BD dont vous êtes le héros (3) : ZOMBIE
Les BD dont vous êtes le héros, c’est une collection de livres-jeux assez récente qui reprend le concept des livres dont vous êtes le héros (notre article sur le sujet), pour les appliquer à la bande dessinée. Un média peut être plus adapté aux mœurs actuelles, en terme d’accessibilité et de consomation rapide, mais surtout qui permet de démocratiser facilement le genre. En effet, avec ces formats BD, nous sommes sur des formats assez courts (compter 1h pour la première partie environ), très accessibles et adaptés à tous : enfants, ados ou adultes, la gamme compte des opus pour tous les publics.
Il est surtout à noter que ce format BD a de cela pratique que le « retour à zéro » est moins violent. En effet, sur une partie de 60/90 minutes, il est moins frustrant de « perdre » la partie et de recommencer l’histoire depuis le début, que lorsqu’on lisait nos livres dont vous êtes le héros, et qu’après 15 heures de lecture, on tombait bêtement dans un piège qui annihilait nos derniers points de vie. Un format plus court, plus rapide, du coup moins frustrant !
Sans être réellement des « jeux » comme on l’entend classiquement (il n’y a pas de pions, de cartes, de dés, de plateau ou quoi ce que soit de matériel et ça se joue seul, pas en société) ces livres sont des aventures, et procurent des sensations proches du jeu de rôle et du jeu d’enquête, car vous choisirez des directions à prendre, des actions à faire, vous gérerez aussi un inventaire, parfois des compétences, le tout en tentant de résoudre les dilemmes qui vous sont proposés.
Les bases d'une BD dont vous êtes le héros
Une BD dont vous êtes le héros, qu’est ce que c’est ? Eh bien c’est une bande dessinée ou vous serez acteur de vos choix, et ou c’est vous qui déciderez comment évoluera l’histoire.
Pour cela, vous allez plonger dans un format de BD assez spécial puisque vous allez vite vous rendre compte que les cases de la BD ne se suivent pas. En effet, passé les 2 ou 3 premières pages où l’on vous présente l’histoire de manière tout à fait classique, le livre vous invitera à choisir, via des images ou via de la narration, comment continuer votre aventure. Le livre vous proposera par exemple, en tant que « héros décisionnaire », de prendre la grande avenue en vous rendant à la page 21, oubien d’entrer dans une ruelle sombre en allant à la page 121. Ainsi, vous choisirez vers quelle page aller, et cela sans retour en arriere possible, puisque la page vers laquelle vous êtes envoyé à toutes les informations nécessaires pour vous renvoyer vers une ou plusieurs autres pages de la BD. Et ainsi, vous allez évoluer à travers les pages, feuilletant sans arrêt d’avant en arrière et inversement, en vivant l’aventure comme vous le souhaitez, et en prenant des choix vraiment impactant pour votre personnage.
Ce qui fait l’originalité de ces ouvrages, c’est que puisque la fin du livre n’est pas forcement à la dernière page, il n’y en a pas forcement qu’une. Ainsi, plusieurs fins alternatives vous sont proposées, comprenant également régulièrement des passages ou votre personnage va tout simplement mourir, mettant fin à l’histoire prématurément. Vous serez donc contraint de recommencer l’histoire depuis le début, afin de retenter votre chance. Vous pourriez également être tenté de tricher en re-feuilletant votre BD pour retrouver la page de votre dernier mauvais choix afin d’influencer sur le cour de votre destin (après tout c’est votre BD, vous faites ce que vous voulez).
Pour cette raison, nous avons décidé de nous attarder sur cette collection, de les lire, les tester, les éplucher et plus si affinités, et de vous en servir un concentré afin de vous donner notre avis sur chaque opus. L’idée est de voir si cette BD pourrait vous plaire ou non, selon de multiples critères (objectifs ou moins), puisque chacune des BD, même si elles ont des bases communes, apportent des concepts différents.
Je resterai le plus flou possible dans le déroulé de l’aventure afin de ne rien vous gâcher du plaisir d’y jouer, ne vous dévoilant rien de l’intrigue – et encore moins des solutions – mais vous présentant certaines scénettes, le tout saupoudré de mon avis de lecteur-joueur.
