Game Market : What the ファック ! (*F—)
What the f***! C’est le nom d’une nouvelle gamme de jeux japonais, très particuliers, uniques en leur genre. Vous aimez Jésus au point d’avoir appelé vos trois enfants, Jesus (à l’espagnol), Jésus-Marie (conservateur que vous êtes !), Méchajésus (rho, Monsieur est connaisseur !) ? Vous avez toujours rêvé de secouer la boîte dans laquelle le Shrodinger’s Cat était enfermé ? C’est cruel mais j’admire l’originalité. Ou alors, envisagez-vous plutôt un jeu dans lequel votre épée aura un coefficient érectile supérieur à celui des Final Fantasy ? Vous, on voit que vous fréquentez les soirées de l’ambassadeur (oui, sans majuscule, c’est mon côté contestataire).
Et bien, que pourrais-je vous dire d’autre que « bienvenue » ? Je vous invite à voyager dans les zones ludiques interlopes du Game Market. De l’expérimentation bizarre, de la petite culotte vindicative, des morceaux de bravoure version biblique, et j’en passe.
Le Game Market, avec ses 270 nouveautés, ne pouvait évidemment pas laisser la création aux plus sérieux. Il fallait bien quelques hurluberlus, histrions, déclencheurs de vagues scandaleuses pour ajouter du wasabi à la sauce soja. J’ai donc décidé de vous convier à un parcours ludique sorti de méninges bien mal en point, ou bien sont-elles sur un chemin précurseur qui les destinera à rester dans les mémoires ? C’est à vous de me le dire.
Je vais commencer par Goritia, dont les illustrations m’ont inspirées un arrêt cardiaque immédiat qui, heureusement, n’a pas eu lieu. Je vous explique les principes du jeu, au demeurant plutôt sympathiques, mais avant cela, histoire de vous plonger dans mon désarroi inopiné, une image du jeu !
Dans Goritia, vous avez deux types de cartes, si j’ai bien compris : des bananes et des gorilles. Imaginez ma stupeur quand j’ai vu s’afficher en une pyramide sur 4 niveaux ce visage si humain, entouré de quelques bananes perdues. Le principe, c’est que pour gagner, vous allez essayer d’aligner 7 gorilles dans votre pyramide.
Bien sûr, sans banane, la survie du grand singe est difficile. Il va donc vous falloir parvenir à un savant mélange de gorilles et de bananes. Mouais, c’est tout, apparemment. Le jeu m’intrigue et je suis au regret de vous annoncer que je n’ai pas réussi à me le procurer pendant le Game Market. Je ne désespère pas de le trouver un jour. Dawn of the Goritia !
Allez quelques images de plus, pour le fun.
Bon, on passe à la suite ! Si, si, vous irez au Rwanda une prochaine fois.
Hokago, Saikoro Club, c’est un manga dont je vous ai déjà parlé, sur Tric Trac. On en est désormais au 3ème volume, et pour tout dire, je trouve le storytelling médiocre et l’approche des jeux présentés mercantile, ou maladroite, c’est au choix.
Il y a un autre type de publication qui invite à découvrir les jeux de société. Ça s’appelle Board Gamer Girls. Alors, du coup, on pourrait penser que c’est pour les filles (ouais, vive les clivages !), mais en fait non, ça doit plutôt être pour les garçons (ouais, vive les clivages !). Enfin, je vous laisse jeter un oeil à l’image d’introduction et vous me dites, hein. Après tout, c’est vous les fans de Barbarrossa (rho, le troll !). En tout cas, je ne sais pas trop ce que c’est. On y retrouve aussi des illustrations de M. Nakamichi, auteur du manga dont je vous parlais précédemment. Ça ressemble à un bouquin qui fait découvrir les jeux de société au Japon, mais avec que des filles dedans. Y en a des dénudées, des lycéennes, des mini girls kawaii, bref, pour tous les goûts.
Je trouve l’idée sympa, mais je ne comprends pas trop le parti pris de n’intégrer que des demoiselles à la chose. Du coup, j’ai un peu de mal à savoir si ça contentera juste les mecs entre eux… Là aussi, je vous laisse juges.
Allez quelques images pour pas être taxé de démago, version guerre des sexes.
Bon, y a un petit gourage là : Captain Rhino, avec l’illustration de Villa Paletti. Faites comme si de rien n’était.
16 jeux, 8 groupes de filles.
Des jeux qui feront battre le coeur de tout le monde, accompagnés d’illustrations de filles jolies pour les présenter.
