Vichy pro a débuté en 2018, ce n’était alors qu’un petit rendez-vous entre une partie des éditeurs distributeurs et les boutiques de jeu. Bien situé dans l’espace (le presque centre de la France) et le temps (à quelques semaines de Noël, période clé pour les ludicaires), le salon a grossi et revendique avoir accueilli 1700 personnes par jour en 2024. Éditeurs, distributeurs, auteurs, autrices, illustratrices, illustrateurs, ludicaires, presse, cafés ludiques, ludothèque se rencontrent sur 5000 m2 durant 3 jours. Du dimanche 14 au mardi 16 septembre, nous y étions aussi, pour découvrir ce qui nous arrive à l’automne, sous le sapin et en début d’année.

Nous couvrons le salon par des vidéos de debriefs, des interviews, et des reportages écrits.

C’est parti pour les découvertes !

Map Masters 

Nain, elfe et autres aventuriers, vous voilà dans un donjon constitué de 5 cartes issues de votre main, le but est un peu d’en sortir, mais avant ça de collecter des choses pour cette manche.

Et avant de rentrer dans le donjon, il va falloir construire au mieux votre labyrinthe avec vos 5 cartes. Car, si on connaît l’objectif commun à collecter pour la manche (le tonneau, par exemple), on ne prendra connaissance de l’objectif secondaire qu’une fois tous les aventuriers sortis de leur labyrinthe, alors autant passer par un max d’épées, clés, parchemins et pièces, surtout les pièces qui vont vous servir à acheter de nouvelles cartes, et oui, il s’agit d’un deckbuilding. Vos cartes achetées sont de suite de la partie, ainsi vous pouvez cibler les cartes contenant l’objectif de la prochaine manche. Vous pouvez aussi acheter des cartes vous apportant d’autres pouvoirs, ou des objets comme des clés pour ouvrir des cadenas, cordes pour passer les trappes..

Certaines manches valorisent également la plus rapide à sortir. Ambiance sérieuse et fun durant les 6 manches : il faut agencer au mieux, tuer des monstres au passage, éviter la lave, enfin, des trucs d’aventuriers, vous voyez.

Ça c’est la version compétitive, mais le jeu propose aussi la version coop, où on luttera ensemble pour construire et rassembler ce qu’il faudra pour éclater le boss. Un poil long, mais assez réjouissant à découvrir.

Sortie en octobre

-Natosaurus

Un jeu de Cédrick Caumont, Ian Sebastian Bach
Illustré par Adrien Journel
Edité par Captain Games

Saï Saï

J’ai très envie de vous parler d’un jeu pour 5 ans et plus, déjà parce qu’on découvre enfin le travail éditorial de Panoplie, nouvelle éditeur (ou plutôt éditrice) qui représente la gamme enfant de Débâcle, et parce que vous pouvez très bien passer un bon moment entre adultes.

Nous avons chacun un plateau en pente qui repose sur le couvercle au centre, et des moutons bien serrés en bas de votre plateau, le but étant de faire tomber dans le couvercle tous ses moutons en premier. Les deux dés nous annoncent quelle couleur de mouton pousser jusqu’à la prochaine ligne. Réfléchissez bien à celui que vous allez pousser parmi les 3 moutons de cette couleur, car il fera avancer une petite série de moutons avec lui.

Les règles avancées ajouteront une mémé mouton qui devra rester en tête (on ne pousse pas mémé !) et le petit agneau qui devra rester près de ses congénères. Ce jeu est à la fois esthétique, organique, ce qu’on fait dans la partie a du sens, et assez différent, même si on pourrait évoquer Push a monster.

Une réussite, bravo Panoplie !

Sortie fin octobre

-Natosaurus

Un jeu de Vincent Miramon
Illustré par Juliette Oberndorfer
Edité par Panoplie

Salamandra

Les druides sont à l’honneur en ce début de période sombre, période de Samain. Après ceux de Feld dans Edora, voici ceux de Johannes Goupy de Salamandra. Dans ce jeu mis en lumière par Camille Chaussy, on va faire du placement d’ouvrier définitif. À chaque manche, on introduit 2 ou 3 nouveaux ouvriers, et on va activer et réactiver ceux déjà en place, en vue de récolter des ressources et faire des actions. Ça démarre doucement avec nos 3 druides de la première manche, on prend les emplacements favorables et disponibles, on dépense ses ressources pour construire de nouvelles tuiles qui viendront agrandir la zone de jeu commune et apporteront des bonus. Ces bonus, ce sont par exemple des cartes qui en cours de jeu seront intéressantes et en fin de partie concourront pour des points de majorité. 

