Buffy contre les vampires – ou contre les joueurs, peut-être

On sait tous que les novelisations de films et de jeux vidéo sont dangereuses et pas forcément des plus réussies. Mais les portages en jeu des séries, why not ? Battlestar Galactica est un de mes jeux préférés, malgré ses petits écueils. Alors quand on m’a présenté la boîte de Buffy the Vampire Slayer – the Board Game, j’ai ri. Le jeu est resté pendant quelques mois dans un sac à côté de l’étagère à jeux, et puis on l’a sorti lors d’un moment de crise existentielle. On était quatre. Deux pour Yggdrasil, deux que ça ne tentait pas du tout. Alors on a joué à Buffy. Et on s’est fendu la poire assez sévère.

La boîte est déjà une antiquité qui fleure bon les années 90. Le jeu date de 2001.

Nous les gentils

Avec une maîtresse du mal, pour diriger le jeu, nous étions bien. On a compulsé les règles rapido, laissé la vilaine choisir quel méchant

 

elle nous collerait au train (il y a quatre méchants, avec des conditions de victoire spécifiques et de petites subtilités, pour une rejouabilité un peu augmentée. Mais c’est pas le must. Les grands méchants sont Spike, le maire de Sunnydale, le principal du lycée et le maître.

Seul souci : on était quatre. Donc trois gentils, pour cinq persos à jouer (il est obligatoire d’en avoir 5 sur 6). On s’est donc échangés Riley le play-boy au regard vide, en cours de partie. Mal prévu, ça, même si les tours sont très collaboratifs et que les actions peuvent être effectuées par n’importe qui dans n’importe quel ordre.

 

 

Go-go gadgeto Sunnydale !

Le plateau fait penser à une roue de moulin : pour matérialiser Sunnydale, on est ravis par des photos de lieux plus ou moins emblématiques. Autant la maison de Buffy et la bibliothèque du campus sont des endroits phares, autant la présence de l’hôpital me laisse de marbre. Mais bon, je me dis qu’il fallait bien remplir toutes ces cases, alors je remise ma critique facile.

Un panneau nous dissimule les plans du Maître. L’installation du plateau est, d’ailleurs, laissée au grand méchant, qui dispose tout un tas de tuiles sur chaque case du plateau, avec un maximum de 5 sur la même case. Il choisit où répartir les indices que le groupe de héros devra trouver. Il faut que les héros rassemblent :

  • L’identité du grand méchant ;
  • Une arme pour le tuer ;
  • Sa position. (à noter, il a deux emplacements possibles, et on peut tenter avec un seul, au risque de tomber sur le mauvais !)

Il est également possible de repérer deux indices révélant chacun une moitié des spécificités de victoire du grand méchant.

L’aire de jeu de la première phase.

Bien entendu, Buffy ne serait pas tueuse de vampires sans vampires. Sous les tuiles, il y a en majorité des démons et des vampires qu’il faudra expédier ad patres. Et aussi quelques mini-boss (qui dépendent du boss final, représentant ainsi les grands antagonistes des différentes saisons).

 

Claustrophobie

Chaque joueur a deux actions par tour, plus un éventuel pouvoir (comme pour Giles qui peut dévoiler des tuiles ou Willow qui peut jeter des sorts). Les actions sont des fouilles, des déplacements, des combats. Venons-en au combat, d’ailleurs, puisqu’il s’agit là d’une composante assez primordiale du jeu.

Pour se fritter, on utilise des dés, différents pour le méchant et les gentils. Les gentils doivent faire des symboles pieu (3 faces/dé), et des faces Buffy (1/dé) permettent de réaliser des actions spéciales (des relances, des pouvoirs ou des échecs, suivant le personnage). Mais, dans tous les cas, obtenir un symbole Buffy permet de fuir. Restent 2 faces vierges, qui ne font rien. Même schéma chez le méchant, sauf qu’il a 3 faces vierges, 2 faces griffe (un dégât) et une face « maître » (la fuite). On lance un nombre de dés correspondant à chaque attaquant, chaque défenseur, et on inflige un nombre de dégâts égal à la différence de réussites. Simple.

Les dés rouges pour les gentils, noirs pour les méchants. Et la saucisse piquée est en fait un coeur dans lequel est planté un pieu, pour symboliser les blessures des monstres.

Mais on se sent vite à l’étroit dans ce plateau couvert de monstres qui nous arrêtent. Et pour cause : dans sa symétrie, le plateau oublie d’en être signifiant et attractif. Pas de lieu plus difficile d’accès que les autres. Grande déception : on se fiche totalement de ce plateau, alors que la ville de Sunnydale, ou tout du moins sa population, est au cœur de la série.

