Le thème colle bien à la mécanique : On construit 4 rectangles décroissant qui sont superposés, ce qui donne une forme de pyramide (très, très plate, mais pyramide quand même), donc pourquoi pas le thème des pyramides égyptiennes ? Les 6 icônes bijoux correspondent aux objets archétypaux de l'Egypte antique : le scarabée, le pharaon, le chat, l'ankh, l'oeil, la fleur de papyrus.

On est d'accord, vous n'allez pas vous sentir grandement transporté·e au bord du Nil en jouant à Pyramido, mais pour moi, ce n'est pas grave. L'immersion n'est pas forcement ce qu'on recherche en premier dans un jeu de pavage. Cela dit, l'éditeur a peut-être voulu en faire un peu trop, voyez la prémisse du livret de règles :-) Le Domino, qui tire son nom du défunt pharaon Mino est le mot qui désigne les pierres utilisées pour "DOrénavant, faire la volonté de MINO".

Le tour de jeu est très fluide. On prend un domino parmi 3, on le place librement, et on rend un nouveau domino accessible au joueur suivant. Si possible, un qui ne l'avantage pas. On connait ce qu'on rend accessible au joueur suivant. C'est là que réside l'interaction, on sait ce qui l’intéresse ou pas. À 2 joueurs on peut bloquer l'adversaire en rendant accessible le domino qui l'avantage le moins (on a le choix parmi deux), mais à 3 ou 4 joueurs ça n'est pas possible. On avantagera toujours quelqu'un. À 4 joueurs, ce côté intéressant de blocage disparait, au profit d'un meilleur équilibrage de la répartition des tuiles puisque on les verra presque toutes passer.

Il y a tout de même une règle qui casse le rythme de la partie. C'est le joueur ayant marqué le moins de points qui démarre la manche suivante. Ainsi dans une partie à 2, le deuxième joueur lors du dernier tour de la manche peut avoir envie de calculer les scores juste avant de choisir le domino qu'il va rendre accessible : si c'est lui qui démarre la manche suivante il libérera un domino intéressant, si c'est son adversaire il choisira un domino qui lui est inutile. Cette règle crée un temps mort un peu vain à mon sens. Cette règle de catch-up se fait au détriment de la fluidité de la partie. Ça n'arrive que 3 fois heureusement.

Une mécanique de jeu que j'ai trouvé par contre très intéressante sont les cartes recouvrement. Comme expliqué plus haut, trois fois dans la partie on peut recouvrir un demi domino et cela permet potentiellement plusieurs choses :

• réunir deux zones de la même couleur et donc scorer toutes les icônes.
• éviter de créer une zone d'une nouvelle couleur  où on scorerait peu de points. Puisqu'on double sa plus petite zone, il est plus intéressant qu'elle contienne 4 ou 5 icônes plutôt que une.
• démarrer la zone de LA couleur sur laquelle on compte le plus quand cette couleur ne sort pas ou est prise par les adversaires. Si on a beaucoup d’icônes d'une couleur aux niveaux 1 et 2, il est primordial de pouvoir continuer cette couleur au niveau 3 et 4, pour marquer à nouveau tous ces points. Lors de la 4eme manche, on ne place qu'un domino. Si notre couleur maitresse n'est pas disponible, avoir encore la carte recouvrement de ladite couleur peut vraiment faire la différence, voire déterminer la victoire.

Il n'y a pas que la couleur des dominos à prendre en compte. Les icônes sont placées sur différentes parties de ces derniers (je vous renvoie au Ludochrono pour que vous ayez l'image et compreniez mieux). Il est recommandé de faire en sorte qu'un maximum d’icônes soient sur la bordure du niveau pour avoir une chance de compter pour les manches suivantes. Cette mécanique supplémentaire lors du choix des dominos et leur placement est bien trouvée.