L’idée est de traiter toute la collection, au rythme d’un ou deux article par mois, afin de la couvrir entièrement sur l’année. Vous pourrez retrouver les autres titres de la collection ici :
Pour aujourd’hui, nous allons nous intéresser à Zombies.
De quoi ça parle ?
De nos jours, dans le métro, vous assistez à une scène déconcertante ou un homme commence à en dévorer un autre. Puis celui ci se relève, et rapidement c’est la panique, vous fuyez, une vague de zombies à vos trousses.
A ce moment là vous allez être jeté dans le vif du sujet, et être amené à faire votre premier choix : incarnerez vous un jeune femme qui tente d’en réchapper, ou un jeune homme fraîchement mordu, qui va tenter de s’alimenter des vivants ! Un twist intéressant dès le début, car cette possibilité de jouer de deux manière bien différentes laisse présager 2 aventures bien distinctes, donc probablement une belle durée de vie.
Comment ça fonctionne ?
Le choix du mode de jeu entraîne la présence de deux mécaniques différentes, qui cohabitent tout le long de la BD : les textes verts sont fait pour la rescapée, et les texte rouges pour le zombie. Ainsi, assez peu d’erreur possible (même si il nous arrive quelques fois dans le feu de l’action, d’utiliser les numéro de l’autre parfois).
En tant que survivante, le but du jeu sera d’en réchapper, et d’accéder à l’une des trois sorties de la ville. Vous gérerez à travers l’aventure plusieurs éléments :
- Vos points de vie, car de nombreux combats vous infligeront pas mal de blessures. Tomber à 0 PV entraîne la fin de la partie.
- Des points de furtivité. Ce sont un peu des points d’expérience, car plus vous en avez, plus il vous sera possible d’ignorer des zombies peu menaçants. Ce système plutôt malin permet d’éviter d’affronter des zombies que vous seriez amené a croiser plusieurs fois. Mais ils ne s’acquièrent pas à force de combats, il sont plutôt des récompenses de fouilles aléatoires.
- Deux armes, une dans chaque main possiblement, avec leurs stocks de munitions si nécessaire. Armes à utiliser avec parcimonie vu le peu de munitions que l’on trouve, mais il est toujours possible d’attaquer des zombies qui en possèdent pour leur voler.
- Des équipements. Système assez peu poussé puisque l’on peut ajouter des trouvailles à un stock limité, mais jamais il ne nous est demandé d’y faire référence (en tout cas je ne l’ai pas vécu).
- Votre groupe. En effet vous allez rencontrer d’autres survivants, qui vous rejoindront afin de vous octroyer des « points de victoire ». Cependant ils arrivent souvent avec leur personnalité, et nombre d’entre eux seront plus des boulets à traîner que vraiment des soutiens. Le gain de points de victoire se fera en contrepartie d’une augmentation de la difficulté du jeu (mais rassurez-vous, ils meurent parfois).
Côté zombie, nos objectifs diffèrent du côté humain, certes, mais ce changement impacte également le système de jeu. En effet, vous devrez cette fois manger de la chaire fraîche en attaquant des civils, pour gagner des points de victoire, tout en tentant d’échapper aux vivants trop agressifs comme les militaires. Vous évoluerez finalement vers les mêmes directions que si vous deviez survivre, mais avec une mécanique de jeu différente. Vous gérerez ainsi
- Vos points de vie, tout aussi importants qu’en étant vivant.
- Des points d’intellect, l’équivalent des points de furtivité.
- Deux armes également (vous avez vos 2 bras au début)
- Votre équipement
- Votre estomac ! Eh oui, suivant ce que vous ingérez sur les cadavres, vous aurez accès à différentes possibilités. En effet, sur chaque cadavre, vous aurez le choix entre manger le cœur, les muscles ou le cerveau. Suivant l’élément choisi, vous pourrez le digérer et convertir cela en points de vie, d’intellects ou en bonus de combats. Une petite surcouche de gestion de ressource donc, assez bien faite.
Maintenant que le choix est fait, courez ! Ou traînez-vous sur vos moignons !
Le style graphique
Graphiquement, la BD est assez étonnante. C’est un style que j’ai rarement vu en BD classique, et j’aurais du mal à rapprocher d’un style connu : couleurs en aplats, un peu passées pour l’atmosphère urbaine, formes brutales et parfois destructurées, le mouvement est là. La gamme la plus proche est peut être ce que fait Ankama avec le label 619. C’est assez clivant, je dirais, et ce style pourra rebuter certains lecteurs. Néanmoins c’est très punchy et coloré, ce qui donne du dynamisme à la BD.
