Edité par Pretzel
Distribué par Asmodee
Langue et traductions : Anglais
Date de sortie : 2016-00-00
De 2 à 6 joueurs
Thèmes : Art
Mécanismes : Gestion de main, Habileté
Types de jeu : Jeu d'ambiance
Complexité du jeu : Familial
Junk Art est un jeu familial dans lequel on incarne des artistes plastiques qui construisent des sculptures à l’aide de débris. Chaque exposition a ses règles, et, en conséquence, il est bien difficile de vous expliquer tous les tenants et aboutissants du second titre de Pretzel Games : On aura parfois affaire à des questions de rapidité, ou simplement de patience pour ne pas faire tomber son édifice. Tout ceci se fait à l’aide de pièces en bois de 4 couleurs, et de cartes représentant les dites pièces.
J'ai pu jouer à Junk Art dans toutes les situations possibles et imaginables ! J'ai même testé à deux (et c'était pas hyper bien, d'ailleurs).
Mon public a été plutôt constitué de joueurs amateurs à experts, et pas tellement de familles. Mais je n'ai aucun doute sur le fait que ça fonctionne en famille aussi, que l'on se rassure !
ACCESSIBILITE DES REGLES 15
Les règles sont pour l'ensemble bien faites, et la base de construction est vite acquise. En revanche, en ce qui concerne les différentes villes/expositions, j'ai trouvé les pictogrammes plutôt chiches, et j'ai donc toujours préféré revenir aux règles pour énoncer aux joueurs ce qu'il incombait de faire. Parfois, un point plutôt nébuleux fait surface et on fait appel à la règle, qui bien heureusement les clarifie presque tous.
QUALITE DU MATERIEL 16,5
Le matériel est fait pour que l'on se sente face à des morceaux de bric et de broc. Rien n'est tout à fait parfait : il n'existe que peu d'emboîtages parfaits entre les pièces. La qualité de ces dernières est d'ailleurs vraiment bonne. En revanche, les cartes manqueront peut-être d'un tout petit peu de durabilité, surtout qu'on les manipule beaucoup. Enfin, une ou deux cartes désignent par leur illustration une pièce peu ressemblante. Impossible de se tromper, certes, mais on remarque un décalage entre figure de bois et figure d'encre.
THEME 14,5
Le thème de Junk Art importe à la fois peu et "un peu". Des efforts sont faits pour qu'on se croie dedans, mais on oublie vite la prémisse tant il est agréable d'empiler des pièces. Et puis soudain surgit un "Oh, t'aurais pu faire mieux que ça, t'es pas un artiste audacieux toi..." qui nous replonge directement dans cette ambiance de créativité si particulière. Bref, pour moi, il s'agit d'un thème discret mais efficace.
DUREE DE VIE 16
Le renouvellement de Junk Art est très bon puisqu'à chaque partie, vous jouez 3 manches avec donc 3 règles sur les 12 proposées (sachant que 3 cartes vierges sont mises à votre disposition), vous n'aurez pas du tout le même rythme à chaque fois.
En fonction de la dextérité globale de vos joueurs, des pièces tirées et des choix effectués, on parvient également à des structures très différentes, qui créent une histoire souvent renouvelée.
Le jeu à deux n'est pas très marrant, mais reste possible. En revanche, dès qu'on va vers du jeu à 4 ou 5, on finit par atteindre le point optimal : c'est là qu'on a le meilleur ratio d'interaction, le plus de structures biscornues. Bizarrement, l'aspect social de Junk Art m'a semblé très important. On compare les équilibres, tremble pour les structures des autres joueurs, rit d'une chute qui ne nous affecte que peu.
MECANISMES 14,5
Le jeu a toujours le chic pour nous présenter des choix cornéliens. Il existe un mécanisme récurrent dans pas mal de villes, à savoir "le joueur A donne 2 pièces de son choix au joueur suivant, B, et B en construit une. Il rend la pièce qu'il ne veut pas à A, qui doit construire avec celle-là." Ceci crée souvent des dilemmes qui certes ralentissent un peu le jeu, mais il est souvent facile de prévoir ce que l'on va jouer avant son tour. Les choix à effectuer sont souvent des choix de construction, mais on cherchera souvent à déstabiliser ses adversaires en leur donnant des pièces peu appropriées à leur structure. Il y aura de la tension à la table !
Junk Art réussit le tour de force de renouveler le jeu de construction (coucou Jenga) en lui ajoutant ses pièces biscornues, mais aussi les règles qui permettent de créer des situations marrantes où l'on se demande comment faire un coup pendable à son adversaire tout en ne se mettant pas soi-même dans une situation délicate. Cette alchimie de choix et d'adresse le rend charmant et intrigant, du moins pendant toutes les parties que j'ai effectuées. En tout cas, j'ai encore envie de le sortir, et tous mes joueurs ont apprécié les sensations de jeu. Je me souviens d'éclats de rire, d'attention soutenue, bref de bons moments. Ainsi, malgré un prix conséquent, il mérite pour moi sa place dans une ludothèque, et je le ressortirai avec plaisir.
Entre jeu simple aux jalons connus et mécanismes plus experts et innovants, Junk Art parvient à conserver un équilibre, empruntant aux deux mondes leur forces. Une belle réussite !
- Dilemmes intéressants
- De la bonne rigolade !
- Une édition deluxe...
- Cartes un brin fragiles
- ... mais le deluxe coûte cher
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