiler votre stratégie à votre adversaire (ou tout simplement parce qu’aucune des visibles ne vous tente, on a le droit d’être difficile !).
Comment gagne-t-on me direz-vous ? Et bien c’est tout aussi simple : une fois que vous avez la majorité des ponts sur une ile, celle-ci devient votre territoire. Et vous en profiterez pour détruire dans le même temps les éventuels ponts de vos adversaires qui étaient attenants à votre ile. Après tout vous êtes chez vous que diable !
La petite astuce réside dans le fait que lorsque vous prenez possession d’une ile, vous pouvez déclencher la perte d’une appartenant à votre adversaire puisque ce pont que vous venez de détruire lui a éventuellement fait perdre la majorité sur une de ses iles…
Le jeu se déroule en trois tours et on marque à chaque tour un nombre de points calculé comme ceci :
- 1er tour : 1 point pour celui qui a le plus d’iles en sa possession
- 2ème tour : 2 points pour celui qui a le plus d’iles en sa possession
- 3ème tour : autant de points que la différence entre votre nombre d’iles et celui de votre adversaire.
Voilà c’est assez simple.
La version IOS
Les modes de jeu
L’appli vous propose deux modes de jeux uniquement : en solo contre l’IA ou à 2 en ligne en mode asynchrone. Il manque le pass&play. Bien que ce ne soit clairement pas mon mode préféré, cela vous empêchera tout de même de faire découvrir cet excellent jeu à votre ami qui là, tout proche, juste à côté de vous et qui ne le connait pas encore (on a le droit de ne pas connaitre par cœur les jeux du monde entier…).
L’IA est-elle à la hauteur de votre immense talent ? Je dirais comme tout bon normand qui se respecte, ça dépend (on a le droit d’être caricatural après tout). Oui, ça dépend car autant certains niveaux, même avancés, ne m’ont posé aucun problème particulier pour battre à plate couture mes opposants, autant certains niveaux, même débutants, m’ont fait suer sang et neurones pour les passer. Cela donne une étrange impression de montagne russe de la difficulté, sans vraiment savoir à quelle sauce vous allez être mangés. Pourtant nous devrions y aller crescendo car les douze niveaux proposés sont classés du plus bas au plus haut et vous devrez les battre tous les uns à la suite des autres pour avancer.
Les graphismes
Ce jeu n’a pas subi de traitement particulier de ce point de vue. Des iles vertes posées sur un océan bleu, des bouts de bois blancs et noirs pour représenter les ponts et les possessions… Rien de transcendant dans tout ça au départ.
Et bien la version Ios ne fait pas beaucoup mieux : La page d’accueil est un peu sommaire, une plage de sable blanc avec une demi-étoile de mer et deux coquillages quelques peu caricaturaux. Les options et succès que l’on devine dessinés dans le sable sans que l’effet soit très réussi. Seules les planches en bois des différents menus sont assez bien faites.
Une fois en jeu, USM (les développeurs) ont pris la peine de nous offrir quelques rares animations d’oiseaux de quelques pixels volants dans le ciel de l’archipel mais là non plus on n’a pas la rétine décollée par la finesse des graphismes.
En revanche cela a le mérite d’être clair, lisible et les cartes sont bien représentées avec l’ile correspondante colorée en rouge pour mieux la repérer sur le plateau. (On a le droit de ne pas avoir le sens de l’orientation !)
Bref tout cela n’est pas moche mais n’est pas non plus transcendant…
L’ambiance sonore
Vous vous en doutez, vu le thème nous avons droit à une musique hawaïenne avec ukulélé, petites flutes et autres percussions. Jolie mais le thème dure moins d’une minute et tourne donc rapidement à la ritournelle répétitive genre rengaine (oui j’ai le droit d’accumuler les synonymes…). On la coupe donc très rapidement, de toute façon elle n’est présente que sur la page d’accueil, les options et les règles. Une fois en jeu, uniquement que des bruitages.
Ces bruitages justement que valent-ils vous demandez-vous, impatients que vous êtes ?
Et bien ils ne sont pas mauvais du tout ! Une brise légère venant du large, le bruit de l’océan pacifique se jetant inlassablement sur les plages de sable nacré, les mouettes et autres oiseaux marins poussant leurs petits cris, on colle au thème enchanteur des iles Bounty (oui on a le droit d’avoir une âme de poète en citant des marques !)
