Zoom sur Ephios : L’Union des Alliances
Initialement prévu en financement participatif au mois de novembre 2020, la pandémie (pas la saison 0, l’autre, bien réelle), aura eu raison de ce lancement. Ainsi, Ephios le jeu de cartes situé dans un univers dystopique de la jeune maison Disto Studio, arrive finalement sur la plateforme Ulule du 02 mars au 02 avril 2021.
En attendant ce lancement, l’équipe autour du jeu a continué de travailler d’arrache-pied en modifiant les illustrations pour les rendre encore plus dynamiques. On peut retrouver les modifications graphiques de Quentin Hell sur la page Facebook de Disto Studio qui est très active.
De notre côté, nous avons pu avoir accès à un prototype du jeu afin de nous faire déjà un avis dessus. Assez discuté, je vous invite à pénétrer sur l’île d’Ephios avec moi ! Mais attention, ne vous éloignez pas trop et surtout ne faites confiance à personne ici. On ne sait jamais sur quel politicien véreux on peut tomber.
Kalif à la place du Kalif
Un peu de contexte pour débuter. La cité-état d’Ephios est en ébullition, son Haut Gouverneur vient de renoncer à son poste de dirigeant. En tant que vil politicien, vous y voyez l’opportunité d’accéder à ce titre synonyme de puissance et de pouvoir. Il vous faudra jouer de votre influence au sein des différentes alliances qui peuplent cette île pour atteindre votre but.
Que vous soyez deux, trois ou quatre joueurs avides de pouvoir, dans Ephios, vous n’êtes pas là pour faire des courbettes à vos opposants. Vous allez tout faire pour leur mettre des bâtons dans les roues tout en essayant d’augmenter votre popularité auprès de la population locale. Pour vous faire une idée en vidéo, voyez donc le Ludochrono.
Le but ici est d’être le premier joueur à atteindre 70% de popularité. Pour cela vous allez acquérir des cartes personnalités au centre de la table, à la Croisée des Chemins, pour les ajouter à votre main. Une fois sous votre coupe, vous pourrez utiliser ces cartes pour leurs pouvoirs ou préférer les conserver pour finalement les unir et ainsi augmenter votre popularité.
Avec Ephios, Disto Studio et Wadri, l’auteur, proposent une expérience de jeu rapide et concrète pour des parties d’une trentaine de minutes maximum. Le matériel est simple : quelques cartes et des jetons en carton, appelés « jetons persuasion”, qui représentent la monnaie du jeu. Peu de fioritures, ils annoncent tout de suite la couleur : « Chéri.e, ça va trancher !”.
À leur tour, les joueurs vous pouvez réaliser une seule action parmi les suivantes :
- Recruter : Ajouter à sa main une carte personnalité en payant son coût avec vos jetons persuasion. Ou pour 1 jeton persuasion prendre la première carte, face cachée, de la pioche.
- Débattre : Gagner deux jetons persuasion et défausser une carte personnalité présente à la Croisé des Chemins.
- Utiliser : Appliquer l’effet d’une carte personnalité de votre main ou d’un habitant présent à la Croisée des Chemins.
- Unir : un peu l’action “ultime” du jeu. Si vous possédez au moins deux personnalités d’une même alliance dans votre main. Défaussez entièrement cette dernière et marquez les points de popularité de l’alliance unis (en vous basant sur la carte aide).
Évidemment, il ne vous suffira pas d’accumuler de multiples cartes personnalités dans votre main pour espérer gagner, car celle-ci est limitée à trois cartes, de quoi rendre vos choix beaucoup plus complexes.
Politique = fourberie
Parmi les cartes personnalités que les joueurs peuvent acquérir, ils trouveront des habitants qui ne rejoignent pas leur main mais leurs offrent un bonus immédiat. Ces derniers ne vous coûtent rien, mais rapportent des jetons persuasion.
Avec ces jetons, les joueurs peuvent acquérir des personnalités, présentes à la Croisée des Chemins, faisant partie des cinq différentes alliances. Chaque alliances, représentée par une couleur spécifique, n’est pas associée à un type de pouvoir ou d’interaction comme on peut retrouver dans des jeux de cartes comme Magic, Keyforge ou encore Star Realms.
Ici on est plutôt dans un panaché de personnages, tous uniques, aux pouvoirs divers et variés répartis en cinq alliances pas vraiment toutes égales en nombre. Les plus peuplés d’entre elles, avec trois ou quatre personnalités (Le Syndicat, l’Académie, et l’Ordre) rapportent moins de points de popularité lorsqu’on les unis que celles ne comportant que deux personnalités (le Culte, la Compagnie).