Pour ma part, j’ai eu un peu de mal au début, puis on s’y habitue, et le style s’intègre plutôt pas mal dans l’action car retranscrit l’esprit fuite et course. On ne s’attarde pas vraiment sur les pages à décortiquer tous les détails puisqu’il sont plutôt rares, et du coup on passe rapidement à la page suivante.
A noter que pas mal de scènes sont assez gores (on est en pleine apocalypse zombie, hein), et je recommanderais d’éviter la lecture aux plus jeunes. Le style graphique hyper punchy ne laisse pas beaucoup de place au réalisme et donc à la crédibilité de la situation, mais quand on patauge dans les viscères, ça reste plutôt glauque.
Comme dans toutes les BD dont on est le héros, on va se déplacer dans la scène en suivant les petits numéros placés ça et là sur les cases. Autant il plaisant de chercher des petits chiffres cachés pour découvrir un éléments secrets, autant là, tous les chiffres sont écrits quand même plutôt petit, même ceux des grands axes de déplacement que l’on empreinte toutes les secondes. Parfois ton sur ton, en plus, et cela gène un peu la lecture ! Une taille de caractère de plus n’aurait pas été du luxe, ou alors un contour blanc pour éviter le noir sur gris.
Ressentis première partie ou presque
Allez c’est parti, j’ai décidé d’incarner la jeune survivante pour ce démarrage. Je me familiarise avec les paramètres de jeu, et rencontre très rapidement plusieurs zombies qui me dérouillent dangereusement. Je continue à me battre avec mes petites mains en déambulant dans la ville, et m’étonne de ne trouver aucune arme par terre et d’être si ridiculement impuissante, tellement mes PV s’envolent. Je décède sans aucune gloire au bout de quelques pages, assez stupéfait.
J’ai donc relu les points de règles et j’ai compris que je n’avais pas pris en compte un point important. En effet, chaque fois que je tue un zombie, je peux récupérer son arme pour l’utiliser par la suite. Ça parait évident avec du recul, mais sur le coup, quand on rencontre un zombie avec des caractéristiques « couteau dégâts 4 », on ne réalise pas immédiatement qu’on va récupérer cet élément, qui sera autrement plus efficace que nos petits poings frêles. Bref, un point très important, que j’ai pris en compte immédiatement en redemandant une vraie partie après ce faux démarrage.
Ressentis à la première vraie partie
Au début du jeu, on est lâché en pleine ville, avec comme seule indication le fait qu’il y a 3 sorties possibles de la ville pour en réchapper. Sur le coup on pense que c’est bien simple de nous proposer cela, et que la difficulté du jeu doit résider dans la survie plutôt que dans l’orientation.
Et bien vous réaliserez très rapidement que vous faite une très lourde erreur. La survie sera difficile certes, mais ce ne sera rien comparé à la difficulté à s’orienter. Pourquoi ? Et bien c’est tout simple et tout vicieux à la fois : les bulles de la BD ne sont non seulement pas orientées selon les points cardinaux, mais en plus ne sont pas orientées de la même manière d’une case à l’autre. Est ce que c’est pas l’un des trucs les plus sadiques du monde ça ?
Ainsi, vous pensez filer dans une direction, et vous vous rendez rapidement compte que vous tournez en rond, puis êtes carrément perdu. Vous arrivez alors près d’un bâtiment notable, comme il en existe 5 ou 6 qui sont précisés sur le plan de départ, et vous réalisez que vous êtes à l’opposé de la direction que vous souhaitez prendre.
Bref, c’est un véritable casse-tête d’orientation. Pour vous aider, vous aurez tout de même accès à la carte de la ville, si tant est que vous n’oubliez pas d’aller la consulter.
Du coup, on se retrouve rapidement à déambuler sans vraiment savoir où l’on va, en essayant surtout d’éviter les combats et d’explorer des lieux notables.