 

Équilibre

Les forces du bien sont équilibrées de façon pour le moins étrange : même si des personnages comme Giles ou Willow ont des raisons d’être moins forts physiquement celui de Buffy, ils pourraient être compensés par des pouvoirs. Et ce n’est pas loin d’être le cas, mais la blondinette hyperactive dispose en plus du meilleur pouvoir de la table. Non pas que ceux des autres ne soient pas intéressants, hein, mais quand on finit une partie et que Buffy n’a même pas pris une seule égratignure de la partie alors que tous les autres sont passés près de la mort un certain nombre de fois. Certes, ça représente bien le côté surpuissant que peut avoir Buffy dans la série, mais ce n’est pas égalitaire. Vraiment, vraiment pas. Personne n’en a pris ombrage, ça n’a pas ruiné le fun, mais c’est pourtant un gros problème. Le jeu est très instable sans Buffy, et elle fait 90% du boulot, alors que les autres galèrent à la moindre action. Un intérêt très limité…

Les éléments d’histoire. Oui oui, beaucoup de saveur.

 

Maître du mal

Faites-moi confiance, votre récompense, vous l’aurez quand viendra ce beau jour. Quand la gloire couronnera ma tête… Soyez prêtes !

Le joueur qui incarne le méchant déplace les monstres, et c’est là que réside sa seule liberté d’action : soit il rassemble les démons en paquet (pas plus de 5) pour obliger les joueurs à se rassembler ou les dispatche pour créer des groupes arrêtant les héros dans leur mouvement, mais ne leur posant pas de gros problème. On crée donc une temporisation qui serait plutôt maline, s’il n’y avait pas que ça.

 

The final countdown

Une fois les plans du grand méchant éventés, les solutions trouvées, dans le temps imparti bien sûr, on retourne le plateau et on se fighte. Il nous faudra une arbalète ou de la dynamite pour faire face au grand méchant ! Et on se déplacera sur ces damiers de fortune (parce qu’ils sont assez moches et pas très intéressants, il faut bien le dire, avec une condition de victoire dépendante un peu ridicule (par exemple, pour tuer le maire, il faudra atteindre quinze symboles Buffy avec tous les personnages).

Bien entendu, tous ses sous-fifres refont surface, pour le plus grand bonheur des copains de Buffy, qui vont se faire tabasser comme des malpropres. Rien que ça.

 

En gros

En jouant à Buffy contre les vampires : le jeu de plateau, j’ai retrouvé tout ce qui me faisait rire dans un mauvais portage. La qualité des éléments de jeu est plus que discutable et quant au système lui-même, il ne sauve rien. N’est pas Battlestar Galactica qui veut. Mais ce n’est pas tout.

Thermoformage psychédélique.

Croyez-le ou non, j’ai beaucoup rigolé en jouant à Buffy. Et je ne suis pas le seul. Tout mon groupe de joueurs a apprécié ce moment. Incroyable, vous dites ? Pas vraiment. Chaque moment était teinté d’une bonne tranche de rigolade, parce que toute action était ridicule. On aurait pu jeter un peu moins de dés que c’eût été bénéfique au côté savoureux du jeu. Parce qu’un bon portage nous rappelle son œuvre d’origine, et en plus de ça, nous donne envie de revoir la série. Bon, ça, c’était plutôt réussi, étrangement, malgré la maigreur squelettique du jeu. En fait, ce jeu de plateau Buffy, c’est un peu comme un navet : on se bidonne devant la piètre qualité de l’œuvre, devant ses travers ridicules. Mais en tant que divertissement, ça marche.

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9 Commentaires

  1. Dru 30/10/2014
    Répondre

    Vous auriez dû choisir Yggdrasill ^^ mais la question que tout le monde se pose, c’est 《main bon Dieu qu’est ce qui leur est passé par la tête le jour où ils ont décidé d’acheter buffy contre les vampires?!》. 

    Effectivement’ n’est pas Battlestar Galactica qui veut… 

  2. Umberling 30/10/2014
    Répondre

    Yggdrasil ? On l’a à la maison, mais c’était moins fun.

    La boîte a été trouvée sur une brocante, pour info. 😀

  3. TSR 30/10/2014
    Répondre

    Alors, oui, « fun » n’est pas le premier mot qui me vient quand je pense à Yggdrasil

  4. Umberling 30/10/2014
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    Bah, Yggdrasil c’est un peu froid et désincarné.

  5. Dru 30/10/2014
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    En même temps çà vient du grand nord et c’est des dieux plus froid et désincarné c’est un caillou! XD

     

  6. Umberling 30/10/2014
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    J’ai failli faire cette blague, et puis je me suis retenu.

    Pour Buffy, on a beaucoup rigolé à cause du ridicule du jeu, mais vers la fin c’était vraiment longuet et pas passionnant.

  7. Shanouillette 31/10/2014
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    moi ce qui m’hallucine c’est que les actrices pouvaient mettre autant d’anticerne sans que ça choque personne.  > 

  8. Umberling 01/11/2014
    Répondre

    C’est clair, c’est un sacré panda, quand même…

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