Avec une main de trois cartes les joueurs vont devoir jongler entre toutes les personnalités qui leurs sont proposées pour arriver à rassembler deux personnalités de la même alliance pour finalement les unir et gagner de la popularité.
Mais les pouvoirs des cartes sont à très fortes interaction, les adversaires ne laisseront pas quelqu’un prendre de l’avance trop rapidement ! Le Juge obligera les adversaires à réduire leurs mains à une seule carte ou encore Le Prédicateur qui permet de récupérer une carte personnalité jouée durant le tour d’un adversaire.
Il faudra donc user du subterfuges et de coups bas pour arriver à ses fins et espérer remporter la partie.
De plus, chaque joueur jouit d’une affinité avec une des alliances, si il arrive à unir cette dernière il peut gagner un fort bonus de popularité.
Un Ephios à ronger
Du haut de nos quelques parties, il nous a semblé que la part stratégique du jeu apparaît beaucoup plus à deux joueurs qu’à quatre où l’opportunité et le chaos prend le dessus. Ce sera plus dur de garder intact votre main de cartes ou la Croisée des Chemins entre deux tours dû au plus grand nombre d’actions qui vont être jouées par vos adversaires.
À deux joueurs on va pouvoir plus jouer sur la stratégie à long terme et essayer de contraindre son adversaire tout en récupérant les cartes qui nous intéresse. Alors qu’à quatre, on tourne plus autour des opportunités qui s’offrent à nous lors de notre tour de jeu.
Ephios n’en est pas moins plaisant mais il faut accepter ce manque de contrôle lorsque l’on est plus de joueurs.
Le jeu offre aussi la possibilité de jouer en mode campagne. Celui-ci ajoute un petit aspect narratif, ce qui est bienvenu car à la lecture des règles nous trouvons déjà quelques passages narratifs qui nous permettaient d’imaginer les différents protagonistes œuvrer à leurs basses entourloupes. Malheureusement une fois le jeu en main, plus rien… même pas un petit texte d’ambiance sur les cartes.
Pour revenir au mode campagne, il est finalement bien amené. Il se joue en manches, chaque manche étant en fait une partie normale, et se termine lorsqu’un joueur en remporte deux. Mais attention chaque manche sera modifiée.
Le joueur victorieux lira la carte campagne correspondant à l’alliance qui lui a permis d’atteindre les 70% de popularité. Cela va modifier les cartes personnalités disponibles pour la prochaine manche, en pouvant aller jusqu’à retirer carrément une alliance et en rajouter une nouvelle. Car oui, la campagne fait apparaître pas moins de six nouvelles alliances qui peuvent prendre place dans la Croisée des Chemins.
Les manches s’enchaînent ainsi mais ne se ressemblent pas, car à chacune d’entre elles les joueurs modifieront le paquet de personnalités disponibles.
Au final, on vient très vite sur ce mode de jeu qui offre la narration manquante dans les parties normales et ajoute un renouvellement des parties afin que les joueurs n’aient pas l’impression de faire tout le temps la même chose. Encore une fois, à quatre joueurs difficile de contrôler avec quelle alliance un joueur remportera la partie, mais cela n’enlève en rien les rebondissements narratifs et de gameplay proposé par le mode campagne.
Viens gouter à mon Ephios
Un détail, qui n’en est pas vraiment un, ce sont les illustrations. Alors oui, au moment où j’écris cet article, Quentin Hell, dit H311, travaille sur une refonte dynamique des personnages.
Mais quoi qu’il en soit, le format tarot des cartes laissent une grande place à l’illustration pour le plus grand bonheur des amateurs de steampunk. Car oui dans Ephios on peut aisément associer l’ambiance au Steampunk avec ces modifications cybernétiques que l’on peut voir sur les différents protagonistes. Je ne suis pas forcément friand de ce genre d’univers à la base, mais il faut dire que ces illustrations colorées et quelque peu dérangeantes par moment attirent tout de suite l’attention.
Si les coups fourrés et la manipulation sont votre dada, venez user de votre bagou dans Ephios qui, avec son mode campagne, offre une expérience narrative sans trop en faire et des surprises à chaque manche. En tout cas, je compte suivre de près cette campagne de financement participatif, afin de voir si ce mode campagne offrira encore plus de choses !
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