THE ARTEMIS PROJECT | CONCOURS-NOUVELLE | PARTIE 3
« Natasha ! »
La voix de mon collaborateur, Allan, interrompt le fil de mes pensées et je réalise avec stupeur que je suis engagée mécaniquement dans les couloirs menant à la surface. Mon cœur se serre en lisant les différents panneaux de direction : Quai de chargement du minerai, Citadelle de commandement, Fortification… Je n’avais plus emprunté ces couloirs depuis des années. Depuis Luis.
Dans un état second, je reviens sur mes pas et j’adresse un signe de tête à Allan. J’écoute d’une oreille distraite les propos de mon collaborateur, tandis que nous reprenons les embranchements de corridors, qui nous amènent toujours plus profondément. Les panneaux défilent sous mes yeux vitreux : Poste de reconnaissance, Plateforme géothermique, Station logistique… Depuis maintenant cinq ans que j’y travaille, je connais sur le bout des doigts tous ces endroits sous-marins. Il n’y a qu’une seule porte que je ne me suis jamais résolue à pousser, celle menant au conduit de surface…
« …sera une grande avancée pour le seuil… Natasha, tu m’écoutes au moins ? »
J’acquiesce distraitement en ouvrant la porte qui mène à la baie des navettes. Sans surprise, toute mon équipe est déjà là, affairée à charger les équipements.
Mon cœur se serre en repensant à celle de Luis… Aux rescapés. Markus, le plus jeune, a dérobé un autoneige dans le garage et n’est jamais revenu. Tomas, quant à lui, a préféré arpenter les fonds marins, il a péri dans le crash du Nautilus. La cargaison a pu être sauvée, mais pas le pilote…
Andorin, l’un de mes amis de promotion, a été accusé d’être à l’origine des nombreuses planques de matériel dissimulées sur tout notre territoire, accusé de traîtrise puis laissé pour mort dans le froid à l’extérieur de nos structures.
Quant à Luis ….
Je relève brusquement la tête pour m’extraire de mes pensées :
« Où se trouve cette cité du soufre ? »
« A 30 km au sud de notre station de détection, je te l’ai déjà dit et … »
« Une autre corporation a déjà réclamé sa possession ? »
« Non, nous sommes les premiers à la découvrir. Nous t’avons prévenue avant même les administrateurs, de peur que nos conversations soient sur écoute. »
« Alors nous n’avons plus une minute à perdre. En route ! »
En quelques secondes, tous les membres prennent place dans la navette qui s’élance sans attendre vers les fonds marins. Après avoir passé ma combinaison de plongée, je m’installe près d’un hublot et regarde le paysage défiler. Le centre d’expédition, qui dans quelques heures regorgera de vaisseaux ; l’extracteur volcanique dont les coulées de lave orange illuminent et réchauffent les fonds marins ; la capsule d’assaut toujours sur le pied de guerre pour contrer une attaque…
Alors que nous dépassons la station de détection, l’excitation commence à me gagner. Si nous parvenons à mettre la main sur ces cheminées de soufre, alors nous serons en mesure de produire assez d’énergie pour ne plus avoir à nous soucier de charger le Seuil ! Nous pourrons garder ouvert ce tunnel qui nous maintient en contact avec la surface sans avoir besoin de griller nos précieux cristaux électriques. La promesse d’une indépendance totale, d’une considérable avancée dans la colonisation de la lune de Jupiter. Mais surtout l’assurance d’une récompense au-delà de tout espoir…
Plus nous progressons dans la fosse, et plus la pénombre nous enveloppe, nous privant d’un sublime paysage. Pour la première fois, je me surprends à regretter la présence d’une nuée de méduses. Si elles sont un véritable calvaire lors de nos plongées, puisque nous ne savons pas encore nous en protéger, ces méduses piquantes reproduisent un magnifique ballet de fluorescence lorsqu’elles se déplacent en groupe.
Sans prévenir, la navette s’immobilise brutalement, et nous rejoignons par petits groupes le sas de plongée.
Une fois à l’eau, un sentiment de liberté et d’allégresse s’empare de moi. Nos puissantes lampes nous permettent de suivre le balisage et de nous diriger vers la cité du soufre.
A mesure que nous nous approchons, l’eau se trouble et la température augmente. Je parviens pourtant à distinguer le rougeoiement des cheminées, les volutes de fumée qui s’en échappent. Je n’ai jamais vu une telle concentration de cheminées au même endroit. Nous devons les accaparer. Toutes. Le plus vite possible.
Soudain, je ressens des turbulences d’eau dans mon dos. Je me retourne à temps pour voir l’un de mes hommes disparaître, tiré brutalement vers le fond.
Nous braquons nos lampes dans toutes les directions, mais c’est trop tard. L’opacité est telle que je ne distingue rien d’autre que de vagues formes massives, immobiles.
Prise d’un mauvais pressentiment, je fais signe à mon équipe de se mettre à l’abri. Conscients des dangers que renferment les fonds marins, nous redoublons d’énergie pour rebrousser chemin. Mais nous sommes encore loin de la navette, lorsque des dizaines de tentacules sortent de la pénombre et se dardent sur nous.
Sans hésiter, je sors mon arme et m’apprête à tirer sur ces longs filaments roses et remplis de ventouses. Il est hors de question de perdre un ingénieur de plus sous ma responsabilité !
J’ai à peine tiré mon premier coup que quelque chose s’enroule autour de ma taille. Sous la pression, mes côtes se brisent et je sens l’air s’échapper de mes poumons. Ma vision se brouille. J’esquisse un geste vers mon équipe, mais déjà je suis tirée en arrière. Happée dans l’obscurité des abysses…
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Laurentd13 24/10/2020
La fin est brutale pour cette pauvre Natasha !!
Laurentd13 24/10/2020
Ce jeu m’attire vraiment beaucoup
Shanouillette 26/10/2020
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