L’exploration des lieux sont assez agréables. On a vraiment l’impression d’être dans un jeu vidéo à monde ouvert. Envie de descendre à la cave avant d’aller au grenier ? Pas de problème. Oh, des traces de sang, ce n’est pas bon signe, je vais plutôt faire demi-tour. Une liberté d’action vraiment agréable, peu de choses sont définitives, et on n’évolue pas du tout dans un livre scripté comme pourraient l’être Mystery ou Sherlock Holmes. Cependant cette phase d’exploration à un petit je-ne-sais-quoi d’étrange. En fait, elle est à la fois inutile et indispensable.
Inutile au premier abord, car à aucun moment on nous laisse supposer qu’il faut fouiller les bâtiments, nous sommes juste censés survivre et fuir. Pourquoi irais-je donc dans cette station-service ?
Indispensable, en réalité, car nous allons y faire des rencontres (fructueuses parfois, dangereuses souvent) ; et ces rencontres sont nécessaires pour agrandir notre groupe et gagner des équivalents de points de victoire. En effet, si vous trouvez l’une des sorties trop tôt dans le jeu, vous serez refoulés si vous n’avez pas constitué un groupe rapportant assez de points de victoires. Ce système est à la fois nécessaire à la BD pour éviter que le jeu puisse se finir trop tôt, mais maladroit tant il fait patch. On aurait aimé avoir une mission de secours d’un certain nombre de personnes, ou bien un objectif de récupération de tel ou tel objet à travers la ville qui fasse office de checkpoint. Cela aurait donné du sens à cette recherche et balisé notre progression un minimum. Bref, c’est assez perturbant. A vouloir trop nous laissez libre, la BD manque de nous donner des objectifs clairs et intéressants.
Pourtant il y a plein de bonnes choses qui nous attendent à faire des rencontres. Les personnages que l’on trouvera pour rejoindre notre groupe, par exemple, ont tous leurs caractéristiques et des traits de personnalités propres qui vous apporterons leur lots de bonus et de problèmes :
- Une petite fille par exemple, c’est très glorifiant en rapportant pas mal de points, mais elle passera son temps à hurler, attirant les zombies.
- La vieille dame sur-armée, qui nécessitera de faire du troc chaque fois que vous voudrez utiliser son gros fusil.
- Le Hamster, qui aura beau être magnifique, ne vous sera d’aucune utilité…
- Et plein d’autres dont je ne vous spoile pas les effets, tant ils sont agréables à découvrir.
Vous rencontrerez également de nombreux personnages avec lesquels vous allez interagir via un choix. Tenterez-vous de les rallier, de les agresser, de les voler ? De multiples situations peuvent être rencontrées si tant est que vous explorez les recoins de la ville un minimum.
Élément malin, il arrive régulièrement que les personnages aient des interactions entre eux. En effet, chaque fois que vous intégrez un personnage à votre groupe, vous devrez consulter certaines cases spéciales pour vérifier qu’il s’entendra bien avec vos autres coéquipiers. Dans le cas contraire, il se peux que certains s’en aillent. C’est un système très sympathique, si tant est que vous l’appliquez bien, car il n’est pas très intuitif, et je ne l’avais pas du tout remarqué lors de ma première partie.
Il y a tout de même beaucoup de règles à assimiler au début de votre partie, et vous aurez vite fait d’en oublier une ou deux en cours de route. Par exemple, je n’avais pas remarqué non plus qu’il fallait repérer durant votre exploration, tous les aliments/médicaments/bouteilles que vous trouviez dans les cases des BD, afin de récupérer des points de vie. Un point très important qui m’a échappé durant la lecture des règles.
Les règles sont en effet données d’un seul bloc au début de votre aventure. On est censé les assimiler avant d’aller explorer (alors qu’on a qu’une envie, c’est d’y aller). On aurait préféré un petit didacticiel un peu plus doux.
Plus vous explorerez, plus vous rencontrerez de zombies qui grignoterons vos points de vie petit à petit. Il vous faudra donc souvent retenir votre curiosité pour ne pas aller dans certains endroits qui semblent intéressants, sous peine d’y laisser trop de points de vie, et de sérieusement diminuer vos chances de survie. C’est donc un petit équilibre qu’il vous faudra jauger entre la recherche pour trouver des membres de groupe, et les points de vie que vous perdrez du fait des multiples mauvaises rencontres qui vous attendent.