Le jeu est assez dynamique, car, si, lors de la dernière manche nous avons 10 ouvriers à activer, certains ne serviront qu’à récolter des ressources, tandis que d’autres réaliseront les actions juteuses. Ces ouvriers définitifs sont un moteur puissant qu’il faudra apprendre à maîtriser.

Chouette découverte.

Sortie début novembre

-Natosaurus

Un jeu de Johannes Goupy, Pierre Giroux
Illustré par Camille Chaussy
Edité par Grrre Games

Comix Trip

Vous vous souvenez de Nouvelles contrées, ce jeu qui nous faisait jouer dans le livre de notre choix ? Comix Trip reprend ce principe avec la BD de votre choix. Cette fois, pas de grammaire, de syntaxe ou de compréhension, mais de la symbolique, visuelle. L’équipe s’efforcera de faire comprendre à une personne capitaine de manche quelle case est concernée en utilisant des objets en deux dimensions.

On a chacun en début de partie des petits éléments, comme une ligne, un carré, un personnage, un rond, ce genre de choses, que l’on va placer sur nos tablettes pour tenter d’évoquer notre case de la page. Ces petits éléments, nous allons les perdre au fur et à mesure des échecs. 

Cette version est plus directe, plus convenue peut-être, en tout cas elle m’évoque des sensations de jeux déjà croisées dans Pictures (Spiel des Jahres 2020). Ça reste très agréable de jouer avec nos BD, vous verrez que toutes ne sont pas utilisables pour ce jeu, il vaudrait mieux avoir des cases contrastées, avec des scènes différentes.

-Natosaurus

Un jeu de Germain Winzenschtark, Kristoff, Stacey Thomas
Edité par Olibrius Editions

Got Five !

Vous aimez tester des hypothèses et déduire des choses ? Got five vous propose de trouver les numéros de votre suite cachée de tuiles de couleurs différentes. Chaque couleur peut avoir douze nombres différents, et chaque nombre arrive avec une donnée supplémentaire, des petits points, 1, 2 ou 3 petits points. À son tour, on prend une tuile d’une couleur choisie du centre, on la révèle, chacun coche sur son tableau que ce nombre est sorti et ne fait donc pas parti de sa combinaison. Puis la joueuse active demande aux autres une info sur cette nouvelle tuile, par exemple de la positionner dans sa ligne de tuiles cachées pour elle, mais visible et ordonnée par les autres.

On réduit ainsi les nombres possibles pour les valeurs de chaque couleur. Ou l’on peut demander de valider si le nombre de points présents sur cette tuile est identique à une tuile nommée. C’est une course, bien sûr, un moment agréable de déduction, c’est un Yohan Levet vous l’aviez reconnu ! C’est pas incroyablement différent, mais c’est très agréable de plonger dans cet exercice quand on aime les jeux de déduction.

Sortie en 2026

-Natosaurus

Un jeu de Yoann Levet
Illustré par Mathieu Clauss
Edité par Blue Orange Games

Amarok

Une manche c’est simple : deux cartes en main, on joue à son tour l’une de ses cartes ou de la main d’une autre personne, ou encore des cartes visibles du centre, ou cachées de la pioche. Pour remporter cette manche, il me faut avoir la somme de cartes la plus haute. Ou la plus basse si une carte « changement » a été jouée. Il y a 10 cartes bleues et 10 cartes rouges, dont quelques cartes qui vont offrir des possibilités : on l’a vu, celles qui changent le but de la manche, le 3 bleu ou le 7 rouge, il y aussi les griffes qui font défausser une carte chez un adversaire, 4 cartes qui comportent un cœur, et si on rassemble les amoureux devant soit, on gagne immédiatement, et on perd aussi sec si on pose la carte piège.

Pourquoi on le poserait ce piège alors ? Parce qu’on cherche à déduire, on prend des risques, car la manche finit rapidement et qu’il n’y a qu’un seul vainqueur de manche. Quand je remporte une manche, lors des suivantes j’aurais toujours 2 cartes, mais une sera visible par mes adversaires et plus par moi.Une seconde manche gagnée et mes deux cartes seront visibles aux autres. Une troisième manche remportée, c’est la victoire.

Très pur, très addictif, une ambiance proche de Prey Another Day, mais qui joue sur de la prise de risque et de la déduction plus que sur du guessing.

Sortie en 2026

-Natosaurus

Un jeu de Charlène Chaps
Illustré par Baptiste Perez
Edité par Subverti

On se retrouve pour la suite de nos découvertes dans les prochaines parties du reportage, et dans les vidéos tournées lors du salon.

D’autres retours dans la partie 2, et la partie 3. 

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