Numéro spécial de ce numéro pour les nouveaux joueurs de jeux de société.
Ouep, c’est la traduction de la « catch phrase ».
Je vous en reparle bientôt, en tout cas, parce que professionnel comme je suis, je me suis mis en tête de vous présenter les différentes publications sus-citées (rire du timide), dans un article plus complet et moins gonflé d’a priori.
Allez, on passe à la suite, les amibes !
Et la suite, autant vous dire que ce n’est pas de la grignotée de chat en boîte, oh que non, là, on entre dans l’interlope le plus effrayant, du genre urticaire qui vous force à vous poiler. Et ce, même pour les plus imberbes d’entre vous.
Jésus, ça vous dit quelque chose ? Un jeune gars qui s’est fait mal aux poignets et aux chevilles sans faire de sport, paraît-il. Il semblerait même d’après les 4 chercheurs les plus célèbres de l’humanité blanche et colonialiste, Jean, et ses trois compères, que le pauvre bougre se soit saigné aux quatre sang pour nous sauver ! Yep, de chez yep ! Un peu mon neveu et tout le toutim. Bon, en espérant ne pas avoir froissé les plus caresseurs de bancs en bois parmi vous, je vais vous parler de l’extension de Bible Hunter : Bible Hunter Advent. Premières impressions… J’adore ce jeu.
Pour quelles raisons ? Et bien, parce que d’abord le jeu fonctionne et a un vrai intérêt ludique et mécanique. Pour en savoir plus, je vous renvoie à un article précédemment publié, ailleurs. La deuxième raison, c’est que sous ses airs de jeu WTF, les illustrations, l’univers et le respect de la bible en font un jeu vraiment passionnant. Je ne suis pas très religieux, loin s’en faut, mais apprendre des trucs m’a toujours intéressé (je me demande encore pourquoi cette affliction m’a pris à bras le corps un jour sans saint). Et puis, il faut ajouter à ces premières raisons que les cartes sont recouvertes de flavor comme dit l’ami Vasel, et ses 15 millions de compatriotes joueurs de jeux FFG à base de plastique et de trop de cartes (Asmodée, pas taper, et puis, on m’a déjà expulsé de deux pays, alors… même pas peur).
Je vous donne en exemple la carte de Jésus, version adolescente, aussi appelée 迷子のイエス, le Jésus perdu. Non pas qu’il ait un mauvais sens de l’orientation, ce qui m’étonnerait guère puisque c’est un garçon (et, en plus, je suis sûr qu’il courait comme un garçon !), mais disons qu’il se posait des questions sur l’existence. Malheureusement pour lui, Rimbaud et ses potes n’étaient pas encore là, ni l’absinthe, d’ailleurs. Et je ne vous parle même pas des écharpes enroulées autour du cou, c’était carrément ringard, puisque le Bac L n’existait pas encore. Ce jeune Jésus, très différent de celui de la boîte de base qui cumulait pas moins de 100 000 Bible Points, n’a pour sa part que 40 000 BP. L’effet de sa carte, cependant, stipule que le personnage qui a le moins de points de bible lors de l’affrontement qui prend place à ce tour l’emporte. Oui, on s’éloigne un peu du contexte, mais bon, je suis sûr qu’il y aura bien une ouaille ou deux prêtes à nous aider à mieux comprendre.
Goliath, super héros de l’époque, qui a eu le malheur de naître avant Marvel, accompagne Adam, Job, les Rois Mages et bien d’autres personnages. Quelques effets, en passant : si vous jouez Adam lors du premier affrontement de la manche, vous l’emportez immédiatement, si vous lancez les Rois Mages, vous l’emportez immédiatement si vous avez en votre possession l’un des trésors que vous apportez à Jésus… Parmi les cartes trésors, cette fois, on trouve l’étoile de Bethléem, de l’or, de l’encens, la tempête de sauterelles…
Les cartes, d’une manière générale, répondent assez parfaitement à la période historique et religieuse présentée. C’est, en plus, très joliment réalisé et le jeu est intéressant à jouer. Un jeu WTF mais qui fait partie, comme vous l’aurez remarqué si vous avez lu le précédent article mis en ligne, de mon top du Game Market 2014, version automne.
Pour le fun, l’effet le plus fou de cette extension concerne sans aucun doute la tour de Babel : lorsque vous avez cette carte devant vous, vous ne pouvez pas prononcer un autre mot que le mot « Babel ». Si vous ne respectez pas cette règle, la carte vaut -30 points en fin de partie, et dans ce jeu, laissez-moi vous dire que -30 points, ça pique.
