Notre planète Terre est en train de mourir : il est temps de coloniser de nouveaux systèmes solaires. Et c'est peu ou prou ce que l'on va faire dans Beyond The Sun, construire de nouvelles technologies afin de coloniser des territoires. Développer un moteur de jeu. Nous sommes dans un Eurogame où la thématique est bien présente, et quand vient la fin de la partie on garde quelques réminiscences de celle-ci. Certaines sont même mémorables, mais plus pour ce que l'on a réussi à développer dans le jeu, les synergies que l'on a mises en place que par la justification thématique.

La mécanique est extrêmement fluide : on pose son pion d'action sur une case ou une action et on réalise l'action, avec parfois un petit enchainement. Puis on réalise notre phase de production en fonction de notre plateau pour produire du minerai ou de la population.

Tout le jeu se construit sur un arbre technologique, au début nous n'avons que quatre emplacements de niveau 1 dans les 4 types de technologies, ensuite on pourra découvrir des technologies de niveau 2, puis trois, puis quatre, évidement c'est un arbre, donc il faut débloquer les technologies avant de pouvoir passer à la suivante.

L'arbre est au centre, mais il sert le jeu, une technologie militaire nous permettra de déplacer nos vaisseaux dans l'espace lointain afin d'en prendre le contrôle, le commerce de coloniser des planètes, l'économie de produire de la population nécessaire pour pouvoir découvrir de nouvelles technologies ou aller dans l'espace.

Beyond The Sun offre une interaction subtile. D'un côté la course aux technologies, de l'autre le contrôle de l'espace ; déployer plus de force sur une planète nous permet d'en gagner le contrôle, et parfois de déclencher un avantage selon la planète. Mais cela reste temporaire, un autre joueur pourra venir renforcer ses positions et prendre le contrôle à son tour, jusqu'à ce qu'un de nous présent en majorité décide de coloniser la planète. Se faisant, il en gagnera le bénéfice, les points en fin de partie et ses dés repartiront sur son plateau. Qu'advient-il de ceux des adversaires ? Ils reviennent au centre de l'espace prêts à explorer et prendre le contrôle de nouvelles planètes. C'est peut-être un des mécanismes de catch-up que je préfère, d'autant que c'est tout à fait thématique. Le joueur qui aura colonisé va devoir perdre un peu de temps pour produire et renvoyer des vaisseaux dans l'espace pendant que les autres pourront profiter de son absence. Tout le monde est gagnant d'une certaine manière.

Découvrir des technologies nous donne parfois un avantage subséquent, parfois permanent. Avantage de courte durée, car une fois découverte les autres joueurs pourront eux aussi l'apprendre ! À nous de profiter de ce petit avantage. Mais eux aussi auront leurs avantages... Si l'arbre est commun, on n'y grimpe pas forcément de la même façon et il y a plusieurs moyens de marquer des points (car au final c'est une course aux points).

Le jeu se termine quand x objectifs (x fonction du nombre de joueurs) ont été réalisés par les joueurs, ce qui nous pousse à nous surveiller pour ne pas laisser trop de points aux adversaires mais aussi pour sentir la fin arriver, ne pas se lancer dans une stratégie qui va réclamer trois coups alors qu'on n'en aura que deux. Chaque objectif réalisé nous donne des points et s'il est clair que laisser un joueur truster tous les objectifs risque de rendre votre victoire compliquée, il existe suffisamment de moyens de marquer des points de victoire pour vous en sortir.

Chaque techno nous donne des points en fonction de son niveau. Niveau 1 : 1 point, niveau 2 : 2 points, etc. Simple. Le niveau 4 est particulier puisqu'il nous donne des points selon une condition que l'on aura plus ou moins bien réalisée. Mais les planètes colonisées donnent aussi des points - si bien qu'il n'y a pas une façon de jouer, tout dépend des stratégies que l'on met en place. La clé de la victoire c'est l'optimisation de ses ressources et de ses tours - et cela demande une gestion fine ; on ne croulera jamais sous les ressources, on aura toujours juste ce qu'il faut, ou au contraire il va nous manquer une ressource.

Nos dés, qui sont des ressources, servent à la fois de population pour apprendre des technologies, mais aussi de vaisseaux qui vont coloniser les territoires. Régner sans partage dans l'espace lointain a des avantages, mais il y a tout de même un revers à la médaille, car trop déployer de forces nous démunit, il faut donc trouver un moyen de les faire revenir, en colonisant des planètes par exemple. Le développement de son plateau personnel est crucial.

À deux joueurs, il va manquer d'un peu de tension et on risque de s'acheminer vers deux stratégies différentes où l'on se gène assez peu, mais les parties restent très rapides. À 4 joueurs, un joueur peut faire les frais d'un peu de chaos. La meilleure configuration semble être à 3 joueurs où l'interaction est la plus équilibrée. Pour autant j'y joue et je l'apprécie dans toutes les configurations !