Epix Epix et colégram, bourré bourré ratatam…

En ces temps de noirceur et de violence, certains peuvent être tentés de tout quitter pour partir combattre l’ennemi lointain histoire d’étancher leur soif de vengeance… Et ça tombe bien, parce que c’est ce que promet Epix, un jeu tout frais sorti de septembre 2015 !

Epix general

Expli d’Epix

Ce petit jeu, avec ses graphismes tout mignons [NDLR : signés Naïade] qui rappelleront aux plus vieux d’entre vous les temps ancestraux où les instructions de calcul sur consoles étaient encore traitées par bloc de 8 bits, mise effectivement sur des combats épiques (ça, c’est fait, je n’aurais plus à le caser plus tard…), mais avec une mécanique qui pourra dérouter plus d’un adepte d’affrontements par jets de dés. En tout cas, le graphisme colle vraiment bien au thème, on se croirait dans un RPG / RTS de la grande époque, et c’est un vrai atout pour proposer de sortir ce jeu. 

Juste une petite remarque pratico-pratique : pourquoi avoir imprimé le plateau de cette façon ? En inversant les 2 côtés, il aurait été possible de mettre les demi-cartes pour 2 et 3 joueurs de façon à ne pas avoir besoin de tout déplier pour jouer, et profiter de toute la surface seulement pour la carte réservée à 4 joueurs.

Epix plateau

Epix general 2

Le principe est assez simple : vous partez de votre château (d’un coin de la carte), et vous allez devoir conquérir le vaste monde (le reste de la carte), ou du moins en conquérir plus que vos concurrents (ou à défaut d’autant, au moins en étant plus riche que les autres, le swag, ça compte chez les chevaliers).

Selon le nombre de joueurs, le monde est plus ou moins étendu, mais pour le conquérir, vous n’aurez de toute façon que 4 tours, correspondants aux 4 saisons (et n’essayez pas de négocier, c’est comme ça et puis c’est tout, et c’est bien assez frustrant comme ça).

 

Vue aérienne du champ de bataille, avec 4 joueurs prêts à en découdre avant de se faire recoudre !

(à la première remarque sur l’éclairage et ma nappe en plastique, je boude…)

 

 

 

Mais dans ce jeu, ça n’est pas le plus musclé qui gagne, c’est celui qui gère le mieux son argent. En effet, tout est question d’argent. Presque tout. Mais beaucoup quand même.

Epix argentL’argent, le nerf de… tout !

Par exemple, vous voulez jouer en premier ? Faisons donc des enchères (chaque tour). Vous voulez vous équiper ? Forcément, les mercenaires ne vous rejoignent pas pour des clopinettes, alors vous payez (que ça soit pour des soldats, des monteurs de bêtes, des catapultes ou des campements). Vous voulez attaquer ? Il faut payer. Mais j’y reviendrai plus tard… Vous voulez gagner de l’argent ? Il fait pay… ah non, quand même pas !

À son tour de jeu, on choisit secrètement ce que l’on veut faire parmi les 3 actions précédents (prendre des sous de la réserve, recruter du soldat, partir conquérir le vaste monde), et on les réalise quand vient son tour (en commençant par le premier joueur, qui n’a encore rien fait mais qui n’a déjà plus de sous).

Epix actionsLes 3 cartes actions, assez explicites et avec juste ce qu’il faut d’informations dessus.

 

Si on veut se battre, et bien il faut avouer que le système est assez original, et même perturbant : l’attaquant montre sa richesse, puis en choisit une certaine somme de façon secrète et furtive. Le défenseur doit alors essayer de deviner quelle est la mise de l’attaquant. S’il trouve la somme, l’attaquant rentre chez mémé, sinon il se fait lamentablement pulvériser, et c’est lui qui devra renvoyer ses unités rencontrer leurs aïeux. Très simple dans les faits, mais parfois le défenseur aura l’option de proposer deux sommes, ce qui complexifie la tâche. Notons également que le budget n’étant pas infini, tout ça peut amener à des retournages cérébraux assez intenses.

Epix pions rougesParés à défendre leur château !

 

C’est vraiment très original, et apporte une dimension réflexatoire vraiment nouvelle pour ce type de jeu. Fini le temps des brouettes de dés, il va falloir gérer son magot avec parcimonie (s’il est disponible, évidemment). Parce qu’il est très facile de dépenser son argent, mais en gagner est très difficile ! Donc pas question de balancer tout son sac dès le premier tour, sans quoi ça va ramer sec tout le reste de la partie.

Donc, pour résumer, le tour ressemble à :

  • D’abord, enchères pour déterminer le premier joueur ;
  • Puis choix simultané et secret d’une action (ou 2, voir plus bas) parmi les 3 proposées (achat de fantassin / chevalier / tente / catapulte, attaque/déplacement ou gain d’argent) ;
  • Déroulement des actions selon les règles diverses et variées en commençant par le premier joueur ;
  • Récupération des gains grâce aux châteaux, campements et autres terrains spéciaux.