Au fur et à mesure de vos explorations, vous gagnerez également quelques précieux points de furtivité. Ces points s’avèrent très important à glaner pour la survie. En effet, vous partez de zéro, ce qui fait que vous affronterez tous les zombies que vous verrez (de force 1 à 9). Puis vous monterez de quelques niveaux, et vous ne serez plus alors contraint d’affronter les zombies dont le niveau est inférieur au votre (vous n’affrontez plus les zombies de niveau 1 à 4 en étant niveau 5). C’est très pratique sur plusieurs points. Tout d’abord, cela évite d’affronter toujours les même zombies. Cela génère ainsi une forme d’évolution des zombies que vous affronterez, évitant les zones faibles du centre ou vous serez probablement déjà passé (un peu comme dans un MMORPG). Ensuite cela permet d’éviter de perdre trop de points de vie tout au long de la partie : on en perd beaucoup au début, puis on se fortifie au fur et à mesure grâce à notre expérience. Le seul petit défaut étant que si on monte rapidement cette jauge de furtivité, nous n’aurons plus grand chose à craindre des zombies.
Ces points de furtivités se gagnent complètement aléatoirement. Vous trouverez des objets qui vous conférerons des points (comme des pantoufles !), pourrez en obtenir suite à des actions héroïques, ou encore en perdrez selon vos rencontres et membres de votre groupe.
Fin de la partie…
Après environ 2 heures de jeu, j’avais constitué un petit groupe sympathique de 4 survivants et je suis tombé complément par hasard sur l’une des 3 sorties. Je dis par hasard, car elles avaient beau être clairement définies au début, j’ai abandonné dès les premières 20 minutes toute chance d’y arriver de manière logique, tant le système de déplacement et d’orientation est tordu. Je me baladais donc au gré du vent, affrontant assez peu de zombies.
Je suis arrivé à la fin par hasard complet, en ayant l’impression invérifiable de n’avoir fait qu’un tiers du bouquin. Mais puisqu’on a du mal à savoir vers où l’on va, il est impossible de se dire que l’on veut explorer tel ou tel endroit.
Cette première fin d’aventure m’a laissé vraiment, vraiment sur ma faim.
On arrive à l’un des points d’extraction, réalisons quelques tests pour vérifier que l’on rempli les conditions minimales, et… c’est tout, la partie se termine avec une sensation d’inachevé terrible, sans épilogue sans petit extra, rien du tout. Je me dis que puisqu’il y a 3 sorties, il y a peut être 3 fins alternatives, et que je suis peut être tombé sur la moins intéressante. Mais quand même, quelle tristesse de finir l’aventure ainsi. Comparativement, la fin des larmes de Nuwa m’avait renversé.
J’ai l’impression d’avoir raté plein de choses, et cette fin qui est sensée être vécue comme une délivrance, n’en a pas du tout la saveur.
Je vais donc redémarrer la BD en mode zombie, mais je n’éprouve pas tellement envie de rejouer en tant que rescapé pour le moment.
Deuxième partie en mode zombie
Ahhh, le mode zombie ! Vengeance !
C’est un mode que j’ai trouvé légèrement plus complexe que le mode survie, et cela pour plusieurs raisons.
Tout d’abord le système de digestion des repas, qui est malin, mais un peu plus complexe à gérer que des points tout crus qui nous tombent dessus.
D’autre part, à cause du nombre de fois ou l’on peut mourir immédiatement. Cela m’est arrivé : je n’avais que mes mauvais choix à blâmer. Ce paramètre était présent dans le mode survie, mais assez rare. Il est beaucoup plus marqué en mode zombie, et vous aurez de nombreuses possibilités de faux pas qui termineront instantanément votre aventure. Une tension supplémentaire plutôt bienvenue je trouve, pour ce mode « expert » de la BD.
Je ne vais pas vous refaire l’histoire en mode zombie, le concept étant grosso-modo le même ; mais je l’ai trouvé assez sympathique à jouer. Le difficulté est bien présente, et la tension monte d’un cran. On perd un peu en interaction puisqu’on ne constitue plus d’équipe. Cependant on va recroiser les mêmes personnages parfois, pour cette fois tenter de les ingérer, afin de gagner des points de victoire.
J’ai découvert de nombreux lieux dans lesquels je n’était pas allés, ce qui m’a pas mal rassurée sur la rejouabilité de la BD.