Lorsque vous placez un pont, c’est comme si vous jetiez une énorme planche dans l’eau et si vous le détruisez, vous entendrez la caractéristique explosion du TNT brisant les jambes de votre fier ouvrage. C’est bien fait et un certain travail a été fait ici.
L’ergonomie
Les développeurs ont presque fait un sans-faute de ce point de vue. Je m’explique :
Vous cliquez sur une carte, les ponts constructibles vous sont clairement montrés. Cliquez sur l’un d’eux et hop, un pont de plus.
Vous cliquez sur 2 cartes, même principe mais cette fois ce sont les ponts adverses que vous pouvez détruire qui vous sont indiqués.
Le nombre de cartes qui restent dans la pioche, la pile de défausse, une main pour passer son tour, tout est clair et compréhensible. Vous voyez clairement le round que vous êtes en train de jouer et les points des deux prêtres adversaires.
Alors pourquoi dis-je « presque » parfait ? Très simple, c’est à cause de la pioche des cartes placées face visible. En effet celles-ci se trouvent tout à fait en bas de l’écran et seul leur nom est visible, contrairement aux vôtres où vous avez (je l’ai déjà dit mais on a le droit d’être distrait) l’ile correspondante colorée en rouge pour la repérer. Un détail ? Pas pour moi qui ait un mal fou à repérer l’emplacement des iles, bien que l’auteur ait eu la sainte idée de les placer plus ou moins par ordre alphabétique. Ceci est d’autant plus pénible que si vous avez le malheur de toucher une carte vous la récupérerez instantanément, sans avoir à confirmer votre action. J’aurais plutôt vu la chose en deux temps : un tap et la carte se soulève pour montrer la position de l’ile à laquelle elle fait référence sur le plateau, puis un autre tap pour valider son choix.
On a le droit d’être exigeant après tout !
La règle
En jeu elle me semble parfaitement respectée, il faut dire qu’il n’y a rien de particulièrement complexe à reproduire.
A partir du menu principal vous pouvez si vous parlez anglais, allemand ou néerlandais lire la règle. Ce n’est pas particulièrement évident à comprendre (on a le droit de ne pas être bilingue), les phrases étant quelques peu alambiqués (comme ce mot) mais vous trouverez sur le net sa traduction française sans aucun problème. Je vous laisse chercher, si vous mettez plus de 30 secondes à la trouver, c’est que vous ne connaissez pas Google… (On a le droit de faire son activiste anti-trust.)
Conclusion
Kahuna est un bon jeu de plateau à 2. Tendu, tactique, parfois méchant et même opportuniste, il mérite qu’on s’y attarde.
Sa version Ios aussi ? Oui sans doute si vous ne possédez pas l’original et que vous ne cherchez pas une application qui va vous en mettre plein la vue. C’est sobre, mignon sans plus, parfois coriace à vaincre et toujours respectueux du jeu original. Vous en referez plusieurs partie, ça ne fait aucun doute.
Son prix est plus que modéré puisque vendu à peine 2.69€ à l’heure tardive où j’écris ces quelques lignes (on a le droit d’être insomniaque !) et elle a même été en promo à 1,79€ deux fois cette année.
Vous pouvez donc vous laisser tenter si vous êtes adeptes de ce type de jeu. Mais si vous décidez de passer votre chemin, vous ne raterez pas non plus la perle ludique de tous les temps. Juste une bonne adaptation sympathique et fidèle, parmi tant d’autres.
Grovast 24/09/2014
Je ne commente pas à chaque fois, mais merci pour cette série d’article toujours très complets, que je lis avec intérêt. Malgré tes efforts, on tient bon, un seul jeu de plateau sur notre iPad à ce jour (mais quel jeu…).
Dommage ici de ne pas avoir intégré le pass&play quand même, ça ne devait pas être beaucoup de travail en plus. Vraiment curieux.
Alstar 24/09/2014
Merci pour le commentaire !
Un seul jeu… Mais lequel ? Moi j’arrive pas a me retenir, j’en suis au moins a 30 ! 🙂
Le prochain article traitera de… Lords of Waterdeep ! Vive le D&D version gestion a l’Allemande !!
Grovast 24/09/2014
Réponse évidente, un jeu à très forte rejouabilité : Agricola
Lords of Waterdeep est sur mon Appshoper… donc ton article m’intéresse d’avance.
Alstar 24/09/2014
Ah la fameuse adaptation d’agricola ! Très bien faite à mon sens mais cela fera partie d’un futur article peut être
appshopper = mon sauveur ! 😉