 

La partie se compose donc de 4 tours seulement, dont 3 avec une seule action à choisir, et le dernier avec deux actions, qui seront forcément épiques ! Un point intéressant d’ailleurs, c’est que le dernier joueur ne peut jouer son tour que s’il a moyen de gagner, ce qui peut éviter les règlements de compte de fin de soirée du genre « T’avais qu’à pas être sheriff dans Bang et te marier avec Raymonde d’Arc dans Fief, je vais te faire perdre, vil fieffé malandrin, fi ! ». Un bon point.

Epix pions noirsQui a dit Chocobo ?

Impressions à chaud

Au final, je ne sais pas trop quoi en penser. Le jeu est très joli et rappelle les grandes heures de Final Fantasy (les créatures y participent), et m’a vraiment donné envie d’y jouer. Le système de jeu est vraiment original (avec le combat par mise et déduction), et la gestion de l’argent exigeante. On découvre souvent que trop tard que sa gestion financière aurait dû être différente deux tours avant. Il faut s’y confronter pour se faire un avis. 

Personnellement je l’aime bien même s’il est plutôt frustrant (j’y reviens plus tard), mais plusieurs co-joueurs ne l’ont pas aimé du tout. Du coup, je ne sais pas si c’est le genre de jeu que je sortirai pour une soirée « casu » (joueur occasionnel, pour les non-initiés), il faut une vraie envie de se faire mal au début pour en profiter. 

Les pouvoirs dont je n’ai pas parlé mais qui peuvent s’acquérir au début (pendant une première phase d’enchère, comme c’est étonnant !), semblent intéressants, mais en fait seuls peu d’entre eux semblent réellement utiles (ou alors nous n’avons pas su en tirer profit, soyons modestes).

Epix encheres

Exemples de pouvoirs que l’on peut acquérir, aux enchères évidemment…

 

Le truc, c’est que je n’aime pas les jeux de frustration. Et là, le jeu est SUPER frustrant. Que ce soit par le faible nombre de tours, ou par la somme ridicule qui nous est allouée, je me suis senti à l’étroit dans toutes les dimensions du jeu, et c’est ce qui m’a plus gêné.

Reconnaissons tout de même que le jeu tourne aussi bien à deux qu’à quatre, le plateau s’adaptant au nombre de héros. Plus on est, plus le dernier tour peut être épique (et de 3…), amenant à faire des chevauchées héroïques sous des pluies engendrées par les catapultes de l’arrière dans le but d’aller chercher le dernier territoire avec son ultime pièce d’or… Mais il reste tout à fait jouable en tête à tête.

Attention, le tout pourrait donner l’impression d’un jeu minimaliste mais en réalité les règles sont pas si courtes, d’autant qu’il faudra une partie pour vraiment saisir les tenants et aboutissants. 

pic2590472_md

Je dirais qu’Epix est un jeu qui peut s’adapter à un vaste public, mais il faut aimer les défis ludiques et les expériences déstabilisantes au début tellement il sort des schémas classiques, et rien que pour ça, il mérite d’être essayé !

> Epix la fiche

Un jeu de Rikki Tahta
Illustré par Xavier Gueniffey Durin
Edité par Ferti
Langue et traductions : Français
Date de sortie : 09-2015
De 2 à 4 joueurs
A partir de 10 ans
Durée moyenne d’une partie : 20 minutes  

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2 Commentaires

  1. Moshimon 15/01/2016
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    Epix  /melee est un grand petit jeu. Mais c’est vrai qu’il est beaucoup plus compliqué que son design/format/prix le laisse penser. C’est un filler pour gamer. J’y ai déjà joué avec mon fils mais le jeu demande un niveau de stratégie et de psychologie qui rend difficile je pense le jeu avec enfant. De la même façon les nouveaux venus auront besoin d’une partie d’initiation pour comprendre le jeu. Perso je l’enseigne sans les pouvoirs spéciaux et sans les catapultes. C’est plus simple et rapide, et je peux rajouter ces éléments si les joueurs accrochent. En ce qui concerne la frustration de la somme de départ (15 pièces) elle est nécessaire à l’équilibre du jeu. Pour moi le seul défaut est qu’ à plusieurs vous pouvez voir un de vos camarades gagner sans que vous n’ayez eu aucun chance de gagner ni de l’empêcher de gagner. Du coup le final est (parfois) pas trop épique.

  2. Shanouillette 15/01/2016
    Répondre

    Ce petit jeu est en effet déroutant et il faut définitivement une partie pour briser la vitre. C’est pas mal de faire ça sans pouvoirs spéciaux ni catapultes en effet, bien vu.

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