J’ai fait deux parties en mode zombie. Une première ou je suis mort après 30 minutes de jeu suite à un mauvais choix. Une deuxième au bout d’une heure, ou pensant avoir trouvé la sortie, j’ai été sauvagement éliminé par un soldat qui ne souhait pas me laisser m’en échapper.
Ma conclusion sur la BD
J’ai trouvé cette BD pleine de surprises. J’étais plutôt mitigé après ma première partie. Des illustrations qui ne m’ont pas séduit, malgré un thème qui me plait, un système de déplacement dans l’espace vraiment difficile, une fin vraiment décevante. Puis, à force de rejouer et d’étudier le jeu en profondeur (sans en manquer aucune règle, ce que n’a pas été mon cas), il y a des tas de petits choses appréciables.
Ce système de collecte de membres du groupe est très satisfaisant, car on adore rencontrer quelqu’un et le rallier. On prends plaisir à se constituer son groupe, un peu à l’instar de la série TV The Walking Dead, et on en oublie que ce n’est qu’un prétexte pour faire durer la partie au cas ou on sortirait trop vite par hasard.
La ville est vraiment vaste. Vous n’en ferez pas le tour rapidement, mais plutôt après de nombreuses parties. J’ai pris plaisir à feuilleter la BD à la fin pour aller chercher les lieux improbables que j’avais raté, et il y en avait beaucoup. Il y a donc une forte rejouabilité.
Il y a quelques énigmes disséminées à travers la BD, mais elles sont très légères et accessibles.
J’aurais peut-être aimé un système d’inventaire plus poussé, et plus orienté survie (combinaison d’éléments entre eux, pas juste des clefs à récupérer).
Il existes de nombreuses fins possibles, pour chacun des modes de jeu, mais dans la plupart des cas, elles sont très courtes et décevantes. Pas de calculs de score et d’échelle, pas d’épitaphe ni d’épilogue, mais très brutal et frustrant, ne procurant aucune satisfaction a la fin de votre heure de jeu. Mais à y chercher d’un peu plus près, il se trouve que pour chaque personnage, il existe une fin possible qui nous renvoie au calcul de points, et pour lequel il y a une fin un poil plus longue (ce n’est pas non plus Byzance). Du coup, cela m’a permis de comprendre que parmi toutes ces sorties, en réalité, il n’y en avait qu’une seule qui était la bonne, et qu’il fallait la trouver à force de jouer et de rejouer. Mais nombreux sont les joueurs qui passeront à coté de ce paramètre.
Points positifs :
- Très bonne rejouabilité du fait du vaste monde ouvert.
- Système de compagnons et les interactions avec eux.
- Double système de jeu très bien intégré.
- Mode « expert » avec le zombie.
- Envie de rejouer pour découvrir des lieux nouveaux et des interactions entre personnages.
Points négatifs :
- Difficulté à se représenter dans l’espace.
- Graphismes (c’est personnel).
- Points de règles difficiles à tous assimiler en début de partie.
- Les fins souvent trop courtes et sans émotion.
L’avis de ma femme !
Afin de parfaire l’analyse, j’ai proposé à ma femme de lire également la BD et de donner son avis. Cela permet d’avoir deuxième un point de vue différent sur cette aventure. Voici donc l’avis plus concis de ma femme :
D’entrée de jeu ; les graphismes ne sont pas des plus accueillants. De plus, la BD contient beaucoup de points de règle que l’on oublie très rapidement. Du coup une seule partie de suffira pas à tout assimiler et on se rend vite compte que l’on a zappé des infos… Il manque peut-être un scénario, car il n’y a pas vraiment d’histoire : on passe son temps à arpenter la ville pour trouver une issue (mais après tout, le verso du livre le dit bien : « Un seul but : survivre ». C’est exactement ça, mais j’ai eu beaucoup l’impression de tourner en rond, et pour autant je suis passée à côté de plein de chose. D’un premier abord, je n’ai pas eu très envie de repartir à zéro après avoir fait une partie avec chaque personnage. Mais je pense après coup que je me laisserai tenter. La complexité des règles apportent à mon sens cette rejouabilité et cette profondeur qui n’est pas équivalente pour toutes les BD dont vous êtes le héros.
La prochaine chronique portera sur : Les magiciens du fer
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