Nous sommes au croisement d'un grand classique, le jeu d'enquête, qui plus est à Baker Street, le fief de Sherlock, et de la fable.

Nos enquêtes sont menées par Toby, le toutou de Sherlock, et ses récents amis, de toutes espèces : souris, mésange, grenouille et tarentule. Chacun a son caractère, ses compétences, qu'il faudra utiliser à bon escient : faire parler les protagonistes que nous iront consulter est plus du ressort de quelque diplomate, nul besoin d'envoyer Calebasse et sa brutalité de tarentule pour obtenir des révélations. Ses talents seront utiles ailleurs toutefois, et nous nous attachons très rapidement à son personnage.

Il faut dire que la narration est d'un niveau incroyable pour ce type de jeu. Il était fort opportun de faire appel à Clémentine Beauvais pour faire vivre nos personnages, les mettre en relief, leur donner du corps, et les faire évoluer. C'est là la grande réussite du jeu. Peu de jeu d'enquête nous propose d'incarner des personnages avec autant de matière, peu d'histoire sont aussi bien écrites. Est-ce pour lire la suite que nous faisons les enquêtes ? Un peu, mais aussi parce que l'enquête n'est pas plate, bien que ne présentant pas de grosse difficulté. Le jeu a pour cible la famille, ne l'oublions pas.

Le temps s'écoule dans ce jeu, il rythme notre histoire. Quand le temps est écoulé (les horloges dépensées), nous passons au crépuscule et à son événement, puis à la nuit. Les éléments disponibles évoluent au cours de ces phases, logique. Les animaux avec qui nous souhaitons interagir ne sont pas toujours disponible en fonction du moment de la journée (animaux nocturnes et diurnes), et ne diront pas forcément la même chose dans le temps.

Le principe est assez peu original, mais suffisamment gratifiant. Un nombre d'horloges (lieux à visiter) est attribué à chaque enquête, afin de limiter les choix et de provoquer un besoin de sagacité dans ses décisions. Voilà pour la gestion du temps.

Pour ce qui est de la découverte d'indice, nos quatre amis seront employés afin de faire différentes actions : parfois il faudra visiter un lieu en étant discret, parfois il faudra de la force, ou bien négocier, et il faut réfléchir aux compétences de chacun afin d'envoyer le bon personnage à la tâche. On vérifie alors si la carte personnage utilisée (Calebasse, Limon Sorbier, Acajou) accolée à la carte lieu révèle un numéro d'indice. Chacune des cartes personnage comporte des manches de loupe d'un côté, qui s'alignera parfaitement si le choix est judicieux, avec la loupe de la carte lieu. Très satisfaisant de faire coïncider les loupes, on peste un peu quand ça ne donne rien, aucun des quatre amis ne peut faire avancer l'histoire. On se rendra alors dans un autre lieu en dépensant une horloge et en espérant débloquer un nouvel indice, à savoir une carte, qui pourra à sont tour servir pour aligner les loupes. Le risque porte sur ce choix, car en utilisant un animal dans une situation non adaptée, on peut perdre une horloge.

De petits éléments bienvenus viendront égayer le déroulé des enquêtes en avançant dans l'histoire.