Pour le jeu suivant, j’ai décidé de faire dans l’original, en ne vous montrant qu’une photo. Oui, vous avez bien lu, malandrins provocateurs. Je vous laisse imaginer la règle du jeu.
(rire nerveux)
(rire nerveux, suite)
(rire nerveux, toujours)
Maintenant que j’ai retrouvé mes esprits (comme si un ne suffisait pas déjà pour vous tourmenter au quotidien), je m’en vais vous conter l’histoire des dizaines de jeux de Shogi qui traversent çà et là, réinventés, redessinés, les salons de jeux de société japonais. Cette fois-ci, j’ai aussi mis dans cette catégorie des projets un peu fous. J’aurais pu m’arrêter aux délires ludiques sortis de nulle part, mais pourquoi mettre de côté de jolis projets aux ambitions démesurées ?
Pourquoi ce qualificatif ? Et bien parce que la réalisation de ces projets coûte sûrement très chère, mais la passion de ces créateurs est si animée que rien ne les arrête. Voici Teardrop, une suite de jeux de Shogi dont les pions sont en forme de larme et dont les couleurs sont censées vous apaiser, vous relaxer, vous donner l’impression de vous sentir plus proche de la nature… Tout cela, en images, parce que c’est beau.
Trop facile ?
Tenez, prenez donc ça dans la face !
Voilà, voilà. C’est moche, trop rouge et un poil trop noir. Et puis, on ne sait pas trop ce que c’est censé représenter. Et puis, quand même, c’est vachement rouge, non ? Ça me donnerait presque envie d’aller fricoter de la hache… Nan, je déconne. C’est pas l’envie qui m’en manque mais avec mon orteil fracturé, j’aurais trop peur qu’elle me glisse des doigts. Une fracture à la fois, si vous le voulez bien.
Vous aurez sûrement remarqué que je ne suis pas loin de perdre la boule à force de présenter ces jeux. Mais, la mission qui m’a été donnée était claire :
Stereoman. Non, ce n’est pas un gars transformé en Boombox humaine mais bien un jeu de cartes. Avec des cartes… qui ne prennent pas l’eau. Oui, je sais bien qu’il y a un mot pour dire « qui ne prennent pas l’eau » mais je l’ai momentanément oublié. La preuve en images !
Ça prend pas l’eau, c’est dingue !
Stereoman, donc, c’est des cartes et une règle. Que je n’ai pas lue. Je vous la donne quand même, en lien pour ceux qui ont le courage de décoder les illustrations ou pour les japonisants qui voudraient s’amuser.
Vous aimez les histoires de détective ? Et les jeunes filles en danger qu’il faut sauver entre deux verres de whisky ? Et avec des dessins tout moches et des photos d’archives sorties de nulle part ? Alors, là, les amish, vous allez être servis !
Le jeu s’appelle : 初恋探偵事務所, et je ne sais absolument pas comment le traduire. Bureau de Recherche du Premier Amour ? Le matériel est de toute mocheté et je vous laisse l’admirer, au coin du feu, en cette saison hivernale où vos cœurs ont besoin d’être réchauffés.
Mais où est donc passé votre premier amour ? C’est ce que vous allez essayer de découvrir dans ce jeu de déduction aux charmes multiples, et très noir et blanc. Il faut dire que ça se passe à une époque révolue, disons les années 60 ou 70. A votre tour, vous avez le choix entre trois actions : enquêter sur un lieu, vérifier vos informations et, concurrence concurrence, piquer des informations aux autres détectives. Le jeu n’est pas coopératif. Ici, le premier qui trouve l’emporte !
Ça se joue de 3 à 5 pour des parties d’à peu près 20 minutes.
Pour terminer cet article, qui pourrait probablement faire quelques dizaines de pages de plus, mais mon style d’écriture aurait raison de vôtre patience bien avant la fin, je vais vous parler du coefficient érectile des épées nippones.
Oui, bon, c’est pas la peine de rougir, là bas, au fond. En une image… Long Long Long Sword Girl !
Ah, j’oubliais ! Pour terminer en beauté, une suite d’images des jeux les plus whaaaaaaaaaaaaaaaat du salon !
Neuro 15/12/2014
Ceci m’a fait beaucoup rire : « Et je ne vous parle même pas des écharpes enroulées autour du cou, c’était carrément ringard, puisque le Bac L n’existait pas encore. »
Merci pour cet article, je veux une caisse de tout !
Avec deux exemplaires du jeu Schrödinger, pour la balance cosmique 😉