The Others: 7 Sins (pour lapins adultes uniquement)
Quand Monsieur Eric Lang propose un nouveau jeu sur KS, bon, c’est un peu comme un éléphant dans un couloir, ça passe pas inaperçu. Faut dire, Eric Lang, il en impose, en tant qu’auteur. Si vous voulez voir qui est le monsieur, sachez que nous l’avons rencontré à la Gen Con lors d’une interview à ne pas rater : sur le très attendu Blood Rage.
Eric Lang c’est Arcadia Quest, Call of Cthulhu, Chaos dans le Vieux Monde, DC Comics ou D&D Dice Masters, le jeu de cartes Game of Thrones et toutes ses extensions, Kaosball, Star Wars le jeu de cartes, Warhammer 40 000 Conquest, Warhammer Invasion, X-Com et j’en passe. Donc oui, quand il lance un nouveau jeu, surtout quand c’est bourré de grosses figurines, beaucoup de gens arrêtent de respirer.
The Others: 7 Sins est donc bien à l’aise sur KS (lien vers la campagne en fouinant ici), tranquillou, large (le plafond est déjà explosé 5 fois et il reste 15 jours). Mais de quoi s’agit-il ? D’un énième jeu de figurines avec un plateau modulable signé Cool Mini Or Not & Guillotine Games (Zombicide…) ? Qu’est-ce qu’il a dans le ventre ? Est-ce un jeu des 7 familles avec les péchés capitaux ? Pas tout à fait. C’est pas vraiment une boîte pour les petits lapins de 9 mois. Ni même pour les lapins adolescents. Oui, je pense qu’il faut bien être un lapin adulte pour oser se confronter à un tel univers, plein de vices et de perversité.
Dans The Others: 7 Sins, le monde est au bord de l’apocalypse, les fanatiques du Club de l’Enfer (ça c’est du nom de club !) ont invoqué les 7 Péchés Capitaux pour semer la corruption dans notre réalité. Lentement, les Autres (ceux du titre) se sont glissés dans nos vies, afin de corrompre la société de l’intérieur. La ville de Haven est le lieu stratégique de leur invasion, mais elle ne se rendra pas sans combattre, et ce grâce à l’action de l’organisation paranormale connue sous le nom de « FOI » : F.A.I.T.H. (que l’on pourrait traduire par Autorité fédérale pour l’Interdiction des horreurs Transdimensional, ce qui calme tout le monde).
C’est un all-vs-one, c’est-à-dire qu’un joueur va incarner les Péchés (beau programme n’est-ce pas ?) et les autres seront les vaillants héros bravaches.
Le joueur « Sin » (Péché) tentera donc de mettre des bâtons dans les roues des héros pour que ceux-ci ne parviennent pas à accomplir leur mission. Il y a plusieurs scénarios possibles (7 histoires différentes de 3 types : la Terreur, la Corruption, ou la Rédemption) avec des decks spéciaux et des config de plateau diverses à chaque fois. Cela a son importance, car les héros, soutenus par la ville de Haven, pourront tirer des avantages spécifiques dans chaque quartier. On a bien sûr plein d’horribles monstres, tous spéciaux, qui voudront ratatiner les gentils jusqu’à la mort. « Les héros vont mourir. Soit dans de nobles sacrifices, soit déchirés par des griffes et des tentacules, soit consommés par la corruption qui jaillira jusque dans leurs âmes. La question est de savoir si l’équipe de la FOI parviendra à remplir leur mission finale dans le temps imparti, ou si les péchés régneront sur l’humanité. » Voilà qui annonce la couleur. L’ambiance se veut forte, horrifique, immersive. Et les monstres bien cracra.
La corruption est l’un des principaux mécanismes du jeu. C’est à la fois un moyen pour les Péchés d’épuiser les héros, et une façon pour les héros d’accomplir des prouesses qu’ils ne seraient pas capables de réaliser autrement. Prendre de la corruption permet en effet aux héros d’accéder à de puissants bonus (un peu comme de l’aspirine pour un cycliste) – en gros on booste nos jets de dés en augmentant la corruption et c’est complètement exponentiel (relance, bonus, touche automatique…). Plus on grimpe l’échelle, plus on a une belle vue. Si votre piste est à 6, vous aurez le bonus lié à ce level là, ainsi que tous les autres qui le précédent.
OUI MAIS !
Oui mais quand nos héros deviennent totalement pervertis, « leurs secrets les plus sombres pourraient revenir les hanter et déchirer toute l’équipe de l’intérieur » ce qui signifie, en gros, que si vous prenez des blessures, vous perdrez définitivement un de ces beaux pouvoirs. Et au bout de 4 blessures, ciao pantin. C’est ce qu’ils veulent dire par : « À moins que leurs chairs succombent tout simplement aux viles influences pécheresses » – et c’est dit avec courtoisie. Bref, vous pouvez mourir, et revenir en incarnant un autre héros, jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de héros, et là, c’est Game Over, merci, à tantôt. Plus l’histoire avance, plus l’étau se resserre donc autour des héros… Il va falloir jouer collectif les gars, collectif !
Niveau réalisation, on a tout de même une belle brochette d’artistes dont Adrian Smith ou encore Miguel Coimbra (cocorico !).
Alors si vous voulez remplacer votre Descent ou vos Demeures de l’Epouvante, il se pourrait que ce titre tombe à pic. Du challenge, de la rejouabilité, des figs, et certainement plein d’extensions à venir…
> Pour en savoir plus, vous avez la fiche de jeu, et bien sûr le lien KS (anglais only).
Un jeu de Eric M. Lang
Illustré par Adrian Smith, Georges Clarenko, Jacopo Camagni, Karl Kopinski, Miguel Coimbra, Paolo Parente, Richard Wright, Stef Kopinski
Edité par Cool Mini Or Not, Guillotine Games
Langue et traductions : Anglais for the moment
Date de sortie : 03/2016
De 2 à 5 joueurs
A partir de 14 ans
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