Edité par Edge Entertainment
Distribué par Edge Entertainment
Pays d'origine : Etats-Unis
Date de sortie : 2009-01
De 3 à 6 joueurs , Optimisé à 5 joueurs
A partir de 10 ans
Durée moyenne d'une partie : 120 minutes
Thèmes : Exploration, Science-fiction, TV et Cinéma
Mécanismes : Déduction, Négociation, Semi-coopératif
Types de jeu : Jeu de plateau
Complexité du jeu : Expert
Battlestar Galactica est un jeu dérivé de la série éponyme. Vous y incarnerez les personnages emblématiques, mais attention : parmi l’équipage se glissent des traîtres…
Comment dire... Battlestar Galactica fait partie de mes jeux favoris, de par la finesse des sensations qu'il provoque. Tout en lui induit calcul et paranoïa. J'y ai joué sans connaître la série, et ai donc été happé par le jeu lui-même sans que le fan service fasse d'effet. Que cela soit dit. Depuis, j'ai à peu près tout testé avec Battlestar...
ACCESSIBILITE DES REGLES 15,5
Les règles sont assez énormes, et passées les premières parties, on s'affranchit un peu du livret. Mais on va en avoir besoin pour quelques opérations délicates (changer de président et/ou d'amiral suivant les lignes de succession, certains résultats de dés...). On a vu mieux, mais globalement, c'est très bien organisé, et on s'y retrouve très bien. Un index permet même de retrouver ce qu'on veut en cherchant par mot clef.
QUALITE DU MATERIEL 13,5
Côté matériel, on a une vue tranchée du Battlestar et du Colonial one, avec de l'espace en cadrans. C'est pas mal du tout, pour le plateau, et les roues de ressources viennent avantageusement remplacer les pistes de ressources qui jalonnent habituellement ce genre de jeux. On évite ainsi l'aspect "tableau excel" qu'aurait pu avoir le jeu. Tout est toilé, sauf les cartes de personnages, mais le contenu est de bonne facture et de façon générale très cohérent avec la série. On apprécie l'artwork photographique ou pas, mais en tout cas, les clichés utilisés ont le mérite d'être parlants. La boîte souffre de la qualité du matériel en revanche. Qu'il s'agisse de la VO ou de la VF, on n'a qu'une boîte avec un sabot central pour tout rangement. Maigre, quand on voit l'avalanche de matériel que le jeu requiert !
On regrettera les basestars en carton, peut-être un peu plates par rapports aux figurines de vaisseaux (impair réglé dans la première extension, cela dit).
THEME 17,5
Là, on rentre dans le ventre de la bête. BSG (de son petit nom) véhicule un thème fort. Si l'on n'a pas véritablement l'impression de souffrir de la faim et du manque de moral, on s'angoisse bien pour des ressources qui ne vont qu'en diminuant, et on se torture le cerveau pour savoir que sacrifier, quelle perte minimiser et quel risque prendre.
Mais ce n'est pas tout : l'élément du jeu qui fait véritablement la différence, c'est la paranoïa. Qui joue mal ? Pourquoi cette action plutôt qu'une autre ? Si les joueurs font un petit effort pour respecter les règles de secret, il devient très difficile de savoir qui fait quoi, et on se met à douter des plus grands gentils. En font-ils trop pour se faire disculper ? Le pilote ne sort-il pas combattre par manque de moyens, ou par traîtrise ? Une grande réussite que le thème, grâce à des mécanismes bien pensés.
DUREE DE VIE 14
Dur de faire le tour de BSG en une partie : il est de la trempe des jeux pour lesquels on sacrifie notre premier essai, quitte à faire mieux par la suite. Et c'est à dire que les Crises ne s'enchaînent pas pareil, provoquant des trahisons impromptues ou des accalmies bienvenues. Les parties peuvent finir par se ressembler, mais changer de catégorie de personnage (il en existe quatre) peut dramatiquement renouveler l'expérience, et pour peu que vous soyez traître (cylon), votre façon de jouer s'en trouvera totalement modifiée !
Au final, une réussite puisqu'on peine à se lasser de ce BSG. Si l'on veut corser la difficulté (2/3 des victoires vont aux humains), on peut ajuster les curseurs de ressources en début de partie.
Ah, et, fait notable, BSG prend du temps. Comptez trois heures pour la première partie, deux pour les suivantes.
MECANISMES 14,5
Les tours sont généralement fluides, puisqu'il n'y a pas énormément de choses à y faire, mais lors des Crises, des négociations peuvent le ralentir, comme tout bon jeu de coopération comprenant (au moins) un traître. Le leadership de joueurs expérimentés pourra gâcher la partie, révélant souvent les errements des joueurs, ou leur implication dans tel ou tel événement : surveillez donc les comportements un peu trop directifs !
Les mécanismes donnent la part du lion à la déduction, et un peu de hasard alimente l'insécurité rampante. Bien que très cruel, le jeu n'est jamais totalement injuste et on appréciera bien cette errance au milieu des étoiles, en essayant de rétablir une trajectoire décente à tout prix.
Je recommande, à mort. Battlestar Galactica est certes très complexe, mais il vous apprendra des choses sur la peur et la paranoïa comme peu de jeux savent le faire. Pour moi, il s'agit véritablement d'une perle ludique même s'il n'est pas très accessible et qu'il faudra une partie aux joueurs les plus inexpérimentés pour naviguer dans le système. Dense, profond, BSG sait provoquer les réactions de ses joueurs et les met face à des dilemmes qu'il est parfois très dur de résoudre.
Sautez sur cette perle quand vous en avez l'occasion, surtout si un joueur bien intentionné est prêt à vous accompagner pour ce premier voyage : vous ne reviendrez pas indemne de votre épopée, je le garantis !
- Paranoïa et terreur au rdv
- Système de jeu immersif
- Mène à des débats enflammés
- Rangement du matos un peu chiche
- Vulnérable au leadership
- Première partie souvent sacrifiée
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