Eila est un petit lapin, qui vit sa petite vie, quand se révèle l'envie d'aller voir là-bas ce qui brille en haut de la montagne. Jusque là, la vie avait était champêtre, mais  l'aventure commence, et les ennuis aussi. C'est l'histoire de la vie, des difficultés à surmonter, des choix moraux, du courage à rassembler pour dire non, pour se battre. L'aventure nous propose des choix engageants, parfois très engageants. La lecture de l'histoire sera faite avec un autre regard une fois la quête terminée.

Certaines résolutions ne m'ont pas parues logiques, c'est probablement de l'ordre de l'anecdote, mais quand même c'est assez dommage au vue de la qualité de l'aventure proposée.

Le thème ne plaira pas à tout le monde, car peut sembler mièvre et convenu. Comme dans la vraie vie, on sait qu'il y aura des moments tragiques. L'univers visuel étant très attirant pour les enfants, l'éditeur Iello lors de la localisation du jeu de Ice makes a décidé de passer l'âge à 12+ plutôt que 8 ans initialement. C'est une sage décision pour certains moments douloureux de l'histoire.

Si vous souhaitez jouer l’aventure avec un enfant plus jeune, sachez que la phrase masquée qui suit vous indique à quel moment passer l'étape sans votre enfant. (fin du chapitre 4, fin C)

Chaque jour est une suite de cartes du Présent à résoudre. Des ressources, des éléments climatiques, des rencontres à résoudre... La carte va dans le Passé à gauche si elle est pleinement résolue, ou dans le Futur à droite et nous reviendra le jour suivant. Certains choix nous amènent des conséquences dans le futur, que nous découvrirons le tour suivant. Nous aurons des éléments connus que nous savons devoir gérer (avoir un peu de mémoire pourra aider !), mais qui arriveront de façon aléatoire, et de nouveaux événements qui découlent de nos choix, et nous pouvons intuiter ce qu'ils renferment. Sur cette base de prévisible et de conséquence attendues, il nous faut tenir au mieux pour avoir les ressources demandées au moment de la résolution. Les ressources à maîtriser sont peu nombreuses, trois tangibles et trois intangibles avec des conversions possibles, ce qui rend la lecture de nos possibilités très facile et nous laisse tout le plaisir du choix guidés par les contraintes et les probabilités. L'ajout parcimonieux de talents (compétences acquises par Eila qui émane de nos choix) et de soutiens apportent des amélioration de nos conditions de survie. Cette sorte de deck-building est une belle proposition pour nous faire vivre le quotidien et l’aléa de la vie. Le gestion de ressource est quant à elle très classique mais efficace.

Chaque chapitre est un environnement changeant et apporte des buts différents, proposant ainsi des expériences diverses grâce à l'intervention de mécaniques particulières au chapitre. Parfois de l'observation, du combat, à d'autres chapitres il faudra trouver la sortie... Le système d'aventure reste le même, mais on ne tombe pas dans une routine de survie permanente durant tous ces chapitres, ce qui nous donne ainsi des sensation d'aventure et d'odyssée.

Le passage d'un environnement à un autre ne raconte pas une histoire en soi, il faut voir devant nous une nouvelle étape de vie. L'histoire prendra tout son sens une fois la quête terminée. Ces différentes étapes nous mettent cependant face à des choix engageants.

Eila est un jeu solo ou à deux. Nous y avons joué à deux, ce qui rallonge sans doute un peu le temps de partie car les décisions se prennent en concertation, mais comme dans tout jeu coopératif, cela apporte la richesse de l'échange autour des choix et de leurs conséquences.