Tracks nous plonge dans une ville fictive aux politiques sécuritaires, dans laquelle une nouvelle brigade qui enquête avec des enregistrements audios est constituée. Ça tombe bien, nous en faisons partie ! Chaque enquête commence souvent à partir de l'enregistrement d'un téléphone et, à mesure qu'on l'écoute, on reste concentré et on suit les mouvements des suspects sur la carte. On a vraiment le sentiment d'être dans la peau d'un enquêteur et les moments où les joueurs se déconcentrent sont rares.

Si la vitesse de déplacement des protagonistes de chaque affaire est souvent cohérente, il m'est arrivé dans une ou deux enquêtes qu'elle soit trop lente ou trop rapide - ce qui nuit à la cohérence thématique. C'était notamment le cas de l'affaire 14, dans laquelle un piéton se déplaçait à la même vitesse que les voitures des enquêtes précédentes. Cette même enquête introduit des éléments très originaux, mais on a du mal à comprendre comment trouver une solution sans les indices.

Il arrive assez souvent qu'on ait du mal à trouver l'adresse exacte pour résoudre l'enquête. Ainsi, on finit par tâtonner en envoyant la police à plusieurs endroits d'une même zone, avant d'identifier la bonne adresse. En effet, faute de fournir les moyens pour y arriver, on ne peut pas, avec les seuls enregistrements et sans essayer à de multiples reprises, identifier une adresse précise, mais plutôt une rue voire un quartier.

D'autre part, dans la mesure où le nombre de tentatives n'est jamais limité, quand on tâtonne, on a parfois le sentiment que c'est un peu trop facile et qu'on a des moyens illimités. Si, d'un point de vue mécanique, on comprend que les cartes caméras nous permettent d'explorer certains quartiers de la ville, d'un point de vue thématique on ne comprend pas pourquoi l'on n'a pas accès à un enregistrement vidéo, mais seulement à une image prise à un instant précis (qui n'est d'ailleurs pas toujours identifiable). Ainsi, au fur et à mesure de l'avancement des enquêtes, on finira par se servir de moins en moins des caméras qui auront perdu leur utilité.

L'épilogue que l'on retrouve à la fin du jeu est très satisfaisant : il permet en effet de revenir sur une bonne partie des enquêtes que l'on a résolues afin de découvrir le fil rouge qui les relie. En revanche, certaines enquêtes ne sont pas expressément mentionnées et l'on peut se questionner sur leur intérêt narratif. Je les ai reliées au thème du jeu, en imaginant qu'il s'agissait du quotidien des enquêteurs de notre brigade.

Sauf quelques cas où l'on est un peu perplexe sur la façon dont on peut trouver la solution, Tracks reste globalement clair et l'interaction est soutenue. Comme il s'agit d'un jeu coopératif et que tout le monde écoute, cherche la solution et discute en même temps, il peut arriver que certains joueurs se mettent un peu en retrait, là où d'autres prennent davantage de place.

En général, il y a quand même quelques stratégies qui fonctionnent mieux que d'autres : si l'on nous demande une destination, il ne sera pas nécessaire de reconstruire précisément tout le déplacement de l'enregistrement et on pourra se limiter à le comprendre de façon approximative, ou, plus rarement, à ne se concentrer que sur la dernière partie de la piste audio.

Heureusement, des enquêtes chronométrées vous obligeront à être attentif à repérer plusieurs endroits - et, ce faisant, elles vous aideront aussi à ne pas vous perdre dans l’enregistrement ;-). Parfois, il arrive qu'à force de tâtonner entre plusieurs adresses, on finisse par trouver la bonne sans avoir le sentiment que la piste permette d'identifier une adresse précise. Cela peut rendre l'expérience de jeu désagréable car on perd alors la satisfaction d'être parvenu à faire la déduction nécessaire à trouver la bonne solution.