Illustré par Jade Mosch
Edité par Iello
Distribué par iello
Pays d'origine : France
Langue et traductions : Anglais
Date de sortie : 2019-03
De 2 à 4 joueurs
A partir de 10 ans
Durée moyenne d'une partie : 40 minutes
Thèmes : Asie, Nature
Mécanismes : Combinaisons, Course, Draft, Hasard, Stop ou encore
Types de jeu : Jeu de plateau
Complexité du jeu : Amateur, Expert, Familial
Sans tenir le haut du pavé face aux blockbusters ludiques et autres étoiles filantes Kickstartesques, Kanawaga (Just played) a connu son petit succès d’estime depuis sa sortie en 2016. Par chez nous, il retrouve en tout cas relativement régulièrement le chemin de la table de jeu, et sans en arriver à un point de lassitude trop marqué, un peu de chamboulement était a priori le bienvenu.
Nous avons pratiqué cette extension uniquement entre connaisseurs du jeu de base, bien que cela ne soit pas une nécessité. À noter qu'un enfant de 7-8 ans un peu habitué à la chose ludique parvient à s'en sortir, avec un peu d'accompagnement.
ACCESSIBILITE DES REGLES 17,5
Yokai est pour bonne part composée d'un contenu alternatif, à savoir 3 nouvelles familles de cartes.
Elle n'induit pas de remise en question majeure du déroulement de la partie. L'ajout est ainsi des plus restreints en termes de règles.
Le mini-livret de règles est soigné, rédigé sans ambiguïté et bénéficie d'une charte graphique toujours aussi agréable : tout bon.
QUALITE DU MATERIEL 18
Le travail de Jade Mosch est dans la droite lignée de celui sur le jeu de base : superbe.
La boite peut surprendre par son petit format inhabituel, mais le tout est finement pensé : à la fois adapté au contenu peu volumineux, et d'une hauteur identique à la boite de base. La juxtaposition des deux prolonge ainsi sur la droite la magnifique illustration.
En termes de rangement, bonne nouvelle, tout tient facilement dans la boite de base, pour un transport d'un seul tenant.
L'ergonomie sans faute vient en rappel de la règle : pas moyen d'échapper au Yokai quel que soit l'usage qui est fait de la carte (Estampe comme Atelier).
THEME 11
Ombrelles, Cerfs-volants, Lanternes : les nouvelles familles de cartes forment un tout plutôt cohérent dans l'esprit.
Pour autant, on n'établit toujours pas de rapport entre famille et logique d'obtention des diplômes. L'obligation de peindre des ombrelles de manière consécutive est par exemple un artifice purement mécanique, qui ne trouve aucun écho thématique.
L'univers pictural japonisant reste en arrière plan, il est essentiellement transmis par le potentiel évocateur du matériel. Statu quo sur cette rubrique, donc.
DUREE DE VIE 13,5
L'avantage d'une extension qui n'alourdit quasiment pas le jeu de base, c'est que l'accessibilité est préservée.
La configuration est désormais changeante, puisque l'intégralité du contenu n'est plus mis en jeu. On associe en début de partie deux familles de cartes du jeu de base (sur 4) à deux de l'extension (sur 3). La durée de vie en sort indéniablement rehaussée, sans atteindre des sommets.
Bien que les familles ne présentent pas de synergie entre elles, les situations tactiques liées à la simple présence de l'une ou de l'autre varient un peu plus largement d'une partie à la suivante.
MECANISMES 13
Passé l'effet découverte, l'introduction de nouvelles familles de cartes et les nouveaux diplômes associés ne changent pas réellement le feeling du jeu. Le mécanisme d'acquisition des cartes impose toujours de trancher (parfois douloureusement) entre plusieurs options, rarement idéales.
Les Yokais sont le vrai changement, et ils sont intéressants à plus d'un titre. De manière évidente, ils ajoutent une pointe de vice et d'interaction supplémentaire à un titre qui était déjà loin d'être solitaire.
Mais outre cela, il y a clairement une nouvelle courbe de progression dans la prise en compte des symboles Yokai sur les cartes disponibles, et en particulier à l'approche de la fin de partie. Le montant des malus attribués pour toute possession d'un ou plusieurs pions Yokais en fin de partie étant substantiel - d'autant plus si l'on raisonne en points relatifs -, les derniers mouvements peuvent s'avérer décisifs. Une prise anticipée pour se prémunir d'une attaque, et/ou le ciblage du bon adversaire se dicernent d'autant plus facilement avec l'expérience.
Braver la possession simultanée des 3 Yokais de manière spectaculaire en début de partie (en pensant avoir de la marge pour s'en débarrasser) peut marquer les esprits et inciter l'acharnement des adversaires pour punir le flambeur.
À l'inverse, jouer prudent et fuir ces mauvais esprits tant que possible n'est pas non plus la garantie de terminer sans malus : en plus des cadeaux empoisonnés des concurrents mal intentionnés, il est fréquent que les derniers lots de cartes du tour ne laissent pas le choix.
Côté nouveaux diplômes, on ne va pas cacher qu'on espérait éventuellement plus d'extravagance. En l'état, il s'agit essentiellement de variantes des diplômes existants, à l'exception notable des Ombrelles. Ces dernières s'avèrent assez retorses, puisque la contrainte de continuité empêche de peindre d'autres cartes dans l'attente de validation du diplôme. Sauf à démarrer la série très fort sur une même main, la prise de risque en terme de dépendance aux tirages est donc importante.
A défaut d'originalité incroyable, l'essentiel est préservé, car force est de constater que ces diplômes sont bien équilibrés. Aucune nouvelle famille ne semble dominer outrageusement, comparées à celle de base.
Dernier petit regret personnel : le système d'ordre du tour est inchangé, et voir la partie s'échapper sans occasion de reprendre son destin en main est toujours aussi frustrant.
Yokai est une extension qui arrive à propos, et non pas 2 mois après la sortie du jeu (suivez mon regard). Elle est mûre à point et ne devrait pas décevoir les amateurs de Kanagawa.
Les pions qui lui donnent son nom chamboulent le train-train du jeu de base : il faut réapprendre l'ensemble des échelles de valeur pour évaluer un lot de cartes.
J'aurais rêvé de nouvelles familles de cartes encore plus distinctives, cependant l'équilibre est ainsi plus clairement préservé.
Compte tenu de son petit prix et du niveau de qualité éditoriale supérieur, je ne vois aucune raison de s'en priver !
Seul le temps de tri et mélange des cartes, désormais nécessaire à chaque mise en place, est un point négatif indéniable.
- Encore plus tendu
- Jade Mosch
- Choix d'édition pertinents
- Durée inchangée
- Tri et mise en place
- Encore plus frustrant
- Manque de folie des nouveaux diplômes
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