Top Ten Aventures, c’est la nouvelle déclinaison du désormais célèbre Top Ten d’Aurélien Picolet. Et oui, quand on tient un best seller comme celui-là, on essaye de le décliner à toutes les sauces pour occuper le marché. C’est pourquoi on a rapidement vu débouler la version 18+ avec des questions coquines (une itération qui d’ailleurs fonctionnait très bien), et voici désormais la version Aventures, qu’on n’avait pas vu venir, et spoiler alerte, elle marche encore mieux !

Et oui, il faut avouer que par chez nous, on adooore Top Ten. On est très heureux d’y jouer et de pouvoir recommander ce jeu d’ambiance qui sait rester sain et irrévérencieux sans tomber dans le sale ou le graveleux.

Du coup, un nouvel opus oui, mais pour quoi faire ? Déjà, il faut vous rassurer, pas de règles en plus, pas de complexité supplémentaire, le jeu reste le même, pour ne pas perdre son public. Ce qui change (et c’est là tout l’intérêt du jeu), c’est qu’au lieu de présenter une carte aux autres joueurs, la partie sera cette fois guidée par un thème unique, décliné en 5 situations ou sujets.

Colocaventure

En effet, là où par le passé, on pouvait avoir une question du style « Vous changez de coloc, décrivez comment sera le nouveau de ça va être compliqué à ça va très bien se passer », vous allez désormais avoir une carte complète sur le sujet des colocs, où les situations vont se succéder les unes après les autres. L’idée ici, c’est qu’après avoir évoqué le coloc dans une première situation, vous allez parler des règles de vie dans une seconde manche, puis décrirez quelque chose d’interdit qu’il pourrait faire, et ainsi de suite. Bref, tout un tas de situations variées qui vont découler les unes des autres, en partant d’une situation initiale anodine et qui nous emmènera parfois… très loin.

Là où le jeu nous surprend, c’est qu’avec ce système, les joueurs ont le temps de s’attacher à leurs réponses, et doivent continuer à inventer les prochaines évocations en fonction des précédentes. Si lors de ma première situation j’ai déclaré que le nouveau coloc sentait mauvais des pieds, je peux tout à fait revenir sur ce sujet pour étayer mes propos lors de la prochaine manche où il s’agira des règles dans la colocation. Puisque mon coloc sent mauvais des pieds, vous le savez déjà (et que j’ai une carte à valeur élevée indiquant une règle difficile à respecter), je lui impose une douche trois fois par jour. Ce système de jeu renforce l’implication des joueurs et l’histoire que l’on raconte, et donc l’intensité de la partie. La plupart des cartes-thèmes laissent une grande liberté, mais certaines imposent aux joueurs de répondre en fonction de leur réponse précédente. Cela peut mener à des situations corsées selon les numéros tirés, où il faut dénicher la meilleure solution possible… et c’est là que le jeu devient vraiment amusant.

Autre avantage de ce système de situations successives : on ne sait pas où va nous emmener le jeu – je pense notamment à des moments où l’on va devoir mimer, ou faire du bruit. Dans l’ancienne version du jeu, c’était des cartes souvent écartées, car certains joueurs disaient « oh non pas de mime, je n’aime pas ça ». Sauf que maintenant, quand une situation de mime apparaît en quatrième manche d’une carte-thème, elle est beaucoup mieux acceptée par les joueurs, non seulement car ils ont eu le temps de rentrer dans le sujet, mais aussi car ils veulent aller au bout de la carte, et ne se sentiraient pas d’abandonner pour si peu. Alors, bien sûr, certains joueurs y mettent plus ou moins d’entrain, mais cela fonctionne bien mieux qu’avant. Et c’est tant mieux, car ces situations sont les plus mémorables, elles nous sortent de la zone de confort que l’on installe autour de la table avec une belle dose de surprise et de situations improbables, qui font souvent les meilleurs souvenirs. Bref, on a un système qui est clairement efficace pour nous emmener plus loin dans le délire. 

L’autre atout de ce système de jeu par carte-thème est que cela rythme bien mieux les parties. Il est plus facile de considérer qu’on joue une carte en enchaînant les cinq situations. Alors qu’auparavant, carte après carte, on hésitait d’avantage à savoir si l’on devait poursuivre la partie ou s’arrêter. Maintenant, on joue une carte, et on décide ensemble de repartir sur une autre ou pas, et donc cinq tours de plus.

Alors bien sûr, comme le précèdent opus, toutes les situations et toutes les cartes ne se valent pas. Certaines sont terriblement drôles, notamment celles qui nous proposent de nous évader dans des univers connus (Star wars, Jurassic park…), tandis que d’autres sont moins inspirées. Mais libre à vous de sauter les cartes qui ne vous intéressent pas pour profiter de celles qui risquent de fonctionner le mieux suivant le public autour de la table.

Concernant le public, j’ai été ravi de constater que le jeu fonctionnait très bien avec des enfants de 9-10 ans, alors qu’il est pourtant annoncé pour 14 ans et plus. Concrètement, le 14+ s’explique car certains thèmes méritent des références (geek ou autres), mais également car il est possible de jouer au jeu avec beaucoup de sous-entendus. En effet, alors même que le jeu vous propose des situations qui peuvent être anodines, c’est aux joueurs d’inventer les réponses, et donc de décider par eux-mêmes s’ils veulent tomber dans le salace ou pas. C’est possible, seulement si les joueurs autour de la table le veulent, ce n’est pas le jeu qui vous y invite. Mais à ce moment-là, il deviendra plus difficile de jouer avec des plus jeunes autour de la table.

Donnez un titre de jeu de – cheminée à incontournable –

En définitive, ce nouvel opus s’impose comme une évolution réussie : plus profond, plus engageant, plus surprenant et, surtout, plus drôle. Il dépasse brillamment son prédécesseur pour magnifier le concept d’origine et offrir une expérience de jeu encore plus riche et mémorable. Une vraie réussite.

LUDOVOX est un site indépendant !

Vous pouvez nous soutenir en faisant un don sur :

Et également en cliquant sur le lien de nos partenaires pour faire vos achats :

Partagez cette publication